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jeudi, mars 31, 2016

FRANCE Hollande renonce à retirer la citoyenneté française aux terroristes

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30 mars 2016 15h29 | Sylvie Corbet - Associated Press à Paris
«La menace reste à niveau très élevé», a déclaré le président français, François Hollande, avant de réitérer sa détermination à protéger la France du terrorisme.
Photo: Stephane de Sakutin Agence France-Presse
«La menace reste à niveau très élevé», a déclaré le président français, François Hollande, avant de réitérer sa détermination à protéger la France du terrorisme.
Confronté à une impasse parlementaire, le président français François Hollande a renoncé mercredi à un projet de loi qui aurait retiré la citoyenneté française aux individus reconnus coupables de terrorisme et resserré l’état d’urgence.
 
M. Hollande s’est adressé pour une rare fois à la presse au terme de la rencontre hebdomadaire de son Cabinet. Il a déclaré ne pas avoir eu d’autre choix que d’abandonner, puisque les deux chambres du Parlement sont en désaccord et qu’un compromis semble hors de portée.
 
Il avait soumis les deux propositions dans la foulée des attaques qui ont fait 130 morts à Paris le 13 novembre.
 
Le désir du président socialiste de retirer leur citoyenneté française aux terroristes qui détiennent une double citoyenneté avait suscité un vif débat politique ; l’idée avait été applaudie par l’extrême droite, tandis que les partisans de la gauche y voyaient une source de division.
 
Les détracteurs de la mesure craignaient la création de deux classes de citoyens : ceux à qui on pourrait retirer leur citoyenneté française parce qu’ils en détenaient une autre, et ceux contre qui on ne pourrait rien puisque le droit international interdit de laisser quiconque apatride. Cela contreviendrait aussi au principe d’égalité enchâssé dans la Constitution française.
 
La même loi aurait inscrit l’état d’urgence dans la Constitution de manière à l’adapter à une menace à long terme. La loi actuelle a été adoptée en 1955 et prévoit que l’état d’urgence durera 12 jours et sera renouvelé indéfiniment par un vote du Parlement.
 
« La menace reste à niveau très élevé », a déclaré M. Hollande, avant de réitérer sa détermination à protéger la France du terrorisme.
 
L’état d’urgence imposé immédiatement après les attaques du 13 novembre a récemment été prolongé jusqu’au 26 mai. Il accorde notamment des pouvoirs supplémentaires aux policiers et restreint les rassemblements publics.

INVESTISSEMENT Cuba ouvre ses bras aux entreprises canadiennes

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31 mars 2016 |Éric Desrosiers
L’ambassadeur de Cuba au Canada, Julio Garmendia Peña
Photo: Sylvie-Ann Paré / CORIM
L’ambassadeur de Cuba au Canada, Julio Garmendia Peña
Cuba encourage les entreprises canadiennes à se préparer en vue de la levée de l’embargo américain et à mettre entre autres fin à un « paradoxe » touristique.
 
Avec 1,3 million de visiteurs sur un total de 3 millions d’étrangers qui visitent l’île chaque année, les Canadiens — dont une forte proportion vient du Québec — comptent pour presque la moitié du tourisme à Cuba. Les entreprises canadiennes continuent pourtant à se faire bien discrètes dans l’industrie touristique cubaine avec moins de 100 millions en investissements totaux, a observé mercredi l’ambassadeur de Cuba au Canada, Julio Garmendia Peña, lors d’un point de presse en marge d’une allocution devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).
 
« C’est beaucoup trop bas, a-t-il noté. Des compagnies canadiennes seraient pourtant bien placées pour répondre aux besoins de ce million de touristes et plus qui viennent chaque année de votre pays. »
 
Le diplomate ne voit qu’une explication possible à ce « paradoxe ». Les éventuels investisseurs continuent d’avoir peur d’être accusés par les Américains de violer leur embargo contre Cuba et de s’exposer ainsi à des sanctions aux États-Unis.
 
Or, on assiste depuis un peu plus d’un an à un réchauffement des relations diplomatiques et économiques entre Cuba et son puissant voisin, comme l’a montré la visite du président Barack Obama la semaine dernière. Bien que la décision de lever l’embargo relève non pas de la Maison-Blanche, mais du Congrès américain, on peut présumer que cela se produira tôt ou tard, a fait valoir Julio Garmendia Peña à son auditoire. « On a fait sortir le génie de la bouteille, il serait difficile de l’y faire rentrer de nouveau. »
 
Dans ce contexte, les entreprises canadiennes devraient à tout le moins « explorer » les occasions d’affaires qui se présentent à elles et « échanger » avec de possibles partenaires cubains « afin d’être prêtes à agir lorsque le temps sera venu ». « Venez faire un tour aujourd’hui. Venez demain. Mais n’attendez pas la levée de l’embargo avant de commencer à bouger. »
 
Portes ouvertes
 
Le diplomate s’est réjoui de la décision du gouvernement du Québec de faire de Cuba une priorité économique ainsi que de la visite officielle à Cuba de sa ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, cet automne. Quatrième partenaire commercial de Cuba, le Canada y dispose d’un fort capital de sympathie en raison du maintien des relations entre les deux pays en dépit de la révolution castriste, a-t-il souligné. Mais il ne doit cependant attendre aucun traitement de faveur.
 
