Montée du populisme, repli sur soi, xénophobie, jusqu'où peut aller l'Europe dans son virage vers la droite? Des échéances électorales cruciales devraient permettre de fournir des réponses à cette question en 2017.
UN TEXTE DE SYLVAIN DESJARDINS
Aux prises avec une crise migratoire d’une ampleur historique et une vague d’attentats terroristes sans précédent, l’Europe a été ébranlée une nouvelle fois et d’une manière inattendue en 2016.
Le Brexit
Des partisans du Brexit manifestant à Londres, le 23 novembre dernier. Photo : Getty Images/Jack Taylor
Le résultat du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne affaiblit le partenariat économique et social des 27 pays qui restent, et favorise les idées populistes, nationalistes et isolationnistes qui foisonnent dans une grande partie de ces pays.
C’était précisément pour séduire l’électorat britannique de droite et d’extrême droite lors des élections générales de 2015 que le premier ministre David Cameron avait promis de tenir ce référendum. Cela lui a permis de survivre politiquement pendant un an. Pas plus. Après avoir laissé poindre un agacement contre le pouvoir centralisateur de Bruxelles pour gagner l’élection, il a fait campagne pour le maintien dans l’Union.
L’électorat n’a pas apprécié : la manoeuvre s’est retournée contre lui. Les racines du ressentiment populaire envers l’Europe, les élites et surtout l’immigration étaient plus profondes que ne l'avaient imaginé David Cameron et la plupart des dirigeants politiques du continent.
Au lendemain du référendum, je me suis rendu dans la banlieue londonienne de Romford, une des régions acquises au parti europhobe UKIP, qui a voté à 70 % pour le Brexit. Au marché extérieur local, les gens étaient ravis et surpris. Ils s’attendaient, disaient-ils, à ce que le camp du maintien dans l’Union, dirigé par le gouvernement et tout le gratin économique, trouve un moyen de fausser les résultats.
Romford est typique d’une certaine Angleterre. Celle qui a connu un important déclin économique avec la fermeture de nombreuses usines au cours des dernières décennies. Les personnes interrogées avouaient volontiers que leur vote contre l’Union européenne était aussi un vote de protestation et de frustration contre le gouvernement et les élites.
Au marché de Romford, comme au Pays de Galles ou le long des côtes sud et est du pays, une grande partie de la population s'accorde pour dire que le pays est envahi par l’immigration. Et que le Royaume-Uni, mais surtout l’Angleterre, ne peut offrir des services de santé décents à leur population puisque de trop nombreux migrants profitent du système. J’ai même entendu des habitants de Romford attribuer les problèmes d’embouteillages sur les routes du royaume aux immigrants!
L'Allemagne d'Angela Merkel
La chancelière allemande Angela Merkel au début décembre Photo : La Presse canadienne/AP Photo/Markus Schreiber
Quelques mois plus tard, en septembre, la chancelière allemande Angela Merkel est sanctionnée par ses électeurs. Lors d’une élection régionale, son parti politique subit une cuisante défaite dans son fief électoral, le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, sur les bords de la mer Baltique. On lui reproche sa décision d’ouvrir les portes du pays aux réfugiés syriens. Un million de migrants ont franchi la frontière allemande en 2015, 200 000 de plus en 2016.
C’est le parti d’extrême droite AFD qui remporte la mise. Ce parti dirigé par une scientifique et chef d’entreprise, Frauke Petry, surfe sur la crise des migrants. Créée en 2013, cette formation politique ne recueillait à l’origine que 3 % des intentions dans les sondages. Depuis l’an dernier, ses appuis sont estimés à 15 % à travers le pays.
Ces dernières années, lors de divers scrutins régionaux, l’AFD a ravi des électeurs à toutes les autres formations politiques, de gauche à droite. Mais ce parti d'extrême droite a surtout attiré une forte proportion d’abstentionnistes. C’est sa force : rallier les personnes qui se disent désabusées de la politique.
Comme au Royaume-Uni, c’est la frustration des chômeurs et des petits salariés qui s’exprime en Allemagne.
