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jeudi, avril 30, 2015

Inconduite sexuelle dans l'armée: un rapport accablant

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Publié par La Presse Canadienne le jeudi 30 avril 2015 à 18h36.
Inconduite sexuelle dans l'armée: un rapport accablant
OTTAWA — L'armée canadienne doit s'attaquer à un ennemi au sein de ses propres rangs. La culture de sexualisation «hostile» aux femmes et aux minorités sexuelles nécessite une intervention «directe et soutenue», conclut un rapport rendu public jeudi.
Le document produit par l'ancienne juge de la Cour suprême du Canada Marie Deschamps est accablant pour les Forces armées canadiennes (FAC).

Il souligne à gros traits à quel point l'armée a échoué à protéger ses propres membres en tolérant une «culture sous-jacente de la sexualisation».

Les dénonciations sont peu fréquentes car «bon nombre pensent qu'il est permis de voir le corps des femmes comme un objet, de faire des blagues non sollicitées et blessantes à propos de relations sexuelles avec des femmes militaires», est-il écrit dans le document.

Cette réticence à dénoncer le harcèlement sexuel ou les agressions sexuelles est exacerbée par le fait que la chaîne de commandement «ignore» ou «tolère» ce type de comportement, explique l'ex-juge Deschamps.

Quand les victimes présumées brisent le silence, elles se butent à des procédures administratives trop longues et trop lourdes, au cours desquelles elles doivent parfois confronter la personne qui les a harcelées.

Au fil des quelque 700 entrevues réalisées entre juillet et décembre 2014, il est ainsi devenu «rapidement évident» qu'un pourcentage élevé de cas de harcèlement sexuel et d'agression sexuelle ne sont pas signalés, peut-on lire dans le rapport.

Et quand une plainte de harcèlement sexuel est considérée comme étant légitime, la sanction imposée au coupable semblait «dérisoire» et «inefficace» — une «tape sur les doigts», écrit Marie Deschamps.

En revanche, les plaignants qui persistent dans leur démarche «s'exposent à des conséquences négatives, notamment voir leur avancement professionnel compromis, et être stigmatisés et ostracisés».

Les FAC doivent donc donner un sérieux coup de barre afin de corriger la situation.

Elles pourront notamment parvenir à changer la «culture de sexualisation» qui règne en améliorant l'intégration des femmes, entre autres parmi les militaires occupant un poste d'officier supérieur.

Car «il y a un lien indéniable entre l'existence d'une culture organisationnelle hostile, caractérisée par le manque de respect envers les femmes et leur dénigrement, et l'intégration peu réussie des femmes au sein de l'organisation», précise-t-on dans le rapport.

En tout, dix recommandations sont contenues dans le document comptant près de 90 pages.

Les FAC disent «accepter» les deux portant sur l'admission du problème et le besoin d'élaborer une stratégie «qui produira un changement de culture».

Les huit autres sont «acceptées en principe».

Parmi elles se trouve celle que l'ex-juge Marie Deschamps a présentée comme étant cruciale à ses yeux: la création d'un organisme externe qui serait notamment chargé de recueillir et de traiter les signalements.

«Il est essentiel qu'un tel centre soit véritablement indépendant des Forces armées pour faire en sorte que les victimes (...) pourront avoir accès à un soutien sans que cela n'entraîne des conséquences négatives pour leur carrière ou leur vie personnelle», a-t-elle insisté en conférence de presse au quartier général du ministère de la Défense.

Le chef d'état-major de la défense, le général Tom Lawson, n'a pas voulu s'engager clairement à aller dans cette direction.

« Nous devons étudier ce qui est légal en fonction de notre système, ce que le gouvernement attend de nous, ce que le chef d'état-major de la défense attend de sa chaîne de commandement», a-t-il plaidé.

«Il s'agit probablement de la recommandation la plus complexe des dix (...) mais nous comprenons l'objectif poursuivi, qui est d'offrir un système différent, une voie différente» pour les victimes, a ajouté le général Lawson.

Le rapport Deschamps a été commandé après que le magazine L'actualité eut publié des reportages explosifs qui concluaient que les cas d'agressions sexuelles dans l'armée atteignaient aujourd'hui une fréquence sans précédent.

Lors de son témoignage devant un comité des Communes, en mai dernier, le général Lawson avait dénoncé toute inconduite sexuelle et s'était dit troublé par les allégations.

Mais il avait refusé d'adhérer à la thèse selon laquelle la violence sexuelle et le harcèlement font partie intégrante de la culture militaire.

Confronté au verdict sans appel de l'ancienne juge Marie Deschamps, jeudi, il s'est dit «troublé» par les révélations entourant la culture qu'ont dû subir les victimes.

Après avoir esquivé les questions entourant la possibilité que l'armée canadienne puisse présenter ses excuses, il a cédé le micro à l'adjudant-chef Kevin West, qui prenait place à ses côtés lors de la conférence de presse.

«Comme adjudant-chef, moi, je peux prendre la responsabilité pour les militaires du rang, je m'excuse pour la conduite de certaines de nos personnes à l'intérieur des Forces armées canadiennes», a-t-il laissé tomber.

