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mardi, juin 02, 2015

Lady Gaga chante en français «La Vie en rose» d'Édith Piaf

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Lady Gaga chante en français «La Vie en rose» d'Édith Piaf
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Marlie Beaudin
Lady Gaga, qui était à Angeles le weekend dernier dans le cadre de sa tournée Cheek to Cheek avec Tony Bennett, a offert au public présent à l’amphithéâtre Hollywood Bowl, une prestation toute spéciale.
Vêtue d’une jolie robe rose bonbon dessinée par sa sœur Natali, l’artiste de 29 ans a interprété la chanson La vie en rose d’Édith Piaf, dans un français presque parfait.



De son vivant, la Môme avait réussi à conquérir New York, il y a déjà plus de soixante ans. Pour les Américains, Édith Piaf demeure l’une des plus grandes chanteuses françaises.

La vie de Jacques Parizeau en 18 faits saillants

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Jacques Parizeau
JDEM

Kathryne Lamontagne
Retour sur la vie et la carrière de Jacques Parizeau en 18 faits saillants:
  • 1. Naît à Montréal le 9 août 1930, dans un milieu aisé et bourgeois.
  • 2. Diplômé de l'École des hautes études commerciales (HEC), de l'Institut d'études politiques de Paris et de la Faculté de droit de Paris. Il obtient aussi un doctorat en économie à la London School of Economics.
  • 3. Revient à Montréal en 1955, où il enseigne aux HEC jusqu’en 1976.
  • 4. Épouse Alicja Poznanska, en 1956, une journaliste, criminologue et écrivaine d’origine polonaise. De cette union naissent deux enfants, Isabelle, qui deviendra avocate, et Bernard, aujourd’hui médecin. Sa première femme décède d’un cancer, en 1990.
  • 5. Conseille les gouvernements du Québec dans les années 1960. Il participe à la création de la Société générale de financement et de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Il conseillera René Lévesque dans son projet de nationaliser l'électricité.
  • 6 .Se joint au Parti québécois de René Lévesque en 1969. Se présente en vain comme candidat pour le Parti québécois en 1970, dans Ahuntsic, et en 1973, dans Crémazie.
  • 7. Élu en novembre 1976 pour le Parti québécois dans l’Assomption. Il est nommé ministre des Finances la même année.
  • 8. Démissionne de ses fonctions de ministre en novembre 1984, puis de député quelques jours plus tard, après que René Lévesque se fut positionné en faveur d’un fédéralisme renouvelé. Il retourne enseigner aux HEC.
  • 9. Devient chef du Parti québécois en mars 1988.
  • 10. Élu à nouveau dans l’Assomption en 1989. Battu par Robert Bourassa, il devient chef de l’opposition officielle.
  • 11. Épouse Lisette Lapointe, en 1992, qui a été son attachée de presse en 1976. Elle sera élue députée dans Crémazie pour le Parti québécois de 2007 à 2011.
  • 12. Passe au pouvoir et devient le 26e premier ministre du Québec en septembre 1994. Il lance alors un processus référendaire sur la souveraineté du Québec.
  • 13. Tient le second référendum sur la souveraineté du Québec, le 30 octobre 1995. Le non l’emporte à 50,58 %. Bouleversé, Parizeau prononce un discours controversé dans lequel il affirme: «On a été battus, au fond, par quoi? Par l'argent puis des votes ethniques, essentiellement». Il démissionne au lendemain de cette défaite du Oui.
  • 14. Écrit et publie différents livres, dont Pour un Québec souverain en 1997, et Le Québec et la mondialisation: une bouteille à la mer?, en 1998.
  • 15. Nommé grand officier de l’Ordre national du Québec en 2008
  • 16. Dans sa première chronique au Journal, en 2013, il commente le projet de charte des valeurs du gouvernement Marois. Il affirme que l’interdiction du port de signes religieux aux employés de l'État va trop loin et plaide pour un retrait du crucifix de l'Assemblée nationale.
  • 17. Reçoit un doctorat honoris causa de l’Université de Montréal, en octobre 2014.
  • 18. Décède le 1er juin 2015, après avoir passé cinq mois à l’hôpital.

Une semaine cruciale pour la réconciliation entre les Premières Nations et le Canada

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Mise à jour le mardi 2 juin 2015 à 3 h 42 HAE

C'est un appel à l'ouverture que le chef de l'Assemblée nationale des Premières Nations, Perry Bellegarde, a lancé aux gouvernements et aux Canadiens de partout au pays, lundi, à la veille de la publication du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
« Nous devons nous concentrer sur le développement de meilleures relations, réduire les écarts, parce qu'il sera difficile de se concentrer sur la réconciliation », a indiqué le chef Bellegarde lors d'une conférence de presse, lundi après-midi.
Si cette réconciliation s'annonce difficile, a-t-il poursuivi, c'est parce que les maux qui affligent les communautés autochtones de partout au pays demeurent bien réels près de 140 ans après l'adoption de la Loi sur les Indiens.
Une famille autochtone sur quatre vit dans la pauvreté, a rappelé le chef Bellegarde.
Les résidents de 120 communautés doivent toujours faire bouillir leur eau avant de la consommer.
Les logements dans les communautés sont surpeuplés et en décrépitude; il en manque 135 000.
Seuls 35 % des Autochtones obtiennent un diplôme d'études secondaires.
La violence demeure prépondérante, comme le montre le cas de quelque 1200 femmes et filles autochtones tuées ou portées disparues au cours des dernières années, a encore dit le chef Bellegarde, et le nombre d'enfants confiés aux soins des gouvernements provinciaux demeure élevé.
« Il est difficile de parler de réconciliation quand vous voyez toutes ces statistiques qui montrent comment nos communautés sont minées. Alors, l'attention portée à la réconciliation cette semaine est très importante. »— Perry Bellegarde, chef national de l'Assemblée des Premières Nations