Julio Garmendia Peña a dit constater un intérêt croissant pour son île de la part des compagnies canadiennes. Outre l’industrie touristique, il croit que le Canada pourrait être bien servi par son expertise en matière notamment d’énergies renouvelables, d’industrie agroalimentaire, de mines et de biotechnologies. Le gouvernement cubain a dressé la liste de secteurs prioritaires où il aimerait voir les investisseurs étrangers se concentrer, « mais il reste ouvert à toute autre idée qui se révélerait intéressante ». « Il n’est pas question de voir s’installer des restaurants McDonald’s », a-t-il donné comme exemple.
 
Cuba s’est dotée en 2014 d’une nouvelle loi plus transparente visant à faciliter l’investissement étranger dans le pays. Si les compagnies intéressées ne peuvent toujours pas acheter de terrains et doivent se trouver un partenaire local, elles peuvent détenir jusqu’à 100 % des actions de l’entité qui sera créée. Ses profits seront également libres d’impôt les huit premières années, avant d’être taxés à 15 %. Une zone économique spéciale a aussi été aménagée autour du port de Mariel, près de La Havane.
 
Au jeu !
 
Cuba n’est pas en train de choisir entre les idéaux de la révolution et le pragmatisme économique, a expliqué aux journalistes son représentant à Ottawa. « On ne renonce à rien. Le socialisme cubain n’est pas le même que celui en Europe ou [à l’époque] des pays soviétiques. Il signifie préserver notre souveraineté et notre indépendance. Il signifie assurer à tous un bien-être, l’éducation gratuite, des soins de santé gratuits, une pension de vieillesse, le meilleur possible aux enfants… »
 
Le réchauffement des relations américano-cubaines n’a échappé à personne, dit-il. Depuis son annonce, en décembre 2014, La Havane grouille de visiteurs politiques et économiques des quatre coins du monde. « Cuba est à la mode. »
 
Ottawa et La Havane envisagent le projet d’une rencontre au sommet. « Le premier ministre Trudeau serait le bienvenu à Cuba », a dit aux journalistes Julio Garmendia Peña.
 
On se contentera pour le moment d’échanges culturels et sportifs. L’équipe nationale cubaine de baseball viendra, par exemple, disputer cet été une vingtaine de matchs au Québec, en Ontario et aux États-Unis.

Un parcours sinueux

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31 mars 2016 |Michel David
L’unanimité du concert de louanges qu’a provoqué la mort tragique de Jean Lapierre ne lui ressemble pas. Il aurait été le premier à y mettre quelques bémols.
 
Malgré le choc causé par cet épouvantable drame et le caractère indéniablement attachant de l’homme, le sens critique qu’il se faisait un devoir d’exercer dans ses commentaires sur la classe politique doit aussi prévaloir dans l’examen de son parcours sinueux, qu’on pourrait facilement prendre pour de l’opportunisme.
 
J’ai rencontré le jeune député libéral de Shefford pour la première fois sur une plage de la baie des Chaleurs durant l’été 1979, alors que Le Soleil m’avait affecté à la couverture d’un colloque camping des jeunes libéraux fédéraux, organisé par son collègue de Bonaventure–Îles-de-la-Madeleine, Rémi Bujold.
 
Cet été-là, l’avenir politique du Québec semblait bien incertain. Après la défaite libérale de mai 1979, Pierre Elliott Trudeau avait annoncé son départ, mais il n’avait pas encore été remplacé. On ne connaissait pas la date du référendum que projetait le gouvernement Lévesque, mais cela ne pouvait pas tarder beaucoup et le gouvernement conservateur minoritaire de Joe Clark ne comptait que deux députés au Québec. Sa chute inopinée en décembre de la même année et le retour inattendu de Trudeau allaient bouleverser le cours des choses.
 
Au coin du feu, Lapierre avait l’âme nationaliste, mais il n’a pas protesté l’année suivante contre les fausses promesses faites par Trudeau durant la campagne référendaire ni contre la « nuit des longs couteaux » et le rapatriement unilatéral de la Constitution. Des 74 députés libéraux du Québec à la Chambre des communes, Louis Duclos (Montmorency) a été le seul à oser voter contre le rapatriement, au risque de compromettre sa carrière.
 
Certes, Lapierre a appuyé l’accord du lac Meech en 1987, mais c’était aussi la position du chef du parti, John Turner. Les moutons noirs étaient plutôt ceux qui s’y opposaient, à l’instigation de Trudeau et de son principal homme de main, Jean Chrétien, alors réfugié sur Bay Street.
 
En 1990, il s’est dit trop fier pour s’associer à Chrétien. C’était tout à son honneur, mais après choisi le camp de Paul Martin lors de la course à la succession de Turner, son avenir paraissait bien sombre avec le nouveau chef.
 
C’est avec la bénédiction de Robert Bourassa qu’il s’est joint à Lucien Bouchard pour fonder le Bloc québécois. L’ancien premier ministre, qui ne voulait surtout pas voir le nouveau héros des nationalistes débarquer à Québec, misait sur la présence d’un parti souverainiste à Ottawa pour forcer le reste du pays à accepter un nouvel accord constitutionnel, mais l’entente de Charlottetown a également échoué.
 
