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lundi, octobre 31, 2016

Lutter contre la dépression saisonnière

http://ici.radio-canada.ca/regions/saguenay-lac/

PUBLIÉ LE DIMANCHE 30 OCTOBRE 2016 À 11 H 19

Six visites à l'urgence avant de recevoir un diagnostic

http://fr.canoe.ca/sante/

Jonathan Roberge

Un homme de Shawinigan a porté plainte contre un radiologiste et l'hôpital pour leur manque de vigilance.
C'est que sa femme a dû se présenter pas moins de six fois à l'urgence avant qu'on lui diagnostique une thrombose veineuse et une péritonite.
Pierre Vanasse n'arrive pas à comprendre comment le radiologiste de l'hôpital de Shawinigan-Sud a pu rater ce diagnostic.
Le 18 août, sa femme s'est plainte de violente douleur au bas du ventre. Elle a aussi vomi de la bile. Ils se sont rendus à l'urgence pour une première fois.
«C'est comme du feu qui brûle au niveau des intestins et de l'estomac», explique Linda Bérubé.
Les examens ne révèlent rien d'anormal. On lui donne son congé. L'histoire se répète cinq jours et deux semaines plus tard.
«La première fois, tu te dis OK, ce n'était peut-être rien. La deuxième fois, tu crois que ça peut être une malchance. Mais à la troisième fois, tu sais qu'il y a définitivement quelque chose d'anormal», explique l'homme.

MÊME RÉSULTAT

De retour à l'urgence, même résultat, mais la douleur est encore plus forte.
Monsieur Vanasse suggère alors qu'on fasse appel à un spécialiste d'un autre hôpital.
«Je leur ai dit, je ne vous en voudrai pas si vous l'envoyez à Trois-Rivières parce que vous n'êtes pas capable de trouver le problème. J'étais même prêt à payer le transport en ambulance.»
À sa sixième visite à l'urgence, on lui a finalement diagnostiqué une thrombose veineuse et une péritonite. Elle a été hospitalisée un mois... on l'a même plongée dans un coma artificiel.
Monsieur Vanasse a officiellement porté plainte contre le radiologiste. Il souhaite obtenir des explications, mais n'entend pas intenter de poursuites.
«Qu'est qu'on peut faire pour que ça ne se reproduise pas? Pour nous, c'est ça l'important. On ne niaisera pas avec les poursuites et les frais d'avocats. On n'a pas d'argent ni de temps à gaspiller avec ça.»
Madame Bérubé retrouve peu de peu la forme après qu'on lui ait retiré 95 cm d'intestin. Selon elle, le manque de personnel à l'hôpital est criant... et aurait pu s'avérer fatal.

Nouveaux courriels: rien de compromettant, assure Clinton

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Publié le 31 octobre 2016 à 16h25 | Mis à jour à 16h25
« Le dossier est vide », a affirmé Hillary Clinton sous... (PHOTO JEWEL SAMAD, AFP)
PHOTO JEWEL SAMAD, AFP
« Le dossier est vide », a affirmé Hillary Clinton sous les acclamations de ses partisans réunis à Kent, dans l'Ohio, un État crucial pour la présidentielle du 8 novembre.

Agence France-Presse
KENT
Hillary Clinton a assuré lundi que le FBI ne trouverait rien de compromettant dans les nouveaux courriels découverts lors d'un rebondissement spectaculaire de l'enquête qui empoisonne sa campagne pour la Maison-Blanche.
« Le dossier est vide », a-t-elle affirmé sous les acclamations de ses partisans réunis à Kent, dans l'Ohio, un État crucial pour la présidentielle du 8 novembre.
« Je ne cherche pas d'excuses, c'est une erreur et je le regrette », a poursuivi Hillary Clinton, à propos de sa décision d'utiliser un serveur privé pour ses courriels lorsqu'elle était chef de la diplomatie américaine (2009-2013). Une affaire qui a brusquement ressurgi vendredi, lorsque le chef du FBI James Comey, qui avait recommandé en juillet de ne pas la poursuivre dans cette affaire, a annoncé la découverte de nouveaux messages.
Selon la presse américaine, c'est sur l'ordinateur portable que la vice-présidente de sa campagne, Huma Abedin, partageait avec son mari, Anthony Weiner, que des milliers de courriels du département d'État ont été retrouvés.
« Maintenant ils veulent voir les courriels d'un des membres de mon équipe », a dit Hillary Clinton lundi, sans confirmer qu'il s'agissait de sa fidèle conseillère. « Je suis certaine qu'ils parviendront à la même conclusion que lorsqu'ils avaient analysé mes courriels l'an dernier », a poursuivi la candidate.
Hillary Clinton voyageait lundi pour le troisième jour consécutif sans Huma Abedin. Cette fidèle n'est pourtant d'ordinaire jamais très loin de la démocrate, qui a d'ailleurs dit que si elle avait une deuxième fille, elle choisirait cette femme élégante et discrète qui la suit depuis 20 ans. Huma Abedin s'est séparée d'Anthony Weiner en août.
Hillary Clinton avait jugé samedi « sans précédent » et « profondément inquiétant » l'envoi par le patron du FBI d'un bref courrier à des responsables du Congrès annonçant la découverte d'une potentielle ramification dans l'enquête sur ses courriels. Les enquêteurs du FBI doivent maintenant déterminer si ces messages contenaient des informations confidentielles.