Le chef Bellegarde invite donc Ottawa et les provinces, mais aussi l'ensemble des Canadiens, à adopter de nouvelles façons de voir les choses, notamment au sujet de la reconnaissance des titres aborigènes et de l'économie des peuples autochtones.
« Il y a un énorme besoin de vraiment reconstruire cette relation et de dire au Canada et au monde ce qui est arrivé ici », a-t-il dit.
Selon lui, le respect des traités portant sur les droits des peuples autochtones est une des clés de la réconciliation à venir. La signature par Ottawa de la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, a-t-il ajouté, est en ce sens un « strict minimum ».
Le chef Bellegarde a aussi invité les Canadiens à se débarrasser de leurs préjugés envers les Autochtones, et notamment de leurs « attitudes discriminatoires et racistes » envers eux, afin de refonder leur relation.
Il a rappelé le « puissant message » livré par le juge en chef de la Cour suprême, Beverly McLachlin, la semaine dernière, lorsqu'elle a fait référence au « génocide culturel » subi par les Premières Nations.
Au regard de la situation actuelle, le chemin s'annonce long, a-t-il prévenu, en appelant les gouvernements à travailler de concert avec les peuples autochtones pour construire un Canada plus inclusif.
« C'est une semaine très importante, mais ça ne devrait pas se limiter à cette semaine. Et le message qu'on envoie à tout le monde, les gouvernements et les Canadiens de partout au pays, c'est que, lorsqu'on comble le fossé, c'est bon pour tout le monde. »
« Quand on investit dans la formation et l'éducation, dans des logements appropriés et l'eau potable, c'est bon pour tout le monde. Parce que, quand nous gagnons, tout le monde gagne », a-t-il poursuivi.
« Nous avons une histoire commune et nous avons une responsabilité commune d'aller de l'avant en 2015. Je sais qu'il reste beaucoup de travail à faire aujourd'hui, demain, et dans les semaines, les mois et les années qui suivront, pour faire du Canada le pays qu'il peut et qu'il doit être. »— Perry Bellegarde, chef national de l'Assemblée des Premières Nations

Une volonté de changement
En après-midi, lundi,  le ministre des Affaires autochtones Bernard Valcourt s'est levé à la Chambre des communes pour affirmer la volonté de son gouvernement de « poursuivre ses efforts pour la réconciliation » avec les Premières Nations.
Il a rappelé les « excuses historiques » du premier ministre Stephen Harper en 2008, lesquelles « témoignent de l'engagement du Canada à se joindre au peuple autochtone sur le parcours de la guérison, vers la réconciliation ».
Le ministre Valcourt a ajouté que le gouvernement reconnaît que la réconciliation prendra des générations et qu'il faudra changer les attitudes et les perceptions de tous les Canadiens.
Le député Roméo Saganash, porte-parole adjoint des affaires intergouvernementales du NPD, a eu ces mots à la veille de l'adoption du rapport de la Commission de vérité et réconciliation, qui a recueilli pendant quatre ans les témoignages d'anciens élèves des pensionnats autochtones.
« Demain, prenons une pause pour réfléchir à la voie à suivre pour l'avenir. L'histoire nous donne une autre occasion. Les Canadiens veulent du changement. Changement et réconciliation vont de pair. Essayons de faire ce que 148 ans de gouvernements n'ont pas su faire pour la réconciliation. », a déclaré le député qui est aussi un survivant des pensionnats autochtones.
 Il a ajouté qu'il n'y a pas de réconciliation sans justice. « Il faut adopter des changements substantifs en partenariat avec tous les peuples autochtones. »

Bernard Landry se souvient de son «compagnon de route»

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Publié par Charles Payette pour 98,5 fm le mardi 02 juin 2015 à 06h09. Modifié à 07h57.
Bernard Landry se souvient de son «compagnon de route»
Bernard Landry et Jacques Parizeau en 2001
(98,5fm) - Même s'il l savait malade, Bernard Landry était sous le choc du décès de Jacques Parizeau lorsque le 98,5 fm l'a rejoint, tôt mardi matin.
«Nous avons été des compagnons de route depuis 1969. Mes pensées vont d'abord à Lisette Lapointe, à sa fille et son petit-fils Hadrien. Nous sommes un grand nombre de Québécois dans la tristesse, aujourd'hui», a-t-il confié à l'animateur Paul Arcand.
Présentement à Paris, M. Landry le savait hospitalisé depuis cinq mois. Il lui avait parlé au cours des derniers jours.
Tous s'entendent que Jacques Parizeau fut l'un des grands bâtisseurs du Québec, mais plusieurs se souviendront de lui pour son faux-pas politique au soir du référendum de 1995. Dans ce qui allait s'avérer son dernier discours en tant que chef du PQ, M. Parizeau avait alors expliqué la défaite en deux points: l'argent et le vote ethnique.
«C'est une grande injustice, lance Bernard Landry à ceux qui le condamnent encore pour ses paroles de 1995. Mais, c'est le destin, c'est la vie. Faire l'indépendance d'un peuple, ce n'est pas facile. Il a subi les contrecoups qui viennent avec.»
«Je suis profondément ému» -Yves Michaud
Yves Michaud était l'un des rares amis de M. Parizeau. De la même génération et du même parcours, il a dit «qu'elle sera lourde», en parlant de la perte de Jacques Parizeau.
Fondateur, rédacteur en chef et directeur du journal indépendantiste Le Jour, Yves Michaud a occupé différents postes au sein du Gouvernement du Québec de 1979 à 1984 avant d'être délégué général du Québec en France.
«Je reste sans paroles, moi qui suis habituellement volubile. Je suis profondément ému de la disparition de Jacques, je me sens terriblement seul», a -t-il confié à Paul Arcand, mardi matin.

