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mercredi, avril 27, 2016

Les Chrétiens d'Irak ont «perdu tout espoir»

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Publié le 27 avril 2016 à 09h49 | Mis à jour à 09h49
Plus de 2 millions en 1977, les chrétiens... (PHOTO SAFIN HAMED, ARCHIVES AFP)
PHOTO SAFIN HAMED, ARCHIVES AFP
Plus de 2 millions en 1977, les chrétiens irakiens seraient aujourd'hui entre 350 000 et 450 000, dont 100 000 déplacés récents.

Agence France-Presse
PARIS
Il y a «urgence» à protéger la minorité chrétienne en Irak, qui a «perdu tout espoir», a averti mercredi à Paris une association de défense des chrétiens d'Orient.
À l'initiative du collectif «Chrétiens d'Orient en danger» (CHREDO), une délégation d'une trentaine de personnes, dont sept parlementaires français membres de la majorité socialiste ou de l'opposition, s'est rendue du 16 au 21 avril au Liban, en Syrie et au Kurdistan irakien.
«Il y a urgence en particulier sur l'Irak, où nous allons malheureusement vers la fin d'une présence chrétienne millénaire», a lancé le président de la CHREDO, Patrick Karam, lors d'une conférence de presse.
Plus de 2 millions en 1977, les chrétiens irakiens seraient aujourd'hui entre 350 000 et 450 000, dont 100 000 déplacés récents, a-t-il précisé. «La plus grande partie d'entre eux veulent partir, en Europe, au Canada, aux États-Unis», a déploré le président de la CHREDO, rappelant que les chrétiens n'étaient pas les seuls à être victimes d'exactions, citant notamment la minorité Yézidi.
«Selon tous les responsables rencontrés, les chrétiens d'Irak ne reconnaissent plus leur pays, ils n'ont plus confiance. Beaucoup disent avoir été dénoncés par leurs voisins sunnites (...) et ne s'imaginent pas revenir revivre à côté de ceux qui les ont trahis».
En Syrie, la délégation du CHREDO affirme avoir été «frappée» du soutien affiché par leurs interlocuteurs religieux chrétiens au régime, qui serait le «seul à pouvoir les protéger», même «si certains reconnaissent son caractère dictatorial». «Tous disent que la popularité de Bachar a considérablement augmenté», assure M. Karam.
La délégation, parmi laquelle le député socialiste Gérard Bapt (président du groupe parlementaire d'amitié France-Syrie et soutien affiché de Bachar al-Assad), est restée une journée en zone gouvernementale, avec un déplacement dans le village chrétien de Maaloula (contrôlé de fin 2013 à mars 2014 par des groupes rebelles islamistes). Le tout s'est déroulé sous la protection des forces de sécurité syriennes, a concédé M. Karam.
Malgré les mises en garde du ministère français des Affaires étrangères et sa demande d'abandonner l'étape syrienne, la délégation s'est rendue à Damas, mais «n'y a rencontré aucun responsable politique ou militaire pour éviter toute récupération du régime» de Bachar al-Assad, a souligné M. Karam.
En Syrie, «ce n'est pas seulement DAESH (État islamique) qui réprime les chrétiens, mais tous les groupes islamistes armés», selon le président du CHREDO, précisant que les groupes avec des combattants étrangers dans leurs rangs étaient «toujours les plus impitoyables avec les chrétiens».
«L'Occident joue avec le feu en encourageant, par certaines déclarations irresponsables, l'exode» des réfugiés, chrétiens ou autres, vers l'Europe, s'est par ailleurs alarmé M. Karam, y voyant une «politique suicidaire qui contribue à dépeupler ces régions de leurs élites, à les appauvrir et à en faire de véritables poudrières».
Il a par ailleurs souligné les «risques réels d'infiltration de djihadistes parmi les réfugiés», appelant à une reprise de «la nécessaire coopération entre les services de renseignements français et du régime syrien».

Projet de loi sur Uber: Daoust isolé avec sa solution

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EXCLUSIF
Publié le 27 avril 2016 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Un comité interministériel a rédigé un brouillon de projet... (PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE)
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Un comité interministériel a rédigé un brouillon de projet de loi dans lequel on prévoit, notamment, des taxes spéciales qui frapperaient Uber plutôt que ses chauffeurs.