Frauke Petry, scientifique et chef d’entreprise, dirige le parti allemand AFD Photo : La Presse canadienne/AP Photo/Markus Schreiber
« Les Allemands ont des problèmes avec leur identité », m’a dit Frauke Petry lors d’une interview, au lendemain de ces élections régionales. « Il faut oser dire les choses clairement : la majorité de ces immigrants ne sont pas des réfugiés venus de Syrie. Si c’était le cas, on verrait une majorité de femmes et d’enfants arriver. Or, ce sont tous des jeunes hommes. Ce sont des illégaux. Tous ces gens sont ici parce que Merkel leur a dit : " Venez, nos portes sont ouvertes!" »
Le parti AFD est maintenant présent dans 9 des 16 administrations régionales allemandes.
Le cas de l'Autriche
Une pancarte gribouillée de Norbert Hofer, candidat du FPÖ à l’élection présidentielle autrichienne. Photo : Radio-Canada/Sylvain Desjardins
En Autriche, le FPÖ, le Parti de la liberté, fondé par d’anciens nazis au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, a aussi le vent dans les voiles. Il vient de perdre la mise aux élections présidentielles du début de décembre, mais il se prépare pour les prochaines élections législatives qui désignent le siège du véritable pouvoir, celui du chancelier et du gouvernement.
L’électorat autrichien est divisé en deux camps égaux : la gauche et l’extrême droite. Pour les dirigeants du FPÖ, le résultat de 47 % de leur candidat présidentiel, Norbert Hofer, est très encourageant puisque tous les autres partis avaient fait l’union contre lui.
Dans tous les cas évoqués précédemment, on retrouve, au centre des préoccupations de la population, un sentiment xénophobe anti-immigration croissant et un rejet des élites nationales et européennes.
Avec la tenue d’au moins trois élections générales et la négociation du Brexit au Conseil européen, 2017 sera une année décisive pour l’avenir de l’Union européenne.
Et ailleurs en Europe
Il y aura d’abord, en mars, des élections générales aux Pays-Bas. Un autre parti d’extrême droite, le PVV, le Parti de la liberté (même nom que le FPÖ autrichien), est devenu la formation politique la plus populaire au pays. Ce parti, dirigé par le très populiste Geert Wilders, se pose comme un farouche opposant à l’immigration. Son chef a d’ailleurs été condamné par un tribunal au début de décembre pour discrimination à l’égard de la minorité marocaine néerlandaise.
Il y aura ensuite en France des élections présidentielles en mai, suivies des législatives en juin. Que ce soit dans les sondages des dernières années, ou lors des élections municipales, régionales, départementales depuis 2014, c’est toujours le Front national de Marine Le Pen qui obtient les meilleurs résultats, du moins au premier tour de scrutin. Ses appuis varient entre 30 % et 40 %.
Marine Le Pen, Front national Photo : Reuters/Charles Platiau
Aucun autre parti traditionnel français n’arrive à obtenir ce genre d’appui actuellement en France. Encore une fois, c’est le sentiment anti-immigrants et anti-élite sociale qui agit comme leitmotiv. La France reste fortement marquée par les attentats terroristes de 2015 et 2016. Le Front national propose la tenue d'un référendum sur ce que Marine Le Pen appelle un « Frexit », sur le modèle britannique, et un resserrement des contrôles aux frontières de la France.
Suivront, en septembre 2017, les élections législatives en Allemagne. La chancelière Angela Merkel tentera de ravir un quatrième mandat, dans le contexte de la difficile gestion de la crise migratoire que l’on connaît.
Reste à voir par ailleurs si les fragiles gouvernements de coalition en Autriche, mais aussi en Italie, où progresse le parti populiste 5 étoiles, tiendront le coup pendant toute l’année.
Fait à signaler : la plupart des partis populistes européens utilisent leurs propres journaux, leurs sites web et les médias sociaux pour rejoindre directement leur électorat potentiel, ce qui leur permet de contourner ou même de contrecarrer les critiques exprimées dans les médias officiels.