«Le Québec est en deuil, sympathies à nous tous» -Pierre Karl Péladeau

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Publié par Charles Payette pour 98,5 fm le mardi 02 juin 2015 à 07h27. Modifié à 08h53.
«Le Québec est en deuil, sympathies à nous tous» -Pierre Karl Péladeau
Jacques Parizeau/PC
(98,5 fm) - Les réactions fusent de toutes parts à l'annonce du départ de Jacques Parizeau qui était hospitalisé depuis cinq mois. «Le Québec est en deuil. Mes sympathies à nous tous et toutes. Un des grands bâtisseurs de notre modernité», a lancé le chef du Parti Québécois, Pierre Karl Péladeau.
Lu également sur Twitter: «Les drapeaux de la ville de Montréal seront en berne par respect pour Monsieur Parizeau», a publié le maire Denis Coderre. «Un des grands serviteurs publics, un homme de conviction», écrivait aussi le premier magistrat montréalais.
L'épouse de Monsieur Parizeau a annoncé le décès de son compagnon de 84 ans sur sa page Facebook à minuit 13 dans la nuit de lundi à mardi.
Ex-collègue et maintenant chef de la CAQ, François Legault l'a qualifié de «grand homme d'État». De son côté, l'ancien chef du Bloc Québécois a dit de lui qu'il a été «un des grands commis de la Révolution tranquille», expliquant qu'il «a alimenté la réflexion de la société québécoise».
Ancien ministre sous Pauline Marois et biographe de M. Parizeau, Pierre Duchesne a résumé le tout en une phrase : «Le combattant est allé se reposer».
Jean-Martin Aussant, son «dauphin», réagit
Longtemps considéré comme son dauphin au chapitre économique et héritier de la question nationale, le chef du défunt parti Option Nationale, Jean-Martin Aussant a réagi émotivement via Facebook.
«Je n’oublierai pas de sitôt mon 45e anniversaire, le 1er juin 2015, lançait-il dans son long texte-hommage. Mes premières pensées vont bien sûr à toute sa famille... Je refusais de me dire qu’il partirait bientôt. Pour moi, il n’avait tout simplement pas le droit de mourir. Jacques Parizeau est l’homme qui m’a le plus inspiré et je suis infiniment reconnaissant envers la vie d’avoir pu le côtoyer, même si j’en aurais pris bien davantage.»
Aussant a suivi le même parcours politique que M. Parizeau, allant même, comme lui, jusqu'à Londres pour parfaire sa connaissance de l'économie.
Mario Dumont a ajouté son grain de sel sur Twitter: «Sens de l'État, encyclopédie sur le Québec, convictions profondes, respect des humains et des institutions. Mes respects à Monsieur Parizeau.»

Le bourreau de Richmond : « J'ai tué 62 personnes »

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 Mise à jour le mardi 2 juin 2015 à 3 h 39 HAE  Radio-Canada   Christian Latreille


Est-il possible d'avoir l'âme en paix quand on accomplit les terribles tâches du bourreau dans une prison? Jerry Givens a fait ce travail pendant de longues années, et nous l'avons rencontré.
Un texte de Christian LatreilleTwitterCourriel
Jerry Givens, 62 ans, a travaillé dans un pénitencier de la Virginie durant 25 ans, dont 17 à titre de chef des exécutions. De 1982 à 1999, il est le responsable du couloir de la mort, où les condamnés attendent l'ultime châtiment. Il tuera 62 personnes au total : 25 par électrocution; 37 par injections létales.
null Photo :  Radio-Canada/Marcel Calfat
Durant 17 ans, il accompagnera les détenus. « Je tentais de mettre les gars à l'aise. On ne sait pas ce qui se passe dans leur tête. C'est moi qui les préparais, la journée de leur mort. Je leur rasais le crâne et les jambes pour permettre au courant de mieux passer. Souvent, je priais pour eux à voix haute ou à voix basse en plaçant ma main sur leur tête. »

Jerry Givens admet qu'il se crée des liens avec ces prisonniers qui sont sur le point de rendre leur dernier souffle. « Certains me demandaient s'ils pouvaient se doucher plus longtemps. D'autres passaient beaucoup de temps au téléphone avec leurs proches, et plusieurs criaient leur innocence jusqu'à la fin. »
Deux décharges électriques de 45 secondes chacune, dont une première de 3000 volts, sont nécessaires pour faire mourir le détenu. « Ce courant électrique peut tuer un cheval », explique Givens. « La première décharge est obligatoire alors que la deuxième peut être plus courte. Tout dépend de la taille du prisonnier. »
L'exécution dure en tout 2 minutes 30 secondes. On laisse ensuite le corps refroidir, puis un médecin vient constater le décès.
« On peut sentir la chair brûlée. J'ai vu des condamnés dont les jambes avaient pris feu tellement le courant était fort. Un jour, nous avions mal installé le casque, et le détenu s'est mis à saigner du visage pendant l'exécution. »— Jerry Givens
Le reportage de Christian Latreille, Marcel Calfat et Sylvain Richard sera diffusé ce soir auTéléjournal sur ICI Radio-Canada Télé.
Un simple boulot
Mais à quoi pensez-vous lorsque vous appuyez sur le bouton vert durant 45 secondes? « À rien, je ne pense à rien. C'est la machine qui fonctionne, et qui effectue son boulot », affirme l'ex-bourreau en chef de la prison de Richmond. En Virginie, 1387 condamnés ont été exécutés depuis la création de cet État.

