Gabriel Nadeau-Dubois refuse d’être « instrumentalisé » par le gouvernement libéral, qui, depuis son arrivée à l’Assemblée nationale, n’a que de bons mots pour lui. « Libéraux et péquistes peuvent se le tenir pour dit : ça ne fonctionnera pas », a lancé le député de Gouin au terme de la période de questions.
Durant celle-ci, le premier ministre, Philippe Couillard, a salué l’« habileté » de M. Nadeau-Dubois à discuter de l’avenir du Québec au sein de la fédération canadienne.
Dans ce débat, le nouvel élu solidaire impressionne par sa « clairvoyance », selon M. Couillard. « On a franchement un nouvel acteur très éloquent qui parle du même sujet avec beaucoup plus d’habileté, à mon avis, et beaucoup plus de clairvoyance [que le Parti québécois] et que les Québécois vont écouter de plus en plus », a-t-il déclaré dans le Salon bleu.
Le chef de l’opposition officielle, Jean-François Lisée, a reproché à M. Couillard de douter de la capacité de la population québécoise à prendre en main sa destinée.
Réduit à la « pauvreté », le Québec serait contraint d’« assécher [ses] services publics pendant probablement au moins une dizaine d’années [après avoir conquis son indépendance et] de sacrifier [ses] programmes sociaux », avait dit M. Couillard 24 heures plus tôt.
« Dans la tête du premier ministre, les Québécois sont des incapables, des incompétents, des gens tellement médiocres qu’à l’extérieur du Canada ils deviendraient miséreux et abandonnés », a lâché M. Lisée en Chambre jeudi avant-midi.
« C’est bien simple, jamais, jamais, on n’a eu un premier ministre qui a une aussi mauvaise opinion des Québécois, qui ne croit pas en son peuple, en sa compétence, en sa force. Le premier ministre devrait avoir honte d’avoir honte des Québécois », a ajouté M. Lisée.
Réplique de Couillard
M. Couillard ne s’est pas laissé démonter par la charge du chef péquiste, qu’il a attribuée à la présence de Gabriel Nadeau-Dubois dans le débat constitutionnel. Le chef du gouvernement croit avoir froissé l’ego de M. Lisée en « engageant » mercredi le « débat » constitutionnel avec la figure de proue de la mobilisation étudiante du printemps 2012.
« Ce qui indispose profondément le Parti québécois, c’est qu’ils ne sont plus les seuls joueurs dans l’arène de l’indépendance du Québec, il y a une autre voie, une voie plus jeune, peut-être une voie plus large qui va s’ouvrir. C’est à eux de s’arranger avec ça, ce n’est pas avec moi », a-t-il lancé tout en ajoutant « en passant » que l’arrivée de M. Nadeau-Dubois « est bienvenue ».
M. Lisée s’est dit surpris de voir le premier ministre du Québec s’arroger le titre d’attaché de presse de Québec solidaire.
À l’approche des célébrations du 150e anniversaire du Canada, M. Couillard soutient que les trois quarts de la population québécoise ont un profond attachement à la citoyenneté canadienne, qui est « beaucoup plus large, ouvert[e], inclusi[ve] que la version limitée de citoyenneté que nous propose l’opposition officielle ».
Refus de Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois dit voir clair dans le petit jeu du PLQ, qui couvre de fleurs QS depuis le rejet de toute discussion d’alliances stratégiques avec le PQ en vue des prochaines élections générales. Au PLQ, on fait le pari qu’une montée de QS dans les intentions de vote se fera essentiellement au détriment du PQ. « Québec solidaire va refuser de se faire instrumentaliser par le Parti libéral pour alimenter ses “ guéguerres ” avec le Parti québécois, a dit M. Nadeau-Dubois. De la même manière, on va refuser de se faire instrumentaliser pour expliquer les difficultés du Parti québécois. »
Le nouvel élu croit que son parti doit entrer dans les ligues majeures
19 juin 2017 | Jocelyne Richer - La Presse canadienne à Québec|Québec
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Gabriel Nadeau-Dubois a été élu dans Gouin le 29 mai dernier.
Gabriel Nadeau-Dubois ne manque ni d’assurance ni d’ambition. Le nouveau député solidaire de Gouin voit grand, très grand. Pour son parti et pour lui-même.
Selon lui, Québec solidaire est aux portes du pouvoir, prêt à former le prochain gouvernement. Et quand QS prendra le pouvoir, à court ou à moyen terme, il sera prêt à occuper le siège de premier ministre du Québec.
Si ce scénario se présente, « c’est sûr que je ne reculerai pas », assure le jeune député avec aplomb, au cours d’une longue entrevue avec La Presse canadienne visant à faire le point sur ses débuts remarqués en politique active.
Mais il faudra d’abord qu’il soit désigné par sa base comme porte-parole aux débats des chefs de la prochaine campagne électorale et candidat premier ministre, comme l’était sa prédécesseure dans Gouin, Françoise David. Les statuts de Québec solidaire font en sorte que le parti n’a pas de chef, mais plutôt deux porte-parole, un homme et une femme, lui-même et Manon Massé. Les membres devront donc choisir entre les deux, à l’automne.