Denis Lessard
DENIS LESSARD
La Presse
(Québec) Le gouvernement Couillard est déchiré par rapport à la position à adopter à l'endroit d'Uber. À quelques jours de l'échéance pour le dépôt des projets de loi à l'Assemblée nationale, deux visions s'affrontent toujours à propos de la réponse à donner à la nouvelle plateforme de transport.
Le temps presse pour Québec. On sent que la grogne des chauffeurs de taxi grimpe et qu'Uber veut être fixé rapidement. Le ministre des Transports Jacques Daoust s'est engagé à déposer un projet de loi d'ici le 12 mai, date ultime pour qu'un projet de loi puisse être adopté avant l'ajournement de juin pour l'été. Le cabinet du premier ministre Couillard n'a pas encore pris sa décision devant un tel clivage, ont confié des sources proches du dossier. Au caucus des députés libéraux, chez les jeunes élus, on est plutôt favorables à un scénario qui assurera la poursuite des activités d'Uber.
Le ministre Daoust tient mordicus à sa formule: un seul modèle devrait régir l'industrie traditionnelle du taxi et Uber. Les chauffeurs d'Uber devraient acheter le droit de pratiquer, l'équivalent d'un permis temporaire, comme le font les propriétaires des taxis Teo, qui louent leur permis au mois. Cette avenue pourrait entraîner le départ d'Uber - à cause des coûts d'exploitation, les chauffeurs occasionnels n'auraient plus intérêt à transporter des clients. Son idée de «banques d'heures» a vite été perçue comme bien difficile à appliquer.
Mais selon les informations obtenues par La Presse, le ministre Daoust est passablement isolé avec sa solution. À la suite de la commission parlementaire de février, un comité interministériel auquel siègent des hauts fonctionnaires des Finances, du Revenu, du conseil exécutif et même des Transports - le ministère de M. Daoust - avait été mis en place. Or, le groupe a unanimement suggéré une avenue fort différente: on devrait prévoir deux régimes distincts pour permettre à la nouvelle plateforme d'exister. Selon ce groupe, l'encadrement serré préconisé par M. Daoust favorise dans les faits l'industrie du taxi existante. La sous-ministre de Jacques Daoust, Dominique Savoie, siège à ce comité qui a, fait inusité, accouché de conclusions différentes de celles de son patron.
La proposition du comité «vise à rétablir une équité» entre les deux systèmes.
Uber pourrait payer des redevances, les chauffeurs devraient être soumis aux mêmes contraintes que les chauffeurs de taxi de manière générale.
Le comité a rédigé un brouillon de projet de loi qui prévoit un fonds de transition pour les propriétaires actuels de taxis qui ont payé cher leur permis. On prévoit des taxes spéciales qui frapperaient Uber plutôt que ses chauffeurs. Au sein de l'administration, chez les fonctionnaires, cette avenue remporte l'adhésion, a-t-on appris.
Environnement «comparable mais pas identique»
Le comité propose de réduire légèrement l'encadrement des chauffeurs de taxi traditionnels. On réduirait la pression pour la formation et les contrôles techniques, par exemple. Du même souffle, on augmente beaucoup les contrôles sur les chauffeurs d'Uber, ce qui rendrait «comparable mais pas identique» l'environnement de travail des deux groupes. Si on prélève la TVQ et la TPS sur les courses des chauffeurs d'Uber, l'écart des prix est passablement réduit, explique-t-on aussi.
En ce qui concerne les permis de conducteur et les assurances, on viserait aussi l'équité entre les deux groupes. Mais fondamentalement, Uber et l'industrie du taxi traditionnelle fonctionneraient sur deux régimes différents. Un encadrement unique pour deux modèles d'affaires différents pose problème. Le comité propose deux environnements, où l'encadrement serait «équitable» mais pas identique, résument des sources proches du dossier.

2,4 millions pour un seul médecin

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EXCLUSIF
Publié le 27 avril 2016 à 07h39 | Mis à jour à 07h39
Chaque année, une enveloppe est attribuée à la... (Photo Marco Campanozzi, archives La Presse)
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE
Chaque année, une enveloppe est attribuée à la rémunération des médecins spécialistes du Québec.