Jerry Givens se souvient encore de sa première mise à mort. C'était le 10 août 1982, à 1 h du matin. Frank Coppola, un ex-policier, reconnu coupable du meurtre d'une femme, prend place sur la chaise électrique. « On lui demande s'il souhaite prononcer ses dernières paroles. Frank répond non, et lève les deux pouces dans les airs, et dit simplement : "Allons-y!" »

« J'ai vu son corps se raidir lors de la première décharge à haut voltage. Et lorsqu'on arrêtait le courant entre les deux séquences de 45 secondes, les muscles du corps se relâchaient ». Les exécutions par injections sont beaucoup plus difficiles à endurer, dit Jerry Givens. « On voit les liquides chimiques descendre dans les tubes jusqu'au condamné. Un jour, l'homme mis à mort a eu le temps de chanter Amazing Grace avant de mourir. »



Pour voir sur votre appareil mobile Jerry Givens chanter Amazing Grace, cliquez ici.
Il affirme qu'il devait se convaincre chaque fois que la personne qu'il allait exécuter était coupable à 100 %. Jusqu'au moment où un condamné, Earl Washington, qui a passé 17 ans en prison en Virginie, évite la mort 9 jours avant son exécution, grâce à des tests d'ADN. « Là je me suis dit, c'est Dieu qui m'envoie un message et qui me dit : sors de là! »
Pour voir les statistiques sur votre appareil mobile, cliquez ici.

Un secret bien gardé
Rien ne destinait Jerry Givens à devenir un bourreau.
« Je ne me considère pas comme un tueur. J'effectuais simplement mon travail pour l'État de la Virginie. Je suis un père de famille et un mari avant tout. Quand j'étais enfant, je souhaitais devenir joueur de football professionnel. Un jour, je me suis blessé au genou, et ça a mis fin à mon rêve. »— Jerry Givens

Jeune, il ira de petit boulot en petit boulot avant qu'on lui offre un emploi à la prison de Richmond, où la peine de mort est réintroduite en 1976. Givens passera, en peu de temps, de gardien de prison à bourreau en chef.
« J'avais une équipe de huit personnes, et tout était secret. Ce qui se disait dans le couloir de la mort restait dans le couloir de la mort. »— Jerry Givens

Jerry Givens, alors bourreau, assis dans la chaise du condamnéJerry Givens, alors bourreau, assis dans la chaise du condamné  Photo :  Jerry Givens
Tellement secret qu'il cachera à sa femme et à ses enfants, durant 20 ans, son véritable travail.
Alors que l'ex-bourreau commence à douter, il sera condamné pour avoir blanchi de l'argent en vendant sa voiture à un revendeur de drogue. Il refusera de témoigner à son procès, puisque le jour de son témoignage, une exécution était prévue.

« Je ne voulais pas dire en public la raison pour laquelle je ne pouvais pas témoigner, alors que ma famille ne le savait même pas. J'étais convaincu de mon innocence. Les procureurs souhaitaient que je plaide coupable en échange d'une sentence de six mois à purger dans la communauté. Il n'était pas question que je plaide coupable. » Il a purgé une peine de près de cinq ans de pénitencier pour un crime qu'il n'a jamais commis, dit-il.
« Je savais que je n'avais pas eu un procès juste. Et je me suis mis à douter du système. Si, moi, je peux être condamné faussement, d'autres peuvent l'être aussi. »— Jerry Givens

Aujourd'hui contre la peine de mort
À sa sortie de prison, Jerry Givens ne croit plus au système. Il dénonce publiquement la peine de mort aux États-Unis. « La mise à mort est une vengeance. Nous sommes tous condamnés à mourir un jour. C'est inévitable. Les autorités doivent réaliser qu'ils appliquent une punition qui va arriver un jour ou l'autre. »

Jerry Givens a maintenant pris le bâton du pèlerin. Il milite contre la peine de mort partout dans le monde. Il accorde des entrevues, écrit un deuxième livre, dessine aussi, et chante dans une chorale à église. Lorsqu'on lui demande s'il est en paix? Il répond : « Je l'ai toujours été ».
D'autres statistiques sur la peine de mort :

  • 31 États américains utilisent encore la peine capitale
  • depuis 1950, 2363 personnes ont été exécutées aux États-Unis
  • l'État du Nebraska a aboli la peine de mort le 27 mai dernier
  • depuis 1973, 119 condamnés à mort ont été innocentés
  • la Chine, l'Iran, l'Arabie saoudite, l'Irak et les États-Unis sont les pays qui exécutent le plus de condamnés