Dorénavant, Québec solidaire se présente devant les gens en disant : Nous sommes prêts à former le prochain gouvernement
Gabriel Nadeau-Dubois
Il ne se fera pas prier pour être candidat premier ministre. « Si les membres me le demandent, c’est sûr que je vais y aller », dit M. Nadeau-Dubois, qui n’entend reculer devant aucun défi.
« J’ai envie d’être ici un bon moment », dit-il à propos de sa présence à l’Assemblée nationale, où il semble à l’aise comme un poisson dans l’eau, même s’il n’a que deux semaines d’expérience parlementaire derrière la cravate.
« J’adore ça [la vie de parlementaire] », commente-t-il, parce qu’elle est synonyme d’action. Depuis qu’il a été assermenté, il n’a pas chômé, multipliant les points de presse, posant des questions directement au premier ministre en Chambre, et potassant déjà ses dossiers en commission parlementaire.
Même si Québec solidaire demeure un parti marginal sur l’échiquier politique, avec trois députés et seulement 7,6 % d’appuis aux dernières élections générales, M. Nadeau-Dubois estime qu’il faut désormais inscrire Québec solidaire dans les ligues majeures, « une force politique de premier plan ».
« L’étape qui commence pour nous maintenant, c’est la marche vers le gouvernement », dit-il, fuyant toute fausse modestie.
QS va ratisser large dès octobre 2018, prédit le député, et gruger des votes à toutes les formations politiques, pas seulement au Parti québécois. Des libéraux et caquistes seraient prêts à voter QS, selon lui.
« Dorénavant, Québec solidaire se présente devant les gens en disant : Nous sommes prêts à former le prochain gouvernement », affirme le député, qui entame sa carrière politique sans complexe.
Personnage controversé
Malgré son manque d’expérience, il n’est pas exactement du genre à rester dans l’ombre. « Mon intention, c’est de déranger », confie le député de 27 ans. « Je ne suis pas venu en politique pour me tenir tranquille dans mon coin. »
L’ex-leader étudiant du printemps érable sait parfaitement que les opinions sont très tranchées à son sujet. Certains l’adulent, d’autres le qualifient d’arrogant. Mais il s’en fout. « Il y a des gens qui vont me détester, mais ça ne me dérange pas », laisse tomber celui qui ne veut pas se laisser distraire par ce genre de considérations.
En politique, ce qui l’anime, ce qui le motive vraiment, c’est « changer le système dans lequel on vit », c’est « transformer le système politique et économique », dit l’homme de gauche, qui veut « prendre le pouvoir pour changer les choses » en profondeur au Québec.
La conjoncture est parfaite, selon lui. L’exemple de plusieurs pays, dont la France, où le mouvement En marche ! lancé par Emmanuel Macron il y un an a été couronné de succès, représente une source d’inspiration et confirme sa vision des choses.
« Partout à travers le monde, il y a un vent de changement qui souffle très, très fort », note-t-il, décelant dans plusieurs démocraties une « fatigue » envers les partis traditionnels.
Sur cette lancée, il n’a aucunement l’intention d’édulcorer le programme du parti ou de le recentrer pour gagner des votes. Ce programme, il y souscrit totalement, sans réserve. Pas question, donc, d’arrondir les angles.
Car le problème de QS ne réside pas dans le contenu radical de certaines de ses propositions, mais plutôt dans le défi de transformer ses idées en « politiques publiques concrètes » visant à améliorer la vie des gens « au quotidien ».
Est-il d’accord, par exemple, avec le programme du parti sur la nationalisation de différents secteurs d’activité, comme les mines ? Oui. Il cherche quand même à se faire rassurant : « On ne veut pas nationaliser les dépanneurs. »
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Gabriel Nadeau-Dubois
À gauche, il était attendu un peu comme le messie, et le miracle semble se produire.
L’entrée en scène politique pour Québec solidaire de l’ex-leader étudiant Gabriel Nadeau-Dubois se mesure concrètement par une hausse spectaculaire des intentions de vote pour cette formation.
QS passe à 14 % des voix possibles dans tout le Québec, selon un sondage réalisé pour Le Devoir par la firme Léger. Il s’agit d’un bond de cinq points depuis janvier. Aux élections de 2012, QS a fait le plein de 8 % des suffrages exprimés.
La progression se fait au détriment du PQ, qui recule de 4 parts, de 29 % à 25 %. Les libéraux trônent encore en tête à 34 % (+2) des intentions de vote. La CAQ est à 23 % (+1).
Le buzz solidaire s’arrime à plusieurs semaines de visibilité accrue et positive pour QS. Par exemple avec la couverture du retrait de la vie politique de Françoise David, députée de Gouin, que M. Nadeau-Dubois veut maintenant remplacer à l’Assemblée nationale. La cofondatrice de QS est une figure politique très respectée du Québec, y compris par ses adversaires.
La lutte menée par l’autre députée de QS Manon Massé pour éviter l’élimination de la carte électorale de sa circonscription montréalaise de Sainte-Marie–Saint-Jacques a aussi été très relayée médiatiquement. La question du sondage sur les intentions de vote parlait d’ailleurs de «Québec solidaire de Manon Massé», puisqu’elle en est la porte-parole par intérim.