La solidité de l’Union européenne est menacée de toutes parts. À Bruxelles, siège de la Commission européenne, la plus grande crainte avouée, c’est que la vague populiste engendrée par le Brexit d’abord, et par l’élection de Donald Trump aux États-Unis ensuite, ne se transforme avec le temps en un véritable tsunami.
Des dizaines de soldats se sont fait espionner par le mouvement islamiste qui utilisait pour ce faire de faux profils de jolies jeunes filles de confession juive sur les réseaux sociaux.
«Cette fois, leur arme n'est pas une bombe, un pistolet ou un véhicule. C'est une simple demande de contact»,. C'est par ces mots que l'armée israélienne résume sur son site internet la manière inhabituelle par laquelle des dizaines de soldats israéliens ont été piégés par le Hamas. Le groupe islamiste palestinien, qui gouverne actuellement la bande de Gaza, a utilisé des fausses identités de jeunes filles juives sur les réseaux sociaux, afin de prendre le contrôle des smartphones, caméras et micros de militaires israéliens, a précisé mercredi un haut responsable du renseignement israélien.
Selon cet officier, le Hamas traquait les soldats via Facebook. Afin de prendre les atours de profils réels - à l'instar d'une certaine Elianna Amer, originaire d'Ashkelon en Israël - des vraies photos de jeunes femmes étaient prises sur Internet et des descriptions aguicheuses postées en hébreu pour «appâter» les soldats en quête de rencontres. D'autres jeunes filles affirmaient également sur leur profil vouloir faire leur Allyah (en hébreu qui signifie émigrer en Terre Sainte par une personne de confession juive), précise le site Haaretz.
«Je vais vous envoyer une photo mon cher», écrit une femme sur un extrait de conversation fourni par l'officier.
«OK. Ha-ha», répond le soldat, dans cet échange.
Sa correspondante lui envoie la photo d'une femme blonde en maillot de bain et lui propose ensuite de télécharger une application pour converser par vidéo. «Une simple application de chat pour émettre des appels vidéo», peut-on lire sur la conversation fournie par le même agent.
Des applications chevaux de Troie
Les Forces de Défense israéliennes disent avoir identifié les méthodes du Hamas qui cherchait ainsi à découvrir des informations sur les stratégies et l'artillerie de l'armée israélienne. Les pirates proposaient aux soldats de télécharger des applications YeeCall Pro ou Wowo Messenger qui étaient en réalité des chevaux de Troie pour s'introduire dans «les téléphones des soldats, leurs fichiers, d'avoir accès à leurs données GPS, ou encore d'installer des applications sur l'appareil», révèle le site d'information israélien i24.
Le stratagème a été découvert lorsque plusieurs soldats ont constaté tour à tour les attitudes étranges de leurs flirts sur la toile, qui ne donnaient plus de nouvelles une fois l'application téléchargée. L'armée a ensuite découvert des dizaines de fausses identités de jeunes femmes utilisées par le Hamas, a indiqué l'officier. Tous les soldats visés étaient dans les rangs inférieurs, membres d'unités de combat, a-t-il ajouté.
Pour le moment, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, n'a pas souhaité commenter ces allégations.
Former les soldats aux dangers de la toile
«Potentiellement cela aurait pu avoir des conséquences dramatiques, mais les dommages créés sont minimes», a déclaré l'agent du renseignement, en ajoutant que «la menace est maintenant considérée comme déjouée» et que les appareils des soldats touchés avaient été «désinfectés», a ajouté i24.
En réponse à cette cyberattaque, l'armée israélienne a lancé une campagne, intitulée «Combat enter», pour prévenir les soldats des dangers sur les réseaux sociaux. «Nous allons diffuser et dénoncer les faux profils du Hamas, imposer des règles plus strictes pour les soldats qui sont sur des réseaux sociaux et former les militaires à réagir aux attaques avant qu'il ne soit trop tard», explique une source militaire.
Les soldats israéliens ne sont pas obligés de rendre leur smartphone à leur entrée dans les bases et sont encore autorisés à mentionner qu'ils sont soldats sur leur profil Facebook, relève Ynetnews, le site internet du quotidien Yedioth Ahronoth. Ainsi, l'armée est de plus en plus consciente des risques que cela comporte et essaye d'agir en conséquence.