Jacques Parizeau salué de toutes parts comme un grand homme d’État

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par 

MONTRÉAL – Les réactions au décès de l’ancien premier ministre Jacques Parizeau n’ont pas tardé, presque tous saluant le grand homme d’État qu’il a été.
L’un de ses plus proches collaborateurs, qui fut un temps candidat à la direction du Parti québécois, Jean-François Lisée, lui a rendu hommage sur Twitter, en le liant aux «trois faiseurs d’histoire» avec l’ancien premier ministre René Lévesque et Camille Laurin, le père de la Charte de la langue française.
«Un immense deuil s’ouvre cette nuit, a écrit le député péquiste de Rosemont. Un géant s’est éteint. Ses idées éclairent l’avenir.»
Son biographe Pierre Duchesne a simplement noté que «le combattant est allé se reposer».
Un autre témoignage est venu du petit-fils de M. Parizeau.
«Mon grand-père était un homme incroyable, il m’a beaucoup apporté, a écrit son petit-fils Hadrien, qui a suivi les traces de son aïeul au sein du mouvement indépendantiste. Les conseils qu’il m’a donnés, lors des inoubliables moments passés avec lui, continueront à me guider à jamais. Merci Grand-papa.»
L’épouse de M. Parizeau, la militante péquiste de longue date Lisette Lapointe, avait annoncé la nouvelle simplement, lundi soir: «immense peine ce soir; l’homme de ma vie est parti; tout en douceur, entouré de plein d’amour; après un combat titanesque, hospitalisé durant cinq mois; traversant les épreuves les unes après les autres».
Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, un ancien ministre péquiste, a offert ses condoléances à ce «grand homme d’État avec qui j’ai eu le privilège de discuter souvent de l’économie du Québec».
Le maire de Montréal Denis Coderre a annoncé que les drapeaux de la ville de Montréal aussi seraient en berne «par respect pour monsieur Parizeau». Il a qualifié l’ancien premier ministre de «l’un des grands serviteurs du Québec». Il a ajouté avoir «toujours respecté l’homme public et l’homme de conviction qu’il était».
Mario Dumont, ancien chef du parti Action démocratique du Québec, qui avait fait campagne aux côtés de Jacques Parizeau pour le référendum de 1995, a salué son «sens de l’État» et l’a qualifié de véritable «encyclopédie sur le Québec». De même, il a souligné ses «convictions profondes, son respect des humains et des institutions».
Par voie de communiqué, la Société Saint-Jean-Baptiste a transmis ses hommages. Intitulé «Reposez en paix, Monsieur», le texte signé par le président général de la Société, Me Maxime Laporte, souligne «l’homme politique extraordinaire» qu’il aura été. «Il fut sans conteste l’un des plus importants bâtisseurs du Québec moderne, ce même Québec que certains politiciens ordinaires s’affairent aujourd’hui à démolir.»
Le ministre fédéral de l’industrie, James Moore, a offert ses condoléances à la famille avec le message «Mes sympathies à la famille de Jacques Parizeau».

Fusillade du Parlement: 31 projectiles sur Zehaf-Bibeau, selon un rapport

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OTTAWA – Le tireur du Parlement d’Ottawa en octobre dernier, Michael Zehaf Bibeau, a été criblé de 31 projectiles d’arme à feu, dont celui qui lui a été fatal à l’arrière de la tête.
C’est ce qu’indiquerait un rapport de police consulté par des sources qui en on fait état au réseau CBC. Ce rapport de la Police provinciale de l’Ontatio (OPP) devrait être rendu public mercredi.
Le texte précise que la balle mortelle a probablement été tirée d’une arme d’un agent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Le rapport ajouterait qu’avant d’entrer en trombe dans l’édifice du Centre au Parlement, Michael Zehaf Bibeau avait tiré trois projectiles d’arme à feu sur le caporal Nathan Cirillo qui montait la garde au Monument commémoratif de guerre du Canada. Le décès du caporal Cirillo a été constaté peu après.
Le tireur a ensuite été abattu près de la bibliothèque du Parlement.
CBC rapporte que Michael Zehaf Bibeau avait été confronté par un gardien se sécurité qui a essuyé un tir à une jambe et qu’il avait ensuite pointé sa carabine vers la poitrine d’un autre gardien, sans tirer toutefois.
C’est là que le sergent d’armes Kevin Vickers et quatre agents de la GRC sont entrés en action. Kevin Vickers se serait couché au sol, aurait tiré 15 coups de feu à moins d’un mètre de distance pendant qu’un policier tirait à environ 4 mètres de là.
L’examen balistique a démontré, selon la CBC, que le cadavre de Michael Zehaf Bibeau contenait huit projectiles, dont quatre de l’arme de Kevin Vickers. La provenance d’au moins trois autres est inconnue.

Des commissions scolaires sans pouvoir de taxation

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EXCLUSIF
Publié le 02 juin 2015 à 05h00 | Mis à jour à 06h19

Le ministre François Blais compte retirer aux commissions... (PHOTO JEAN MARIE VILLENEUVE, LE SOLEIL)
PHOTO JEAN MARIE VILLENEUVE, LE SOLEIL

Le ministre François Blais compte retirer aux commissions scolaires leur pouvoir de taxation.

