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lundi, mars 06, 2017

SON MARI SE FAIT BANNIR DU WALMART. QUAND ELLE APPREND POURQUOI, ELLE EST SOUS LE CHOC!

http://www.lebiscuitchinois.com/trop-drole

Après ma retraite, ma femme a insisté pour que je l'accompagne dans son magasinage chez Walmart. Malheureusement, comme la plupart des hommes, je trouve ennuyeux le magasinage et préfère entrer et sortir rapidement. De même, malheureusement, ma femme est comme la plupart des femmes. Elle aime magasiner en longueur. Hier, ma chère épouse a reçu la lettre suivante de la part de Walmart.
Chère Mme Tremblay,
Au cours des cinq derniers mois, votre mari a causé plus d'une commotion dans notre magasin. Nous ne pouvons tolérer ce comportement et sommes contraints de lui interdire l'accès au magasin. Nos plaintes contre M. Tremblay sont énumérées ci-dessous et documentée par nos caméras de surveillance vidéo.
1. Le 15 juin : A pris 24 boîtes de préservatifs pour les mettre au hasard dans les chariots des autres clients quand ils ne regardaient pas.
2. Le 2 juillet : A remonté tous les réveils, dans les articles ménagers pour obtenir une sonnerie à toutes les 5 minutes.
3. Le 7 juillet : A fait une traînée de jus de tomates sur le sol conduisant à la toilette des femmes.
4. Le 19 juillet : S'est approché d'un employé et lui a dit d'une voix officielle: « Code 3 aux articles ménagers. Allez y tout de suite ».
5. Le 4 août : S'est présenté au comptoir de courtoisie et a essayé de mettre un sac de M & M's sur mise de coté. 
6. Le 14 août : A déposé le panneau « Plancher mouillé » dans le département tapis.
7. Le 15 août : A monté une tente dans le département de camping et proposait aux autres clients d'amener leurs couvertures et oreillers.
8. Le 23 août : Quand un employé a demandé s'il pouvait l'aider, s'est mis à pleurer et a crié, «Pourquoi vous ne me laissez pas tranquille? »
9. Le 4 septembre : A regardé directement dans la caméra de sécurité et l'a utilisée comme un miroir, pour se jouer dans le nez.
10. Le 10 septembre : A manipulé des armes à feu dans le département de chasse et pêche et a demandé au préposé ou se trouvaient les anti-dépresseurs. 
11. Le 24 septembre: A rôdé dans le magasin avec un regard louche, en fredonnant le thème de 'Mission Impossible'.
12. Le 2 octobre : Dans le département automobile, a exercé son 'Madonna look' en essayant tous les différents entonnoirs.
13. Le 6 octobre : S'est caché dans un rack de vêtements et lorsque les gens approchaient, criait : "Choisis-moi, choisis-moi!"
14. Le 10 octobre : Quand une annonce est venue sur le haut-parleur, s'est couché au sol en position fœtale et a crié "Oh non! C'EST ENCORE CES VOIX!"
Et le dernier, mais non le moindre.
15. Le 13 octobre : Est entré dans un salon d'essayage, a fermé la porte, attendu un certain temps, puis a crié très fort, "Hé! Il n'y a pas de papier toilette ici!"
Espérant sincèrement ne plus le revoir, nous vous prions, Madame de le laisser à la maison! 
Alain Gagnon,
Gestionnaire chez Walmart
(Voilà! Ma femme ne veut plus que je l'accompagne au magasin. Je ne comprends pas pourquoi)