Lapierre n’a pas voulu se présenter devant l’électorat sous les couleurs du Bloc. Jacques Parizeau présentait l’élection fédérale d’octobre 1993 comme la première période d’une partie dont la troisième, après une victoire du PQ, serait un autre référendum, mais le député de Shefford a préféré observer la partie de la galerie de presse. Soit il se sentait incapable de participer à la rupture du Canada, et il n’aurait jamais dû aller au Bloc, soit il préférait ne pas se mouiller. S’il avait combattu dans le camp du Oui, toute l’amitié de Paul Martin n’aurait pas suffi à assurer sa réintégration au PLC en 2004.
 
Depuis deux jours, on a vanté avec raison les talents de communicateur et de vulgarisateur uniques de Jean Lapierre, sa connaissance intime du milieu politique, son ardeur au travail, sa simplicité et sa générosité avec ses collègues. Il faut également lui savoir gré d’avoir intéressé à la politique des gens qui y seraient autrement demeurés indifférents.
 
Tous les chroniqueurs aimeraient bénéficier de son exceptionnel auditoire et de la grande affection que la population lui portait. Son statut très spécial n’en créait pas moins un malaise au sein de la profession. Lui-même ne se présentait pas comme un journaliste, mais simplement comme un commentateur. Il se sentait dès lors autorisé à mélanger les genres d’une manière interdite aux journalistes « normaux ».
 
Je n’en connais aucun autre qui a agi comme conseiller auprès d’entreprises aussi diverses qu’Onex, Loblaws, Imperial Tobacco, Cisco Systems Canada ou Rogers. Cela aurait immédiatement été perçu comme une situation de conflit d’intérêts inacceptable.
 
En 2012, l’ancien directeur des émissions d’affaires publiques de Radio-Canada, Pierre Sormany, avait été condamné à payer 22 000 $ à Lapierre pour avoir lancé sur Facebook qu’il conseillait aussi son « ami » Tony Accurso. La commission Charbonneau a cependant fait entendre l’enregistrement d’une conversation avec l’ancien président de la FTQ, Michel Arsenault, dans laquelle il évoquait le controversé entrepreneur avec une sollicitude tout amicale. Que ses auditeurs ne lui en aient pas tenu rigueur démontre à quel point ils lui faisaient confiance.

RETRAITE Promesse tenue a son prix

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31 mars 2016 |Jean-Robert Sansfaçon
Comme promis, le premier budget du gouvernement Trudeau présenté la semaine dernière est venu annuler la décision prise en 2012 par Stephen Harper de reporter de 65 à 67 ans l’âge pour percevoir la Sécurité de la vieillesse. Une bonne décision qui comporte un prix.

La prestation de Sécurité de la vieillesse (SV) constitue la base de la pyramide des revenus de retraite au Canada. Fixée à 6846 $ par année à l’heure actuelle, elle est indexée et versée à tous les Canadiens à partir de 65 ans.
 
Contrairement au régime des rentes (second étage de la pyramide) auquel seuls les travailleurs qui cotisent ont accès, la pension de SV est donc universelle. Mais quiconque gagne plus que 71 600 $ de revenus individuels dans une année doit en rembourser une partie l’année suivante, jusqu’à l’annuler complètement à 116 000 $.
 
Depuis 2013, il est possible de retarder le moment de recevoir la pension, auquel cas celle-ci est bonifiée de 7,2 % par année jusqu’à un maximum de 36 % atteint à 70 ans. Une option avantageuse pour qui travaille passé 65 ans.
 
À l’époque où il était ministre des Finances, le libéral Paul Martin avait voulu modifier le programme pour en réduire les coûts en modulant la pension en fonction des revenus du couple et non plus des individus. Cela aurait annulé son caractère universel, atteint à l’indépendance financière des femmes et transformé la SV en un gros programme d’aide sociale auquel seuls les plus pauvres auraient eu accès. Faute d’appui, il a fait marche arrière.
 
En 2012, Stephen Harper a voulu, à son tour, s’y attaquer en reportant de deux ans l’âge de la pension à partir de 2023. Encore là, l’objectif était de réduire les coûts dans un contexte où les gens vivent plus vieux et où on tente de les inciter à travailler plus longtemps.
 
Selon l’évaluation des conservateurs, la réforme allait faire économiser 10 milliards par année à l’horizon 2030.
 
Ce faisant, Ottawa aurait cependant fait grimper le taux de pauvreté de 6 % à 17 % chez les 65 et 66 ans, les privant non seulement de la SV, mais aussi du Supplément de revenu garanti (SRG) qui s’ajoute au montant de base chez les ménages les plus pauvres. Du coup, les provinces auraient vu leurs propres dépenses d’aide sociale exploser pour cette tranche d’âge.
 

Dans un rapport publié en 2012, le Directeur parlementaire du budget à Ottawa prévoyait que le gouvernement fédéral aurait la marge de manoeuvre nécessaire à long terme pour maintenir l’âge de la retraite à 65 ans. Cependant, son analyse tenait pour acquis qu’Ottawa maintiendrait une autre décision prise à l’époque, celle de limiter la hausse annuelle des transferts aux provinces en santé à la croissance du PIB au lieu des 6 % consentis par Paul Martin.
 