Trump prédit une «crise constitutionnelle» si Clinton est élue

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Publié le 31 octobre 2016 à 14h38 | Mis à jour à 14h38
Donald Trump a participé à un grand rassemblement... (PHOTO CARLO ALLEGRI, REUTERS)
Donald Trump a participé à un grand rassemblement à Grand Rapids,
 dans le Michigan, le 31 octobre.
PHOTO CARLO ALLEGRI, REUTERS

Agence France-Presse
WASHINGTON
Le candidat républicain à la Maison-Blanche Donald Trump a prédit lundi lors d'un rassemblement que l'élection d'Hillary Clinton plongerait les États-Unis dans une grave crise politique, estimant qu'elle ferait l'objet de poursuites judiciaires dans l'affaire de ses courriels.
« Notre pays continuera à souffrir. Elle est inapte et n'a pas les qualifications pour être présidente des États-Unis. Son élection enfoncerait l'Etat et notre pays dans une crise constitutionnelle », a-t-il déclaré à Grand Rapids, dans le Michigan, un État traditionnellement favorable aux démocrates où Donald Trump tente une percée, à huit jours du scrutin.
« Si Hillary est élue, elle ferait l'objet d'une enquête pénale prolongée, et probablement d'un procès pénal. Un procès d'un président en exercice », a dit Donald Trump en s'appuyant sur les arguments avancés par un démocrate ayant travaillé pour l'ancien président Bill Clinton, Douglas Schoen, dans une tribune.
« Pendant ce temps, Vladimir Poutine, dont elle dit du mal, et tous les autres dirigeants », a-t-il poursuivi, « riront et s'en amuseront ».
« Le procès commencera probablement. Et rien ne sera accompli. Vos voitures continueront d'être délocalisées du Michigan », a-t-il lancé à ses partisans dans un discours à la tonalité protectionniste, dans cet État haut lieu de l'industrie automobile américaine.
Le candidat a longuement évoqué la décision du directeur du FBI, James Comey, d'informer vendredi le Congrès que de nouveaux messages avaient été découverts, potentiellement pertinents dans l'enquête classée en juillet dernier sur la messagerie privée d'Hillary Clinton, du temps où elle était chef de la diplomatie.
« Le directeur Comey a eu beaucoup de cran », s'est-il félicité. En juillet, il avait vivement critiqué James Comey, qui avait recommandé à la justice, en conclusion de l'enquête, de ne pas poursuivre Hillary Clinton. « J'étais vraiment en désaccord avec lui, je n'étais pas admirateur. Mais il a racheté sa réputation avec ce qu'il vient de faire ».
Les nouveaux messages, qui doivent maintenant être examinés par les enquêteurs pour déterminer s'ils peuvent changer les conclusions de l'enquête initiale, ont été trouvés sur l'ordinateur d'Anthony Weiner et Huma Abedin, une fidèle d'Hillary Clinton. M. Weiner faisait l'objet d'une enquête distincte en raison de messages à caractère sexuel envoyé à une mineure.
« Merci Huma, beau boulot. Merci, Anthony Weiner », a grincé Donald Trump.

Le chef du SPVM n'exclut pas que d'autres journalistes aient été placés sous surveillance

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Publié le 31 octobre 2016 à 15h30 | Mis à jour à 16h50
Le chef du SPVM, Philippe Pichet.... (PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE)
Le chef du SPVM, Philippe Pichet.
PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
La Presse
Le chef de police Philippe Pichet a pris la parole à 16h30 au quartier général du SPVM pour réagir à l'onde de choc créée par la mise sous surveillance du téléphone cellulaire de Patrick Lagacé. Répondant à la question d'un journaliste, il a entre autres précisé qu'il ne pouvait dire si d'autres journalistes ont été placés sous surveillance.
M. Pichet a déclaré qu'il n'était pas «insensible à l'affaire». «Cette enquête visait un de nos policiers et non Patrick Lagacé. C'est une situation qui a été traitée avec des moyens exceptionnels. Quand j'ai appris qu'un mandat a été demandé, je me suis assuré que nous respections toutes les règles», a-t-il dit. «Nous avons suivi les règles et le juge a autorisé le mandat», a-t-il rappelé. «Le SPVM reconnaît la liberté d'expression.»
Démission demandée
Le cellulaire du journaliste a été placé sous surveillance par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de l'hiver à l'été dernier. Les policiers ont obtenu la liste de l'ensemble de ses interlocuteurs, ainsi que la possibilité de le géolocaliser avec la puce GPS de son iPhone.
L'opposition à l'hôtel de ville de Montréal a demandé la suspension du chef Pichet dans la foulée de ces révélations. Le maire Coderre a rejeté cette possibilité, tout en se disant préoccupé par la situation.
Le ministre québécois de la Sécurité publique, Martin Coiteux, s'est dit «renversé» par ces révélations.