Du crucifix à la langue française: avoir les priorités à la bonne place

http://www.journaldemontreal.com/

Mathieu Bock-Coté
  La querelle du crucifix a pris beaucoup de place ces derniers jours dans l’actualité. Dénoncé, décroché, revendiqué et raccroché, il a excité les passions, un polémiste sans style ni profondeur conjuguant l’inculture et le fanatisme osant même reconnaître dans ses défenseurs une coalition réactionnaire en croisade au nom d’un Québec mythique. On connaît le mot célèbre: seule la bêtise peut nous donner un sentiment de l’illimité. Il suffit de rappeler que le passé catholique du Québec n’est pas intégralement condamnable pour se faire accuser par des esprits simplets qui lisent peu et mal de nostalgie réactionnaire. Sauf dans les marges idéologiques, on ne trouve pourtant pas de camp «national-catholique» ou traditionaliste au Québec. Et ce qu’on appelle à tort ou à raison le nationalisme conservateur n’est pas un nationalisme confessionnel mais historique. Il faudrait plutôt comprendre comment cette défense du crucifix s’inscrit dans une mutation identitaire plus profonde qui fait remonter à la surface notre vieux fond catholique, sans pour autant faire renaître de quelque manière le sentiment religieux.
Que cherchent à défendre ceux qui se portent à la défense du crucifix? De quoi le crucifix est-il le symbole, au-delà de sa signification religieuse? Ne représente-t-il pas la part traditionnelle enfouie de l’identité québécoise, refoulée au moment de la Révolution tranquille, mais qui ne s’est pas décomposée pour autant? Un peuple a une histoire, il la porte et elle le porte. Une identité est faite de plusieurs couches sédimentées. Les différentes dimensions qui la composent sont mises de l’avant selon les époques, et naturellement, certaines de ces dimensions s’effacent au point de disparaître, alors que de nouvelles s’ajoutent. Une identité n’est ni un bloc bétonné, ni un flux insaisissable. C’est une réalité historique qu’un peuple est toujours appelé à actualiser, sans pour autant céder à la tentation de la table-rase. Un peuple a droit à la continuité historique. Il se condamne à l’insignifiance s’il renie son héritage ou s’il se croit fils de rien. On ne décrète pas plus une identité qu’on ne peut l’abolir: cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas œuvrer à sa transformation. Il y a un art politique de l’entretien de la symbolique collective.
Les Québécois ont eu raison de se sentir heurtés par le décrochage injustifié du crucifix de l’hôpital Saint-Sacrement. Pour satisfaire le désir d’un seul individu, un administrateur zélé a heurté quelque chose d’intime pour plusieurs milliers de personnes. Ils y ont vu une marque d’ingratitude à une période de leur histoire où ils cherchent peut-être à ressaisir les couches les plus profondes et traditionnelles de leur identité, comme si un catholicisme patrimonial devenait aujourd’hui une valeur identitaire refuge. Dans un monde où les identités religieuses se présentent en bonne partie comme des identités civilisationnelles, à moins que ce ne soit l’inverse, on comprend que les peuples voient dans leurs traditions religieuses des composantes fortes de leur identité, même si celles-ci semblent religieusement mortes, ou du moins, agonisantes. Faut-il rappeler que le catholicisme nous a servi de médiation vers la civilisation occidentale et le vaste monde pendant plus d’un siècle? La culture religieuse d’un peuple n’est pas étrangère à son identité culturelle.
Il faut avoir une compréhension profonde de l’histoire du peuple québécois pour bien saisir les passions identitaires qui le traversent et le secouent. Le catholicisme représente un moment important de l’histoire du peuple québécois et il l’aura à jamais marqué. Ce moment, toutefois, est derrière nous et on ne voit pas de renaissance religieuse à l’horizon. En d’autres mots, le catholicisme s’est patrimonialisé. On le sait, le peuple québécois en est rendu aujourd’hui à plutôt chercher dans la laïcité un principe identitaire fort assurant quelque chose comme le sens du commun dans une société exagérément fragmentée et qui encourage cette fragmentation en sacralisant toutes les situations minoritaires prenant la pose victimaire. On ne voit pas trop pourquoi il faudrait séparer la question de la laïcité de celle de l’identité, dans la mesure où les deux sont intimement liées aujourd’hui. Et contrairement à ce qu’on dit, la réconciliation entre notre héritage catholique et une laïcité active n’est pas intenable : derrière le vocable trop souvent moqué de catho-laïcité, il y a un désir de synthèse identitaire parfaitement honorable. Chose certaine, la laïcité est notre horizon politique pour les années à venir.