Le compte Facebook de chaque soldat est actuellement passé à la loupe afin de voir si certaines photos ne délivreraient pas des informations confidentielles. Si une image compromettante est trouvée, le soldat est prévenu et devra la supprimer, a ajouté le site israélien.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres en compagnie du président chypriote grec Nicos Anastasiades (droite) et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci (gauche), lors d’une conférence de presse à Genève. Photo : Reuters/Laurent Gillieron
Fraîchement arrivé à la tête de l'ONU, Antonio Guterres, annonce l'imminence d'un accord sur la réunification de Chypre, séparée depuis 1974, mais invite à la « patience ».
RADIO-CANADA AVEC AGENCE FRANCE-PRESSE
Le secrétaire général des Nations unies s’est exprimé sur la question jeudi à Genève, à l’ouverture d'une conférence consacrée à l'une des plus vieilles crises au monde.
Des négociations intenses ont lieu depuis lundi dans la capitale suisse entre les dirigeants des communautés chypriotes turque et grecque, mais les deux parties ne s’entendent pas encore sur la création d’un État fédéral.
Nous sommes très proches d'un règlement. […] Vous ne pouvez pas attendre des miracles […] Il va falloir être patient. Nous ne cherchons pas un bricolage rapide, nous cherchons une solution solide et durable pour Chypre. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres
Quoi qu’il en soit, la conférence de Genève est qualifiée d'« historique », en ce qu’elle revêt pour la première fois un caractère multilatéral. On y discute principalement des garanties de sécurité de la future fédération de Chypre, en présence des « garants » actuels : la Grèce, la Turquie et la Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale.
Une crise qui dure depuis 42 ans
Peu de temps après s’être affranchie de la colonisation britannique en 1960, Chypre est en proie avec l’instabilité. Des conflits interethniques éclatent entre les hellénophones, majoritaires, et les turcophones. Ce qui amène l’ONU à intervenir.
En juillet 1974, le gouvernement chypriote en place est renversé par un coup d’État. Y voyant une machination de la Grèce, la Turquie envoie des troupes dans le nord-est de l’île de la Méditerranée. Les Chypriotes grecs fuient alors vers le sud. Une ligne de démarcation, la ligne verte contrôlée par des Casques bleus, sépare depuis l’île entre deux parties.
Le Canada a participé au maintien de la paix sur l’île en y envoyant des Casques bleus, jusqu’en 1993.
Les « questions intérieures », comme le découpage territorial entre les deux communautés, la restitution des propriétés spoliées ou le partage de la gouvernance, font l’objet de négociations intrachypriotes organisées sous l'égide du médiateur de l'ONU, le Norvégien Espen Barth Eide.
Même s’ils sont minoritaires, les Chypriotes turcs contrôlent présentement 37 % de l'île. Ils réclament 29,2 % du territoire dans un futur État, alors que la partie grecque serait prête à leur consentir 28,2 %.
Autre point de litige : la présence de 30 000 soldats turcs dans la partie nord de l'île. Le président chypriote grec, appuyé par Athènes, exige leur départ, tandis que le dirigeant chypriote turc, soutenu par Ankara, réclame leur maintien pour protéger sa communauté.
La Grande-Bretagne a également maintenu une présence militaire dans la partie sud de l’île, mais Londres propose, si un accord est conclu, de restituer 49 % du territoire occupé par ses bases.
Publié le 12 janvier 2017 à 13h36| Mis à jour à 14h49
Le directeur du FBI, James Comey. PHOTO REUTERS
Agence France-Presse WASHINGTON
Le bureau d'inspection du ministère américain de la Justice a annoncé jeudi qu'il allait vérifier un certain nombre d'allégations mettant en cause l'action de la police et de la justice fédérales avant l'élection présidentielle de 2016.
Ces vérifications se concentreront notamment sur le rôle crucial exercé par James Comey, le patron du FBI, qui a tour à tour été la cible de vives critiques des républicains puis des démocrates pour ses annonces concernant Hillary Clinton.