Lagacé espionné: «inacceptable», «troublant», réagit la classe politique

http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/

Publié le 31 octobre 2016 à 10h57 | Mis à jour à 14h08
Jean-François Lisée... (PHOTO archives pc)
Jean-François Lisée
PHOTO ARCHIVES PC
(Québec et Ottawa) « Inacceptable », « troublant », « préoccupant ». Plusieurs politiciens de Québec ont réagi à l'espionnage du journaliste de La Presse par le Service de police de la ville de Montréal (SPVM).




« Inacceptable », s'insurge le chef péquiste

Pour le chef péquiste Jean-François Lisée, l'espionnage du journaliste de La Presse, Patrick Lagacé par la police de Montréal est « inacceptable » et devrait « cesser immédiatement ». 
Les révélations de La Presse laissent le chef péquiste « complètement outré », a-t-il dit dans une entrevue à 98,5 ce matin. « Le travail du journaliste fait partie de la démocratie, lance sans détour, Lisée, lui-même ancien journaliste. C'est un genre de soupape pour que des informations qui devraient circuler, mais ne circulent pas, puissent arriver aux lecteurs, aux citoyens, et même aux élus ».
« Qu'un journaliste ait été sous enquête, que son téléphone ait été vu, qu'il ait été géolocalisé alors que la Cour suprême disait récemment que cela devrait être réservé à des cas exceptionnels - et c'est encore trop - que l'Assemblée nationale ait unanimement réprouvé en septembre dernier la saisie de l'ordinateur du journaliste du Journal de Montréal Michael Nguyen, que la police continue de tenter d'avoir des sources du côté des journalistes, c'est inacceptable. Il faut mettre un holà à ça ».

« Extrêmement troublant », dit Stéphanie Vallée

« C'est extrêmement troublant. » Voilà comment a réagi la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, en prenant connaissance dans La Presse + de l'espionnage réalisé à l'endroit du chroniqueur Patrick Lagacé.
En entrevue avec Le Droit en marge d'une conférence de presse tenue à Gatineau lundi matin, la ministre Vallée a indiqué avoir demandé plus de détails sur ce dossier.
« La demande qu'on a formulée pour obtenir plus d'informations nous amènera à voir, le cas échéant, s'il y a des gestes à poser pour la suite des choses, mais pour le moment, je ne peux pas vous dire, aujourd'hui à 11 h, que c'est tel ou tel truc, ou tel geste qui sera posé. »
Stéphanie Vallée affirme que deux enjeux s'entremêlent dans cette histoire. « Il y a la liberté de presse, et je pense que tout le monde reconnaît le rôle et l'importance de la liberté de presse dans une société libre et démocratique, et pour moi, ça, c'est extrêmement important. [...] On a l'indépendance judiciaire aussi, qui est aussi à la base d'une société libre et démocratique. Je vous avoue que pour ce qui est des fins détails de ce dossier-là, on a demandé des vérifications additionnelles pour avoir un portrait plus global de cette question-là. On est préoccupé, mais on doit respecter aussi l'indépendance judiciaire, alors c'est difficile pour moi de commenter un dossier qui est pendant devant les tribunaux, mais je suis quand même préoccupée par ce que j'ai pu lire ce matin. »
La protection des sources, a-t-elle réitéré, est « à la base d'une société libre et démocratique ».
« La liberté de presse est nécessaire, il faut permettre aux journalistes d'informer la population. Si on n'est pas en mesure de le faire, je pense qu'on porte atteinte, quand même, à un enjeu important dans une société comme la nôtre. »
En ce qui concerne la particularité des demandes de mandats visant des membres des médias, la ministre Vallée n'a pas voulu s'avancer pour dire si elles devraient être traitées d'une manière différente, comme c'est le cas lorsqu'un dossier aboutit entre les mains du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).
« Je sais qu'il existe déjà des directives au DPCP, maintenant, dans certains cas, ce ne sont pas tous les mandats qui vont demander l'intervention du procureur du DPCP. Je sais que les membres de la magistrature ont des formations particulières pour justement répondre à ce type de dossiers où on interpelle, où on demande une perquisition et que la personne visée est un membre des médias, ça existe déjà. »

Des questions à poser au SPVM et à la juge, estime François Legault

Pour le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, les citoyens sont en droit de s'interroger sur le travail du Service de police de Montréal, mais aussi de la juge de paix Josée de Carufel qui a autorisé à de nombreuses reprises la police à traquer le journaliste Patrick Lagacé.
«C'est troublant que les policiers aient demandé et reçu le mandat d'avoir accès aux appels et à la localisation (du journaliste). Mais c'est aussi troublant que le juge de paix qui doit agir comme garde-fou ait autorisé tout ça. On peut s'interroger sur les compétences et la formation des juges de paix», de soutenir M. Legault.
Comme beaucoup, il observe que cette filature électronique «met en cause la liberté d'information», mais ajoute que «c'est un mauvais message à lancer à tous les lanceurs d'alerte» qui craindront désormais être identifiés par les policiers.
«J'aimerais qu'on sache qui au SPVM a autorisé cette demande, et ce qui n'a pas fonctionné du côté du juge de paix. Les deux sont en défaut selon moi», de conclure le chef de la CAQ.