En 2015, le médecin ayant soumis la facture la plus élevée à la Régie de l'assurance-maladie du Québec (RAMQ) est un obstétricien-gynécologue dont la note totale s'élève à plus de 2,4 millions, révèlent des données obtenues par La Presse. Les 25 médecins les mieux rémunérés de la province l'an dernier sont tous des spécialistes, et le total de leur rémunération atteint près de 50 millions.

Pas un salaire

Dans la liste des 25 médecins ayant la plus haute rémunération en 2015, on trouve uniquement des obstétriciens-gynécologues, des ophtalmologistes, des radiologistes diagnostiques et des chirurgiens. À la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), on précise qu'il s'agit de rémunérations brutes, et non pas de salaires. Une partie des sommes versées aux médecins sert à payer leurs dépenses de cabinet comme les salaires de certains employés, les frais d'équipements et les frais de bureau. La moyenne de ces dépenses s'élève à 35 % des revenus bruts des médecins, mais atteint 70 % en radiologie diagnostique, explique la FMSQ.
Les 25 médecins ayant facturé le plus en 2015
  • 10 ophtalmologistes (rémunération totale de 19,99 millions)
  • 7 obstétriciens-gynécologues (rémunération totale de 13,4 millions) dont l'un à 2,43 millions, la facture la plus élevés soumise à la RAMQ.
  • 6 radiologistes diagnostic (rémunération totale de 11,95 millions)
  • 2 chirurgiens généraux (rémunération totale de 3,8 millions)

Le voisin ontarien

La fin de semaine dernière, le quotidien Toronto Star a révélé que 500 médecins facturent plus de 1 million par an en Ontario. Le médecin ontarien ayant présenté la facture la plus élevée en 2015 est un ophtalmologiste, dont la rémunération totale s'élève à 6,6 millions.
Les quatre médecins les mieux rémunérés de l'Ontario
  1. Ophtalmologiste : 6,6 millions
  2. Ophtalmologiste : 5,2 millions
  3. Radiologiste diagnostique : 5,1 millions
  4. Anesthésiologiste : 3,8 millions
Ces chiffres ont été diffusés par le ministre de la Santé de l'Ontario, Eric Hoskins, qui voulait inciter l'Association médicale de l'Ontario à revoir le mode de financement des médecins. Le ministre Hoskins estime que le système ontarien est « débalancé » alors que 2 % des médecins facturent des sommes représentant 10 % de la rémunération totale des médecins, qui s'élève à 11,6 milliards.
La rémunération totale des médecins québécois s'élevait à 6,1 milliards en 2014.

Certaines spécialités plus payantes

Chaque année, une enveloppe est attribuée à la rémunération des médecins spécialistes du Québec. La façon dont ces sommes sont ensuite réparties entre les spécialités est négociée par les différentes associations de spécialistes à même la FMSQ, explique Damien Contandriopoulos, professeur à l'Institut de santé publique de l'Université de Montréal. Selon lui, certaines spécialités ont connu d'importants changements technologiques ces dernières années. « La lecture des radiographies est, par exemple, bien plus rapide qu'avant, ce qui fait que les radiologistes peuvent en lire un plus grand volume en moins de temps. Ces changements ont un impact sur la rémunération », dit-il.
Rémunération moyenne par médecin, tous types de rémunération confondus
Au Québec
  • Médecins omnipraticiens : 242 604 $
  • Radiologie : 593 604 $
  • Ophtalmologie : 558 324 $
  • Chirurgie cardiaque, thoracique et cardio-vasculaire : 541 701 $
  • Médecine nucléaire : 463 771 $
  • Oncologie médicale : 457 862 $
  • Obstétrique-gynécologie : 453 618 $
  • Anesthésiologie : 442 688 $
En Ontario
  • Ophtalmologie : 637 469 $
  • Radiologie diagnostique : 623 967 $
  • Anesthésiolgie : 363 869 $
Sources : RAMQ et Toronto Star