Pour le député libéral David McGuinty, il revient au gouvernement Harper de présenter des excuses aux membres des Forces armées qui ont été victimes de harcèlement ou d'agression sexuelle.

Et ces excuses devraient venir du premier ministre Stephen Harper lui-même, de ses anciens ministres de la Défense et de celui qui est actuellement en poste, Jason Kenney, a-t-il dit.

«M. Harper et son gouvernement disent depuis tout le début qu'ils ne sont jamais responsables. Dans n'importe quel domaine, c'est jamais la faute du gouvernement», a déploré M. McGuinty en point de presse dans le foyer des Communes.

Le gouvernement devra effectivement rendre des comptes, mais l'armée a un sérieux examen de conscience à faire, a pour sa part fait valoir le porte-parole néo-démocrate en matière de défense, Jack Harris.

Il s'est montré particulièrement cinglant à l'endroit de l'appareil militaire, qui «échoue clairement à traiter ceci comme une crise majeure de droits humains et de droits des femmes» et dont les hauts gradés «n'arrivent clairement pas à accepter» qu'ils ont des choses à se reprocher.

L'avocat Michel Drapeau, qui a représenté l'une des victimes qui s'était confiée au magazine L'actualité, l'ex-caporale Stéphanie Raymond, n'est pas plus tendre à l'endroit des Forces armées canadiennes.

Il juge que l'armée a «mis des menottes» à «une personne de calibre» comme l'ex-juge Deschamps en lui demandant de produire un rapport dans un cadre restrictif.

«Elle n'avait pas le droit de regarder les opinions juridiques du juge-avocat général (...), elle n'avait pas le droit de regarder la police militaire, pas le droit de regarder les tribunaux militaires, et c'est justement là qu'est le problème», a exposé Me Drapeau en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

«L'armée vient de faire un mea culpa public en demandant aux Canadiens de lui faire confiance (...) mais moi, je n'ai tout simplement pas confiance (que les choses changeront)», a conclu l'avocat.

Le geste d'une Femen remet en question la sécurité au parlement

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Publié par La Presse Canadienne le jeudi 30 avril 2015 à 17h07.
Le geste d'une Femen remet en question la sécurité au parlement
QUÉBEC — L'irruption d'une militante du mouvement Femen dans une conférence de presse à l'Assemblée nationale jeudi matin soulève des doutes sur la sécurité à l'hôtel du parlement.
Le gouvernement Couillard a fait savoir qu'il s'attend à ce que des mesures soient prises pour empêcher qu'un tel incident ne survienne de nouveau.

La ministre de la Culture, Hélène David, s'apprêtait à amorcer une conférence de presse dans une petite salle conçue à cette fin pour les médias quand la jeune femme qui s'était fait passer pour une journaliste a surgi de nulle part en exhibant ses seins.

Devant les caméras, elle a hurlé «non à la Loi 20» en répétant «avortement, priorité!». Sur sa poitrine était écrit «Priorité IVG» (interruption volontaire de grossesse). Quand elle a soulevé sa jupe, on a pu aussi lire «mon utérus, ma priorité».

Après quelques secondes de ce manège, sous le regard surpris et embarrassé de la ministre, un agent de sécurité s'est emparé de la manifestante pour la sortir de la salle. Les agents ont eu du mal à maîtriser la femme qui a été emmenée de force.

Elle portait une accréditation de presse temporaire d'un jour émise par le Service aux courriéristes parlementaires au nom de Neda Topaloski, pour le compte d'un média appelé «Next».

Une recherche sommaire permet de constater que Neda Topaloski est connue comme une militante associée aux Femen qui a posé ce type de gestes à d'autres occasions.

La ministre a repris ensuite sa conférence de presse concernant le récent jugement de la Cour d'appel sur l'affichage commercial en français.

Le projet de loi 20 qui était dénoncé par la jeune femme porte notamment sur les quotas de patients des médecins. Certains groupes craignent que cela restreigne l'accès à l'avortement.

Le gouvernement prend l'affaire au sérieux et a demandé des comptes. «On considère que cet événement n'aurait pas dû survenir et on s'attend à ce que des mesures soient prises pour que cela ne survienne plus», a déclaré le directeur des communications au cabinet du premier ministre, Charles Robert.

Le Bureau de l'Assemblée nationale fera un examen et s'assurera que des gestes soient posés en conséquence, a-t-il ajouté au cours d'une entrevue téléphonique.

Quant à savoir ce qui était advenu de la femme une fois qu'elle avait été interpellée, les responsables de la sécurité au parlement ont affirmé qu'ils n'étaient pas habilités à discuter de cet incident et ont renvoyé les questions au Service des communications de l'Assemblée, qui a à son tour affirmé qu'il n'était pas autorisé à divulguer des renseignements.

La Tribune de la presse parlementaire, qui regroupe les journalistes qui travaillent à l'Assemblée nationale, a commenté. C'est cette organisation qui émet les accréditations, dont celle qui a été remise à Neda Topaloski. En point de presse, le président de la Tribune, Alexandre Robillard, a indiqué que la personne avait présenté une carte de presse et que le laissez-passer avait été émis en vertu des règles.