«Il faut se tenir debout», dit Mulcair

Le chef du NPD Thomas Mulcair se dit «abasourdi» d'apprendre que le journaliste de La PressePatrick Lagacé a vu téléphone être mis sous surveillance durant six mois par le Service de police de la Ville de Montréal afin de connaître l'identité de ses interlocuteurs. «C'est extrêmement grave ce qui a été permis. [...] Il faut se tenir debout face à une telle invasion de nos droits et libertés», dit Thomas Mulcair.  
«Je trouve ça ahurissant, je suis abasourdi qu'on soit en train de vivre ça au Canada au 21e siècle, dit M. Mulcair en entrevue à La Presse. [...] Ça renvoie à une question fondamentale : dans quelle sorte de société nous voulons vivre? La Cour suprême, dans une série de décisions, est très claire : c'est le genre de choses qu'on peut faire à l'égard d'un journaliste que dans les situations les plus rares où un crime grave est en cause. Ce qu'on a ici devant nous, c'est une enquête de régie interne de la police de Montréal où on va chercher l'ensemble de l'information personnelle et professionnelle d'un journaliste. [...] Il ne faut pas banaliser le sérieux de ce qui vient de se passer dans le cas de Patrick Lagacé.»
Le chef du NPD s'inquiète du nombre de cas où les forces policières ont tenté d'obtenir des informations sur les sources des journalistes, soit par le biais d'une filature (le journaliste de La Presse Joël-Denis Bellavance a été filé par la GRC en 2007), de saisie d'un ordinateur (le journalise Michaël Nguyen, du Journal de Montréal, à la suite d'une demande du Conseil de la magistrature) ou d'un téléphone mis sur surveillance (Patrick Lagacé par le SPVM).
Thomas Mulcair n'est pas rassuré par la réaction du gouvernement Trudeau dans le cas de la filature par la GRC du journaliste Joël-Denis Bellavance, de La Presse. «Lorsque la GRC avait traqué le journaliste Joël-Denis Bellavance illégalement, il y a eu zéro suite, dit M. Mulcair. C'est pourtant d'une illégalité frappante. Le ministre Ralph Goodale a fait semblant que ce n'était pas un problème. Il a dit que ça s'était réglé, ce qui était de la pure foutaise.»
La solution? Que les forces policières et surtout les juges qui autorisent de telles demandes de surveillance soient plus vigilants et respectent les critères de la Cour suprême au sujet des interventions policières à l'égard des journalistes, selon Thomas Muclair.
«Je ne vise pas un juge en particulier, il est assez clair pour moi que les tribunaux supérieurs doivent intervenir vigoureusement pour rappeler les règles de la Cour suprême, dit-il. [...] Cette année, on a vu ni plus ni moins le Conseil de la magistrature [demander à consulter l'ordinateur d'un journaliste] [...] Est-ce qu'on peut commencer à réaliser à quel point c'est grave? Une solution consiste à former l'ensemble des juges sur cette question-là. C'est comme si la Cour suprême n'avait jamais statué sur les affaires de Daniel Leblanc, Andrew McIntosh et d'autres décisions [sur la liberté de presse].»
«Les journalistes ne sont pas n'importe quelle tierce partie, ils ont un rôle reconnu maintes et maintes fois par la Cour suprême qui doit être protégé dans une société démocratique parce que ce rôle protège nos droits, dit Thomas Muclair. La liberté d'information, la liberté de la presse, la liberté d'expression font partie de droits essentiels dans une société libre et démocratique. Ces droits fondamentaux et le rôle des journalistes sont en train d'être bafoués par des situations comme celle-ci. Comme élu et membre du Barreau depuis plus de 35 ans, je suis vivement préoccupé par ce que j'ai vu aujourd'hui.»

Le Bloc québécois «stupéfait»

Le chef du Bloc québécois Rhéal Fortin se dit «stupéfait d'apprendre que des mandats qui semblent être très larges» aient permis la surveillance d'un journaliste. 
«Je ne peux pas parler du dossier [de Patrick Lagacé] en particulier, mais sur les principes, la liberté de presse est un principe essentiel qui doit être protégé. Je suis stupéfait d'apprendre que des mandats qui semblent être très larges, c'est un peu inquiétant», dit M. Fortin, qui estime que l'autorisation des mandats par une juge de paix semble une mesure de précaution «raisonnablement satisfaisante» à son avis. 
«Ça a joué son rôle jusqu'a maintenant. Maintenant, est-ce que c'est suffisant? Est-ce qu'on ne pourrait pas améliorer? Il faudra voir.»