Les réponses favorables au parti de gauche ont donc augmenté de 55 % en quelques semaines. La formation bondit aussi pour la première fois au-dessus du seuil des 10 % dans toutes les régions du Québec. Six points seulement séparent maintenant le PQ (22 %) et QS (16 %) dans la région de Montréal.
«Les libéraux attirent entre 31 et 35% des intentions de vote dans les sondages depuis presque deux ans, fait observer Christian Bourque, vice-président directeur de Léger. Dans les faits, leur avance est plus significative, puisque le PQ, la deuxième formation, recule de quatre points. On peut aussi penser que les votes gagnés par QS viennent du PQ. Il semble y avoir un vase communicant entre les deux formations.»
Tous des traîtres
Gabriel Nadeau-Dubois, souvent surnommé GND, a annoncé le jeudi 9 mars qu’il briguera l’investiture pour QS dans la circonscription de Gouin, laissée libre par la retraite de Françoise David. En seulement cinq jours de politique active, la jeune recrue de 26 ans a aussi permis à QS de recruter plus de 4000 nouveaux membres, ce qui correspond à une augmentation de 40 % de ses effectifs.
Le sondage révèle par contre que la figure réputée la plus radicale du Printemps érable de 2012 divise toujours la population. Le quart (23 %) des Québécois a de lui une opinion «plutôt favorable», mais une personne sur trois (33 %) dit le contraire. Un peu plus (37 %) disent ne pas assez le connaître pour se prononcer.
À la conférence de presse annonçant sa candidature, M. Nadeau-Dubois avait accusé la classe politique qui gouverne depuis trente ans d’avoir «trahi le Québec». La formule a scandalisé d’anciens politiciens, dont l’ex-premier ministre Bernard Landry. Elle a tout de même fait mouche auprès d’une majorité de Québécois, selon le sondage.
Au total, 50 % des répondants se disent d’accord avec l’énoncé suivant : «Il faut sortir la classe politique qui nous gouverne depuis 30ans, car elle a trahi le Québec.» Les trois quarts (74 %) des partisans de QS l’appuient, trois caquistes sur cinq (60 %), mais aussi 56 % des péquistes. Par contre, seul le quart (26 %) des libéraux se disent tout à fait (6 %) ou plutôt d’accord (20 %) avec la formule lapidaire.
Voici d’autres révélations du coup de sonde national :
Insatisfaction. Le pourcentage des électeurs insatisfaits du gouvernement Couillard grimpe encore, passant de 62 à 65 % en trois mois. Au total, 71 % des francophones se déclarent «très» ou «plutôt insatisfaits», et seulement 3 % d’entre eux se disent «très satisfaits».
Changement. En plus, deux électeurs sur trois (63 %) souhaitent un changement de gouvernement aux prochaines élections et une personne sur cinq (20 %) pense le contraire. Plus d’un jeune sur quatre (28 %) ne sait pas quoi répondre devant cette alternative. Le PLQ au pouvoir n’est perçu comme la formation incarnant le changement que par 2 % de la population. Les trois autres partis (PQ, CAQ et QS) sont à égalité de ce point de vue avec environ le quart des voix favorables. «Une volonté de changement se manifeste, mais aucune formation n’incarne clairement ce changement», résume le vice-président Christian Bourque. «Il y a une division des voix, encore plus grande maintenant avec la montée de QS.»
Leaders. Qui ferait le meilleur premier ministre du Québec ? Les chefs des trois partis restent à peu près à égalité (selon la marge d’erreur) dans la perception populaire avec des scores de 18 % (Couillard), 17 % (Lisée) et 14 % (Legault). Manon Massé reçoit 7 % des appuis.
Indépendance. Le Non l’emporterait à 64 % à un référendum sur la souveraineté. Les francophones sont contre la sécession à 56 %. Les 45-54 ans (69 %) et les 18-24 ans (66 %) constituent les groupes d’âge les plus opposés à l’option.
Alliance. Les trois quarts (73 %) des péquistes et moins de la moitié (43 %) des solidaires souhaitent que les deux partis forment une alliance électorale. C’est un peu déjà le cas dans la circonscription de Gouin, où le PQ n’opposera aucun candidat à Gabriel Nadeau-Dubois, ce qui pourrait lui faciliter le chemin vers l’Assemblée nationale à l’élection partielle, pour laquelle aucune date n’est encore fixée.
Gabriel Nadeau-Dubois annoncera ses intentions politiques, ce jeudi, au Musée Pointe-à-Callières. Il annoncerait qu'il se présentera dans la circonscription de Gouin et qu'il tentera de devenir porte-parole de Québec solidaire, selon Radio-Canada. Des informations que La Presse s'est fait confirmer.
Une réunion entre Gabriel Nadeau-Dubois et des responsables du parti a eu lieu dans les derniers jours. Après mure réflexion, le jeune homme de 26 ans annoncera de façon officielle ses couleurs politiques, jeudi.
Le nom de Gabriel Nadeau-Dubois a instantanément commencé à circuler quand la circonscription de Gouin a été laissée vacante par le départ de Françoise David, en janvier dernier. Le jeune homme de 26 ans avait alors démenti les ouï-dire, évoquant que sa décision n'était pas prise quant à ses intentions politiques.