Cela ne veut pas dire, toutefois, que la querelle du crucifix n’a pas été instrumentalisée par certains de ses protagonistes. Le gouvernement libéral, qui nous a habitué à la neurasthénie identitaire, s’est transformé en défenseur empressé du crucifix, comme si le sort de la nation en dépendait. Il prend ainsi à peu de frais la pose du défenseur de la vieille identité canadienne-française alors qu’il se fait un devoir de se soumettre aux préceptes du multiculturalisme canadien et tolère l’anglicisation de Montréal, au point même peut-être de l’encourager. C’est un peu comme si le Parti libéral croit qu’il lui suffit de brandir le crucifix de manière théâtrale pour se donner une crédibilité identitaire auprès de la frange du Québec francophone qui le soutient. Comment ne pas reconnaître là un grand cynisme? Le crucifix ne doit pas devenir une forme de symbole identitaire compensatoire qui monopolise nos esprits alors que le Québec, quoi qu’on en pense, est confronté à des urgences identitaires autrement plus grandes. Il faut avoir le sens des priorités et ne pas se laisser égarer par certains discours qui nous coupent de certaines réalités contemporaines.
Car c’est bien le risque qui est devant nous. Autant les Québécois s’emportent lorsqu’il est question du crucifix ou des accommodements raisonnables, qui sont les deux faces d’un même problème, autant ils se montrent indifférents lorsqu’il est question de l’avenir du français, surtout à Montréal, où il perd à la fois son statut et du terrain. Le crucifix nous excite mais la langue française nous fait bailler, et cela sans parler de la souveraineté qu’ils sont nombreux à enfermer dans le musée des idées décaties. Tout cela est à pleurer. Faut-il vraiment rappeler que la langue et la culture françaises représentent le noyau existentiel de l’identité québécoise? L’histoire du peuple québécois, pour peu qu’on l’inscrive dans la longue durée, poursuit l’aventure de ce qu’on a appelé un jour l’Amérique française. Le Québec comme entité politique incarne le fait français en Amérique, autrement que sur le mode résiduel de minorités condamnées à la survivance et à l’extinction culturelle inévitable ailleurs au Québec. C’est essentiellement à la défense du fait français que devraient se vouer ceux qui font du combat identitaire une part essentielle de leur combat politique.
Mais j’y reviens: c’est le fait français qui incarne la permanence identitaire dans notre histoire, la donnée non-négociable que nous ne saurions sacrifier sans nous renier intimement. C’est le fait français qui est sacré. C’est lui qui nous connecte de la manière la plus féconde à nos origines. Et nous serons fidèles à nos origines tant que nous nommerons et vivrons le monde en français. C’est le fait français qu’il faut défendre de la manière la plus intransigeante, en sachant qu’il s’accouplera avec des formes culturelles variées selon les époques. La langue n’est pas qu’un instrument de communication : c’est une culture, un univers mental, une littérature et dans notre cas, c’est une manière d’appartenir de manière bien singulière à la civilisation occidentale, à la manière d’une petite nation aux marches de l’empire américain, enracinée dans son continent tout en lui étant un peu étranger. Mais de quelle manière renouer avec ce nationalisme historique et linguistique alors que les Québécois croient de plus en plus que la modernité linguistique et la conquête du monde passent par l’anglais? Il faudra trouver une réponse à cette question dans les années à venir.

