Annonce

lundi, mars 12, 2018

Le courageux combat d’un grand brûlé de 12 ans


TVA NOUVELLES
MISE à JOUR 
Brûlé au 2e et au 3e degré il y a près d’un an, le jeune Francis Langevin, prend du mieux, même s’il porte encore des séquelles du tragique accident dont il a été victime.
«Ça s’améliore de plus en plus, souligne le garçon de 12 ans en entrevue avec Denis Lévesque. On fait beaucoup de massages et ça va très très bien. Les brûlures s’améliorent et ça devient de plus en plus beau. Si on continue comme ça, j’ai l’impression qu’on n’aura plus rien à faire tellement ça va être beau.»
Le 28 avril 2017, son demi-frère et son cousin s’étaient fabriqué des torches artisanales avec des bouts de bois et des vieux vêtements, et jouaient avec le feu dans un garage de Val-Des-Monts, en Outaouais. Mais ils ont décidé de pousser l’expérience plus loin et ils ont utilisé un accélérant à base d’alcool.
La situation a rapidement dégénéré et une explosion s’est produite.
«Ma veste a pris en feu, raconte Francis. Je paniquais, j’avais peur. J’ai décidé d’essayer d’enlever ma veste, mais ça ne marchait pas parce que j’avais beaucoup d’adrénaline, j’étais en panique. En faisant ça, j’ai provoqué le fait que mes mains ont pris en feu. Donc j’étais encore plus en panique, j’avais mal et je courais partout.»
Les douleurs ont été particulièrement intenses pour l’enfant.
«Pendant un moment, j’ai eu très très mal parce que j’avais des brûlures de deuxième degré, mais après un moment, mes nerfs ont brûlé, décrit-il. C’était rendu des brûlures de troisième degré.»
Pendant un moment, il a même cru qu’il n’en sortirait pas vivant.
«Mes mains étaient en train de fondre, se souvient-t-il. Je voyais les lambeaux de chaire pendre. C’était vraiment paniquant. J’avais peur. Je me demandais si j’allais mourir.»
Après avoir tenté de rouler par terre pour mettre fin à ce calvaire, c’est finalement lorsque ses proches l’ont enroulé dans une couverte que les flammes ont pu être éteintes.
S’il est resté conscient tout au long de l’accident, il a dû être plongé dans un coma pendant 13 jours à l’hôpital.
«Quand je me suis réveillé, j’étais dans la période de sevrage, explique le jeune de 12 ans. C’est là qu’ils diminuaient beaucoup les médicaments. Pendant trois jours, j’ai eu des hallucinations. C’était pas très beau à voir autant pour moi que pour ma mère.»
Après des mois à recevoir des soins dans un hôpital de Montréal, il est finalement revenu chez lui, en Outaouais, en décembre dernier.
«J’ai recommencé l’école le 4 décembre, raconte-t-il. Ça se passait bien jusqu’à ce que des personnes commencent à m’intimider.»
Il dit notamment avoir été la cible de remarques désobligeantes dans un cours d’histoire. Des rencontres ont eu lieu avec le personnel de l’école pour mettre fin à cette situation.
Francis Langevin a également reçu un coup de main des pompiers de Val-des-Monts. Après une collecte de dons, ils ont remis un chèque de 10 000 $ à la famille pour l’aider avec les nombreux traitements et médicaments que doit suivre le jeune homme.
Même s’il dit être parfois «fâché» contre son demi-frère son cousin, Francis souligne qu’il «y a d’autres périodes où il ne pense pas vraiment à ça».
«C’est un accident, mais c’est quand même stupide de jouer avec le feu parce qu’ils savaient d’avance que ça pouvait causer des affaires», affirme-t-il.

vendredi, mars 09, 2018

Six questions sur le sommet Donald Trump-Kim Jong-un

Publié aujourd'hui à 13 h 40
Le dirigeant nord-coréen a offert à Donald Trump de le rencontrer dans une lettre acheminée par l'intermédiaire d'une délégation sud-coréenne. Photo : Reuters/Lucas Jackson