«Ma réflexion se poursuit, avait-il expliqué dans un message Facebook. Néanmoins, une chose est sure: tant et aussi longtemps que la dernière page de l'aventure Faut qu'on se parle n'aura pas été tournée, je ne prendrai aucune décision.»
Faut qu'on se parle est une tournée qui a été menée à travers le Québec par l'ex-porte-parole de l'ASSÉ, Jean-Martin Aussant, et des militants à l'automne dernier. La tournée s'est terminée le 8 décembre après 163 assemblées de cuisine et 19 consultations publiques. Les membres du collectif ont lancé le livre Ne renonçons à rien le 15 février dernier. Encore à ce moment, l'ex-leader étudiant disait ne pas avoir décidé s'il comptait faire le saut en politique provinciale pour Québec solidaire.
«Je veux laisser encore la poussière retomber, ma décision n'est pas encore prise. C'est une grosse décision le fait de se lancer ou non en politique, et j'ai envie de prendre le temps de prendre une décision, je n'ai pas envie de me bousculer», avait expliqué Gabriel Nadeau-Dubois, en entrevue avec La Presse il y a trois semaines.
Gabriel Nadeau-Dubois avait officiellement quitté les projecteurs à l'été 2012 en démissionnant de son rôle de porte-parole de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), mais il demeurait présent dans les médias. Il était notamment chroniqueur à l'émission Gravel le matin à la radio de Radio-Canada. Une tribune à laquelle il a renoncé à l'automne dernier avec le début de la tournée Faut qu'on se parle.
Publié par La Presse Canadienne le samedi 23 avril 2016 à 17h38. Modifié par Jean-François Cyr à 00h00.
Photo: Municipalité de L'Île d'Anticosti
Québec solidaire demande au premier ministre Philippe Couillard, non pas de montrer ses vraies couleurs, mais bien d'assumer le vert dont il s'est drapé au Sommet de Paris, l'automne dernier.
La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, souligne que les citoyens de l'Île-d'Anticosti ont élu, le 11 avril dernier, John Pineault à la mairie, lui qui avait fait campagne contre l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbures sur l'île.
Mme Massé se dit très déçue de constater que le premier ministre n'ait pas profité du Jour de la terre, vendredi, pour tout simplement mettre un terme à l'exploration en cours présentement sur l'île, puisque la population a démontré son opposition.
Radio Canada rapportait cette semaine que, dans les jours suivant son élection, le maire Pineault a fait parvenir une lettre au ministre de l'Environnement, David Heurtel, réclamant une rencontre et, d'ici là, la suspension des activités d'exploration, évoquant l'absence d'acceptabilité sociale, un concept auquel fait constamment référence le gouvernement Couillard.
John Pineault a été élu avec 74 voix contre 66 dans la petite municipalité insulaire, où le taux de participation a atteint 74 pour cent.
La société Pétrolia est toujours en attente d'un certificat d'autorisation pour amorcer ses travaux d'exploration, qui doivent être réalisés par la technique de fracturation hydraulique, une technique controversée dont les effets sur l'environnement demeurent nébuleux.
Ces travaux doivent déterminer le potentiel d'exploitation des hydrocarbures à Anticosti.
Pétrolia a laissé planer la menace d'un éventuel recours juridique si le gouvernement du Québec ne respecte pas le contrat qu'il lui a octroyé pour réaliser ces travaux.
Depuis le sommet de Paris, Philippe Couillard a répété à maintes reprises qu'il s'oppose à l'exploitation d'hydrocarbures sur l'île et la députée de Québec solidaire croit que le temps est venu de passer de la parole aux actes. Elle demande de plus au ministre Heurtel de rencontrer le maire Pineault.
Jusqu’où ira Pierre Karl Péladeau pour séduire Québec solidaire? Aussitôt qu’il fait une génuflexion, on lui en demande une autre. Et une autre encore.
Quand il ouvre la porte à une révision du mode de scrutin, on lui demande autre chose. Et encore une autre.
Mais que veulent-ils au juste, les solidaires? S’ils brûlaient du désir de voir le Québec devenir un pays, ils ne multiplieraient pas les conditions préalables.
De toute évidence, ils font de la politique. Étrangement, personne ne le leur reproche. Remarquez que c’est comme ça depuis 10 ans...
Demandes en série
Ces jours-ci, aussitôt que PKP eut entrouvert la porte à une réforme du scrutin (qui serait surtout favorable aux solidaires...), QS a renchéri en exigeant qu’il s’oppose à l’exploitation des ressources d’Anticosti.
QS a demandé ensuite que le PQ ne prône plus l’équilibre des finances publiques. À gauche, on veut mater les banques à coups de déficits...
Et tant qu’à être dans les demandes spéciales, QS veut que le PQ s’attaque aussi aux paradis fiscaux. Bref, si le PQ veut l’appui de Québec solidaire, il devra ressembler à Québec solidaire...
Les péquistes croient encore qu’ils pourraient faire du Québec un pays avec les solidaires. Un pays de gauche, forcément. Avec Option nationale dans le side-car des convergés.
Parlons-en, de Sol Zaneti, le patron d’ON. Lui aussi a greffé des exigences à sa participation à l’opération Pays: il veut des élections référendaires. Un référendum coûte que coûte dans le prochain mandat! Pour avoir l’appui d’Option nationale, le PQ doit être suicidaire, lui aussi.