Manon Massé veut devenir porte-parole de Québec Solidaire

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/

Publié le 05 mars 2017 à 10h42 | Mis à jour le 05 mars 2017 à 12h42
« Je me présente simplement. Ce n'est pas compliqué.... (PHOTO NINON PEDNAULT, LA PRESSE)
« Je me présente simplement. Ce n'est pas compliqué. Faut que la politique arrête d'être quelque chose de compliqué... Faut arrêter de faire de la politique pour faire de la démocratie », a lancé Manon Massé sous les applaudissements de partisans fidèles, le 5 mars à Montréal.
PHOTO NINON PEDNAULT, LA PRESSE
Manon Massé veut devenir porte-parole du parti Québec solidaire, poste qu'elle occupe par intérim depuis le départ de Françoise David. C'est ce que la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques a annoncé dimanche matin, lors d'un rassemblement qui se tenait à l'Écomusée du fier monde, rue Amherst à Montréal.
« Je me présente simplement. Ce n'est pas compliqué. Faut que la politique arrête d'être quelque chose de compliqué... Faut arrêter de faire de la politique pour faire de la démocratie », a-t-elle lancé sous les applaudissements et les cris de ralliement de partisans fidèles.
Québec solidaire n'a pas de chef en tant que tel, il a deux porte-parole: une femme, et un homme, et ce sera toujours comme ça, a assuré Mme Massé, dimanche.
Ceux qui sont intéressés à occuper un de ces postes ont jusqu'au 4 avril pour poser leur candidature. Mme Massé signale que dans son cas, la décision n'a pas été difficile à prendre. « Elle a été toute naturelle. C'est une décision de coeur et de raison. Nous sommes à une importante croisée des chemins à Québec solidaire. Je crois profondément que notre parti a la capacité de toucher le coeur d'un nombre de plus en plus grand de gens », a-t-elle fait valoir. Les porte-parole seront élus lors du congrès du parti, en mai.
La toute récente victoire de Mme Massé et Québec solidaire de garder intacte la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques a aussi marqué la rencontre de dimanche. « C'est une victoire dont on avait bien besoin. C'est pas seulement les gens de la place qui célèbrent cette victoire. C'est aussi des gens de partout à travers le Québec. Parce que ça faisait longtemps que le monde ordinaire, le vrai monde avait pas eu de victoire », dit Mme Massé, sous un tonnerre d'applaudissements.
Issue du milieu communautaire, Manon Massé a contribué à fonder le parti Québec solidaire, en 2006. Elle s'est présentée comme candidate la même année, et aux élections subséquentes. En 2014, elle a été élue députée.
Amir Khadir, député de Mercier, était présent, dimanche. Il appuie Mme Massé à 100 %. « Très souvent les politiciens parlent mais ne sont pas réellement à l'écoute. Elle, elle a cette grande qualité d'écoute. Elle a elle-même souligné qu'elle, elle veut faire de la démocratie. Elle a cette capacité-là pour tout le travail qu'elle a fait dans le mouvement des femmes, dans les groupes de support des femmes... », a affirmé M. Khadir
Le porte-parole masculin de Québec solidaire, Andrés Fontecilla, a annoncé qu'il ne sollicitera pas de nouveau mandat. Un homme est actuellement en lice pour lui succéder. Il s'agit de Sylvain Lafrenière, selon Mme Massé.