Québec solidaire craint pour les lanceurs d'alerte

Pour Québec solidaire, le gouvernement Couillard doit immédiatement ordonner à la police de mettre fin à l'espionnage de journalistes, une opération inacceptable qui fera taire les éventuels lanceurs d'alerte que prétend protéger le projet de loi 87.
Pour la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, doit «mettre fin à la traque aux sources journalistiques dans la foulée de l'affaire Patrick Lagacé». Le reporter de La Presse a été «espionné pendant plusieurs mois par les enquêteurs du Service de police de la ville de Montréal».
«Dans ce contexte inquiétant, le gouvernement doit agir sans plus tarder pour protéger les lanceurs d'alertes en amendant le projet de loi 87» actuellement à l'étude à l'Assemblée nationale souligne Mme Massé.
«Depuis des mois, nous savons que la SPVM et la Sûreté du Québec se démènent pour identifier les policiers qui se confient aux journalistes quand une enquête fait du surplace. On voit aujourd'hui qu'ils sont prêts à tout pour entraver le travail essentiel des journalistes et faire taire les sources», observe Mme Massé.
Le ministre Coiteux, mais aussi le maire Coderre doivent «répondre de cette chasse aux sorcières menée en toute impunité par des corps policiers qui se croient tout permis. Le public a le droit de savoir s'il habite maintenant dans la Russie de Poutine!», laisse tomber Mme Massé.
Le gouvernement Couillard a, selon elle, «dilué» le projet de loi 87, censé protéger les employés qui révèlent des cas de malversation au sein de leur organisme. L'article 6 du projet de loi représenterait, selon elle, un «un recul inacceptable pour les journalistes» puisqu'il obligerait les lanceurs d'alerte à communiquer avec un corps de police avant de «sortir» publiquement.

À DÉCOUVRIR SUR LAPRESSE.CA

Donald Trump: huit jours pour déjouer les pronostics

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Publié le 31 octobre 2016 à 11h52 | Mis à jour à 11h52
Donald Trump... (PHOTO Brennan Linsley, AP)
Donald Trump
PHOTO BRENNAN LINSLEY, AP

IVAN COURONNE

Agence France-Presse
WASHINGTON
Donald Trump croyait possible lundi de gagner la Maison-Blanche le 8 novembre en partant chasser sur les terres démocrates, profitant du soudain affaiblissement d'Hillary Clinton dans le nouvel épisode de l'affaire de ses courriels.
Le candidat républicain à l'élection présidentielle est légèrement en retard dans les sondages sur son adversaire démocrate, mais Hillary Clinton ne peut plus se reposer sur l'avance exceptionnelle dont elle bénéficiait il y a deux semaines, et qui a largement fondu, à 2,4 points en moyenne.
Un sondage Politico publié lundi et réalisé ce week-end crédite Hillary Clinton de 42 % des intentions de vote contre 39 % pour Donald Trump et 7 % pour le libertarien Gary Johnson. Une autre enquête de la chaîne ABC ne donne qu'un point d'avance à la démocrate.
Pour Donald Trump, le scénario d'une victoire reste plus compliqué que pour Hillary Clinton. Sa «base» d'États conservateurs est moins riche en grands électeurs que celle de la démocrate. Les Américains éliront le 8 novembre de grands électeurs dans chaque État, qui à leur tour choisiront le président.
Ce qui explique qu'il se rende lundi dans le Michigan, État industriel des Grands Lacs gagné très largement par Barack Obama et ainsi traditionnellement peint en bleu, la couleur démocrate, sur les cartes électorales.
«Donald Trump doit remporter un État bleu ou deux, en plus de gagner tous les États où l'issue est incertaine», dit à l'AFP Larry Sabato, politologue de l'université de Virginie.
«Il doit gagner presque tout», conclut cet expert. Mardi, Donald Trump ira aussi dans le Wisconsin, autre État gagné par Obama.
Le camp Clinton et les démocrates restaient furieux, lundi, du geste surprise du directeur du FBI, James Comey, qui a annoncé vendredi au Congrès que ses enquêteurs avaient découvert de nouveaux messages susceptibles d'être pertinents dans l'affaire classée en juillet de la messagerie personnelle de l'ancienne chef de la diplomatie.
Hillary Clinton a en effet communiqué via un compte personnel et un serveur privé pendant ses quatre années au département d'État, de 2009 à 2013, au lieu d'utiliser un compte sécurisé par l'État fédéral, risquant de disséminer sur des réseaux privés des secrets d'État.
«Cette intervention directe du directeur du FBI, qui est sans précédent et contre le protocole du FBI, a changé la course», observe Larry Sabato. «Cette semaine, elle avait prévu une tournée de victoire, et au lieu de cela elle doit s'accrocher. Tout cela grâce au directeur du FBI».
«La catastrophe a frappé»
Hillary Clinton fera campagne lundi dans l'Ohio, où Donald Trump la dépasse légèrement dans les sondages.
Le mot d'ordre du camp démocrate devait être: mobilisation, mobilisation, mobilisation. En particulier, l'équipe Clinton envoie ses bénévoles frapper aux portes des électeurs identifiés comme peu intéressés par l'élection ou peu habitués à voter, afin de s'assurer leurs voix avant le 8 novembre.
Ce week-end, plus de 75 000 bénévoles se sont ainsi activés dans le pays, soit plus que pour Barack Obama en 2008 et 2012 lors du même week-end, selon Robby Mook, directeur de campagne.
Dans une majorité d'États américains, les bureaux de vote sont ouverts de façon anticipée, et plus de 22 millions d'Américains ont déjà voté ou envoyé leur bulletin par correspondance, selon le décompte de Michael McDonald, professeur à l'université de Floride.
Les investissements démocrates dans un méthodique maillage territorial - sans commune mesure avec l'organisation de terrain, quasi inexistante, de Donald Trump - se révèlent déterminants à ce moment où chaque voix compte. D'autant qu'Hillary Clinton dispose de fonds de campagne supérieurs à ceux de Donald Trump, qui vient toutefois de signer un chèque de dix millions de dollars pour financer la fin de campagne.
«L'équipe Clinton s'était préparée à l'éventualité d'une catastrophe, et voilà, la catastrophe a frappé», dit Larry Sabato.
Mais en 2012, environ deux tiers des Américains avaient attendu le jour officiel du scrutin pour voter. La candidate démocrate n'a plus droit à l'erreur pour les huit derniers jours de cet éprouvant marathon électoral.
«Nous ne pouvons pas nous laisser distraire par tout le bruit politique, nous devons rester concentrés», a lancé Mme Clinton à ses partisans lors d'une étape à Fort Lauderdale, en Floride, dimanche.