La gauche fédéraliste
Comme tout le monde, le chef du PQ tirera les conclusions qui s’imposent. À l’évidence, il perd son temps, surtout avec Québec solidaire.
Pourquoi? La réponse à cette question se trouve dans l’histoire de Québec solidaire. Les radicaux de la gauche québécoise qui s’y sont rassemblés il y a 10 ans n’étaient pas tous d’emblée des indépendantistes. C’est la guerre au capitalisme qui les animait et les anime toujours.
Une bonne partie d’entre eux rêvaient d’un pays de gauche plus grand que le Québec: un Canada socialiste, égalitaire.
Les sondages d’opinion montrent d’ailleurs que la moitié des solidaires voteraient Non à un référendum sur l’indépendance! Cela aurait dû ramener les péquistes sur terre.
Mais on dirait qu’ils perdent leurs moyens devant QS. Jamais ne défient-ils Amir Khadir ou Françoise David.
Pourtant, hors de Montréal, QS est presque rien; ses appuis sont marginaux. QS fleurit dans les plates-bandes du milieu communautaire, chez les organismes subventionnés où fricotent ses activistes. QS courtise les pauvres et les exclus. Il ne rassemble pas les forces productives du Québec, il s’associe surtout au mécontentement de ses clientèles.
Le PQ lui accorde-t-il une importance démesurée? Peut-être, oui. On dirait que, victimes de l’effet grossissant des médias, les péquistes voient en QS un bœuf au lieu d’une grenouille...
Le mariage du chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, avec la célèbre animatrice et productrice Julie Snyder, en août 2015, a fait courir les journalistes politiques et culturels, mais surtout les foules, devant l’entrée de la chapelle du Musée de l’Amérique francophone. Ce texte fait partie de notre section Perspectives.
Les partis d’opposition ont bruyamment dénoncé les effets des coupes tous azimuts effectuées par le gouvernement libéral pour atteindre coûte que coûte l’équilibre budgétaire au terme de l’année financière 2015-2016. Malgré cela, ils ont échoué à ébranler les certitudes de l’équipe de Philippe Couillard.
Ni le Parti québécois, ni la Coalition avenir Québec, ni Québec solidaire n’est parvenu à rallier suffisamment de mécontents du redressement des finances publiques pour se hisser en cette fin d’année mouvementée au premier rang des sondages d’opinion. Pâtissant d’un taux d’insatisfaction de 60 %, le Parti libéral du Québec demeure bien en selle. Il figure en tête des intentions de vote avec 35 % d’appuis, gracieuseté de la dispersion des voix de la majorité. Le PQ, la CAQ et QS sont crédités de respectivement 32 %, 20 % et 10 % des appuis, selon un coup de sonde effectué par Léger en novembre. D’ailleurs, ils obtenaient un score identique en juin.
Pierre Karl Péladeau avait été préféré quelques semaines plus tôt à Alexandre Cloutier et à Martine Ouellet pour prendre les rênes du PQ. Face à l’inéluctabilité de sa victoire, le PQ avait bondi de six points en un mois, passant de 28 % à 34 % dans les intentions de vote entre avril et mai.
Plus d’un an après qu’ils eurent essuyé une défaite humiliante (25,4 % des voix au scrutin de 2014), les membres du PQ ont dit « oui » à l’actionnaire de contrôle de Québecor le 15 mai au Centre des congrès de Québec. Le rendez-vous politique a certainement éveillé la curiosité des Québécois, mais pas autant que son mariage trois mois plus tard avec la célèbre animatrice et productrice Julie Snyder dans le Vieux-Québec. L’événement mondain a fait courir les journalistes politiques et culturels, mais surtout les foules, devant l’entrée de la chapelle du Musée de l’Amérique francophone.
« Modèle québécois »
Tout au long de la course à la direction du PQ, « PKP » s’est affairé à adoucir l’image de « roi du lockout » qui lui collait à la peau, notamment en se portant à la défense du «modèle québécois». Aux commandes du PQ, il s’est joint au mouvement « Je protège mon école publique ». À plusieurs reprises, il a pris part à des chaînes humaines devant des écoles. En s’affichant bras dessus bras dessous avec des parents inquiets du resserrement des services aux élèves, il a également donné suite à sa volonté d’accroître la présence des élus péquistes hors de l’Assemblée nationale, «sur le terrain».
Le ralliement du caucus péquiste au projet de loi visant à mettre fin au douloureux conflit de travail des concessionnaires automobiles au Saguenay–Lac-Saint-Jean contribuera certainement aussi à estomper la méfiance à son endroit en prévision de l’élection partielle dans Chicoutimi.
Un scrutin s’avère nécessaire à la suite du départ précipité de l’arène politique de l’ex-chef intérimaire du PQ Stéphane Bédard. Relégué au poste de porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice et de lois professionnelles début septembre, M. Bédard a plié l’échine fin octobre. À quelques jours de la rentrée parlementaire, M. Péladeau avait choisi Bernard Drainville pour occuper le poste névralgique de leader parlementaire de l’opposition officielle. L’ancien ministre avait eu la générosité de se retirer de la course à la succession de Pauline Marois, ce qui a grandement facilité l’élection de « PKP » au premier tour.