Des militants québécois d'extrême gauche ont combattu en Syrie

http://www.lapresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/

EXCLUSIF
Publié le 06 mars 2017 à 07h00 | Mis à jour à 07h00

Les jeunes islamistes montréalais partis combattre en Syrie ne sont pas les seuls radicaux d'ici sur la ligne de front : dans les dernières années, des militants d'extrême gauche québécois ont rejoint la résistance au groupe armé État islamique (EI).
Leur nombre est difficile à évaluer, mais au moins trois d'entre eux sont passés des manifestations violentes de Montréal aux combats autrement plus sanglants qui gangrènent le Moyen-Orient, a appris La Presse.
Mitraillette à la main et révolution en tête, ces jeunes anarchistes veulent donner un coup de main aux Kurdes de Syrie, qui tentent de bâtir un État - baptisé le Rojava - sur des valeurs semblables aux leurs. Comme des dizaines de volontaires internationaux, ils ont ainsi rejoint une milice considérée comme terroriste par la Turquie et critiquée par des ONG, mais appuyée par l'Occident.
La Presse a pu s'entretenir avec deux d'entre eux.
«Pour moi, c'était naturel d'y aller, a témoigné l'un d'eux, assis dans un café de Montréal. Ce n'était pas une surprise ni pour ma famille ni pour mes amis. J'ai souvent dit que s'il y avait une révolution dans le monde, j'irais.»
Ils ont en fait des prénoms tout à fait courants, mais ne veulent révéler que leurs noms de guerre kurdes - Hozan et Çiya - pour éviter les problèmes avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ou des islamistes. Çiya est francophone et Hozan est anglophone, arrivé de Toronto en 2012 pour prendre part au «printemps érable». Les deux travaillent en informatique et disent participer à des Black Blocs dans des manifestations montréalaises. 
À un an d'intervalle, ils ont rejoint pour quelques mois les YPG, une milice d'extrême gauche composée d'hommes et de femmes qui défend le Rojava et qui a fait les manchettes lors du siège de sa capitale, Kobané, fin 2014. Ses combattants majoritairement kurdes - et les nombreux volontaires internationaux qui les ont rejoint - sont aux premières lignes du combat contre l'EI.
Ils sont toutefois critiqués par des ONG pour avoir déplacé des populations civiles et recruté des adolescents. Les YPG plaident des motifs de sécurité et promettent de démobiliser les mineurs lorsqu'ils sont détectés dans leurs rangs.
«On est sur la même longueur d'onde politiquement. C'est un système très près de l'anarchisme. Un contrôle important au niveau local, une émancipation des opprimés comme les femmes et les minorités. C'est comme un buffet des meilleures idées», dit Hozan.
Dans son français cassé, l'homme avoue sans problème avoir été arrêté à plusieurs reprises au Canada au cours des dernières années, notamment dans le cadre du mouvement Occupy et lors de l'émeute de Victoriaville en 2012.
Contrairement aux islamistes pourchassés par la police, ils n'ont eu aucun problème à revenir au Canada. Çiya affirme que les douaniers de Montréal-Trudeau lui ont même souhaité «bon repos».
Deux expériences différentes
Les deux anarchistes ont eu des expériences bien différentes sur le terrain : Çiya a patienté pendant deux mois avec son unité en vue d'un assaut qui n'est jamais venu avant de rentrer au Québec, alors qu'Hozan dit avoir participé à des assauts dans deux localités différentes : al-Shaddadi et Suluk. Les deux hommes ont des photos de leur passage sur place. La Presse a pu voir les tampons irakiens dans leurs passeports, mais n'a pas pu vérifier les détails de leur récit respectif de façon indépendante. 
Çiya, 29 ans et visage dur, a décidé de partir après avoir vu «une vidéo sur un site anarchiste». «Le lendemain du premier contact, j'avais une date d'arrivée», raconte-t-il. Il est parti en août dernier et est revenu en décembre.
Les Black Blocs sont ces groupes de manifestants... (PHOTO PATRICK SANFAÇON, archives LA PRESSE) - image 2.0
Les Black Blocs sont ces groupes de manifestants radicaux qui n'hésitent pas à attaquer des policiers ou à commettre des méfaits pendant les manifestations. Çiya et Hozan ne confirment pas avoir commis eux-mêmes d'actes criminels.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE
«On était trois [volontaires] internationaux dans notre unité. Moi, un Allemand et un Français. 80% minimum étaient kurdes», explique-t-il. 