Identité secrète

L'identité des médecins ayant présenté les plus hautes rémunérations en 2015 n'est pas divulguée au Québec. En Colombie-Britannique et au Manitoba, la rémunération de certains médecins est publique. Le ministre de la Santé du Québec, Gaétan Barrette, n'a pas voulu commenter les données obtenues par La Presse, hier, mais en a confirmé la validité. Les contrats de travail de la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ) et de la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ) sont échus depuis 2015. Les négociations pour les renouvellements débuteront sous peu.
Paiement moyen par médecin rémunéré à l'acte en équivalent temps plein (2013-2014)
  • Colombie-Britannique : 325 103 $
  • Alberta : 404 744 $
  • Saskatchewan : 366 410 $
  • Manitoba : 341 477 $
  • Ontario : 302 673 $
  • Québec : 330 754 $
  • Nouveau-Brunswick : 352 765 $
  • Nouvelle-Écosse : 305 534 $
  • Terre-Neuve-et-Labrador : 320 229 $
Source : Institut canadien d'information sur la santé

Réseau électrique métropolitain: pas de train sans Ottawa et Québec, dit Sabia

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Publié le 27 avril 2016 à 08h49 | Mis à jour à 08h49
Le PDG de la Caisse de dépôt et placement... (Photo IVANOH DEMERS, Archives La Presse)
PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE
Le PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, a indiqué que son organisation a « débuté des conversations » avec Québec et Ottawa pour discuter de « la meilleure façon de partager ce projet avec [elle] ».

BRUNO BISSON
La Presse
L'ambitieux projet de Réseau électrique métropolitain (REM) présenté la semaine dernière par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) ne se réalisera tout simplement pas si les gouvernements du Québec ou du Canada décident de ne pas investir les 2,5 milliards attendus pour sa construction.
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PHOTO ULYSSE LEMERISE, COLLABORATION SPECIALE--Legende : Funerailles de Jacques Parizeau. Nicolas Marceau. Pour la section : GENERAL-30-# REF : 758 721
Quelques jours seulement après avoir fait un tabac avec la présentation publique de ce réseau de train électrique de 67 kilomètres, dans la grande région métropolitaine, le PDG de la Caisse, Michael Sabia, a dû répondre à de nombreuses questions des députés relatives à ce projet, hier, à l'occasion de son passage en commission parlementaire pour l'étude des crédits du ministère des Finances.
Il a d'abord tenu à rappeler qu'à ce stade, le REM n'est pas encore « un projet » mais seulement « une proposition », qui devra franchir bien des étapes avant d'obtenir le feu vert final de Québec, prévu pour l'hiver 2017.
M. Sabia a toutefois été catégorique sur la question de son financement lorsque le député caquiste de Granby, François Bonnardel, lui a demandé si la CDPQ irait de l'avant avec la création du REM même si l'un des deux gouvernements « n'embarque pas dans le projet ».
« Non, a dit le président de la Caisse. Si les gouvernements du Québec ou du Canada, pour toutes sortes de raisons, décident de ne pas embarquer avec nous, ce n'est pas notre intention de continuer et d'essayer de livrer ce projet. [...] Ce projet a besoin de la participation du Québec et de la participation du Canada. »
5,5
milliards
Estimation du coût global du projet de Réseau électrique métropolitain
La CDPQ est prête à investir 3 milliards dans ce projet. Le reste, soit 2,5 milliards, devra venir d'investissements des deux gouvernements. 
« Notre objectif, notre idée, est de leur donner une occasion d'investir dans ce projet », a expliqué M. Sabia, en indiquant que la Caisse a « débuté des conversations » avec Québec et Ottawa pour discuter de « la meilleure façon de partager ce projet avec [elle] ».
RIEN DANS L'EST
Une filiale de la Caisse, CDPQ-Infra, propose de créer un réseau de train de surface entièrement électrifié, comptant 24 stations. Il relierait le centre-ville de la métropole à la Rive-Sud, à Laval, à la couronne nord ainsi qu'à l'ouest de l'île de Montréal. Le réseau desservirait aussi l'aéroport international Montréal-Trudeau.
Le député péquiste de Rousseau, Nicolas Marceau, a demandé à M. Sabia pourquoi le projet de la Caisse ne comptait aucune station dans la partie est de Montréal. 
Le PDG a expliqué qu'au moment où Québec et la Caisse ont discuté de la création de CDPQ-Infra, l'an dernier, le gouvernement a ciblé deux projets de transports collectifs jugés prioritaires, qu'il n'avait pas les moyens de financer. Ces projets étaient le train de type SLR prévu entre Montréal et la Rive-Sud, sur le nouveau pont Champlain, et la desserte de l'ouest de l'île de Montréal et de l'aéroport Trudeau.
« Nous avons analysé ces deux projets, et nous sommes arrivés avec cette idée de les unifier, a expliqué M. Sabia. Nous n'avons pas analysé l'ensemble des besoins des systèmes de transports de Montréal. Ce n'était pas notre objectif. »