«Rien ne permettait de croire qu'on était devant quelqu'un qui était un imposteur», a dit M. Robillard, qui est également correspondant parlementaire de La Presse Canadienne.

Cet incident est «décevant», a-t-il déclaré, en ajoutant qu'il serait «prématuré» d'affirmer que cet événement nécessite obligatoirement un resserrement des règles de sécurité.

«Est-ce qu'il y a matière à réfléchir de part et d'autre? Oui», a-t-il toutefois concédé.

La Coalition avenir Québec (CAQ) a pour sa part réclamé un resserrement de la sécurité à l'Assemblée nationale. «Je ne m'attendais pas à ce que notre mécanisme de sécurité soit aussi facilement contournable, a déclaré le député de Bécancour, Donald Martel. Moi, je ne suis pas insécure, mais il ne faut pas être aveugle, on a vu ce qui s'est passé à Ottawa (les attentats de l'automne dernier).»

Les Femen ont déjà fait un coup d'éclat à l'Assemblée nationale. Pendant le débat sur la Charte de la laïcité sous le précédent gouvernement de Pauline Marois, quelques-unes d'entre elles s'étaient mises à hurler dans les tribunes du Salon bleu contre le crucifix au-dessus du trône de la présidence.

Jean Chrétien aurait rencontré Poutine à Moscou

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Publié par La Presse Canadienne le jeudi 30 avril 2015 à 13h47.
Jean Chrétien aurait rencontré Poutine à Moscou
Alexei Nikolsky / The Associated Press
OTTAWA - L'agence de presse officielle de la Russie rapporte que l'ancien premier ministre libéral Jean Chrétien a rencontré le président russe Vladimir Poutine dans l'un de ses palais près de Moscou, jeudi.
La rencontre est une gifle au visage du gouvernement conservateur du premier ministre Stephen Harper, qui essaie d'isoler politiquement le leader russe, le blâmant pour les troubles en Ukraine et l'annexion de la Crimée par la Russie l'an dernier.

M. Harper a évité tout contact avec le président Poutine, sauf pour une poignée de main brève et mémorable au sommet du G20 en Australie l'an dernier, lors duquel il a laconiquement dit au leader russe de «sortir» de l'Ukraine.

M. Poutine est vu, souriant à M. Chrétien, dans une photographie diffusée par l'agence de nouvelles TASS, qui montre les hommes assis sur des chaises blanches et or, dans une salle richement décorée.

Une autre agence de presse russe a diffusé une vidéo de la rencontre sur YouTube.

Les deux hommes ont échangé leurs points de vue sur le statut des affaires internationales et ont discuté des points douloureux de la situation internationale actuelle, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, tel que rapporté par l'agence TASS.

Il n'y a pas eu dans l'immédiat de commentaires du premier ministre Harper ni de son ministre des Affaires étrangères Rob Nicholson.

Grève sociale demain

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Publié par Marc-André Pelletier pour (Mauricie) 106,9 Mauricie le jeudi 30 avril 2015 à 17h43.
Grève sociale demain
Marie-Josée Magny/Archives
À l'occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs demain (vendredi), plusieurs mouvements de grève sociale sont prévus.
Marie-Josée Magny
 
 
 
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Ces actions visent à dénoncer les mesures d'austérité du gouvernement libéral.
Marie-Josée Magny, directrice générale du Carrefour d'aide aux non-syndiqués parle de la situation des employés dans la région (audio).

Feu nourri de Legault contre Véronyque Tremblay

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Feu nourri de Legault contre Véronyque Tremblay
Véronyque Tremblay.Photo Simon Clark / Agence QMI

Marc-André Gagnon

QUÉBEC – La Coalition avenir Québec (CAQ) n’a pas perdu de temps avant de s’attaquer à Véronyque Tremblay, la nouvelle candidate libérale annoncée en vue de l’élection partielle à venir dans Chauveau.
À peine vingt-quatre heures après que Philippe Couillard eut confirmé la candidature de l’ancienne lectrice de nouvelles du FM93, c’est le chef de la CAQ en personne qui s’est chargé se livrer les premiers coups de semonce.
François Legault a consacré ses trois questions et tout le temps de parole dont il disposait au Salon bleu pour ressasser avec vigueur les opinions exprimées récemment par Mme Tremblay.
Il a rappelé qu’il y a un mois, Véronyque Tremblay avait signé une chronique dans les pages du Journal de Québec où elle s’attaquait aux hausses des tarifs d’électricité et disait ne pas comprendre «l’entêtement des libéraux» à soutenir l’industrie éolienne.
«Est-ce que le premier ministre peut nous dire s'il est d'accord avec sa candidate de Chauveau qui dit que les hausses de tarifs d'électricité qui sont générées par le programme éolien sont insensées et même ridicules, a soulevé M. Legault. Est-ce qu'il est d'accord avec ça?»
«Moi, je ne dirige pas une secte, je dirige un parti politique, a répondu le chef libéral. […] On est très heureux d'accueillir des gens de tous les horizons politiques, sauf l'indépendantisme […] non repenti.»
Le chef de la CAQ est revenu à la charge lors du point de presse qui se déroulait en marge du caucus hebdomadaire de son parti.
Dans les officines libérales, on s’est avoué surpris de l’acharnement du chef caquiste à l’endroit de Mme Tremblay.
«Visiblement, la candidature de Mme Tremblay dérange», a confié à notre Bureau parlementaire un proche du premier ministre, qui constate que la CAQ craint plus que jamais de perdre Chauveau.