La révision des responsabilités au sein de l’aile parlementaire du PQ, qui s’est échelonnée sur plusieurs mois, a entraîné son lot de démissions et des congédiements. «Il y a un nouveau chef et il y a une nouvelle organisation», a expliqué M. Péladeau.
Dur apprentissage
Pierre Karl Péladeau poursuit son apprentissage du jeu politique, moins de deux ans après avoir fait une entrée fracassante sur la scène politique québécoise.
En marge du dernier Conseil national du PQ, il s’est abstenu de balayer du revers de la main la partition du territoire québécois advenant un Oui à un éventuel référendum, et ce, de crainte de froisser le chef régional de l’Assemblée des Premières Nations, Ghislain Picard. Plusieurs observateurs politiques ont alors mis en doute son jugement politique. «Oui, j’ai certainement encore […] des croûtes à manger», a-t-il reconnu.
En 2016, M. Péladeau s’affairera également à redémarrer la machine indépendantiste, plus de 20 ans après le référendum de 1995. Avec quelques semaines de retard, l’institut de recherche scientifique et appliquée sur l’indépendance du Québec devrait ouvrir ses portes. Celui-ci contribuera à doter le PQ d’un «puissant» argumentaire. «Il n’y a pas d’ambiguïté chez Pierre Karl Péladeau, il est celui qui veut faire du Québec un pays», a-t-il répété cet automne, cherchant à polariser l’électorat québécois entre fédéralistes et indépendantistes.
En coulisse, ses proches prépareront minutieusement le prochain congrès du PQ, durant lequel le programme du PQ — et éventuellement l’article 1 — sera revu et corrigé en vue des prochaines élections générales, prévues à l’automne 2018.
D’ici là, il y a fort à parier que de nouvelles divergences de vues au sein du caucus péquiste éclateront au grand jour. En 2015, M. Péladeau s’est distancié de son équipe de députés sur le projet de pipeline Énergie Est et les cibles québécoises de réduction de gaz à effet de serre. «Des tensions, il y en a toujours. Il y en aura toujours, et puis ça fait partie de la vie», a-t-il fait valoir lors du bilan de la session parlementaire.
Par ailleurs, son statut d’actionnaire de contrôle de Québecor risque de le hanter de nouveau en 2016, les autres formations politiques n’en ont pas fini. Elles ne se satisferont pas du rapport indépendant du Centre d’études sur les médias (CEM) de l’Université Laval dévoilé à la veille de la période des Fêtes.
S’il tient parole, le premier ministre Philippe Couillard ne lui laissera «pas un pouce».
Annus horribilis
Le chef de la CAQ, François Legault, tourne la page sur une année difficile, durant laquelle Chauveau est tombé dans l’escarcelle du PLQ, l’ex-présidente de la CAQ Dominique Anglade a été élue dans Saint-Henri–Sainte-Anne sous la bannière du PLQ et Sylvie Roy a quitté son caucus. «Vive l’année 2016!» En 2015, la CAQ a été victime de l’attention médiatique accordée tour à tour à la course à la direction du PQ, puis à la campagne électorale fédérale.
La CAQ, maintenant dotée d’une nouvelle «proposition nationaliste audacieuse et rassembleuse», constitue la seule véritable solution de rechange au «monopole libéral», continuera-t-il de marteler inlassablement. M. Legault cherchera à convaincre les sympathisants du PQ que le projet indépendantiste est mort et enterré. « À moins d’être complètement déconnecté de la réalité, il n’y a pas une majorité de Québécois qui voterait Oui à un référendum sur la souveraineté, c’est une réalité indiscutable.»
À l’Assemblée nationale, QS se comporte comme une «opposition à la fois extrêmement ferme, mais constructive et mobilisatrice», a résumé la députée de Gouin, Françoise David, en dressant le bilan de la session d’automne.
De toutes les batailles contre l’austérité libérale, les solidaires tenteront de faire barrage au projet de loi 70, qui restreindra, s’il est adopté tel quel, l’accès aux prestations à l’aide sociale. «Vraiment, le sort fait aux plus vulnérables de notre société est extrêmement difficile en ce moment, alors que, pour les mieux nantis, ça va franchement bien», a affirmé Mme David.
Mince consolation, les solidaires pourront — à moins d’une surprise — célébrer l’adoption du projet de loi 492 visant à protéger les droits des locataires aînés, dont Françoise David est l’auteure, et ce, après la reprise des travaux.
Publié par La Presse Canadienne le vendredi 11 décembre 2015 à 16h55. Modifié par 98,5 fm le samedi 12 décembre 2015
Les commissaires Renaud Lachance et France Charbonneau/Photo: Presse Canadienne
MONTRÉAL - La Coalition avenir Québec propose non pas de contraindre, mais d'«inviter» unanimement les commissaires Renaud Lachance et France Charbonneau à venir s'expliquer devant l'Assemblée nationale.
Au cours d'une conférence de presse vendredi à Montréal, les députés caquistes Nathalie Roy et Simon Jolin-Barrette ont dit faire le pari que si le Parti libéral ajoute sa voix à celle du Parti québécois, de la CAQ et de Québec solidaire, l'invitation aurait un poids moral certain face aux deux représentants de la Commission Charbonneau, à défaut de pouvoir les contraindre légalement à témoigner.