La Maison-Blanche ne veut «ni critiquer, ni défendre» le chef du FBI

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Publié le 31 octobre 2016 à 13h48 | Mis à jour à 13h48
Le directeur du FBI, James Comey, lors d'une... (PHOTO JOSHUA ROBERTS, ARCHIVES REUTERS)
Le directeur du FBI, James Comey, lors d'une audition devant le Comité judiciaire de
la Chambre, le 28 septembre à Washington.
PHOTO JOSHUA ROBERTS, ARCHIVES REUTERS

Agence France-Presse
WASHINGTON
La Maison-Blanche a opté lundi pour la prudence concernant le directeur du FBI James Comey, dans la tourmente pour avoir envoyé une lettre au Congrès relançant l'affaire des courriels d'Hillary Clinton à quelques jours de l'élection présidentielle.
« Je ne critiquerai ni ne défendrai le directeur Comey », a déclaré Josh Earnest, porte-parole du président Barack Obama, tout en insistant sur le fait qu'il existait une « tradition ancienne » selon laquelle il était préférable d'éviter de rendre public des éléments sur une enquête en cours.
Dans la tourmente
Il ne voulait prendre aucun risque pouvant ternir son intégrité. Mais James Comey, le premier policier des États-Unis, se retrouve désormais dans une position impossible, accusé de s'être immiscé de fait dans la campagne présidentielle à quelques jours du scrutin.
Vendredi dernier, dans un bref courrier à des responsables du Congrès, le patron du FBI avait annoncé la découverte d'une potentielle ramification à l'enquête sur l'utilisation par Hillary Clinton d'un serveur privé quand elle était secrétaire d'État. M. Comey, 55 ans, précise alors qu'il ne sait pas si cette découverte sera significative.
Il explique aussi au personnel du FBI dans un autre courrier qu'il se sent « dans l'obligation » de mentionner cette découverte au Congrès, « vu que j'ai témoigné plusieurs fois ces derniers mois que notre enquête était achevée ». « Au milieu d'une élection, il y a un risque important d'être mal compris », reconnaît-il.
Et mal compris, il l'a été apparemment de toute part.
« C'est le plus grand scandale politique depuis le Watergate », scandale avait provoqué la démission de Richard Nixon en 1974, martèle depuis le candidat républicain à la Maison-Blanche Donald Trump, sans attendre de savoir ce que contiennent ces milliers de courriels, dont beaucoup pourraient être des doublons déjà examinés.
Ils ont été retrouvés sur l'ordinateur portable d'Anthony Weiner, le mari d'une très proche collaboratrice de Mme Clinton, Huma Abedin.
Étrange et inquiétant
C'est « étrange qu'une chose pareille ait été publiée, avec si peu d'informations, juste avant une élection », dénonce Mme Clinton, dans un rassemblement en Floride. « C'est sans précédent et c'est profondément inquiétant », ajoute la candidate démocrate à la Maison-Blanche, demandant que tous les faits soient mis sur la table. Un message que répète à l'envi son entourage.
Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Harry Reid, s'inquiète aussi dans un courrier à M. Comey d'un « deux poids, deux mesures » semblant selon lui vouloir « aider un parti par rapport à l'autre ». « À travers vos actions partisanes, vous pourriez avoir violé la loi », écrit-il.
L'ancien ministre de la Justice démocrate Eric Holder a lui dénoncé « une grave erreur avec des implications potentiellement graves » de la part d'un « homme d'intégrité et d'honneur ». Il a rappelé dans une lettre ouverte publiée par le Washington Post que la politique du ministère de la Justice - auquel est rattaché le FBI - est de ne pas commenter des enquêtes en cours et d'être particulièrement prudent à l'approche d'une élection.
Le patron du FBI, républicain non encarté, nommé par Barack Obama pour dix ans en 2013, avait prévenu les dirigeants du ministère de son intention d'écrire au Congrès. Ils avaient en vain tenté de le dissuader.
Mais pouvait-il faire autrement ?
Il pensait que l'information ferait l'objet d'une fuite aux médias, avec le risque que son silence soit interprété comme une tentative de dissimulation, ont confié des proches au Washington Post.
« Il était dans une situation impossible », a aussi estimé lundi la directrice de campagne de Donald Trump Kellyanne Conway. « Il était obligé de faire savoir que son témoignage [devant le Congrès en juillet] n'était plus vrai ».
À l'époque, M. Comey avait déjà défié la tradition, en annonçant dans une conférence de presse surprise qu'il ne voyait pas matière à poursuites contre Mme Clinton dans l'affaire de son serveur privé, même si elle avait fait preuve « d'une ''extrême négligence'' en disséminant ''des informations hautement sensibles'' ».
Deux jours plus tard, témoignant devant le Congrès à majorité républicaine, il s'était engagé à revenir vers les élus en cas de nouveaux développements.
Reste à savoir ce que contiennent ces courriels, et notamment si y figurent des informations confidentielles du département d'État.
Le FBI a été autorisé à les examiner dimanche soir par un juge.
Selon les experts, il n'est pas sûr, même en travaillant vite, qu'il puisse parvenir à des conclusions avant le scrutin du 8 novembre.