MAL À L’AISE AVEC LES 37 MILLIONS $ DU DIAMANT

En entrevue à l’émission «Le show du matin» à RadioX, une station de Québec, Véronyque Tremblay a dit avoir un malaise avec les 37 millions $ qui seront injectés par le gouvernement provincial et la Ville de Québec dans le projet «bonifié» du Théâtre Le Diamant.
Elle a reconnu que si elle avait été membre du gouvernement Couillard au moment de la prise de décision, elle aurait eu «de la misère» à approuver un tel investissement.
«Personnellement, je trouve que c’est un bon montant d’argent, mais je peux comprendre aussi les raisons pour lesquelles on le fait. C’est un gros nom, c’est une grosse vitrine à l’international, M. Lepage», a-t-elle avoué aux auditeurs.
La sortie de la nouvelle candidate libérale a-t-elle plongé le gouvernement dans l’embarras?
«Pas du tout», a rétorqué la ministre de la Culture, Hélène David.
«Mme Tremblay a dit de choses qui sont importantes, c’est vrai que c’est un investissement important, Le Diamant», a dit Mme David, en rappelant que le projet a été «bonifié énormément», notamment en y impliquant des artisans du cirque.
- Avec la collaboration de Valérie Bidégaré

Péladeau veut que Québec joue dans la cour des grandes capitales

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Publié le 30 avril 2015 à 05h00 | Mis à jour à 07h52
Julie Snyder accompagnait Pierre Karl Péladeau, mercredi soir,... (Le Soleil, Yan Doublet)
LE SOLEIL, YAN DOUBLET

Julie Snyder accompagnait Pierre Karl Péladeau, mercredi soir, lors d'une assemblée militante tenue à Québec.


<p>David Rémillard</p>
DAVID RÉMILLARD
Le Soleil
(Québec) Pierre Karl Péladeau rêve de voir Québec aux côtés des grandes capitales mondiales que sont Paris, Londres, Washington ou Tokyo. «J'ai beaucoup d'ambition pour Québec», a-t-il déclaré mercredi lors d'une assemblée militante tenue au Collège Saint-Charles-Garnier.
À l'aube de deux partielles dans la région de Québec dans les circonscriptions de Chauveau et Jean-Talon, le député de Saint-Jérôme a visiblement amorcé une opération charme dans la capitale, mercredi soir.
«Je veux en faire la capitale d'un État indépendant aux côtés de Washington, Londres ou Tokyo. Québec a sa place parmi ces villes», a déclaré en substance le candidat à la chefferie du PQ devant une salle comble et conquise d'avance. «La ville de Québec est fière, ambitieuse, elle carbure au succès», a-t-il ensuite énuméré. «Quand j'étais en affaires, j'ai vu cela. J'ai fait confiance aux gens de Québec et je continuerai à le faire comme futur chef du Parti québécois.»
Ce discours survient alors que le PQ a rarement fait aussi pâle figure dans la région, et encore moins dans les circonscriptions dans lesquelles se dérouleront les élections partielles.
Mais M. Péladeau tout comme nombre de militants qui se sont exprimés mercredi soir veulent renverser la vapeur. L'actionnaire majoritaire de Québecor a notamment affirmé son appui inconditionnel à Clément Laberge, qui sera fait candidat du PQ dans Jean-Talon, un château fort libéral. «Clément, tu peux compter sur nous», a lancé M. Péladeau.
L'équipe de M. Péladeau a d'ailleurs confirmé au Soleil que ce dernier prendrait le temps de soutenir les candidats péquistes dans la région de Québec lors des élections, qui pourraient bien chevaucher en partie la course à la chefferie du PQ si elles sont déclenchées d'ici mercredi prochain, tel qu'anticipé par les partis d'opposition.
Présence de Mario Bédard

Ancien militant du PQ dans les années 90, Mario Bédard, fondateur de J'ai ma place, croit que Pierre Karl Péladeau pourrait aider les péquistes à regagner du terrain dans la région de Québec, après des années d'insuccès, à l'exception de l'indélogeable Agnès Maltais, dans Taschereau.
M. Bédard était présent mercredi soir à l'assemblée militante en appui à Pierre Karl Péladeau. Interrogé par Le Soleil, le fondateur de J'ai ma place - devenu Première place sous Québecor - croit que M. Péladeau aurait un impact positif pour le PQ à Québec.
«Pierre Karl s'est fait beaucoup d'amis quand il a signé le contrat [de gestion de l'amphithéâtre] avec la Ville de Québec», a-t-il rappelé. «Pierre Karl est un homme d'affaires, je pense qu'après sa victoire à la direction, il peut rallier les gens de Québec. Il ne peut pas faire pire que ce qui s'est fait jusqu'à maintenant.»
D'un point de vue plus personnel, M. Bédard a souligné qu'il se «reconnaît assez bien dans le discours de Pierre Karl, dans ses idées, en plus d'être un ami». «Il a ravivé ma flamme un peu pour la souveraineté», a conclu celui qui a délaissé la partisanerie depuis une dizaine d'années.