Début juillet, dans une conférence de presse surprise, M. Comey avait recommandé de ne pas poursuivre l'ex-secrétaire d'État sur ses courriels envoyés grâce à un serveur privé, tout en notant que Mme Clinton avait fait preuve d'une «extrême négligence».
Cette décision avait ulcéré les républicains, qui les mois suivants ont accusé le chef du FBI d'avoir opté de façon incohérente contre l'inculpation de la candidate démocrate, compte-tenu des graves éléments à charge.
Dans une lettre au Congrès le 28 octobre, James Comey avait provoqué une nouvelle onde de choc en relançant l'affaire des courriels de l'ex-Première dame. Un geste qui avait cette fois été applaudi par les républicains et qui a coûté cher à Mme Clinton dans les sondages.
Le FBI avait finalement maintenu sa recommandation de ne pas poursuivre Hillary Clinton, à 48 heures du scrutin présidentiel.
Le bureau d'inspection du ministère de la Justice est un organe indépendant, dirigé par un inspecteur général nommé par le président des États-Unis. Ce service est censé enquêter sur l'efficacité de l'administration de la justice, en traquant les abus et violations éventuels.
«Je peux vous assurer que la Maison-Blanche n'est pas impliquée dans cette décision» de l'inspecteur général, a d'ailleurs déclaré jeudi Josh Earnest, le porte-parole de Barack Obama.
«Nous ne saurions peser de façon publique ou privée sur tout type de décision d'enquête qui serait prise», a-t-il ajouté.
Au-delà de M. Comey, les vérifications vont cibler des services policiers et judiciaires accusés d'avoir dévoilé des informations confidentielles, notamment au bénéfice de l'équipe de campagne de Mme Clinton.
Enfin vont être examinées les circonstances de la publication par la police fédérale d'un vieux rapport d'enquête sur l'amnistie très controversée par le président Bill Clinton du sulfureux trader Marc Rich (1934-2013).
Cette publication avait créé la surprise à une semaine de l'élection présidentielle du 8 novembre. Le FBI avait affirmé que la proximité du scrutin n'était qu'une coïncidence.
Publié le 12 janvier 2017 à 15h59| Mis à jour à 15h59
PHOTO ARCHIVES LE QUOTIDIEN
JORDAN PRESS La Presse Canadienne OTTAWA
Le gouvernement fédéral envisage la création d'un nouveau programme pour venir en aide aux locataires canadiens qui peinent à payer leur loyer chaque mois.
Toutefois, des voix l'ont mis en garde contre cette mesure qui ne réglerait pas le manque de logements abordables.
Selon diverses sources bien au fait des discussions, le gouvernement souhaite que les allocations éventuelles liées à ce programme, contrairement à ce qui a toujours existé jusqu'à maintenant, soient remises à des individus et non à des logements.
Habituellement, les allocations liées au logement sont remises à des locataires, mais elles sont versées sous forme d'enveloppe à une coopérative qui doit répartir la somme reçue entre ses membres qui consacrent une fraction trop importante de leur revenu au coût du loyer ou de supplément. Si le locataire déménage, il perd la prestation.
Cette méthode peut créer des problèmes, par exemple pour les femmes et les enfants fuyant la violence conjugale.
Une source fédérale indique que les discussions portent sur la façon dont les allocations seront remises: le seront-elles par l'entremise de programmes déjà existants à l'échelle provinciale ou municipale, ou par l'entremise de la fiscalité. Par exemple, le Collectif pancanadien pour le logement, une coalition regroupant de nombreux acteurs oeuvrant dans le secteur du logement, recommande que le gouvernement «se (serve) du système fiscal pour la remise de l'aide financière, ce qui éviterait un long processus de demande d'aide».
Même si les libéraux semblent ouverts à l'idée, les sources - parlant sous le couvert de l'anonymat, car elles ne sont pas autorisées à s'adresser aux médias - soulignent que le gouvernement n'a pas encore décidé s'il inclura cette mesure dans son prochain budget.
Une porte-parole du ministre des Finances Bill Morneau a dit qu'elle ne pouvait spéculer sur ce que contiendra le prochain budget.