Cette nuance invite à croire que le gouvernement Trudeau ne sera pas pressé de rehausser le transfert en santé de façon importante et durable comme les provinces le demandent. Car s’il est vrai qu’il y aura de plus en plus de vieux, qu’ils vivront plus longtemps et que cela pèsera lourdement sur les coûts de la santé, ce sont ces mêmes facteurs qui imposeront un poids supplémentaire au plus gros programme fédéral qu’est la Sécurité de la vieillesse.
 
Selon les dernières données disponibles, les coûts de la SV qui sont entièrement couverts par les recettes fiscales passeront de 45,6 milliards à 60 milliards d’ici cinq ans, puis à 100 milliards en 2030, soit 3 % du PIB au lieu de 2,3 % aujourd’hui.
 
C’est beaucoup d’argent, et cela fait dire à certains que le gouvernement a agi de façon précipitée. Mais notre filet de sécurité sociale et celui des retraites sont construits en fonction d’un âge cible de 65 ans difficile à déplacer à moins de revoir la totalité du système. De toute façon, il existe aujourd’hui plusieurs moyens efficaces pour inciter les gens à repousser volontairement le moment de partir. En maintenant le statu quo, on évite que des milliers de personnes passent entre les mailles du filet.
 
Cela dit, le statu quo ne suffit pas. À partir d’aujourd’hui, il faut s’assurer que tous, les plus démunis mais aussi cette fameuse classe moyenne à laquelle M. Trudeau nous renvoie continuellement, disposeront de revenus de remplacement suffisants pour leurs vieux jours. Car si la SV est la base de la pyramide, le régime des rentes et les régimes d’entreprises en constituent les étages les plus importants. Or, c’est à ce niveau que le bât blesse et qu’il faut intervenir.

JEAN LAPIERRE 1956-2016 L’archétype du «joueurnaliste»

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L’ex-élu a pavé la voie pour d’autres politiciens devenus commentateurs

31 mars 2016 |Stéphane Baillargeon
Jean Lapierre en janvier 2006, alors qu’il faisait campagne pour être réélu député d’Outremont.
Photo: Jacques Grenier Le Devoir
Jean Lapierre en janvier 2006, alors qu’il faisait campagne pour être réélu député d’Outremont.
Consulter notre dossier sur Jean Lapierre (1956-2016)
Commenter, chroniquer, critiquer, ça se fait beaucoup et de plus en plus. Être écouté, compter et finalement faire une différence, c’est beaucoup plus rare et d’autant plus remarquable.
 
Jean Lapierre, décédé mardi, était de ces commentateurs qui trouvent écho au sein du pouvoir. Le premier ministre lui-même a confirmé son rayonnement assez unique.
 
« La question qu’on posait le matin, vers 10-11 h, c’était : de quoi Lapierre a-t-il parlé ? a dit mercredi Philippe Couillard en rendant hommage à l’ex-politicien devenu commentateur politique. Parce qu’il donnait le ton. Le sujet dominant de la journée, le plus souvent, était celui sur lequel il s’était prononcé. »
 
Cette révélation n’étonne pas Thierry Giasson, professeur de science politique de l’Université Laval, spécialiste de la communication politique. « Le premier ministre a dit que M. Lapierre donnait souvent le ton. C’était donc un joueur extraordinairement important dans le cycle de l’information politique au Québec. Jean Lapierre agissait sur la ligne d’action politique, il fixait certaines des priorités et il attirait l’attention sur des enjeux précis par ce qu’il disait. C’est rare et c’est notable. »
 
Cette capacité d’influence tenait à plusieurs facteurs, dont un indéniable talent à saisir l’humeur des électeurs et la puissance des médias pour lesquels il travaillait. « C’est le chroniqueur politique qui avait l’auditoire le plus vaste, le plus diversifié, dit le professeur. Il avait une sorte de don d’ubiquité qui lui permettait d’être partout en même temps pour rencontrer et écouter les gens. Il avait aussi un immense réseau de contacts et un accès privilégié à un nombre impressionnant de sources. Bref, c’est quelqu’un dont la voix portait, mais je ne sais pas à quel point il s’en rendait compte. »
 
Écouté par tous
 
L’aspect souligné par le politicien semble aussi assez unique au savant : Jean Lapierre était écouté de tous bords, par tous les partis, ou presque. « Il était respecté et, visiblement, les gens ne craignaient pas de se confier à lui. Son travail, c’était de parler des coulisses du pouvoir, et pour y arriver, évidemment, il devait recevoir des confidences. »
 
Le livre Confessions post-référendaires (éditions de l’Homme) produit en 2014 avec Chantal Hébert le prouve. Jean Lapierre a servi de facilitateur pour attirer des révélations de tous les grands acteurs du référendum de 1995, de Paul Martin à Frank McKenna, de Lucienne Robillard à Lucien Bouchard.
 
« C’est facile d’être méchant et vitriolique quand on parle de politique, note Thierry Giasson.Ce n’était pas son créneau et les acteurs politiques le reconnaissaient. »
 
Son parcours renforçait ce trait de personnalité porté vers l’écoute et le respect des autres. Ancien élu, libéral devenu bloquiste, puis retourné aux libéraux, il était devenu une sorte de « joueurnaliste » de la politique capable de susciter la confiance chez les souverainistes comme chez les fédéralistes.
 