Main tendue aux syndicats

Faisant le bilan de ses appuis depuis le début de la campagne à la chefferie du Parti québécois (PQ) - dont 6 anciens ministres et 15 députés -, Pierre Karl Péladeau a jeté les bases d'un nouveau pont avec les mouvements syndicaux.
«Je suis heureux de compter sur le soutien de plusieurs personnalités provenant du milieu syndical. Je sais qu'il y a des dialogues à construire là aussi», a-t-il déclaré, engendrant les applaudissements du parterre de militants. M. Péladeau, actionnaire majoritaire de Québecor, est l'objet d'attaques soutenues de ses opposants pour son passé à titre de président d'entreprise.
Le député de Saint-Jérôme traîne derrière lui pas moins de 14 conflits de travail à la tête de Québecor, dont le très connu lock-out au Journal de Montréal. M. Péladeau n'a pas commenté davantage la question par la suite. 

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Malala: les dix hommes qui avaient tenté d'assassiner la jeune fille condamnés à la prison à vie

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Rédaction Le HuffPost avec AFP  Publication: 
MALALA YOUSAFZAI
Malala Yousafzai
La justice pakistanaise a tranché. Un tribunal a condamnés dix hommes à la prison à vie pour avoir attaqué la jeune prix Nobel de la paix Malala en 2012 dans le nord-ouest du Pakistan, une tentative de meurtre revendiquée par les rebelles talibans. Attaquée par balle à la sortie de l'école, l'adolescente de 15 ans à l'époque a survécu à cet assaut qui a fait d'elle une icône internationale de la paix et du droit à l'éducation des enfants, en particulier des filles.
"Le groupe qui a mené l'attaque contre Malala Yousafzai a été arrêté", avait annoncé en septembre 2014 le porte-parole de l'armée, le général Asim Bajwa. Les dix assaillants avaient été interpellés lors d'un raid mené par l'armée, la police et les services de renseignement dans le cadre de l'offensive militaire lancée en juin contre le Mouvements des talibans du Pakistan (TTP), et d'autres groupes rebelles islamistes dans le nord-ouest du pays,
Ces hommes appartiennent au TTP et ont attaqué l'écolière sur ordre du chef du mouvement, le mollah Fazlullah, avait indiqué le général Bajwa. Les assaillants avaient ouvert le feu sur Malala et plusieurs de ses camarades en octobre 2012 alors qu'elles se trouvaient dans un minibus à la sortie de l'école à Mingora, capitale de la région de Swat, où les talibans avaient été chassés du pouvoir trois ans et demi plus tôt par l'armée.
Grièvement blessée par balles, notamment à la tête, Malala avait été soignée au Pakistan puis transférée au Royaume-Uni, où elle a poursuivi ses traitements et s'est installée avec sa famille. Son courage a été salué à travers le monde par de nombreuses célébrités et institutions internationales. Elle a remporté en 2013 le prix Sakharov de l'Union européenne pour les droits de l'homme, et le prix Nobel de la paix avec, en 2014.

Viols présumés en Centrafrique : "Tu auras à manger contre du sexe"

http://www.lepoint.fr/monde/

Le Point - Publié le 

À la tête de l'ONG AIDS-Free World, Paula Donovan s'est procuré le rapport confidentiel et l'a transmis au "Guardian". Interview.

Les faits se seraient déroulés entre décembre 2013 et juin 2014, dans le cadre de l'opération de maintien de la paix internationale de la Minusca.
© MIGUEL MEDINA / AFP
Les faits se seraient déroulés entre décembre 2013 et juin 2014, dans le cadre de l'opération de maintien de la paix internationale de la Minusca

Propos recueillis par 
Branle-bas de combat aux Nations unies et à l'état-major français. Un rapport confidentiel de l'ONU fait état de viols sur des enfants commis par des soldats français engagés dans le maintien de la paix en Centrafrique. Un document que l'ONU aurait préféré garder secret. 
 © Alexis MacDonald AIDS-Free World
L'ONG AIDS-Free World, qui travaille sur les cas de viols et d'abus sexuels commis lors des missions de maintien de la paix, a pu se procurer le rapport et l'a étudié. La directrice de l'organisme, Paula Donovan, a décidé de transmettre le rapport au quotidien britannique The Guardian.