Le Canada ne versera jamais de rançon, tonne Trudeau

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Publié le 26 avril 2016 à 23h59 | Mis à jour le 26 avril 2016 à 23h59
Justin Trudeau a tenu à mettre les choses... (La Presse Canadienne, Jeff McIntosh)
LA PRESSE CANADIENNE, JEFF MCINTOSH
Justin Trudeau a tenu à mettre les choses au clair, mardi : le Canada ne paie pas et ne paiera pas les rançons à des terroristes.

JOAN BRYDEN
La Presse Canadienne
Kananaskis
Justin Trudeau a fermement rappelé, mardi, que le Canada ne versait jamais de rançon à des terroristes, que ce soit directement ou indirectement.
Le premier ministre du Canada a mêm e encouragé ses homologues des autres pays à adopter la même approche intransigeante.
À l'issue de trois jours de retraite avec son Cabinet au pied des Rocheuses en Alberta, M. Trudeau a été interrogé par les journalistes, mardi, sur l'exécution, lundi, du Canadien John Ridsdel par l'organisation islamiste philippine Abou Sayyaf, après six mois de captivité.
Appelé à commenter sur la possibilité que le Canada paie la rançon pour libérer les deux autres otages - le Canadien Robert Hall et le Norvégien Kjartan Sekkin-tad, qui est résident permanent au Canada - le premier ministre a tenu à mettre les choses au clair : le Canada ne paie pas et ne paiera pas les rançons.
Selon lui, celles-ci «constituent une source importante de financement pour les organisations terroristes qui leur permet ensuite de continuer de perpétrer des actes violents et meurtriers contre des innocents à travers le monde».
Il a ajouté que cela encouragerait les terroristes à capturer plus de Canadiens. «Payer une rançon pour des Canadiens mettrait en péril la vie de tous les millions de Canadiens qui vivent, travaillent ou voyagent dans le monde chaque année», a-t-il tranché.
John Ridsdel, âgé de 38 ans, était parmi les quatre touristes - avec MM. Hall et Sekkinstad, ainsi qu'une Philippine - qui ont été kidnappés par les militants d'Abou Sayyaf, le 21 septembre, au sud de l'île de Samal.
Questionné sur l'implication du Canada dans les négociations visant à libérer M. Ridsdel, M. Trudeau a répondu qu'il avait vu plusieurs articles «erronés» et «faux» dans les médias.
Certains pays alliés au Canada, dont la France et l'Italie, se sont montrés ouverts à payer des rançons pour libérer leurs citoyens. M. Trudeau a dit qu'il avait parlé avec son homologue britannique, David Cameron, qui adhère à la même approche ferme contre le versement de rançons et ils se sont mis d'accord pour encourager les autres pays à faire de même.
«Nous devons nous assurer que les terroristes comprennent qu'ils ne peuvent pas continuer de financer leurs crimes et leurs violences en kidnappant des otages innocents», a-t-il déclaré.
Position floue
Cette position semble toutefois être à géométrie variable à Ottawa, selon les situations particulières.
Dans une lettre d'Al-Qaida obtenue par l'Associated Press il y a trois ans, on croit comprendre que l'organisation terroriste a obtenu 1 million $ pour la libération du diplomate canadien Robert Fowler au Niger en 2009. M. Fowler, le plus haut diplomate des Nations Unies en poste en Afrique, et son collègue Louis Guay avaient été enlevés quatre mois auparavant.
L'Associated Press n'a pas indiqué d'où provenait l'argent; dans ses mémoires, M. Fowler soutient qu'il ignore même si une rançon a été versée. Selon le quotidien Globe and Mail, l'entente, négociée par plusieurs pays occidentaux par l'entremise d'intermédiaires africains, prévoyait un échange de «prisonniers» et le versement de plusieurs millions de dollars.
Un câble diplomatique américain de février 2010, qui a fait l'objet d'une fuite, laisse aussi croire que le Canada verse effectivement des rançons. L'ambassadeur américain d'alors au Mali y explique qu'«il serait malvenu de blâmer des pays comme le Mali ou le Burkina Faso pour leur rôle dans les négociations, alors que les pays qui sont prêts à verser de telles rançons, comme l'Autriche et le Canada, ne sont pas ennuyés».
La journaliste albertaine Amanda Lindhout et le photographe australien Nigel Brennan avaient été enlevés par de jeunes hommes armés près de Mogadiscio, en Somalie, en août 2008, en pleine guerre civile. Ils avaient été libérés 15 mois plus tard, en novembre 2009, lorsque leurs proches ont versé une rançon.