« Dans un sens, il est l’archétype de ce modèle, dit le professeur en citant les autres exemples, Mario Dumont, Liza Frulla et les collaborateurs de l’émission Le club des ex à ICI RDI. Mais lui est devenu presque journaliste. Il n’y en a pas des tonnes avec ce parcours. Il chroniquait, il faisait des analyses et il incarnait ce que les Québécois étaient au début des années 1990 dans la crise référendaire. L’hésitation québécoise, Jean Lapierre pouvait la revendiquer, parce qu’il l’avait vécue aux premières loges en participant à la fondation du Bloc, puis en retournant dans sa famille libérale. Cette posture l’a peut-être aidé à établir sa crédibilité auprès des citoyens qui se reconnaissaient en lui, et à devenir le commentateur le plus influent du Québec. »

Cara achète Groupe St-Hubert pour 537 millions

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31 mars 2016 07h18 |La Presse canadienne
Photo: St-Hubert
Les Entreprises Cara (TSX:CAO) a annoncé jeudi l’acquisition de la totalité du Groupe St-Hubert pour une contrepartie de 537 millions.

Groupe St-Hubert possède la chaîne des Rôtisseries St-Hubert, qui compte 120 restaurants répartis principalement au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick, ainsi que St-Hubert Détail, division agroalimentaire qui produit et distribue plusieurs centaines de produits alimentaires au Québec et dans le reste du Canada.

Cara est une entreprise qui gère plusieurs bannières de restauration au Québec et au Canada, dont Chalet Swiss, Milestones et Harvey’s.

Les dirigeants actuels de Groupe St-Hubert resteront en poste et le siège social de St-Hubert demeurera au Québec.

Cara acquiert St-Hubert au prix d’achat de 537 millions, sur une base sans encaisse ni endettement. Le prix d’achat comprend certains soldes de fonds de roulement et est assujetti aux ajustements de fonds de roulement usuels à la clôture.

Cara a expliqué que cette acquisition lui permettra d’accroître la portée de ses activités de détail tant au Québec qu’à l’échelle nationale.

La clôture de l’opération est assujettie à des conditions usuelles, y compris l’obtention de toutes les approbations nécessaires des autorités de réglementation, et devrait avoir lieu à l’été 2016.

Le Groupe St-Hubert compte plus de 10 000 employés, répartis au sein de deux divisions. Au 27 décembre 2015, Cara comptait 1010 restaurants partout au Canada. De ce nombre, 973 sont situés au Canada et 37, à l’étranger.

Plus de détails suivront.

mercredi, mars 30, 2016

À quand la création d'une «UPAC» au Canada anglais?

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MISE à JOUR 
Vous vous souvenez sûrement de cette «fameuse» couverture du magazine anglo-canadien MacLeans du 24 septembre 2010. Sinon, jetez un coup d'oeil juste au-dessus, elle coiffe ce billet...
Eh oui. Celle, inoubliable, où on y voyait un montage du Bonhomme Carnaval portant une valise débordante d’argent comptant et dont le titre sensationnaliste était : «Quebec: The most corrupt province in Canada».
Vous vous souvenez sûrement aussi à quel point on y confondait sciemment la «culture politique» du Québec tout entier avec celle de certains partis politiques sous certains chefs qui, au provincial ou au municipal, ont depuis quitté la politique ou ont été arrêtés par l’Unité permanente anticorruption (UPAC)... Bref, on y présentait le Québec comme une province corrompue de par sa propre culture politique.
Et si le Québec avait plutôt de la compagnie dans ce même domaine au Canada anglais?
Car si le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument, il en va aussi souvent du pouvoir de l’argent lorsqu’il rencontre l’argent du pouvoir.
Vous l’aurez donc deviné. On parle ici de financement politique, d’octroi de contrats publics, de copinage, de retours d’ascenseurs, de corruption, de collusion, etc. Ou du mandat de la commission Charbonneau, mais sans frontières...
***
Cachez cette corruption que je ne saurais voir...
Alors que sous Jean Charest, les ministres étaient transformés en machines vulnérables obligées de collecter un minimum de 100 000$ par année pour le PLQ, hors Québec, on trempe dans un excès encore plus troublant... s’il en faut...
Ce matin, le Toronto Star fait état d’une soirée prestigieuse de levée de fonds qui aura lieu ce mercredi pour le Parti libéral ontarien. Objectif : amasser 3 millions de dollars en une seule soirée.
Les tables dites «tables de la victoire» - les baptiser «money tables» eût été trop gênant -, coûtent la rondelette somme de 18 000$ aux très généreux donateurs qui y seront présents.
À côté de ça, les partis politiques québécois dont les dons sont maintenant plafonnés à 100$ par individu passeraient pour de véritable Séraphins...
Et ce n’est pas tout. Toujours selon le Toronto Star, les ministres libéraux seraient même tenus à une cible «secrète» annuelle de levée de fonds pouvant aller jusqu’à 500 000$ chacun, dépendant du ministère.
Bref, l’art de rendre un gouvernement particulièrement vulnérable aux retours d’ascenseurs en reconnaissance pour autant de «générosité» venant du milieu des affaires et des grands syndicats.
Car soit dit en passant, contrairement entre autres au Québec et au fédéral, l’Ontario permet encore les contributions politiques venant de compagnies privées ou de syndicats. Et ce, jusqu’à un plafond s’approchant de 10 000$ par année, par contribution. Un plafond qui, selon le quotidien torontois, peut même être monté de plusieurs étages selon les circonstances...
Le Toronto Star rappelle aussi qu’AUCUNE limite n’est imposée aux contributions politiques pour les courses à la chefferie.
***