Tommy Chouinard
TOMMY CHOUINARD
La Presse
(Québec) Le gouvernement Couillard retirera aux commissions scolaires leur pouvoir de taxation, a appris La Presse. Il fixera lui-même le ou les taux de taxe applicables partout au Québec. Et il envisage de demander aux municipalités de percevoir cet impôt foncier.
Selon les documents obtenus par La Presse, Québec compte également remplacer les commissions scolaires par des conseils scolaires dont le tiers des membres serait des parents.
Le gouvernement a envisagé bien des scénarios pour modifier la taxation scolaire actuelle, qu'il juge désuète. Un document préparé à la toute fin du règne d'Yves Bolduc à l'Éducation démontre qu'on a même envisagé d'éliminer la taxe scolaire pour la remplacer par une augmentation de la TVQ. Mais hier, lors d'un bref entretien avec La Presse, le ministre de l'Éducation, François Blais, a indiqué que cette avenue ne fait plus partie des discussions. «Il y aura probablement maintien d'une taxe foncière», a-t-il ajouté.
Les commissions scolaires perdront leur pouvoir de taxation, comme l'indiquent d'ailleurs les documents obtenus. Le gouvernement se chargera de déterminer le taux de la taxe. Ce sera un taux pour tout le Québec ou alors un taux par région. La décision n'est pas encore prise à ce sujet, a dit M. Blais.
Le ministre a fait valoir que la taxation scolaire est encadrée depuis longtemps par le gouvernement. Les commissions scolaires ont gardé «une marge de manoeuvre», mais «on va fermer ça complètement». «Ça se fait, semble-t-il, en Ontario, où la taxe scolaire est complètement paramétrée par le gouvernement», a-t-il soutenu.
Québec envisage de demander aux municipalités, qui prélèvent déjà un impôt foncier, de percevoir la taxe scolaire. Les contribuables recevraient donc un seul compte de taxes. «C'est l'une des possibilités. Je suis très prudent parce qu'on n'a pas négocié avec les municipalités encore», a affirmé François Blais.
Principe démocratique
Le retrait du pouvoir de taxation aux commissions scolaires réglera un autre dossier, épineux. Avec l'abolition des élections scolaires que le ministre a confirmée au congrès de la Fédération des commissions scolaires du Québec vendredi, des voix se sont élevées pour rappeler le principe démocratique selon lequel il ne peut y avoir de taxation sans représentation («no taxation without representation»). Comme le gouvernement se chargera lui-même de la taxation au lieu des commissions scolaires, ce principe est respecté même s'il n'y aura plus d'élections scolaires.
Des conseils scolaires
Jusqu'ici, François Blais a donné peu de précisions sur le nouveau modèle de gouvernance qu'il veut mettre en place.
Or, La Presse a obtenu le scénario que le gouvernement étudie depuis quelques mois déjà, scénario qui circule au Conseil exécutif, le ministère du premier ministre.
Québec veut ainsi créer des conseils scolaires en lieu et place des commissions scolaires. Ces conseils seraient composés de 15 membres chacun.
Cinq postes seraient réservés aux parents. Ils seraient choisis parmi le comité de parents, dont les membres - un par école - sont élus à l'assemblée générale des parents, comme le veut la formule actuelle.
Parmi les cinq membres, il y aurait trois représentants du comité de parents et deux représentants du comité consultatif des services aux élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA).
Québec prévoit également réserver une place au sein du conseil scolaire à un représentant du monde municipal. Les élus des municipalités qui se trouvent sur le territoire du conseil scolaire choisiraient parmi eux ce représentant.
Il y aurait aussi quatre membres provenant des milieux communautaire ou économique. Ils seraient élus par les conseils d'établissement des écoles.
Ces mêmes conseils nommeraient les trois représentants des établissements: un directeur d'école, un enseignant et un membre du personnel professionnel.
Enfin, deux postes seraient pourvus par cooptation. Ils seraient ainsi nommés par les autres membres du conseil scolaire.
Implication des parents
Selon les documents obtenus par La Presse, la composition envisagée des conseils scolaires met l'accent sur la démocratie participative et la participation des représentants de la communauté. Le droit constitutionnel de la minorité anglophone de gérer ses propres écoles serait respecté, fait-on valoir.
Le ministre Blais n'a voulu ni confirmer ni infirmer le scénario concernant la composition des conseils scolaires. Aucune décision n'a encore été prise, a-t-il martelé. Il s'est contenté de dire qu'il souhaite une plus grande implication des parents. À l'heure actuelle, «il y a une représentation des parents, mais, disons, comme auditeurs. Ils peuvent dire leur mot, mais ils ne peuvent pas voter. Pour eux, la grande différence, c'est qu'ils seraient des commissaires à part entière avec droit de vote», a-t-il précisé.
Il déposera l'automne prochain son projet de loi pour réformer le réseau scolaire.

En chiffres

2
milliards
Ce sont les revenus qui seront tirés de l'impôt foncier scolaire en 2015-2016, selon les estimations du ministère des Finances.
6,3 %
Augmentation attendue des revenus tirés de la taxation scolaire cette année par rapport à 2014-2015. L'impôt foncier scolaire est le revenu fiscal qui augmente le plus: 6,9% au cours de la dernière année, comparativement à 2,8% pour l'impôt des particuliers, 1,7% pour l'impôt des sociétés et 4,6% pour la TVQ.
0,2 %
Hausse du budget de l'Éducation pour 2015-2016, selon le budget Leitao

Jacques Parizeau: un indépendantiste

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Publié le 02 juin 2015 à 00h30 | Mis à jour à 06h09
Jacques Parizeau en 1987.... (PHOTO PIERRE COTE, ARCHIVES LA PRESSE)
PHOTO PIERRE COTE, ARCHIVES LA PRESSE

Jacques Parizeau en 1987.