Pour Hozan, la décision s'est prise dans un contexte un peu moins calme. Ce dernier raconte qu'il tournait un documentaire militant en Syrie au début 2016 lorsqu'il s'est retrouvé ciblé par des tirs de combattants de l'État islamique. «J'étais en furie. Maintenant, c'était personnel. Quelqu'un de Daech m'a regardé et m'a tiré dessus. Ils ont tiré en premier, alors j'ai décidé que j'allais faire de mon mieux pour leur retourner la faveur» a-t-il raconté.
Sur place, il jure avoir rencontré «les meilleures personnes sur la planète», avec lesquelles il a combattu pendant quatre mois. Il enchaîne les anecdotes, du vacarme nocturne causé par le percement de meurtrières par l'ennemi pour mieux tirer le lendemain aux autos explosives qui se jettent sur les lignes kurdes. De la lettre à écrire à sa famille juste avant un assaut risqué jusqu'au camarade allemand qu'il croyait endormi un matin - mais qui avait finalement une balle dans la tête. 
«Bien sûr, les forces kurdes combattent des groupes armés comme l'État islamique qui bafouent les lois de la guerre, mais ce n'est pas une raison pour tolérer des abus de la part de ses propres forces», affirme Human Rights Watch, qui dénonce le recrutement de mineurs par les YPG.
Mais comme pour les autres combattants, certaines questions restent taboues. Ont-ils tué quiconque? «Je ne peux pas parler de ça, répond Hozan, la voix soudainement plus basse. Même légalement, je ne peux pas parler de ça.» Son camarade intervient. «C'est une question que même entre nous, on ne se pose pas. Je ne lui ai jamais demandé, je ne l'ai jamais demandé à mes camarades, s'oppose-t-il. Tous mes amis qui ont combattu là-bas, c'est la pire question qu'ils ne veulent pas entendre.»
À les écouter, les volontaires internationaux qui vont rejoindre les YPG ne restent pas sur les lignes de côté. Deux Canadiens qui ont rejoint les YPG sont d'ailleurs morts depuis 2015. Ils ne s'identifiaient pas comme anarchistes. 
L'Américain Michael Israel, lui, ne cachait pas ses idées d'extrême gauche. Il a été tué sur la ligne de front en novembre 2016, possiblement par une frappe aérienne turque. 
Pirouettes idéologiques
La guerre oblige les militants d'extrême gauche à quelques pirouettes idéologiques. Collaborer avec l'armée américaine, par exemple, qu'ils abhorrent et considèrent comme partiellement responsable de la naissance du groupe État islamique.
«On n'est pas contents de ça, mais [les Kurdes] n'ont pas d'avions. Sans eux [les Américains], on aurait peut-être perdu la guerre, explique Hozan. Tu peux perdre 10 hommes pour détruire un tank ou bien tu décroches le téléphone, tu envoies les coordonnées GPS [aux Américains] et il disparaît.»
Le mode de vie militaire reste aussi contre-intuitif pour ces militants. «Ça m'a causé certains problèmes parfois, mais t'as pas le temps de faire une assemblée générale avant un combat. Et c'est normal. Il n'y a pas une armée dans le monde qui peut le faire», expose Çiya. 
«Je ne m'imaginais pas développer des liens d'amitié avec d'ex-militaires. [...] L'image que j'avais des ex-militaires ou des militaires est loin de la réalité», rajoute-t-il. 
Même les conservateurs ont droit à un peu d'amour. «J'haïs Harper, mais il y a deux éléments avec lesquels je suis d'accord avec lui : il voulait envoyer un appui aérien là-bas», explique Çiya. Justin Trudeau «a l'air plus de gauche», mais a promis de retirer l'armée canadienne du combat. Son camarade raille aussi le premier ministre : «Ce qu'ils savent du Canada, c'est qu'on produit de bonnes lunettes thermales, que des dizaines de jeunes sont partis d'ici pour venir rejoindre l'État islamique et qu'on a un premier ministre très joli.»
Çiya se désole surtout de voir tant d'étrangers rejoindre les YPG, alors que ses compatriotes sont peu nombreux. «Je comprends qu'individuellement, les gens font le choix de ne pas partir, de ne pas quitter leur vie ici, dit-il. Mais c'est collectivement que je ne comprends pas pourquoi on est si peu nombreux à y être allés.»
Le gouvernement canadien continue à décourager ses ressortissants de se rendre en Syrie, même pour joindre les groupes qui combattent l'EI. Le Globe and Mail a d'ailleurs révélé en janvier 2016 l'existence d'un mémo gouvernemental confidentiel qui affirme que «tout Canadien qui entretient des liens avec des organisations telles que le PKK pourrait tomber sous le coup de la législation antiterroriste canadienne».
Affaires mondiales Canada n'a pas répondu à un courriel de La Presse.