Le Point.fr : Que dit le rapport au sujet des soldats français?
Paula Donovan : Ce n'est pas uniquement un rapport, mais plus une série de témoignages. Le document contient les interviews de six enfants. Certains ont subi des sévices sexuels, certains des viols et d'autres racontent qu'ils ont été témoins de viols commis sur leurs camarades. On peut dénombrer une dizaine d'enfants victimes de ces actes. Les enfants ont identifié seize soldats violeurs. Ils expliquent avec détail les circonstances des faits, ce qui rend les propos très crédibles. Ils parlent de leur vie d'orphelins. La plupart vivaient dans la rue et étaient affamés. Quand ils ont vu les soldats français, ils sont allés à leur rencontre pour leur demander à manger et à boire. Les militaires leur disaient : "Tu auras à manger contre du sexe." 
Quand avez-vous reçu le document et qu'avez-vous fait ensuite ?
J'ai reçu le document en avril. On a lu le rapport et on a travaillé dessus. Les gens devaient savoir ce qui se déroulait en Centrafrique. J'ai contacté The Guardian et je leur ai transmis le rapport. Je savais qu'une exposition médiatique des faits capterait l'attention de l'ONU.
L'ONU a suspendu Anders Kompass, le whistleblower qui a fait fuiter le rapport confidentiel. Qu'en pensez-vous ?
Ce qui m'inquiète le plus, c'est le sort de ces enfants en Centrafrique. Actuellement, on ne sait pas si les hommes qui ont commis ces crimes sexuels sont encore sur place. On ne sait pas quand ils seront appréhendés, et surtout s'ils le seront. Malheureusement, les Nations unies n'ont pas l'air de se préoccuper de ces questions-là. Leurs inquiétudes se portent sur cet homme qui a divulgué ce rapport accablant.
Qu'espérez-vous du gouvernement français ?
Je ne sais pas trop. Il faut attendre et voir. J'espère que les dirigeants français vont enquêter jusqu'au bout et que les responsables de ces viols seront amenés devant la justice.
Est-ce le premier rapport de ce genre ? D'autres cas d'abus sexuels sur des enfants ont-ils eu lieu lors de missions de maintien de la paix ?
Chaque année, le secrétaire général publie un document listant toutes les allégations d'abus sexuels. Il y a de nombreux cas, mais l'ONU ne fait rien, ou si peu. Cette situation dure depuis une vingtaine d'années. Les dirigeants des Nations unies adorent parler de leur politique de tolérance zéro sur ces questions. On voit des programmes de sensibilisation pour les Casques bleus, mais rien de plus. Cette histoire montre encore une fois qu'aucune réponse n'est donnée aux victimes. Et dans les pays d'où sont originaires les soldats des missions de maintien de la paix, le silence est roi. L'ONU n'est jamais informée des suites des procédures et personne ne sait ce que les coupables deviennent. 

La région de Québec et le PQ

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PHOTO ARCHIVES /
AGENCE QMI
Mathieu Bock-Coté
Il y aura bientôt deux élections partielles dans la région de Québec et le PQ n’est pas dans la course. Il est vaincu avant même d’avoir mené bataille. Ses leaders le reconnaissent aisément. Ils ne se font pas d’illusion. Certains y voient du défaitisme. On devrait plus justement parler de lucidité. Elle ne fait pas de mal à condition d’être sans compromis et de s’accompagner d’une question brutale : comment le PQ est-il devenu une formation à peu près inexistante dans une région à peu près à 100% francophone? Comment en est-il venu à considérer Chauveau comme Westmount?
Certains diront que la région de Québec n’a jamais été une terre fertile pour le PQ. C’est vrai. Au référendum de 1995, elle n’a pas voté aussi clairement que le reste du Québec francophone pour la souveraineté. Chose certaine, elle n’y était pas massivement opposée. Et le PQ, sans exercer une hégémonie politique dans la région, n’était pas considéré comme un parti de pestiférés. Celui qui se présentait pour le PQ n’avait pas l’impression d’embrasser une cause perdue et de se jeter dans la fosse aux lions. Il pouvait espérer gagner, pour peu que son parti fasse une bonne performance nationale.
Mais on l’a dit, il n’en est plus ainsi. Et ce constat n’est pas nouveau. Le vieux fond conservateur de cette région remonte aujourd’hui à la surface – il faut par ailleurs le distinguer du loyalisme fédéraliste d’une partie des élites de la capitale. Au milieu des années 2000, le Bloc Québécois avait déjà noté, dans le fameux rapport Alarie, qu’une part significative du Québec francophone, associé aux régions rurales ou aux villes moyennes, ne se reconnaissait pas dans le progressisme culturel et social auquel adhèrent massivement les élites souverainistes. On constatait, autrement dit, qu’entre les valeurs officiellement défendues par la direction souverainiste et celles définissant de grands pans de la société québécoise, une béance était de plus en plus manifeste.
Une explication facile revient souvent : on parle des radios de Québec qui conditionneraient la population de la région contre le PQ. De fait, elles jouent un grand rôle dans la définition de l’espace public régional, et elles cultivent à bien des égards un populisme droitier ressentimenteux contre les élites associées à  la Révolution tranquille et au modèle québécois. On doit évidemment éviter de caricaturer de telles radios, mais on conviendra qu’elles ne s’aident pas. Une chose est certaine : la perspective souverainiste y est absente. À terme, elle disparait du paysage mental de la région.
Mais si ces radios sont aussi efficaces, si elles ne parlent pas dans le vide, c’est aussi qu’elles font écho à la lutte des classes invisibles qui se mène dans la région de Québec, et qui met en opposition ceux qui tirent avantage du modèle québécois et ceux qui, à tort ou à raison, s’en sentent exclus en plus d’avoir l’impression de financer les privilèges des premiers. Le fait est que le modèle québécois mérite certainement un examen complet, car il a produit lui-même ses propres injustices.
On peut poser la chose autrement: la région de Québec est de plus en plus à droite alors que le mouvement souverainiste s’entête à se camper à gauche, la plupart des candidats, dans l’actuelle course à la chefferie, rappelant que leur parti est aussi indépendantiste que social-démocrate. Les souverainistes ont tellement répété que le nationalisme québécois devait être de gauche ou ne pas être qu’une partie importante de la population les a cru: ils ne sentent pas de gauche donc ils ne seront pas nationalistes. À trop associer la nation à une idéologie particulière, on chasse de la nation ceux qui n’adhèrent pas à cette idéologie.
Une évidence saute pourtant aux yeux : les souverainistes ne peuvent pas espérer faire l’indépendance en ayant contre eux à la fois la métropole et la capitale. On pourrait même dire qu’un parti nationaliste québécois qui s’avoue vaincu dans un comté à peu près exclusivement francophone est condamné, tôt ou tard, au déclassement politique et historique. Le PQ devra se réenraciner à Québec, il devra en faire une terre de mission. Il devra s’ouvrir aux valeurs de cette région, à sa sensibilité politique aussi. Il devra pour cela se trouver, en quelque sorte, un nouveau Jean Garon, capable de réconcilier la raison d’être de son parti avec la culture politique de la capitale et de sa rive-sud. Cela fera partie des missions du prochain chef de la formation souverainiste.

