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mercredi, février 15, 2017

L’Europe dit oui au libre-échange avec le Canada

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15 février 2017 09h53 | Europe 
Clément Zampa - Agence France-Presse à Strasbourg
Béatrice Roman-Amat - Agence France-Presse
Avec ce vote favorable, une grande partie du texte devrait très prochainement être mise en oeuvre de manière provisoire, le temps qu’il soit ratifié par l’ensemble des Parlements nationaux et régionaux de l’UE.
Photo: Patrick Hertzog Agence France-Presse
Avec ce vote favorable, une grande partie du texte devrait très prochainement être mise en oeuvre de manière provisoire, le temps qu’il soit ratifié par l’ensemble des Parlements nationaux et régionaux de l’UE.
Malgré de vives contestations, le Parlement européen s’est prononcé mercredi pour l’AECG, le tumultueux accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada.
 
Avec ce vote favorable, une grande partie du texte devrait très prochainement être mise en oeuvre de manière provisoire, le temps qu’il soit ratifié par l’ensemble des Parlements nationaux et régionaux de l’UE, ce qui prendra des années.
 
Réunis en session plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont été 408 à se prononcer pour le texte, 254 à voter contre et 33 à s’abstenir.
 
Dans le même temps, environ 700 opposants à l’AECG, selon la police, manifestaient dans Strasbourg jusqu’au parlement européen. Plusieurs dizaines d’autres ont bloqué l’entrée du bâtiment dès le matin.
 
« Dire oui [à l’AECG], c’est piétiner le peuple », clamait une banderole, tandis que d’autres affirmaient « Démanteler la démocratie ? Hors de question ! »
 
Les adversaires de l’AECG le jugent antidémocratique, trop favorable aux multinationales, léger sur l’environnement ou encore dangereux pour l’agriculture européenne.
 
« En ces temps d’incertitude, avec un protectionnisme croissant à travers le monde [l’AECG] souligne notre ferme engagement en faveur d’un commerce durable », leur a répondu la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, à l’issue du vote.
 
Un vif débat 
 
« Rien dans cet accord » n’affectera « la sûreté de la nourriture que nous mangeons ou des produits que nous achetons » ni n’entraînera « la privatisation » des services publics, avait-elle assuré un peu plus tôt aux eurodéputés, au cours d’un débat de trois heures, parfois houleux.
 
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, doit, lui, s’exprimer dans l’hémicycle jeudi pour souligner « le caractère singulièrement progressiste de l’accord », un « exemple pour les futurs accords commerciaux », selon son cabinet.
 
« Les échanges intenses sur [l’AECG] témoignent du caractère démocratique de la prise de décision en Europe », a pour sa part insisté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
 
Le texte — appelé Accord économique et commercial global (AECG, CETA en anglais) — supprimera 99 % des droits de douane. Mais il prône également la coopération en matière sociale, sanitaire et environnementale.
 
L’accord était soutenu par les eurodéputés de droite, ainsi que les libéraux et la plupart des socialistes.
 
Ce vote fait « primer la défense des intérêts européens sur les fantasmes », se sont réjoui les Français Tokia Saïfi et Franck Proust, membres du groupe du Parti populaire européen (PPE, droite), le plus important du Parlement.
 
Les Verts, l’extrême gauche, l’extrême droite et certains socialistes ont voté contre.
 
Le groupe Socialistes et démocrates (le deuxième du Parlement) a été particulièrement divisé sur ce texte.
 
Son président, l’Italien Gianni Pittella, y était favorable « à titre personnel », mais la délégation française, par exemple, a fustigé « une menace directe pour l’emploi », qui « n’intègre pas l’urgence climatique et environnementale, ni le principe de précaution ».
 
Les écologistes sont tout aussi sévères, à l’image du Français Yannick Jadot, qui voit dans l’AECG « l’aboutissement d’un processus de dérégulation, de privatisation de la norme ».
 
« Nous sommes dans un moment trop précieux, trop rare de notre histoire, pour ne pas regarder ce qui explique les Brexit, les Trump », a-t-il observé.
 