(Sherbrooke) Une technologie inventée à la faculté de génie de l'Université de Sherbrooke (UdeS) permet maintenant de pratiquer des interventions en angioplastie qui étaient autrefois impossibles à réaliser par le biais des angioplasties traditionnelles. Une première opération, couronnée de succès, a été réalisée au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) sur un patient sherbrookois. Une première mondiale toute sherbrookoise... mais qui se déploie déjà dans d'autres hôpitaux du monde. L'angioplastie est une technique qui permet de rouvrir des artères rétrécies ou obstruées sans avoir recours à une intervention chirurgicale importante.
Mais la méthode a ses limites très claires. «Le défi avec les méthodes traditionnelles d'angioplastie, c'est que lors de l'intervention, on se bute à des parois de vaisseaux très endurcies par l'accumulation de calcaire notamment. Il est donc impossible parfois de traverser le blocage parce qu'il est trop dur, ce qui nous empêche de procéder avec le reste du traitement», soutient le Dr Andrew Benko, radiologiste interventionnel au CIUSSS de l'Estrie-CHUS, le médecin qui a procédé à la première intervention mondiale avec cette nouvelle technologie.
Par exemple, les médecins se butent souvent à un problème lors des interventions aux jambes.
«L'angioplastie est l'intervention la plus courante pour traiter les blocages artériels de la jambe. Dans environ la moitié des cas, c'est impossible de traverser le blocage avec les guides standards. L'intervention est alors un échec. Le guide SoundBite peut nous permettre de franchir de tels blocages avec succès», ajoute le Dr Benko.
«C'est comme essayer de traverser un mur de brique avec un spaghetti cuit», illustre le professeur Martin Brouillette, le chercheur derrière le SoundBite.
Mais qu'est-ce que fait exactement le SoundBite que ne font pas les guides traditionnels?
Il s'agit d'une technologie qui permet, de façon très contrôlée, de transmettre des ondes de choc par des fils-guides afin de traverser spécifiquement les tissus fortement calcifiés dans le système vasculaire artériel. Pour imager, on peut penser au travail d'un marteau-piqueur.
D'autres applications, d'autres hôpitaux
C'est dans le laboratoire du professeur Martin Brouillette, de la faculté de génie de l'UdeS, qu'est née cette idée promise à un avenir très prometteur.
«Nous avons commencé à travailler sur le projet en 2004. Au départ, on voulait défaire des pierres au rein, mais en cours de route, nous avons vu d'autres applications possibles encore plus prometteuses», explique Martin Brouillette en insistant pour souligner le travail de deux doctorants dans son équipe, Steven Dion et Louis-Philippe Riel.
Cette première intervention à l'aide de la technologie de SoundBite s'inscrit dans une étude internationale approuvée par Santé Canada qui s'effectuera auprès de 30 patients à Sherbrooke, à Montréal et en Autriche. La compagnie SoundBite medical, cofondée par Martin Brouillette, travaille actuellement à adapter sa technologie pour des applications coronariennes.
L'entreprise compte déjà 25 employés, alors qu'elle a été créée il y a un an et demi à peine. «Vingt-cinq employés un an et demi après la création de l'entreprise? Qu'un patient ait déjà été opéré avec notre appareil? Oui, c'est très exceptionnel, c'est vraiment rapide», se réjouit Martin Brouillette.
Et son fil-guide ne s'arrêtera pas à cette étude. «D'ici la fin de l'année, nous en aurons au Canada, en Autriche et aux États-Unis», ajoute-t-il.
La compagnie SoundBite medical travaille actuellement à adapter sa technologie pour rendre le fil-guide encore plus souple pour des applications coronariennes en cardiologie.
«On aimerait beaucoup qu'un premier patient soit opéré avant de l'année! Mais c'est une prévision optimiste», ajoute Martin Brouillette.
Est-ce que la technologie sherbrookoise se retrouvera un jour parmi les équipements standards dans les hôpitaux partout dans le monde?
«Ça dépendra beaucoup du résultat de l'étude lorsque les 30 patients auront été opérés. Mais les premiers résultats sont très prometteurs», précise le Dr Simon Bérubé, cardiologue au CHUS.