«La population ne peut plus comprendre ça» - le ministre Blais

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Le ministre de l'Éducation, François Blais.
PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, SIMON CLARK
Le ministre de l'Éducation, François Blais.
Geneviève Lajoie
Les conditions de travail du recteur de l’Université Bishop’s, Michael Goldbloom, qui aura droit à une indemnité de départ de près de 650 000 $au terme de son mandat, sont inacceptables aux yeux du ministre François Blais.
«Je ne peux pas comprendre qu’au Québec, on accorde des primes de ce niveau-là à des gens qui sont dans des fonctions pour lesquelles le financement vient essentiellement des fonds publics. Ce n’est absolument pas acceptable, la population ne peut plus comprendre ça», tranche le ministre de l’Éducation.
Au terme de ses dix ans comme recteur, en 2018, M. Goldbloom pourra toucher une prime équivalant à deux années de salaire – allocations et avantages inclus –, a révélé mercredi notre Bureau parlementaire. Le principal de la plus petite université du réseau– Bishop’s compte 2825 étudiants – touche un salaire annuel de base de 278 683 $. À cette somme s’ajoutent des avantages et allocations de près de 35 000 $.
François Blais rappelle que la rémunération globale des dirigeants des universités du Québec est soumise au contrôle de son ministère depuis 2013.
Le ministre n’a pas l’intention d’en rester là. Son cabinet a d’ailleurs contacté la haute direction de Bishop’s mercredi. Le contrat de Michael Goldbloom est sous analyse.
«Je vous rappelle que c’est une université qui nous dit: on n’a plus les moyens, on est coupé, on ne pourra pas atteindre l’équilibre budgétaire.»
Précision de Concordia
Le recteur de l'Université Bishop's, Michael Goldbloom
Par ailleurs, l’Université Concordia a tenu à préciser que le salaire du recteur Alan Shepard est de 435 675 $. Les allocations de 44 449 $ qui apparaissent dans les états de traitement du personnel de direction de l’établissement pour M. Shepard sont uniquement des frais de voyages effectués dans le cadre de ses fonctions.

Il est urgent d’agir!

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Réforme du Programme des travailleurs étrangers temporaires