Convergence essentielle à la victoire en 2018, affirme PKP

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Publié le 26 avril 2016 à 17h28 | Mis à jour le 27 avril 2016 à 00h24
Samedi, le chef du Parti québécois, Pierre Karl... (La Presse Canadienne, Jacques Boissinot)
LA PRESSE CANADIENNE, JACQUES BOISSINOT
Samedi, le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a relancé dans l'espace public l'idée de «rassembler les forces souverainistes». Mardi, il l'a hissée au rang de priorité pour son parti.

(Québec) Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, affirme que «la convergence est un élément essentiel à la victoire» aux élections générales d'octobre 2018 au Québec.
Samedi, M. Péladeau a relancé dans l'espace public l'idée de «rassembler les forces souverainistes». Mardi, il l'a hissée au rang de priorité pour son parti. «C'est un élément que nous devons considérer prioritaire si nous souhaitons réaliser l'indépendance», a-t-il dit en marge d'une réunion de son aile parlementaire.
Afin de contourner les fortes résistances existant chez bien des militants de Québec solidaire, le député Amir Khadir a de son côté proposé d'organiser une «primaire sociale» afin, selon lui, de déloger les libéraux du pouvoir en 2018. Il suggère un essai lors d'une éventuelle élection partielle. Le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale devraient adouber un candidat «indépendant», qui serait choisi au terme d'une «primaire sociale».
Pierre Karl Péladeau n'avait pas encore pu prendre connaissance de cette proposition lorsqu'il a été interrogé sur le sujet. Il a néanmoins réitéré l'ouverture qu'il entend manifester. «Pour l'instant, nous ne sommes fermés à rien du tout. Nous avons et nous adoptons une perspective d'ouverture.»
«Il va y avoir des échanges, a poursuivi le chef péquiste. Et je suis convaincu que ces échanges vont être fructueux de part et d'autre.»
Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, dénonce une «convergence entre "eux", mais pas vers les Québécois». Ce n'est pas «parce qu'on converge» vers une solution des années 60 ou 70 qu'«on se rapproche des véritables intérêts des Québécois».
Le Parti québécois devrait plutôt se poser des questions sur son «offre politique», celle de la souveraineté, a martelé M. Fournier.

Au salaire minimum, on est plus pauvre en région qu'en ville

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Publié le 26 avril 2016 à 19h39 | Mis à jour le 27 avril 2016 à 07h43
À Trois-Rivières ou à Saguenay, par exemple, il... (123rf/Katarina Gondova)
123RF/KATARINA GONDOVA
À Trois-Rivières ou à Saguenay, par exemple, il est difficile pour un ménage de se déplacer sans une automobile, et l'épicerie coûte beaucoup plus cher. Un revenu plus élevé serait donc nécessaire pour atteindre le seuil du «salaire viable» défendu par l'IRIS.