Interrogé à ce sujet, le premier ministre et chef libéral Philippe Couillard est demeuré vague. «Il serait totalement inapproprié pour le chef de l'exécutif de donner quelque instruction que ce soit à des commissaires indépendants», a-t-il commenté.
Du même souffle, il a rappelé que «la commission parlementaire a le loisir de les inviter, de le faire ou de ne pas le faire», mais il n'a pas exprimé sa préférence.
Les députés de la CAQ font une tout autre lecture des événements.
«Les commissaires doivent sortir de leur silence, a lancé la députée Roy. Maintenant on a des faits nouveaux et ce qu'on apprend sent très, très, très mauvais.»
Les récentes révélations de l'émission Enquête, à Radio-Canada, au sujet des courriels au ton acrimonieux échangés entre les deux commissaires et du brouillon de rapport annoté par le commissaire Lachance qui y a ajouté des commentaires comme «ridicule», en plus de biffer certains passages dans le chapitre sur le financement des partis politiques, laissent un goût amer, selon la députée caquiste Roy.
«Ce conflit a-t-il eu pour effet d'atténuer les conclusions et les recommandations du rapport? Est-ce que ce conflit explique l'absence de blâme qui était pourtant attendu de tous? Beaucoup de questions se posent sur la dissidence du commissaire Renaud Lachance», a affirmé Mme Roy.
Elle a toutefois refusé de spéculer quant aux raisons qui auraient pu pousser ainsi le commissaire Lachance à adoucir le ton lors de la rédaction du rapport, alors qu'il s'était montré fin limier lors des témoignages.
Si le leader parlementaire du Parti québécois, Bernard Drainville, a demandé à voix haute si des pressions politiques avaient été faites sur le commissaire Lachance, Mme Roy a refusé de s'avancer aussi loin. «Je l'ignore», a-t-elle simplement répondu.
Mais les Québécois veulent connaître le fond des choses, d'autant plus que la commission a coûté 45 millions $ en fonds publics, ont rappelé les deux députés caquistes. Et la seule façon d'y parvenir est d'entendre les deux parties intéressées et séparément.
Le premier ministre Couillard, quant à lui, a carrément répondu «non» quand on lui a demandé s'il avait été troublé par les révélations de l'émission Enquête.
Puis il s'en est pris au Parti québécois, lui reprochant de s'en prendre aux commissaires lorsqu'il n'est pas satisfait du résultat.
La Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction a produit une soixantaine de recommandations, mais n'a pas émis de blâme formel.
Sa recommandation pivot est d'instituer une Autorité des marchés publics afin de mieux encadrer le système d'appel d'offres. Elle a aussi recommandé d'adopter une loi pour mieux protéger les lanceurs d'alerte — un projet de loi à cet effet vient d'ailleurs d'être déposé.
Le commissaire Lachance a écrit dans le rapport: «je ne peux pas souscrire à la thèse développée dans la section 4.6 concluant à un lien indirect entre le versement de contributions politiques et l'octroi des contrats au niveau provincial».
Les résultats obtenus par le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale dans Saint-Henri–Sainte-Anne, lundi soir, encouragent Pierre Karl Péladeau à poursuivre dans sa volonté d’unir les forces souverainistes.
«Il y a une majorité de souverainistes dans certaines circonscriptions du Québec, moi ça m’encourage», a déclaré le chef péquiste, à la lumière des résultats obtenus plus précisément dans René-Lévesque et Saint-Henri–Sainte-Anne.
Dans l’ancienne circonscription de la députée démissionnaire Marguerite Blais, le Parti québécois a récolté un peu moins de 30 % des votes, Québec solidaire un peu plus de 20 % et Option nationale 1 %. Ensemble, les trois partis indépendantistes sont donc allés chercher près de 52 % des votes, contre 38 % pour la libérale Dominique Anglade, qui l’a tout de même emporté avec une majorité de 1206 votes.
Le chef du PQ refuse par ailleurs de se laisser abattre par la fonte de la majorité péquiste dans René-Lévesque, sur la Côte-Nord: de 6663 voix aux élections générales de 2014 à 1334 votes cette fois-ci.
M. Péladeau a signalé que son parti a jusqu’en 2018 pour mener à bien ce travail qu’est «celui du rassemblement» des forces souverainistes.
Khadir
Chose certaine, Québec solidaire ne se laissera pas avaler si facilement, à en croire Amir Khadir.
«Le peuple québécois n'a aucun intérêt de se garder enfermé dans un choix stérile entre les libéraux et les péquistes. C'est ça que Saint-Henri—Sainte-Anne montre, a analysé le député de Mercier. [...] On est sur une lancée indéniable. Il n'y a aucun parti au Québec qui n'a progressé de manière constante comme Québec solidaire depuis 10 ans.»
René-Lévesque: Couillard satisfait
De son côté, Philippe Couillard a souligné la performance de son parti dans René-Léveque, un bastion péquiste où la candidate Karine Otis a réussi à doubler le pourcentage de votes libéral.
«Pour nous, c’est une étape très importante», a dit le premier ministre.