Patrick Lagacé espionné par la police

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Publié le 31 octobre 2016 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
«Je comprends que certaines personnes peuvent avoir été... (Sarah Mongeau-Birkett, archives La Presse)
SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE
«Je comprends que certaines personnes peuvent avoir été offusquées ou dérangées par le fait que leur téléphone ait été [l'objet de surveillance], mais il faut faire notre travail», a fait valoir le controversé patron sortant des Affaires internes du SPVM, Costa Labos, samedi, en entrevue téléphonique.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a placé sous surveillance l'iPhone du chroniqueur de La Presse Patrick Lagacé afin de connaître l'identité de ses interlocuteurs pendant plusieurs mois et de pouvoir le localiser avec le GPS intégré, dans une opération sans précédents connus au Québec.
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Le chroniqueur de La Presse, Patrick Lagacé.
Au moins 24 mandats de surveillance concernant le téléphone ont été accordés par la justice depuis le début de l'année 2016 à la demande de la section des Enquêtes spéciales de la police, a appris La Presse. Cette section est chargée de réprimer le crime au sein même des forces de l'ordre.
Trois des mandats ont permis d'obtenir les numéros entrants et sortants de l'appareil, tant pour les appels que les messages textes. Un mandat de localisation a aussi permis aux policiers du SPVM d'activer la puce GPS de l'iPhone de Patrick Lagacé afin de savoir exactement où il se trouvait, ont admis deux enquêteurs responsables du dossier. Le SPVM dit avoir utilisé cette dernière possibilité «rarement», «jamais» ou «presque jamais».
Le vice-président à l'information de La Presse, Éric Trottier, a vivement dénoncé l'opération, qui «constitue une attaque sans équivoque contre l'institution qu'est La Presse et contre toute la profession journalistique».
«Au Canada, les corps de police semblent tout simplement faire fi [des] règles fondamentales» qui protègent le travail des journalistes, a-t-il écrit dans une déclaration publiée aujourd'hui. «Il faut mettre un terme à ce qui a toutes les allures d'une véritable chasse aux sources journalistiques.»
Le principal intéressé était sous le choc en apprenant avoir fait l'objet de surveillance électronique. «Je vivais dans une fiction où la police ne ferait jamais une chose pareille», a affirmé Patrick Lagacé. «Je pensais sincèrement que pour les journalistes, quand il était question de les surveiller par des moyens judiciaires, on appliquait un test pas mal plus rigoureux que ça.»
«J'ai vraiment l'impression d'avoir été l'objet d'une partie de pêche. Je ne les crois pas une seconde quand ils disent n'avoir aucun intérêt pour les autre numéros de téléphone» qui figuraient sur les registres téléphoniques obtenus, dans un contexte de chasse aux sources au SPVM.
Feu vert des affaires internes
Le controversé patron sortant des Affaires internes du SPVM, Costa Labos, a affirmé en entrevue avoir donné son feu vert à ce moyen d'enquête. Il a refusé de révéler si le chef de police Philippe Pichet a été informé de la mise sous surveillance de l'appareil. M. Labos a aussi affirmé qu'«à sa connaissance», aucun autre journaliste n'avait fait l'objet de surveillance du SPVM dans les dernières années, mais sans pouvoir «le garantir».
«Je comprends que certaines personnes peuvent avoir été offusquées ou dérangées par le fait que leur téléphone ait été [l'objet de surveillance], mais il faut faire notre travail», a fait valoir M. Labos, samedi, en entrevue téléphonique. «C'est aussi simple que ça. Je ne veux pas exagérer les choses, ni les minimiser.» Il a précisé que l'obtention des numéros entrants et sortants d'un cellulaire était parmi les moyens «les moins intrusifs» à la disposition de la police.
«Non seulement avons-nous pris la situation au sérieux, mais nous comprenons le caractère délicat du travail avec des sources et de l'importance de les protéger», dit M. Labos.
Le SPVM a annoncé vendredi que l'inspecteur-chef Labos avait été muté des Affaires internes vers la division des communications opérationnelles et informations policières, qui gère notamment les télécommunications du service de police. Rien n'indique qu'un lien existe entre cette décision et la mise sous surveillance du cellulaire de Patrick Lagacé.