Quand le pouvoir de l'argent rencontre l'argent du pouvoir
On sait pourtant que dans toute démocratie, le milieu des affaires n’est pas intéressé à contribuer aux partis politiques par «amour» de la vie démocratique ou par charité du coeur, mais plutôt, comme plusieurs témoins l’ont dit crûment à la Commission Charbonneau, pour le «développement» de leurs propres «affaires» avec l’État.
Or, un État n’est pas un «donneur d’ouvrage» comme les autres. Il gère l’argent de ses citoyens et normalement, il est supposé le faire pour protéger le bien public et l'intérêt commun, non pas pour «faire de la business» avec le secteur privé ou quelque autre groupe d’intérêt privé.
Pourquoi? Parce que lorsque le pouvoir de l’argent rencontre l’argent du pouvoir, le copinage, le favoritisme, le détournement de fonds publics, la corruption et la collusion ne sont jamais très loin.
Le Toronto Star cite d’ailleurs Dwight Duncan, ex-ministre libéral des Finances de l’Ontario, pour qui ces mêmes cibles de financement politique l’avaient rendu «malade».
Sa propre «cible» de levée de fonds était de 1 million de dollars par mandatau pouvoir... On comprend que ça peut donner quelques nausées soutenues.
Libéral et ex-Procureur général, John Gerretsen , comme Duncan, condamne ce qu’ils appellent tous les deux le «système» de levée de fonds qui domine à Queen’s Park.
Également cité, le constat de M. Gerretsen est aussi vrai que brutal:
«Je détestais tout le côté financement politique. Lorsqu’un sujet important est soulevé et que vous avez été financé par des lobbyistes au nom de telle ou telle industrie, c’est sûr que vous serez influencé par ça... c’est la nature humaine
Bref, s’«acheter» un accès privilégié à une ou un ministre ou à une ou un premier ministre «achète» beaucoup plus encore qu’une simple conversation amicale...
Inévitablement, le but recherché par des intérêts privés est de faire fructifier LEURS intérêts. Et de le faire soit par l’obtention privilégiée de contrats publics. Soit par copinage en favorisant la nomination d’«amis» généreux à des postes grassement rémunérés par les fonds publics.
Ou soit encore – et c’est là, l’aspect le plus insidieux et dangereux du pouvoir de l’argent en politique -, en exerçant une influence directe ou indirecte sur les politiques publiques elles-mêmes.
***
Pendant ce temps-là, en Colombie-Britannique...

Et comme par hasard, ce même matin, à la une cette fois du Globe and Mail, on trouve un autre récit troublant de financement politique.
Celui-là venant de la Colombie-Britannique et portant sur la redoutable machine à ramasser l’argent qu’est devenu le Parti libéral de la première ministre Christy Clark. Une autre histoire d’accès privilégié aux dirigeants politiques de la province en échange de très généreuses contributions politiques. Le même article fait également état de pratiques légales elles aussi, mais douteuses de financement politique en Alberta.
Comme quoi, hors Québec, le Canada serait peut-être dû pour quelques commissions provinciales d’enquête sur le lien entre le financement des partis politiques et l’octroi de contrats publics.
Et qui sait? Peut-être même que la juge France Charbonneau pourrait guider certains gouvernements provinciaux hors Québec dans leur réflexion à cet effet.
Si le Canada se munissait aussi de sa propre Unité permanente anticorruption (UPAC), j’ai comme l’impression que le MacLeans commencerait à manquer de journalistes pour couvrir l’ensemble de l’œuvre à l’extérieur de ce pauvre Québec pourtant tellement plus corrompu à ses yeux que toutes les autres provinces du pays...

La CAQ constate une «explosion de coûts» dans les infrastructures routières

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30 mars 2016 |Marco Bélair-Cirino | Québec
Le ministère des Transports s’est résigné à l’idée de 265 millions de dollars de plus pour 15 projets.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Le ministère des Transports s’est résigné à l’idée de 265 millions de dollars de plus pour 15 projets.
La Coalition avenir Québec dénonce une « explosion » des coûts de projets routiers. Le ministère des Transports s’est résigné à l’idée de 265 millions de dollars de plus pour 15 projets, ont déploré les élus Éric Caire et Claude Surprenant après avoir comparé les deux dernières versions du Plan québécois des infrastructures (PQI).
 
« Comment peut-on avoir des dépassements de coûts aussi faramineux dans un laps de temps aussi court ? On pose cette question-là au gouvernement : comment peut-on s’être trompés autant en si peu de temps ? » ont-ils demandé lors d’une conférence de presse mardi.
 