Pour la présidente du Front national (extrême droite), Marine Le Pen, l’AECG est « un traité scélérat » qui détruira « des milliers d’emplois », après avoir été « soigneusement caché à tous les citoyens ».
 
Les tribunaux arbitraux, source d’inquiétude
 
Parmi les principales cibles des critiques, les tribunaux arbitraux amenés à être mis en place une fois que le traité aura été définitivement approuvé.
 
Ces juridictions pourront être saisies par une entreprise afin de demander réparation à un État ayant pris une réglementation contraire à ses intérêts.
 
Le Parlement de la région belge de Wallonie s’en était vivement inquiété en octobre 2016, entraînant une minicrise diplomatique avec le Canada.
 
Au final, la signature formelle du traité par Bruxelles et Ottawa avait été retardée de quelques jours.
 
Avec l’approbation du Parlement européen, un long et incertain processus de ratification de l’AECG s’ouvre désormais dans l’ensemble des pays de l’UE.
 
« Les Parlements nationaux [...] doivent rejeter le traité », a déjà lancé Karine Jacquemart, de l’ONG Foodwatch, qui juge « le CETA tout aussi mauvais » que le TTIP, l’accord de libre-échange négocié par l’UE avec les États-Unis.
 
Encore plus contesté, cet accord a d’ores et déjà été gelé avec l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche.

La politique n’est pas qu’une affaire de partis

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15 février 2017
Le livre est le résultat de 174 assemblées de cuisine et d’une dizaine d’assemblées publiques.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Le livre est le résultat de 174 assemblées de cuisine et d’une dizaine d’assemblées publiques.
Il y a une désarmante simplicité dans ces priorités qui se dégagent de la tournée « Faut qu’on se parle ». Que veut-on ? Rien de très extravagant : d’abord, qu’on nous considère tous autant que nous sommes comme des citoyens et des citoyennes à part entière et non comme de simples intrants dans un système de production. On nous a dit depuis longtemps comment gagner notre vie et comment contribuer à l’économie, mais on nous a très peu parlé de toutes ces manières de mieux vivre. De fait, on les a presque oubliées…
 
Ce que nous rappellent ces milliers de personnes rencontrées, c’est ce nécessaire retour à des valeurs fondamentales et collectives de vivre-ensemble. Bien sûr, on veut du travail décent et significatif, où l’on peut exercer le plus librement ses talents, on souhaite évoluer dans un contexte d’économie prospère, une économie qui rend le monde équitable et épanouissant pour tous. On veut avoir accès au savoir et à l’éducation, pour s’élever comme personne à ce que l’humanité a de meilleur. On revendique, à juste titre, le respect des individus et des communautés, dans leur diversité, dans une société en harmonie avec ses choix. On souhaite une paix sociale, des conditions de santé pour tous et, bien entendu, le temps qu’il faut pour vivre avec les siens.
 
Les esprits malins diront peut-être que toutes ces priorités sont banales, et qu’on aurait pu les concevoir sans tenir d’assemblées de cuisine. Peut-être. Mais qu’on ait parlé avec tant d’insistance et d’émotion de ces nécessités, et ce, partout au Québec, ce n’est pas banal. Cela témoigne avec force que ces idées simples, indispensables pour mener une bonne vie, doivent plus que jamais être défendues dans l’espace public et sur la scène politique. Cela indique aussi que les gens considèrent manifestement que ces besoins fondamentaux doivent impérativement revenir au coeur des grandes orientations politiques de la société québécoise.
 
Voilà des priorités auxquelles on doit désormais donner corps. Et cela se fera, pour peu que chacun d’entre nous agisse selon sa façon de faire et en fonction du mode d’implication qui lui conviendra. Beaucoup d’entre vous ont décidé de continuer à tenir des assemblées de cuisine pour trouver plus d’idées et poursuivre le dialogue. C’est là une très bonne piste : il faut continuer à penser et à parler politique de façon non partisane. C’est aussi un bon moyen de contrer le manque d’information saisissant sur les idées qui nous sont chères. Il est essentiel que ces informations pertinentes circulent, qu’elles soient accessibles et disponibles facilement. Une autre façon d’agir, cruciale, repose sur la nécessité de promouvoir les propositions dont il a été question tout au long de cette tournée, partout, sur toutes les plateformes.
 
