MISE à JOUR
Jusqu’où ira Pierre Karl Péladeau pour séduire Québec solidaire? Aussitôt qu’il fait une génuflexion, on lui en demande une autre. Et une autre encore.
Quand il ouvre la porte à une révision du mode de scrutin, on lui demande autre chose. Et encore une autre.
Mais que veulent-ils au juste, les solidaires? S’ils brûlaient du désir de voir le Québec devenir un pays, ils ne multiplieraient pas les conditions préalables.
De toute évidence, ils font de la politique. Étrangement, personne ne le leur reproche. Remarquez que c’est comme ça depuis 10 ans...
Demandes en série
Ces jours-ci, aussitôt que PKP eut entrouvert la porte à une réforme du scrutin (qui serait surtout favorable aux solidaires...), QS a renchéri en exigeant qu’il s’oppose à l’exploitation des ressources d’Anticosti.
QS a demandé ensuite que le PQ ne prône plus l’équilibre des finances publiques. À gauche, on veut mater les banques à coups de déficits...
Et tant qu’à être dans les demandes spéciales, QS veut que le PQ s’attaque aussi aux paradis fiscaux. Bref, si le PQ veut l’appui de Québec solidaire, il devra ressembler à Québec solidaire...
Les péquistes croient encore qu’ils pourraient faire du Québec un pays avec les solidaires. Un pays de gauche, forcément. Avec Option nationale dans le side-car des convergés.
Parlons-en, de Sol Zaneti, le patron d’ON. Lui aussi a greffé des exigences à sa participation à l’opération Pays: il veut des élections référendaires. Un référendum coûte que coûte dans le prochain mandat! Pour avoir l’appui d’Option nationale, le PQ doit être suicidaire, lui aussi.
La gauche fédéraliste
Comme tout le monde, le chef du PQ tirera les conclusions qui s’imposent. À l’évidence, il perd son temps, surtout avec Québec solidaire.
Pourquoi? La réponse à cette question se trouve dans l’histoire de Québec solidaire. Les radicaux de la gauche québécoise qui s’y sont rassemblés il y a 10 ans n’étaient pas tous d’emblée des indépendantistes. C’est la guerre au capitalisme qui les animait et les anime toujours.
Une bonne partie d’entre eux rêvaient d’un pays de gauche plus grand que le Québec: un Canada socialiste, égalitaire.
Les sondages d’opinion montrent d’ailleurs que la moitié des solidaires voteraient Non à un référendum sur l’indépendance! Cela aurait dû ramener les péquistes sur terre.
Mais on dirait qu’ils perdent leurs moyens devant QS. Jamais ne défient-ils Amir Khadir ou Françoise David.
Pourtant, hors de Montréal, QS est presque rien; ses appuis sont marginaux. QS fleurit dans les plates-bandes du milieu communautaire, chez les organismes subventionnés où fricotent ses activistes. QS courtise les pauvres et les exclus. Il ne rassemble pas les forces productives du Québec, il s’associe surtout au mécontentement de ses clientèles.
Le PQ lui accorde-t-il une importance démesurée? Peut-être, oui. On dirait que, victimes de l’effet grossissant des médias, les péquistes voient en QS un bœuf au lieu d’une grenouille...
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