En effet, un deuxième patient sur les 30 patients sélectionnés a déjà été opéré à Sherbrooke avec succès.
Le chef du PQ, Jean-François Lisée Photo : La Presse canadienne
EXCLUSIF – Radio-Canada a appris que l'exécutif national du Parti québécois proposera à ses membres de revoir les règles entourant la tenue des votes de confiance envers leur chef.
Un texte d'Hugo Lavallée
Dans une proposition qui sera soumise aux militants dans le prochain congrès du parti, et dont nous avons obtenu copie, l’exécutif entrouvre aussi la porte à la tenue de primaires au sein du parti pour l’élection des prochains chefs et prépare le terrain à la création de nouveaux comités thématiques dans la formation politique.
À moins que les militants n’en décident autrement à l’ouverture du prochain congrès, prévu cet automne, Jean-François Lisée devra se soumettre à un vote de confiance, une situation que d’aucuns jugent absurde, M. Lisée venant à peine d’être élu chef par les membres du parti.
Afin d’éviter un tel scénario à l'avenir, le PQ proposera à ses militants d’amender les statuts actuels du parti pour ne prévoir la tenue d’un vote de confiance que dans la mesure où le chef exerçait cette fonction aux élections générales précédant le vote de confiance.
L’alignement actuel des événements fait en sorte qu’on se retrouve dans une situation un peu aberrante. Comme ce n’est pas le genre de situation qui se produit souvent, ce n’était pas prévu explicitement dans nos statuts. Mais là, on veut remédier à cette situation. Membre de l'exécutif national qui a requis l'anonymat
Cette proposition ne permettra toutefois pas au chef Lisée d’échapper à la tenue d’un vote de confiance l’automne prochain, puisque les nouveaux statuts n’entreront pas en vigueur avant la fin du prochain congrès.
Pour passer outre au vote de confiance prévu cette fois-ci, les militants devraient, dès le début du prochain congrès, amender son ordre du jour de manière à annuler la tenue du vote prévu. Rien n’indique pour le moment que le parti ou des militants veuillent mettre de l’avant une telle proposition.
« Si on fait ça, le débat sur l’opportunité de tenir un vote de confiance risque de se transformer en vote de confiance lui-même alors ça reviendra au même. Le chef est mieux de simplement se soumettre au vote de confiance cette fois-ci », explique une source, ajoutant qu’il serait imprudent pour Jean-François Lisée de ne pas se préparer en vue de la tenue d’un tel vote.
Comme cela avait été évoqué précédemment, le parti compte ouvrir la porte pour que de simples sympathisants du Parti québécois, qui ne sont donc pas des membres en règle, puissent participer à la sélection du prochain chef de la formation politique. Mais attention : cela ne se fera pas automatiquement, du moins si la proposition à l’étude est adoptée.
En fait, lorsqu’une nouvelle course à la direction devra être organisée, les membres du parti auront le choix : ils pourront limiter le vote aux seuls membres du parti, ou encore, l’ouvrir aux sympathisants. Le document obtenu par Radio-Canada définit ainsi ce statut : « Toute personne âgée de 16 ans et plus et qui signe une déclaration confirmant qu’il [sic] souscrit aux principes, valeurs et objectifs du Parti québécois et qui acquitte un droit déterminé. »
« La proposition pour les nouveaux statuts ne tranche pas le débat sur le fond. Tout ce que ça fait, c’est de faire en sorte que les membres, la prochaine fois qu’il y aura une course, puissent avoir le choix, s’ils le veulent, d’ouvrir le vote aux sympathisants. Ça ne crée pas d’obligation », poursuit le membre de l’exécutif national à qui nous avons parlé.
À la suite de la défaite électorale de 2014, le député et candidat à la direction Alexandre Cloutier avait proposé de permettre aux sympathisants du Parti québécois de participer au choix du nouveau chef. La proposition avait toutefois été rejetée, puisqu’elle aurait nécessité la tenue d’un congrès extraordinaire des membres afin de modifier les statuts du parti, une opération alors jugée trop complexe et coûteuse à organiser.