Un Québec qui veut se transformer pour être meilleur
 
Il est également possible de réaliser des changements à partir de nos implications dans les mouvements et les organisations sociales qui sont le véritable tissu de notre société, ce qui la fait vivre et la fait changer, évoluer. S’impliquer dans ces mouvements est souvent la meilleure façon de provoquer des transformations sociales importantes.
 
Il y a aussi la voie de l’implication au sein des partis politiques, en interpellant des élus de tous niveaux, en militant dans une organisation, en participant à la vie municipale et aux réunions du conseil, ou même en se portant candidat ou candidate. Mais la politique n’est pas qu’une affaire de partis. On oublie trop facilement que le rôle majeur de tous nos élus, à tous les niveaux, c’est de nous représenter, et de traduire nos besoins et nos aspirations dans leurs décisions. Alors, parlons-leur à ces élus de toute nature, invitons-les dans nos organismes, impliquons-les dans les démarches que nous menons, faisons en sorte de changer le regard qu’ils peuvent porter sur ce qui nous touche.
 
Sortons aussi voir les gens qui nous entourent, qui ne sont pas impliqués, qui n’ont pas organisé d’assemblées de cuisine, qui n’ont pas acheté ce livre, qui discutent rarement de politique, mais qui sont profondément concernés par celle-ci. Allons leur parler de toutes nos idées — celles dont nous venons de parler et bien d’autres encore — pour ranimer la flamme d’un Québec qui veut se transformer pour être meilleur, pour être à la hauteur de son plein potentiel.
 
Bref, ce n’est pas le travail qui manque, il y a des choses à faire pour tout le monde. C’est l’implication de tous, dans tous les contextes, qui fera une vraie différence.

Donald Trump redéfinit l'art de la poignée de main

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Publié le 14 février 2017 à 21h00 | Mis à jour le 14 février 2017 à 21h00
Justin Trudeau s'apprête a accepter la poignée de main tendue par le président américain Donald Trump.
PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE
CASSANDRA SZKLARSKI
La Presse Canadienne
Toronto
À quel moment une poignée de main signifie-t-elle plus qu'une poignée de main? Dès qu'elle implique l'imprévisible président américain Donald Trump, qui a transformé cette convention sociale en événement scruté dans les moindres détails.














Quelques salutations étranges de M. Trump, dont celle plutôt terne qu'il a offerte au premier ministre Justin Trudeau, ont fait l'objet de discussions entre des experts et des amateurs de politique qui ont tenté de décrypter la portée et la signification de chaque geste ou expression de Donald Trump.
Une experte de l'étiquette, Leanne Pepper, reconnaît avoir été frappée par les poignées de main agressives du président américain, qui a tendance à attirer brusquement la personne vers lui et à tenir longuement la main de son vis-à-vis.
Elle se réjouit de l'attention que le sujet semble avoir auprès du public et espère que cela amènera un retour de la bienséance dans la société.
«Les gens se réveillent quant à l'importance du savoir-vivre parce que c'est l'une de ces choses qui ne sont plus enseignées de nos jours - à la maison, dans l'éducation et à l'école», a analysé Mme Pepper, consultante en matière en protocole et conseillère en image de Toronto.
«Une poignée de main est le premier contact qu'on a avec une autre personne et les gens vous jugent en fonction de cette poignée de main - si c'est une poignée de main mouillée, molle ou si c'en est une qui écrase les os. On doit être quelque peu ferme, mais pas en écrasant les os», a-t-elle illustré.
Donald Trump a la réputation d'avoir un style de poignée de main agressif, ce qui a été interprété par certains comme un jeu de pouvoir visant à déstabiliser la personne devant lui. Cela semblait évident lors de ses poignées de main avec son vice-président Mike Pence, son candidat à la Cour suprême Neil Gorsuch et le premier ministre japonais Shinzo Abe.