(Québec) Les nombreux ménages vivotant au bas de l'échelle, à moins de 15 $ l'heure, sont plus pauvres en région que dans les grands centres urbains, suggère une étude de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS). La faute aux denrées chères et, surtout, à l'absence de transport en commun.
Pour la deuxième année consécutive, l'IRIS - centre de recherche campé à gauche toute - a calculé ce que devraient gagner les plus bas salariés pour échapper à la misère, souffler, profiter de la vie. Le salaire minimum augmentera à 10,75 $ l'heure le 1er mai. C'est nettement insuffisant, clame Philippe Hurteau, doctorant en sciences politiques, disséqueur de politiques publiques. Avec un revenu hebdomadaire de 403 $, on ne peut pas se sortir la tête de l'eau, selon lui.
L'an dernier, M. Hurteau et un collègue avaient donc élaboré un budget qui permettrait à un ménage de subvenir à ses besoins primaires, mais aussi de participer à la vie sociale, de consommer quelques extras, de sortir au resto à l'occasion, d'inscrire les enfants au soccer. Un revenu qui permettait de se projeter, d'améliorer son sort. À l'approche du 1er mai, ils ont refait l'exercice. Alors, pour que les plus bas salariés atteignent cet éden du minimum, le gouvernement devrait fixer le salaire de base à 15,10 $ l'heure, prônent-ils.
Une personne seule pourrait ainsi empocher un salaire brut tout près de 30 000 $ l'an. Un couple avec deux revenus doublerait la mise. «Ce n'est pas du tout vivre dans le luxe», plaide Philippe Hurteau. «C'est avoir une marge de manoeuvre.»
L'IRIS n'est pas le premier groupe à lancer un 15 $ dans la mare. Récemment, l'homme d'affaires et ex-dragon Alexandre Taillefer s'est aussi positionné en faveur durant le Sommet annuel du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD). Une proposition reçue froidement par les lobbys de l'industrie, qui disent entrevoir des pertes d'emplois en masse et une hausse des prix si ce scénario devait séduire les politiques.
Pas assez en région
Mais, même à 15,10 $ l'heure, plusieurs citoyens n'atteindraient pas le seuil du «salaire viable», le seuil au-delà duquel on peut surnager, prévient le chercheur Philippe Hurteau. Pour une première fois, il a vérifié quel devrait être le salaire minimal dans différentes régions du Québec. Et le résultat étonne.
Ainsi, à Trois-Rivières, le salaire minimum actuel permet presque d'atteindre l'idéal fixé par l'IRIS. Un ménage de deux adultes qui travaillent à 10,75 $ l'heure et de deux enfants surpasse même l'objectif grâce aux nombreux crédits d'impôt réservés aux familles.
Mais, à l'opposé, une femme monoparentale avec un enfant de Saguenay ou de Sept-Îles devrait plutôt toucher 18 $, 19 $, voire 20 $ l'heure pour s'échapper du cercle vicieux de la pauvreté, selon les calculs de M. Hurteau. À Québec et à Montréal, par contre, la proposition de 15,10 $ serait même un peu élevée!
Pourquoi une telle disparité? À Trois-Rivières, les loyers sont moins dispendieux, explique Philippe Hurteau. Et la présence d'un réseau de transport en commun moins cher que dans les plus grandes villes permet aux familles d'éviter l'achat de deux voitures.
À Saguenay et à Sept-Îles, par contre, les déplacements entre la maison, la garderie, l'école et le boulot sont pratiquement impossibles sans un bolide, observe l'auteur. Et l'épicerie coûterait beaucoup plus cher. D'où un revenu nécessaire plus élevé pour atteindre le seuil de «salaire viable» défendu par l'IRIS.
La loi de la moyenne a toutefois établi que le salaire minimum québécois devrait atteindre 15,10 $. M. Hurteau pense qu'on pourrait s'y rendre en quelques années, à raison de 1 $ l'heure de plus annuellement, sans brusquer les entreprises. Et que cet argent versé dans les poches des plus bas salariés serait vite dépensé, stimulerait l'économie.
L'IRIS évalue que plus d'un million de travailleurs gagnent moins de 15 $ l'heure.

Évolution du salaire minimum

1er mai 2004: 7,45 $
 1er mai 2007: 8,00 $
 1er mai 2010: 9,50 $
 1er mai 2013: 10,15 $
 1er mai 2016: 10,75 $