Depuis un an, la CAQ a été victime d’un «blackout» médiatique, a observé à son tour François Legault. «Ça été très difficile de parler de d’autre chose que la course au leadership du PQ et la course électorale fédérale», a dit le chef caquiste, qui promet de réussir à faire valoir son option nationaliste d'ici le prochain scrutin général.
Mise à jour le mercredi 30 septembre 2015 à 21 h 49 HAE
Françoise David de Québec solidaire
Québec solidaire déposera jeudi à l'Assemblée nationale une motion contre l'islamophobie. Le parti veut lancer un appel au calme, a affirmé sa porte-parole Françoise David à Céline Galipeau au Téléjournal 21 h mercredi.
« Parce qu'on a perdu notre calme. Parce que dans les médias sociaux, et je pourrais vous en montrer des catalogues, de phrases franchement haineuses, agressives, intolérantes, à l'égard de la communauté musulmane, parce qu'hier à Montréal, y'a une femme qui a été bousculée et agressée par des jeunes qui voulaient lui arracher son foulard de sur la tête », a dit Françoise David.
Elle invite les politiciens à passer à autre chose et à laisser le débat se faire dans un autre contexte que celui d'une campagne électorale.
« Je ne suis pas une pro-niqab, c'est une prison pour les femmes. », a-t-elle ajouté en précisant que le 19 octobre « n'est pas un référendum sur le niqab, mais bien un référendum sur les neuf ans de pouvoir d'un gouvernement conservateur antifemmes, antiécologiste, antitravailleurs, antiréfugiés et guerrier. »
« Je n'accepte pas de vivre dans un Québec intolérant. La question du niqab se réglera en Cour suprême, mais la question des rapports entre la majorité au Québec et ses minorités, dont la minorité musulmane, ça doit se régler au Québec en dehors d'une campagne électorale », a-t-elle conclu.
La motion
« Que l'Assemblée nationale prenne acte des nombreuses déclarations inappropriées faites à l'encontre des réfugié-es syriens; Qu'elle s'inquiète de l'augmentation des vidéos et déclarations à caractère islamophobe et raciste qui fusent sur les réseaux sociaux; Que l'Assemblée nationale affirme que les Québécoises et les Québécois de confession musulmane sont des citoyens à part entière et que cette Assemblée condamne sans réserve les appels à la haine et à la violence contre tous les citoyens du Québec. »
Présentée par Françoise David, députée de Gouin 1er octobre 2015
Pierre Karl Péladeau juge qu’il est «odieux» de la part de Québec solidaire de comparer la fermeture de la fonderie Mueller au lock-out annoncé mardi pour l’imprimerie de Mirabel, propriété de Québecor.
En tournée sur la Côte-Nord, le chef de l’opposition officielle était de passage à Sept-Îles, mardi. Questionné sur sa position quant au lock-out de l’imprimerie Mirabel, tout juste décrété, l’ex-dirigeant de Québecor a refusé de commenter en détail le conflit, alors que Québec solidaire l’a invité à appuyer les travailleurs, tout comme il l’avait fait pour ceux de la fonderie de Mueller, l’an dernier.
«C’est aux différentes parties à la table de négociation d’en venir à une entente. Je pense que c’est un petit peu odieux, aussi, de faire un rapprochement avec la fermeture de l’usine Mueller qui a lieu à Saint-Jérôme. Une fermeture sauvage», a dit Pierre Karl Péladeau.
Il a également rappelé qu’il avait quitté toutes ses fonctions chez Québecor, lors de l’annonce de sa candidature, en mars 2014. «Il ne s’agit pas d’un conflit, il s’agit d’une fermeture pure et simple. Il y a eu des centaines d’emplois coupés, abandonnés, éliminés et ça s’est fait durant les vacances de Noël. C’est tout à fait odieux de faire un rapprochement de cette nature-là», a-t-il réitéré.
Récession
Quant à la récession officiellement déclarée au Canada, le chef du PQ a pointé du doigt la «politique d’austérité» du gouvernement libéral au Québec.
«Ici au Québec, nous avons une stratégie, une campagne, une politique de l’austérité de la part du gouvernement libéral, alors que nous savons fort bien que nous avons besoin d’investissements», a martelé le politicien.
Pierre Karl Péladeau est d’avis que l’Agence du revenu du Québec devrait offrir ses services au gouvernement fédéral pour la perception des taxes.
«Comme ça, avec une optimisation de nos ressources on va pouvoir générer des revenus additionnels, mais il ne semble pas que ce soit l’imagination extrêmement fertile que l’on retrouve du côté du secrétaire du Conseil du Trésor. C’est plutôt une obsession permanente de la culture de l’austérité», a lancé M. Péladeau.
Commission Robillard inutile
Affirmant d’emblée qu’il n’avait pas encore pu prendre connaissance en détail du rapport de la commission Robillard, le péquiste en a tout de même critiqué les recommandations.
«Si les Québécois et Québécoises payent des millions de dollars pour se faire faire des recommandations de cette nature, j’aurais comme tendance à penser que c’est au gouvernement libéral de prendre ses responsabilités et ce n’est pas nécessaire de payer 4 millions $ pour des commissions, pour avoir des recommandations de cette nature», a-t-il affirmé.