À la lecture des PQI 2015-2025 et 2016-2026, ils ont notamment constaté que le coût anticipé du maintien de l’échangeur Saint-Pierre est passé de 96,3 à 131,8 millions (+36,86 % ou 35,5 millions) et celui des tunnels Ville-Marie et Viger a bondi de 93,5 à 117,8 millions (+26 % ou 24,3 millions). « C’est la pointe de l’iceberg », a fait valoir M. Caire, déplorant du même souffle l’absence dans le PQI de la liste des projets de 50 millions de dollars et moins. Ces derniers, qui ne sont pas détaillés, totalisent 9 milliards de dollars. « C’est 9 milliards de projets qui sont perdus dans le Triangle des Bermudes libéral, et donc sur lesquels on est incapables d’avoir quelque contrôle que ce soit. »
 
La CAQ ne remet toutefois pas en question l’attribution des contrats eux-mêmes puisqu’elle ne dispose pas de preuve qu’il y aurait eu des irrégularités.

Ce libéral fondateur du Bloc québécois

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30 mars 2016 | Hélène Buzzetti - Correspondante parlementaire à Ottawa | Canada
Jean Lapierre fera un retour en politique fédérale active en 2004 lorsque Paul Martin est élu chef du Parti libéral du Canada.
Photo: André Pichette La Presse canadienne
Jean Lapierre fera un retour en politique fédérale active en 2004 lorsque Paul Martin est élu chef du Parti libéral du Canada.
Le commentateur et ex-politicien Jean Lapierre s’est éteint mardi sur ces mêmes îles de la Madeleine où, 26 ans plus tôt, il avait concocté l’initiative qui allait le plus marquer sa carrière politique : la fondation du Bloc québécois.
 
Jean Lapierre n’est âgé que de 23 ans lorsqu’il entre pour la première fois à la Chambre des communes en 1979, dans l’opposition. Il est réélu en 1980 sous un Pierre Elliott Trudeau revenu de sa retraite et il obtient son premier poste de ministre d’État (Jeunesse, Santé et Sport amateur) en toute fin du règne libéral, lorsque John Turner prend la direction du Parti libéral (PLC). Il résistera à la vague bleue de Brian Mulroney, qui balaie le Québec en 1984, en conservant son siège de Shefford.
 
Il se fait remarquer par le caractère incisif de ses questions au Parlement. Mais c’est à cause du rôle qu’il joue dans la guerre intestine tiraillant le PLC que Jean Lapierre devient un personnage incontournable de la scène politique fédérale québécoise. Jean Lapierre est un inconditionnel de Paul Martin et… ne piffe pas Jean Chrétien. Aussi, lorsque la course à la chefferie oppose les deux hommes en 1990, il choisit son camp facilement. L’époque est houleuse : Brian Mulroney échoue au même moment à faire accepter l’accord du lac Meech.
 
Le 23 juin 1990, jour de la mort officielle de l’accord, Jean Chrétien est élu chef du PLC à Calgary. Il est embrassé par Clyde Wells, le premier ministre de Terre-Neuve qui a refusé de soumettre l’accord à un vote et qui incarne aux yeux des Québécois son fossoyeur.
 
L’image est forte. Des délégués québécois, dont Jean Lapierre, nouent un brassard noir autour de leur bras. Lui et Gilles Rocheleau claquent la porte du PLC. « J’ai trop de fierté pour m’associer, même une minute, à Jean Chrétien »,dira-t-il. Il écrira même à Jean Chrétien une lettre ouverte pour expliquer sa décision. « Il ne fait aucun doute dans mon esprit que, sans vos basses et tortueuses manoeuvres, nous aurions le 23 juin proclamé le retour du Québec dans la grande famille canadienne. Aujourd’hui, comme tous les Québécois, je suis déçu, je me sens humilié et je sais que vous nous avez trahis. »
 
C’est bien là tout le sens de l’action politique sur la scène fédérale de Jean Lapierre, estime le député bloquiste Louis Plamondon, qui a été avec lui aux premières loges de la création du Bloc québécois. « Souverainiste, il ne l’a été que pour mettre de la pression sur Ottawa pour que le fédéralisme soit renouvelé. Comme le veut la formule populaire, il voulait un Québec indépendant dans un Canada fort ! »
 
Gilles Duceppe abonde. « Il était souverainiste. Il était un peu comme les Québécois : ça change selon le contexte. C’est ce qui s’est passé. »
 
Bloc québécois créé
 
Comme le raconte le livre The Bloc, écrit par la collègue Manon Cornellier, M. Lapierre s’en retourne aux îles de la Madeleine dans la foulée de l’élection de Jean Chrétien et de la mort de Meech. Là, il parle avec des conservateurs ayant claqué la porte de leur parti, en premier lieu Lucien Bouchard. Il planche sur un document fondateur. À son retour, il rencontre le premier ministre Robert Bourassa pour lui faire valoir que c’est dans son intérêt d’avoir un bloc de députés à Ottawa faisant pression pour obtenir des droits pour le Québec.
 
Le 25 juillet 1990, Jean Lapierre est donc présent en compagnie de M. Bouchard à l’événement public auquel est dévoilé le manifeste du Bloc québécois et est annoncée la candidature de M. Duceppe à l’élection partielle dans Laurier–Sainte-Marie. Selon Mme Cornellier, c’est Jean Lapierre qui a l’idée du nom « Bloc », en référence au Bloc populaire qui avait existé un demi-siècle plus tôt pour contester au Québec la conscription.
 
« Lapierre était notre courroie entre Bourassa et Ottawa,se rappelle M. Plamondon. Il était encore libéral dans l’âme. » Jean Lapierre ne portera jamais les couleurs du Bloc à une élection : il quitte la formation en 1993, quelques semaines avant le déclenchement électoral, pour devenir commentateur.
 