PAUL ROY
La Presse
(Québec) Pour plusieurs, le nom de Jacques Parizeau restera à tout jamais accolé à ces quelques mots prononcés après la défaite référendaire du 30 octobre 1995 : «On a été battus, au fond, par quoi? Par l'argent puis des votes ethniques, essentiellement.»
Ce sont les mots d'un homme en colère, qui vient de perdre, par un cheveu, le combat de sa vie. Ils seront à peu près unanimement condamnés. Par ses adversaires comme par ses alliés. Dans les minutes, les jours et les années qui suivront. Et ils reviendront le hanter jusqu'à sa mort.
Il en souffrira. Le mouvement indépendantiste et le PQ aussi. En 1999, il rappellera à son biographe Pierre Duchesne que l'ex-premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, «a fait emprisonner 500 personne pendant la crise d'Octobre». Et d'ajouter : «Moi, j'ai parlé du vote ethnique et je n'ai jamais fait emprisonner qui que ce soit. Et pourtant, qui est le vilain dans le western? C'est moi.»
Dès le lendemain du référendum, Jacques Parizeau démissionnera - il s'avérera qu'il avait de toute façon prévu quitter ses fonctions advenant une défaite. Mais rien n'y fera.
Pourtant, pour qui s'y est intéressé de plus près, la carrière de ce docteur en économie devenu politicien ne peut se résumer à une quinzaine de mots. Parce que longtemps avant de les prononcer, Jacques Parizeau avait également largement contribué à l'édification du Québec moderne.
Un élève intimidant
Né le 9 août 1930, l'aîné des trois fils de Gérard Parizeau, un assureur prospère, et de Germaine Biron, qui milita entre autres pour le droit de vote des femmes, grandit dans un milieu privilégié qui valorise l'éducation et l'implication sociale. Il fréquente les meilleurs écoles et s'avère être un élève particulièrement doué et travaillant. Dès le secondaire, à Stanislas, par son assurance et ses questions incessantes, il intimide des professeurs, apprend-on dans le premier tome - Le Croisé - 1930-1970 - de la biographie non autorisée de Pierre Duchesne. L'ouvrage, publié entre 2001 et 2004 chez Québec Amérique, comporte deux autres tomes : Le Baron - 1970-1985 et Le Régent - 1985-1995.
Dans les scouts, où il porte le surnom de Belette vibrante, il manifeste rapidement son sens de l'organisation et ses talents de meneur. En 1947, il est admis aux HEC (Hautes études commerciales), où il est vu comme un travailleur acharné qui se mêle peu aux autres. L'été suivant, il traversera le Canada sur le pouce avec un compagnon.
Après les HEC, il partira pour l'Europe parfaire sa formation. D'abord à Paris, puis à Londres, à la London School of Economics, d'où il reviendra avec un doctorat en économie et un accent «british».
De retour à Montréal en 1955, il entreprend une carrière de professeur aux HEC. En 1956, il épouse Alicja Poznanska, une intellectuelle d'origine polonaise, de trois ans son aînée.
Alice Parizeau, qui fut journaliste, criminologue et écrivaine, publiera notamment des articles dans différents journaux et magazines québécois, dont La Presse. Elle deviendra d'ailleurs souverainiste avant son mari. Le couple restera uni jusqu'à sa mort, d'un cancer, en 1990. Deux enfants naîtront de cette union : Isabelle, aujourd'hui avocate, et Bernard, médecin.
Vers la fin des années 50, Jacques Parizeau, toujours fédéraliste, admire les idées et les politiques modernes émanant du gouvernement d'Ottawa. Inversement, il réprouve le patronage et les politiques rétrogrades du gouvernement québécois de Maurice Duplessis.
Mais il s'emballe pour la Révolution tranquille, qui s'amène à Québec avec l'Équipe du tonnerre du libéral Jean Lesage, en 1960. René Lévesque est l'une des vedettes de cette équipe. Il projette de nationaliser l'électricité. Les mises en garde affluent, en provenance des milieux d'affaires et financiers, presque exclusivement anglophones à l'époque. Il demande à son entourage de lui dénicher le meilleur économiste du Québec. Jacques Parizeau étudie le dossier et rend son verdict : c'est faisable.
L'impasse
Jacques Parizeau, auquel ses complets trois pièces et son allure aristocratique vaudront le surnom de «Monsieur», conseillera les gouvernements qui se succéderont à Québec jusqu'à la fin des années soixante. Il participera à la création des principaux instruments de développement du Québec, dont la Caisse de dépôt et placement et le Régime des rentes.
En 1967, au cours d'un voyage en train vers Banff, où il doit prononcer une conférence devant la Commission d'étude sur les institutions financières, il constate l'impasse, pour le Québec, que constitue le système fédéral canadien. Il joindra le Parti québécois de René Lévesque en 1969. Battu dans Ahuntsic, aux élections de 1970, et dans Crémazie, en 1973, il sera élu dans l'Assomption en 1976.
Celui qui cumulera les ministères des Finances, du Revenu et la présidence du Conseil du Trésor est un véritable indépendantiste. Il veut un référendum dans les six mois suivant l'élection d'un gouvernement du PQ. C'est à son corps défendant qu'il se rallie à la stratégie «étapiste» préconisée par le ministre des Affaires intergouvernementales Claude Morin. Le PQ se présentera aux élections de 1976 en promettant un «bon gouvernement».
Jacques Parizeau proteste : «Je ne suis pas entré en politique pour faire un «bon gouvernement». Je suis entré en politique pour faire la souveraineté.»
En 1978, le parti fera franchir un pas de plus à l'«étapisme». Il sera décidé qu'un référendum demandera aux Québécois d'octroyer à leur gouvernement le mandat de négocier une association avec le reste du Canada. Si le Oui l'emporte, des négociations s'amorceront, qui seront suivies d'un deuxième référendum.