Cet été, le policier avait lui-même fait l'objet d'une enquête criminelle en lien avec une traque aux fuites médiatiques. Aucune accusation n'a finalement été déposée contre lui.
Le chef de police Philippe Pichet a refusé la demande d'entrevue de La Presse.
C'est la juge de paix Josée de Carufel, de Montréal, qui a autorisé la majorité des mandats de surveillance.
«Vous êtes comme utile à l'enquête»
Les mandats ont été demandés et obtenus dans le cadre du «Projet Escouade» qui portait sur des allégations de fabrication de preuve par des enquêteurs spécialistes des gangs de rue et du trafic de drogue. Cinq policiers ont été arrêtés cet été à l'issue de l'enquête, et deux ont été accusés.
L'un des policiers visés dans Escouade était Fayçal Djelidi. En surveillant le cellulaire de ce dernier, la section des Enquêtes spéciales du SPVM a détecté des contacts entre le policier et Patrick Lagacé, ont expliqué les enquêteurs Iad Hanna et Normand Borduas - responsables du dossier - au cours d'une rencontre avec Patrick Lagacé tenue vendredi.
De plus, selon eux, «des articles de journaux» étaient publiés «pas longtemps après» ces contacts, et ces articles concernaient des dossiers impliquant M. Djelidi. Aucun des articles n'a été écrit par M. Lagacé, et les reportages étaient parfois publiés par d'autres médias que La Presse.
Ces présumées fuites «nuis[aient] à des projets en cours», a affirmé M. Hanna. «Des enquêtes criminelles.»
Les policiers ont alors ouvert en parallèle une enquête pour «abus de confiance» - une infraction criminelle - contre M. Djelidi en lien avec ces fuites. C'est dans le cadre de cette enquête que le cellulaire de M. Lagacé a été placé sous surveillance, ont indiqué les deux policiers.
«C'est uniquement Fayçal qui nous intéresse. Et vous dans cette chose-là, vous n'êtes pas impliqué à titre de suspect de quoi que ce soit. Vous êtes comme utile à l'enquête, dans un sens», a affirmé Iad Hanna à Patrick Lagacé, vendredi.
Arrêté au début du mois de juillet pour la façon dont il gérait ses sources policières et pour avoir sollicité des prostituées, M. Djelidi n'a fait l'objet d'aucune accusation en lien avec les supposées fuites journalistiques. L'enjeu était devenu «un pan d'enquête qui n'était pas primordial», a indiqué M. Hanna, évoquant un «petit volet» de l'investigation.
Le policier a ajouté que les données recueillies dans le cellulaire du journaliste se trouvaient maintenant sur une clé USB «de type militaire» placée dans une voûte sécurisée.
«C'est inquiétant»
La liste obtenue par La Presse révèle l'existence de 126 mandats divers octroyés dans le cadre de l'enquête de MM. Hanna et Borduas.
En plus des trois mandats d'obtention des numéros entrants et sortants (baptisés DNR pour «dial number recorder») et du mandat de localisation, la police a aussi obtenu 20 mandats qui visent à obtenir l'identité des interlocuteurs de Patrick Lagacé auprès de leur propre société de téléphonie. Ces ordonnances permettent d'obtenir «qui a enregistré le compte, qui le paie, avec quelle carte. Ça va donner un peu plus d'information», a expliqué Paul Laurier, ex-policier qui oeuvre maintenant au sein de la firme Artémis Renseignement.
Selon Christian Leblanc, président sortant de l'Association des avocats en droit des médias du Canada, l'obtention de tels mandats sur le téléphone cellulaire d'un journaliste est extrêmement préoccupante.
«Dans ma pratique, je n'ai jamais été en contact avec un pareil cas, c'est-à-dire un journaliste dont le téléphone faisait partie d'un mandat DNR et encore plus un mandat DNR de façon aussi large», a-t-il affirmé en entrevue.
 C'est inquiétant, a ajouté M. Leblanc. La Cour suprême est venue dire que ce n'était que dans des cas exceptionnels et qu'il fallait s'assurer que les médias ne deviennent pas le bras d'enquête des policiers parce que si c'était le cas, les sources risquaient de se tarir et que donc le droit du public à l'information allait en souffrir grandement.»
- Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse
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COMPARUTION CE MATIN
La Presse comparaît ce lundi matin à la salle 3.12 du palais de justice de Montréal afin d'obtenir les documents qui ont convaincu la justice de délivrer l'ensemble des mandats utilisés dans cette enquête. C'est au cours de la préparation de cette audience que La Presse a mis la main sur la confirmation que des mandats ont été autorisés pour mettre sous surveillance le cellulaire de Patrick Lagacé.