Louis Plamondon ne garde de lui que de bons souvenirs, autant du politicien habile que de l’analyste politique équitable. « Il donnait une chance à tout le monde. Il n’était pas partisan.[…] C’est un type qui pouvait se promener au congrès du Parti québécois et tout le monde le saluait pareil. C’est le politicien le plus habile que j’ai rencontré. »
 
Gilles Duceppe se souvient de lui comme « le collègue dont j’étais le plus proche ». « Je lui avais parlé d’un camping où j’étais allé en 1972 et il m’avait dit : “Maudit ! J’ai ramassé les vidanges là !” On avait neuf ans de différence. » Il estime que le rôle de Jean Lapierre au Bloc « était important. Il connaissait mieux la Chambre et il amenait un équilibre plus progressiste que ceux qui venaient de chez les conservateurs ».
 
Jean Lapierre fera un retour en politique fédérale active en 2004 lorsque Paul Martin est enfin chef du PLC. « Quand il avait des amis, il était fidèle à ses amis »,a relaté Michel C. Auger sur les ondes de Radio-Canada. Aussi, même si des gens lui avaient dit qu’il ne pouvait retourner en politique après être passé du PLC au BQ, Lapierre aurait répondu : « Oui, c’est correct, mais Paul veut que j’y aille, alors je vais y aller. »
 
Jean Lapierre se fera élire dans Outremont, deviendra ministre des Transports et surtout lieutenant québécois alors que fait rage le scandale des commandites. Jean Lapierre sera réélu en 2006, mais partira l’année suivante pour retourner à ses micros.
 
Mardi, plusieurs politiciens actifs ont voulu souligner son départ. L’ancien premier ministre Jean Chrétien a déclaré que « Jean Lapierre s’est distingué par son grand attachement à la vie publique. Il était trop jeune pour nous quitter ».
 
Le premier ministre Justin Trudeau a déploré une « grande perte pour le monde politique ».Un héritage salué aussi par le chef du NPD, Thomas Mulcair, pour qui le pays s’ennuiera« des chroniques hautes en couleur de ce communicateur né qui, la plupart du temps, réussissait à dicter l’enjeu politique du jour ». Le conservateur Gérard Deltell s’est souvenu de celui qui « était le confessionnal de tous les politiciens, de quelque palier que ce soit ».Quant au maire de Montréal, Denis Coderre, il a décrit Jean Lapierre comme un« passionné » qui a redéfini le mot « incontournable ».

Drame aux Îles : les enquêteurs sont en route

http://www.985fm.ca/national/nouvelles/l

Publié par Charles Payette pour 98,5 fm le mercredi 30 mars 2016 à 06h35. Modifié à 08h33.
Drame aux Îles : les enquêteurs sont en route
Photo: Jonathan Lapierre / @jonlapierre1806 / Twitter
(98,5fm) - Des enquêteurs des crimes majeurs de la Sûreté du Québec, une vingtaine de personnes environ, ont décollé ce matin vers 5h en direction des Îles-de-la-Madeleine. Des Enquêteurs du Bureau de la sécurité des transports doivent également s'y rendre aujourd'hui.

C'est une équipe de réservistes à temps partiel des Forces canadiennes qui a gardé la scène toute la nuit en attendant leur arrivée.
La météo ou une combinaison de facteurs ou un bris mécanique ne sont pas écartés.
Plusieurs questions demeurent en suspens à propos du drame qui a coûté la vie à sept personnes, hier matin.
Pourquoi l’avion a décollé ?
Ce qu'on sait, c'est que les conditions climatiques étaient exécrables. Si la ligne aérienne Air Canada Jazz a annulé un vol, pourquoi pas l'avion privé qui menait la famille Lapierre aux obsèques de leur père ?
Les premières recherches du 98,5fm indiquent que la décision finale appartient au pilote. Quand un pilote d'un avion privé planifie un vol, il doit élaborer son «plan de vol» et le fournir au FIC (Flight information center) qui est chapeauté par NAV Canada, l'organisme qui gère les tours de contrôle, qui «gèrent le ciel du Canada » (trafic aérien civil). Ces gens sont, entre autres, formés pour interpréter la météo.
Le pilote doit tout fournir: le type d'appareil, le nombre de passagers, l'équipement à bord, la route aérienne qui sera empruntée, la durée du vol à la minute près et il doit aussi désigner «l'aéroport de dégagement», l'endroit où atterrir en cas d'urgence.
Dans le cas qui nous concerne, c'était l'aéroport de Gaspé, mais les conditions y étaient également très mauvaises, mardi matin.
Le pilote connaissait la famille
NAV Canada peut «fortement suggérer» au pilote d'annuler ou de retarder le vol. Mais ultimement, c'est le pilote qui a le dernier mot. Personne n'a l'autorité de l'empêcher de voler ou de lui dire «tu ne décolles pas».
Il faut donc nécessairement que le pilote ait pris la décision de partir, malgré la météo «marginale » qui les attendaient à destination.
Le pilote, Pascal Gosselin, connaissait la famille Lapierre. C'était un ami de la famille et ce n'était pas la première fois qu'il pilotait pour eux. Selon nos informations, il était très expérimenté avec des milliers d'heures de vol à son actif.