Brulotte
À quelques heures de l’échéance, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) réitère à Ottawa de surseoir à sa décision unilatérale d’appliquer au Québec, dès le 30 avril, les changements au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).
Cette décision risque de nuire à l’économie québécoise, tant chez les entreprises qui embauchent des travailleurs qualifiés que chez celles qui ont recours aux travailleurs étrangers peu qualifiés. Elle doit donc être reconsidérée le temps de trouver une formule qui sera avantageuse à la fois pour l’économie du pays et la compétitivité des entreprises.
Il faut comprendre que les changements annoncés par le gouvernement fédéral au Programme pour les travailleurs étrangers temporaires ont pour objectif d’inciter à l’embauche de main-d’œuvre locale pour lutter contre le chômage, en restreignant le nombre de travailleurs étrangers au pays. Nous appuyons cet objectif, mais il faut aussi tenir compte de la réalité des entreprises.
Des conséquences potentiellement catastrophiques
Dans plusieurs secteurs, les employeurs du Québec sont aux prises avec de sévères difficultés de recrutement. Pour pallier cette situation, plusieurs entreprises investissent massivement dans la formation, mais se voient néanmoins obligées de recruter ailleurs dans le monde pour compléter leurs effectifs. Avec le temps, plusieurs travailleurs étrangers s’installent définitivement au Québec pour exercer leur profession: cela permet d’atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre.
Les conséquences de l’application du PTET pourraient être catastrophiques pour de nombreux secteurs économiques de toutes les régions du Québec, autant dans des domaines de pointe en pleine expansion que dans différents types d’emplois requérant moins de qualifications.
Des impacts dommageables
En limitant drastiquement le recours aux TET, en alourdissant considérablement le fardeau administratif des employeurs ayant recours au programme, en les obligeant à des demandes répétitives pour un même poste alors que le besoin est démontré, en haussant démesurément les frais qu’ils doivent assumer, en réduisant la durée de validité des permis de travail à un an – alors que la formation de ces travailleurs exige temps et argent –, et en menaçant d’appliquer des amendes à des montants excessifs, les nouvelles mesures, telles que constatées dans le reste du pays, auront des impacts dommageables pour un grand nombre d’entreprises qui composent avec des pénuries de main-d’œuvre.
Ces mesures ne fournissent aucun moyen aux entreprises pour pourvoir plus facilement leurs postes vacants. Elles ne font que limiter leur capacité à répondre à la demande de leurs clients. Les travailleurs étrangers temporaires sont indispensables au fonctionnement des entreprises au sein desquelles ils œuvrent. Les nouvelles mesures ne mettent pas seulement ces emplois en péril, mais menacent aussi l’emploi des Québécois qui y travaillent.
Nous enjoignons donc au gouvernement fédéral de surseoir immédiatement à la mise en œuvre de la réforme du PTET au Québec et nous invitons les deux gouvernements à intensifier les discussions afin de corriger cette situation.
Françoise Bertrand, O.C., C.Q., Présidente directrice-générale, Fédération des chambres de commerce du Québec

Choisir son camp

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Denise Bombardier
Rien n’est plus épuisant dans nos débats publics que cette tendance à céder au piège de la dichotomie. Dans le passé, en politique au Québec, il fallait choisir entre les bleus et les rouges.
Rappelons la phrase que nombre de curés de campagne prononçaient en chaire le dimanche précédant une élection: «Mes chers frères, n’oubliez jamais que le ciel est bleu (couleur de l’Union nationale d’alors) et l’enfer est rouge (couleur du Parti libéral).»
À partir de la naissance du parti souverainiste, qu’on désignait d’abord par le terme «indépendantiste», des générations de Québécois divisés politiquement se sont lancé à la figure des insultes. Le Québec s’est départagé depuis entre séparatistes et fédéralistes. Les plus agressifs des deux bords se traitaient de «séparatisses» et de «fédérastes», ce dernier terme quasiment interdit aujourd’hui à cause de la rectitude politique, car il a une connotation sexuelle.
Gauche-droite
Avec l’affaiblissement de l’option souverainiste, ces qualificatifs ont reculé au profit de nouvelles insultes en lien avec l’idéologie gauche-droite. «Vous êtes de droite» est le moyen qu’utilisent nombre de militants de gauche, et plus précisément la gauche radicale pour dévaloriser l’adversaire. Quant à la gauche moderne, qui se réclame de l’humanisme, elle a moins tendance à catégoriser négativement ses adversaires.
Dans un monde d’adultes, les divergences de vues, les oppositions politiques et idéologiques ne devraient pas aveugler les citoyens. Trop de gens sont ainsi incapables de reconnaître quelque qualité que ce soit à ceux qui ne partagent pas leur vue.
Chacun reste dans son couloir à la recherche d’arguments pour conforter sa partisanerie, ses préjugés et sa perception tronquée des faits et des personnalités publiques, des politiciens au premier chef. D’ailleurs, ces derniers ne sont pas des modèles de référence en la matière.
Même le premier ministre Philippe Couillard, un des hommes politiques qui situent le débat à un niveau civilisé, se laisse parfois porter par le discours démagogique. À sa décharge, l’on peut dire qu’il est humain de réagir aux insultes venant de membres de l’opposition à l’Assemblée nationale qui se spécialisent en injures indignes du lieu.
Douter, même de soi
C’est un exercice difficile que celui de la distance critique, c’est-à-dire de cet effort de s’élever au-dessus de la mêlée. De pouvoir attribuer à ses contradicteurs une justesse de pensée. De douter, par le fait même, de ses propres convictions.
Nous sommes dans une époque de mutation où les vérités d’hier sont devenues les faussetés d’aujourd’hui. Qui croit de nos jours que le communisme est signe de progrès, comme l’ont cru des générations au 20e siècle? Que disent maintenant ceux qui ont fait autrefois l’éloge des dictateurs, tels Staline, Mao, Castro et autres héros de tant d’admirateurs occidentaux? La violence verbale qui règne, alimentée par ce qui s’écrit sur les réseaux sociaux, contamine le climat politique. Les politiciens sont des cibles faciles. Des citoyens qui ne méritent guère ce titre éclaboussent les élus qu’ils exècrent et se portent à la défense aveugle de ceux de leur camp. Même les journalistes peinent à échapper à ce travers haïssable. Or, sans nuance et sans pragmatisme, l’exercice de la politique mène au cul-de-sac.