Le sommet Donald Trump-Kim Jong-un annoncé jeudi est-il le signe d'un réel déblocage en Corée du Nord? Ou s'agit-il d'un leurre? Benoît Hardy-Chartrand, chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand et spécialiste de la Corée du Nord, nous donne son point de vue.
Doit-on être surpris par l’annonce de ce sommet, faite après plusieurs mois de vives tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord?
Tous les observateurs sont surpris! C’est une immense surprise, ce revirement. J’avais moi-même dit avant les Jeux olympiques que je m’attendais à ce que les tensions émergent à nouveau une fois les compétitions terminées... Mais je dois mettre en garde contre un optimisme qui serait un peu trop débridé, parce qu’il y a encore d’immenses obstacles qui se posent devant l’objectif ultime, qui est évidemment la dénucléarisation.
Qu’est-ce qui explique le changement de ton entre les deux pays?
Tout indique que les sanctions du Conseil de sécurité et les sanctions unilatérales américaines ont eu un effet assez important sur la Corée du Nord. Elles pourraient avoir joué un très grand rôle dans la décision de la Corée du Nord de changer complètement de position et de tendre la main, non seulement à la Corée du Sud, mais également aux États-Unis.
Pendant longtemps, la Corée du Nord est parvenue à contourner les sanctions et à obtenir des revenus pour le régime. Mais dans la dernière année, en partie à cause des efforts visant à amener la Chine à appliquer des sanctions, il semblerait que la Corée du Nord ait commencé à avoir beaucoup de difficultés à commercer avec les étrangers, et surtout avec la Chine. Alors, les sanctions ont probablement eu leur mot à dire dans ce revirement.
Aux États-Unis, des voix s’élèvent pour dire qu’ils craignent un piège, que la crédibilité de Kim Jong-un est mauvaise. Qu’en pensez-vous?
Je suis moi-même sceptique quant aux déclarations de la Corée du Nord. Rappelons-nous que les déclarations de la Corée du Nord, jusqu’à maintenant, sont transmises par la Corée du Sud. On n’a pas encore entendu une déclaration officielle venant de la part du régime de Kim Jong-un.
Aussi, même si la Corée du Nord a dit qu'elle s'engageait à la dénucléarisation, il n'y a évidemment pas d'horizon, de date qui a été mise sur la table, et il y a d'immenses obstacles qui se posent encore sur la route de la dénucléarisation.
Peut-on raisonnablement penser que Kim Jong-un pourrait être disposé à abandonner son arsenal nucléaire?
Il est fort probable, étant donné le capital politique et financier que le régime a investi dans le nucléaire, qu’il n’ait pas l’intention en réalité de démanteler son programme.
Il ne va certainement pas rencontrer Donald Trump dans le but de lui remettre les clés de son programme et de le démanteler. Ce programme est beaucoup trop important pour Kim Jong-un.
Je crois qu’il cherche surtout à faire baisser la pression, parce qu’évidemment, s’il y a des rencontres avec les États-Unis, il risque de demander une levée à tout le moins partielle des sanctions contre son régime. Alors je crois que c’est plutôt ça qui motive ses actions depuis quelques jours.
On sait aussi que la Corée du Nord demande des garanties de sécurité de la part des États-Unis. Or, les États-Unis ont déjà donné par le passé des garanties de sécurité à la Corée du Nord, mais elles n’avaient pas été jugées satisfaisantes.
Rappelons aussi qu’entre 2003 et 2009, il y a eu des pourparlers à six [les deux Corées, le Japon, la Chine, la Russie et les États-Unis] visant la dénucléarisation de la Corée du Nord qui ne sont pas parvenus à l’objectif ultime. Ce n’est pas la première fois qu’on s’engage dans un tel processus.
La Chine peut-elle ou doit-elle être l’hôtesse de ce sommet Trump-Kim?
Il y a de fortes chances que oui. Lors des pourparlers à six, entre 2003 et 2009, la Chine était l’hôtesse.
Comme la Chine cherche à encourager depuis longtemps les deux parties à se parler, il serait peu surprenant de voir la Chine tenir la rencontre à Pékin. Également, comme on a vu la Corée du Sud se poser en intermédiaire ces derniers jours, il serait aussi possible de voir Séoul, ou même la zone démilitarisée entre les deux Corées, accueillir ce fameux sommet.
Vous habitez à Tokyo. Comment la nouvelle a-t-elle été accueillie là-bas?
Le Japon est une cible de la Corée du Nord. Il y a eu deux tests de missiles l’an dernier qui ont passé [au-dessus du] territoire ici. Le Japon a toujours été extrêmement préoccupé par la situation au Nord, et il a toujours été aussi très en faveur de la campagne de pressions internationales de Donald Trump.
Le Japon appuie en principe cette rencontre, mais il a mis en garde quant au succès que pourrait avoir ce sommet, justement à cause du fait que la Corée du Nord est très souvent revenue sur ses propres paroles par le passé.
Cette entrevue a été construite à partir des propos tenus par M. Hardy-Chartrand à RDI Matin et à Gravel le matin.
Un contenu vidéo est disponible pour cet article"
Entrevue avec Benoît Hardy-Chartrand