Ce premier mandat du Parti québécois en sera tout de même un de grande effervescence : loi 101, assurance automobile, zonage agricole. Jacques Parizeau en mène large. Exigeant avec son personnel, il a un énorme ascendant sur ses collègues ministres. On le décrit comme colérique et distant. Le style décontracté n'est pas pour lui : une photo le montre en complet cravate à une épluchette de blé d'Inde! À son bureau, les hommes doivent porter veston et cravate. Et pour les femmes, la jupe est de rigueur. En Chambre, il est redoutable : il possède ses dossiers sur le bout des doigts et sait bien les défendre. En 1979, il créera le Régime d'épargne actions (RÉA), qui sera salué par plusieurs comme «un coup de génie».
Cachez cet indépendantiste
Lors de la campagne référendaire de 1980, on essaie de cacher cet indépendantiste tonitruant pour ne pas apeurer la population. En 2000, il racontera à son biographe Pierre Duchesne : «Je suis considéré par l'entourage de René Lévesque comme assez dangereux. On a toujours peur que je fasse un esclandre. On m'envoie dans des endroits où il n'y aura que l'écho de la gazette de Sept-Îles ou de Trois-Rivières-Ouest» Le 20 mai, le verdict est impitoyable : le Oui n'obtient que 40%. Jacques Parizeau est en colère.
Mais la vie continue. Et le PQ est reporté au pouvoir le 13 avril 1981. Avec une majorité accrue. Mais l'effervescence de 1976 n'y est plus. Et les crises se succèdent : récession économique avec des pointes de chômage à 16%, affrontement avec les 300 000 syndiqués de l'État. Et crise constitutionnelle : Pierre Trudeau, redevenu premier ministre du Canada après le bref passage de Joe Clark, rapatrie de Londres la constitution canadienne contre la volonté du Québec. René Lévesque et son parti sont sans ressort, la morosité s'installe.
En 1984, les conservateurs reviennent au pouvoir à Ottawa. Brian Mulroney fait miroiter le «beau risque» au gouvernement du Québec. Lévesque met en veilleuse l'option indépendantiste. Des ministres et députés péquistes démissionnent. Parizeau est du nombre. Il retourne enseigner aux HEC. Lévesque démissionnera quelques mois plus tard.
Pierre-Marc Johnson, qui lui succède, veut troquer la souveraineté pour l'«affirmation nationale». Mais il est battu par un Robert Bourassa revenu d'exil, en 1985. Il démissionnera en 1987, quelques jours après le décès de René Lévesque.
L'effet Bouchard
Jacques Parizeau revient aux affaires comme chef du PQ. Lévesque et lui n'étaient pas des amis, mais ils se respectaient mutuellement. Interviewé par Pierre Duchesne en 2000, Jacques Parizeau décrit ainsi son arrivée à la tête du PQ :
«Je succède à une légende, à celle du père fondateur, à René Lévesque. Il faut que je me démarque clairement. Il y avait un bonhomme qui avait des intuitions absolument extraordinaires, une figure très charismatique à tous égards, avec de fausses humilités qui faisaient tout à fait Québécois un peu tapoché, victime, un peu martyr. J'avais le choix de représenter l'opposé de cela, le bourgeois sûr de lui et distant. Si Lévesque avait été moi, j'aurais été Lévesque.»
Battu par Bourassa en 1989, il est élu premier ministre en septembre 1994. Il y aura un deuxième référendum sur la souveraineté du Québec.
Mais le PQ n'a obtenu que 44% des voix aux élections. Et les sondages ne montrent guère d'enthousiasme pour la souveraineté. Lucien Bouchard, chef du Bloc québécois à Ottawa, est plus populaire que Parizeau. Il entre en scène et propose d'offrir un partenariat au Canada et de tenir deux référendums avant de faire la souveraineté, comme en 1980. Parizeau refuse, furieux.
Mais en juin, Mario Dumont, le jeune chef de l'Action démocratique du Québec, se joint aux deux leaders souverainistes. Lui aussi a ses exigences. Parizeau accepte alors de modifier sa stratégie. La question référendaire, publiée le 7 septembre 1995, offrira formellement au Canada «un nouveau partenariat économique et politique».
Le référendum aura lieu le 30 octobre. Mais la campagne du Oui débute mal. Parizeau cède alors l'avant-scène à Bouchard, plus populaire que lui. Le Oui amorce une remontée qui l'amènera à 54 000 voix de la victoire. Suivront la déclaration malheureuse du soir de la défaite, et la démission.
Rentré dans ses terres, Jacques Parizeau continuera à militer pour l'indépendance du Québec, prononçant de nombreux discours dans les cégeps et les universités, où sa popularité ne s'est jamais démentie. Il ne ménagera pas ses critiques envers son successeur - qu'il a toujours considéré comme un rival -, ce qui lui vaudra son surnom de «belle-mère».
En octobre 2006, après une cérémonie à la mémoire de Robert Bourassa, à Québec, il critiquera ainsi une déclaration de Lucien Bouchard selon laquelle les Québécois travaillent moins que les Ontariens et les Américains : «Une fois de plus, nous, les Québécois, on déçoit M. Bouchard. Une fois de plus. Et je trouve ça dommage.»
Apprenant cela, Lucien Bouchard répliquera : «M. Parizeau m'a beaucoup déçu moi-même, un soir d'octobre 1995, avec le discours qu'il a prononcé.»
Aux élections du 26 mars 2007, Lisette Lapointe, la deuxième femme de Jacques Parizeau, qui avait été son attachée de presse en 1976, et avec qui il possède un vignoble à Collioure, en France, est élue députée péquiste de Crémazie. Son mari l'appuiera en bon soldat, durant sa campagne. Avant la campagne, il avait également servi d'intermédiaire entre le chef péquiste André Boisclair et le journaliste Bernard Drainville, qui accepta d'être candidat et qui fut élu dans Marie-Victorin.
Jacques Parizeau, qui a consacré plus de 40 ans de sa vie à la souveraineté du Québec, n'aura pas vu son rêve réalisé. En 2003, il confiait à Pierre Duchesne : «Si je meurs demain, j'aimerais que l'histoire retienne que j'ai appartenu à cette vingtaine de personnes qui ont fait la Révolution tranquille. C'est le plus gros changement auquel j'ai participé.»

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