Présidentielle en France: Juppé renonce à remplacer Fillon

http://www.lapresse.ca/international/europe/

Publié le 06 mars 2017 à 06h45 | Mis à jour à 06h45
Alain Juppé et François Fillon en novembre 2016.... (REUTERS)
Alain Juppé et François Fillon en novembre 2016.
REUTERS
THIBAULD MALTERREDAPHNÉ BENOIT
Agence France-Presse
Paris
L'ancien Premier ministre Alain Juppé a renoncé lundi à servir de recours à une droite française en crise et ne remplacera pas dans la course présidentielle François Fillon, déterminé à maintenir sa candidature malgré les soupçons d'emplois fictifs qui gangrènent sa campagne.
«Je confirme une bonne fois pour toutes que je ne serai pas candidat à la présidence de la République», a déclaré à la presse le rival malheureux de François Fillon à la primaire de droite, en expliquant d'un air grave qu'il n'incarnait pas le «renouvellement».
Pressé par une partie de son camp de suppléer François Fillon, en chute libre dans les sondages, Alain Juppé a souligné que «jamais sous la cinquième République, une élection présidentielle ne s'était présentée de façon aussi confuse», avec une gauche «déboussolée», une extrême droite qui «en rajoute dans le fanatisme anti-européen» et la popularité croissante du centriste Emmanuel Macron, malgré son «immaturité politique» et la «faiblesse» de son projet.
«Quel gâchis. François Fillon avait un boulevard devant lui», a-t-il lâché.
«Le déclenchement des investigations de la justice à son encontre et son système de défense fondé sur la dénonciation d'un prétendu complot et d'une volonté d'assassinat politique l'ont conduit dans une impasse», a déploré cet homme politique de 71 ans qui jouit d'une bonne cote de popularité.
Le candidat désigné de la droite était initialement donné favori pour succéder en mai au socialiste François Hollande à l'Elysée mais le scandale déclenché par les salaires perçus par son épouse Penelope et deux de ses enfants avec des contrats d'assistants parlementaires a précipité sa chute dans les sondages.
Réunion de crise
Invité dimanche soir sur un plateau de télévision, François Fillon, 63 ans, a de nouveau exclu de jeter l'éponge malgré la multiplication des défections dans son propre camp, affirmant que «personne ne peut aujourd'hui l'empêcher d'être candidat».
Convoqué par les juges le 15 mars sans doute pour se voir signifier son inculpation, le candidat de la droite a réuni dimanche des dizaines de milliers de partisans à Paris près de la Tour Eiffel - 200 000 selon son entourage, 50 000 selon la police.
Alain Juppé a estimé lundi que le rassemblement des électeurs était «devenu plus difficile encore» du fait qu'une partie du centre a claqué la porte du parti et que le noyau dur des sympathisants du parti «s'est radicalisé».
Lundi, le feuilleton doit se poursuivre à 17h00 GMT (midi à Montréal) avec la réunion d'un Comité politique du parti de droite destiné à «évaluer la situation» alors que plus de 300 élus de la droite ont abandonné François Fillon, dont son directeur de cabinet et son porte-parole.
Dans la matinée, l'ancien président Nicolas Sarkozy avait proposé une rencontre avec François Fillon, son ancien Premier ministre, et Alain Juppé «pour trouver une voie de sortie digne et crédible à une situation qui ne peut plus durer». «C'est mort pour Fillon», aurait-il confié à des membres du parti dimanche.
La «menace» Le Pen «existe»
La droite redoute de plus en plus sérieusement une nouvelle défaite, cinq ans après l'échec du président sortant Nicolas Sarkozy face au socialiste François Hollande. Les enquêtes d'opinion donnent désormais leur candidat éliminé dès le premier tour, le 23 avril, derrière la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen et Emmanuel Macron, ancien ministre de François Hollande repositionné au centre.
Le président Hollande est sorti de sa réserve pour avertir que la «menace» d'une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle «existe», dans une interview publiée lundi par six journaux européens dont Le Monde.
«Si d'aventure la candidate du Front national (FN) l'emportait, elle engagerait immédiatement un processus de sortie de la zone euro et même de l'Union européenne», a-t-il prévenu.
Le vice-président du FN, Florian Philippot, a enfoncé le clou lundi en estimant que «beaucoup d'électeurs» indécis ou penchant pour François Fillon «voteront Marine Le Pen parce que ce sera le vote utile (...) et le vote qui correspond à leurs convictions».