De nouveaux comités
Afin de mieux refléter la « diversité québécoise », le Parti québécois souhaiterait aussi pouvoir créer des « comités nationaux » chargés de s’attarder à des « thématiques précises ». Contrairement au SPQ Libre à l’époque, ces comités n’auraient toutefois aucun statut formel au sein du parti et pourraient être créés et dissous au bon vouloir de l’exécutif national.
Le groupe Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre a été reconnu comme club politique du Parti québécois de 2005 à 2010, mais ses prises de position, parfois contraires à celles prônées par la direction du parti, ont parfois mis dans l’embarras les chefs du PQ.
« L’idée c’est que les nouveaux comités qu’on veut créer aient une reconnaissance [et] que ces comités puissent avoir une représentation au sein des instances du parti, sans pour autant que ces comités soient permanents. Ça permet de les faire naître et disparaître selon la réalité du terrain, sans les maintenir en vie artificiellement, pour avoir des comités qui sont efficaces à des moments stratégiques », fait-on valoir sous le couvert de l’anonymat.
C'est la fin de semaine prochaine à Québec, lors du Conseil national du Parti québécois, que seront dévoilés aux militants le nouveau projet de programme du parti (appelé la proposition principale dans le jargon péquiste) et les amendements proposés aux statuts et règlements de la formation politique.
Les militants disposeront des prochains mois pour s'approprier les textes et en débattre entre eux, avant leur adoption au début de l'automne prochain lors du congrès du parti.
Une femme s'informe à propos de l'Obamacare Photo : Reuters/Lucy Nicholson
Le Sénat américain a adopté jeudi une première résolution destinée à entamer la procédure de démantèlement de l'Obamacare, système élargi de protection médicale aux États-Unis, que le président désigné Donald Trump souhaite achevée rapidement.
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La résolution a été approuvée par 51 voix contre 48 et va maintenant être examinée par la Chambre des représentants, où elle devrait être également adoptée cette semaine.
La majorité républicaine a fait de l'abrogation du système mis en place par le président démocrate l'une de ses priorités.
Les républicains ont fait valoir que ce processus d'abrogation pourrait prendre plusieurs mois et que la mise en place d'un système de substitution prendrait encore plus de temps.
Mais Donald Trump exige que les parlementaires agissent rapidement et leur a demandé mercredi de procéder au démantèlement et au remplacement d'une manière « simultanée ».
Environ 20 millions d'Américains, qui ne bénéficiaient auparavant d'aucune couverture médicale, y ont désormais accès grâce à l'Affordable Care Act, loi également connue sous le nom d'Obamacare.
Entrée en vigueur le 1er janvier 2014, elle prévoit que tous les Américains disposent d'une assurance maladie et organise un accès universel aux soins de santé.
Une aide financière est accordée aux patients les plus pauvres qui peuvent désormais bénéficier de la couverture maladie (Medicaid) et, depuis 2016, obligation est faite aux chefs d'entreprises de plus de 50 salariés de souscrire une assurance pour leurs employés.
Les républicains entendent abroger ces dispositions, car, estiment-ils, elles constituent une ingérence du pouvoir fédéral et souhaitent les remplacer par un transfert de compétences vers les États.
Au cours des derniers jours, plusieurs voix ont exprimé une inquiétude face au calendrier resserré voulu par Donald Trump. Elles s'interrogent aussi sur la pertinence d'entamer la procédure d'abrogation sans avoir de projet de remplacement à disposition.
Une première étape
La résolution adoptée jeudi demande aux commissions du Sénat et de la Chambre des représentants de rédiger un projet d'abrogation pour le 27 janvier. Les deux chambres du Congrès devront ensuite approuver le texte de loi avant que le démantèlement commence.
Les républicains, qui disposent de 52 élus sur 100 au Sénat, ont décidé de recourir à une procédure budgétaire particulière qui n'exige que la majorité simple et évite un accord bipartisan avec les démocrates.
Donald Trump a annoncé qu'il présenterait un système de substitution dès que son secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, Tom Price, serait entré en fonction après sa confirmation par le Sénat. Il n'a pas fourni de détails supplémentaires.