Plus de 4000 familles québécoises pourraient payer davantage d'impôts en raison de la réforme fiscale d'Ottawa

Publié le jeudi 8 mars 2018 à 13 h 49Mis à jour le 8 mars 2018 à 17 h 48
Le Directeur parlementaire du budget a publié une étude, jeudi matin, selon laquelle un peu plus de 4000 familles québécoises paieraient davantage d'impôts en vertu des modifications apportées par le ministre Morneau à sa réforme en décembre. Photo : La Presse canadienne/Adrian Wyld


Le Québec est l'une des trois provinces où le plus grand nombre de familles seront touchées par les restrictions sur le fractionnement du revenu imposées par le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, selon le Directeur parlementaire du budget (DPB).
Un peu plus de 4000 familles québécoises paieraient davantage d'impôts en vertu des modifications apportées par le ministre Morneau à sa réforme en décembre. Cela pourrait engendrer des revenus supplémentaires de 22,7 millions de dollars pour la province en 2018-2019.
Le DPB a dévoilé une étude jeudi matin qui présente trois scénarios d'application des nouvelles règles en matière de fractionnement du revenu parce qu'il « n'a pas été en mesure d'établir clairement quelles personnes » y seraient assujetties.
« La proposition est relativement floue et ouvre la porte à plusieurs interprétations, a constaté le directeur parlementaire du budget, Jean-Denis Fréchette. Ça va être difficile pour l'Agence du revenu du Canada d'appliquer ces règlements-là. »
Le ministre Morneau avait annoncé en décembre des modifications à sa controversée réforme fiscale qui visaient pourtant à la simplifier. Ces mesures sont entrées en vigueur le 1er janvier.
La réforme vise à éviter la création de sociétés privées dans le strict but d'économiser de l'impôt. Cette pratique de plus en plus répandue permet à certains professionnels - médecins, vétérinaires, chiropraticiens, comptables, avocats, notaires - et aux entrepreneurs de fractionner leur revenu entre les membres de leur famille même si ceux-ci ne travaillent pas pour eux.
Les conjoints des propriétaires d'entreprises qui sont âgés de 65 ans ou plus ne seront pas touchés, pas plus que les adultes qui travaillent en moyenne 20 heures par semaine pour l'entreprise familiale, et les adultes âgés de 25 ans ou plus qui possèdent au moins 10 % de l'entreprise.
Les gens qui ne répondront pas à ces critères devront prouver qu'ils ont contribué à l'entreprise de façon raisonnable pour être exempts des nouvelles mesures.
Le premier scénario du DPB exempte les conjoints âgés de 25 ans et plus, le deuxième exclut également les enfants âgés de 25 ans et plus et le troisième écarte seulement les conjoints des propriétaires majoritaires d'une société privée.
Le montant qui pourrait ainsi être récupéré par le gouvernement fédéral varie de 262 millions à 659 millions de dollars lors de l'année budgétaire 2018-2019, selon ces estimations. Une somme minime lorsqu'on considère que les revenus prévus pour l'année financière en cours s'élèvent à 323,4 milliards de dollars.
Les prévisions de revenu du DPB sont en moyenne 90 % plus élevées que celles émises par le ministère fédéral des Finances, ce qui fait sursauter la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI).
« C'est préoccupant parce que quand vous avez à la fois le ministère des Finances et le Directeur parlementaire du budget qui peinent à identifier qui exactement va être touché, on peut s'imaginer ce qui va arriver lorsque ça va être le tour de l'Agence du revenu du Canada d'appliquer ces règles-là », s'est exclamée la vice-présidente principale de la FCEI, Martine Hébert.
Elle demande au ministre Morneau de suspendre l'application de sa réforme durant un an, le temps de mieux définir comment l'Agence du revenu du Canada pourra l'appliquer.
Quelque 45 000 entreprises seront touchées, selon le ministère des Finances. Le DPB estime plutôt que 33 000 familles dont les revenus sont de 100 000 $ ou plus pourraient être touchées, particulièrement en Ontario et en Alberta. Le Québec serait la troisième province où un plus grand nombre de familles paieraient davantage d'impôt.
Le rapport du DPB révèle également qu'environ 900 familles à la grandeur du pays dont le revenu annuel est de 100 000 $ ou moins paieront environ 2200 $ de plus en impôts annuellement. La réforme Morneau visait pourtant les Canadiens les plus riches.
Environ 11 % des ménages touchés par les nouvelles règles de fractionnement du revenu ont un revenu annuel de 150 000 $ ou moins, 83 % un revenu de 500 000 $ ou moins et 2 % un revenu d'un million de dollars ou moins, estime le DPB.