Le premier ministre canadien, de son côté, a manifestement préparé son premier contact avec Donald Trump, selon l'expert en langage corporel Mark Bowden, qui estime que M. Trudeau a tenu son bout.
Une forte poignée de main peut être chargée de sous-entendus et de signaux subtils, surtout quand les caméras sont présentes, a exposé le consultant en stratégie et en image qui compte l'ex-premier ministre Stephen Harper parmi ses anciens clients.
La lutte de pouvoir entre les dirigeants commence par le côté auquel chacun se trouve, selon M. Bowden.
«Quiconque est du côté gauche de la poignée de main a le bras le plus grand et le plus fort, il apparaît plus grand et plus fort. Alors on doit savoir que lorsqu'on arrive à droite pour une poignée de main, il faut contrebalancer pour que votre bras ait l'air plus grand et plus fort», a ajouté M. Bowden, qui est président de la firme de consultants Truth Plane.
«Le contre-balancement, c'est qu'on tient son bras droit pour que sur la photo qui est prise, on ait l'air d'avoir le bras le plus grand, celui qui a l'air le plus grand», a-t-il ajouté.
Une poignée de main «normale» devrait être accueillante et brève, selon Mme Pepper, soulignant que l'objectif est d'abord d'accueillir la personne.
«C'est de haut en bas, quelque peu ferme, sans écraser les os, et on est environ à distance de bras. Et deux ou trois mouvements vers le bas sont pratiquement tout ce que vous avez besoin de faire», a-t-elle décrit.
Une photo qui a fait le tour des réseaux sociaux, lundi, montre M. Trump tendant la main à M. Trudeau, qui semble se moquer de son interlocuteur.
L'experte en image Sylvie Di Giusto estime qu'il ne faut pas chercher un sens dans cette image puisqu'il s'agit d'un moment trop bref dont on ignore le contexte.
Mais une autre experte, Pat Stonehouse, croit que la photo peut avoir capté une «micro-expression» du premier ministre canadien - une expression faciale involontaire qui traduit un réel sentiment.
Mis à part le petit sourire qu'il esquisse, s'il faisait confiance à M. Trump, il aurait regardé son visage au lieu de fixer sa main, selon elle.
«M. Trudeau pensait à quelque chose, parce que ses yeux s'étaient élargis et qu'il fixait par terre, et il y avait aussi sa lèvre... Sa lèvre s'est soudainement serrée», a-t-elle analysé.
Finalement, MM. Trudeau et Trump ont eu une poignée de main relativement magnanime - le président a laissé plus de place à son vis-à-vis.

L'administration Trump débarque en force dans une Europe inquiète

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Publié le 14 février 2017 à 12h02 | Mis à jour le 14 février 2017 à 12h02
Mike Pence... (PHOTO MANDEL NGAN, ARCHIVES AGENCE FRANCE PRESSE)
Mike Pence
PHOTO MANDEL NGAN, ARCHIVES AGENCE FRANCE PRESSE
NICOLAS REVISE
Agence France-Presse
Washington
Les États-Unis débarquent en force cette semaine en Europe, un premier voyage de l'administration de Donald Trump sur le Vieux continent pour tenter de rassurer des alliés inquiets de sa politique étrangère perçue comme isolationniste et nationaliste.
Le nouveau président américain - que nombre de dirigeants européens voient comme un populiste qui veut se rapprocher dangereusement de son homologue russe Vladimir Poutine - dépêche en Allemagne et à Bruxelles, du 15 au 20 février, son vice-président Mike Pence et ses secrétaires d'État et à la Défense, Rex Tillerson et James Mattis.
Donald Trump, investi il y a trois semaines, ne bougera pas de Washington où il doit recevoir le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et gérer la démission-choc de son conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn mis en cause pour ses liens avec la Russie.
Pour son premier déplacement à l'étranger, le vice-président américain est attendu les 17 et 18 février à la Conférence de la sécurité à Munich, dans le sud de l'Allemagne, grand rendez-vous annuel rassemblant près de 80 ministres de la Défense et des Affaires étrangères, ainsi que quelques chefs d'État et de gouvernement.
Mike Pence sera épaulé par le chef du Pentagone James Mattis et par le secrétaire à la Sécurité intérieure John Kelly, la Maison-Blanche cherchant ainsi à «approfondir et consolider l'alliance transatlantique».
OTAN «obsolète»
Il faut dire que toute l'architecture en matière de sécurité en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale a déjà été mise à rude épreuve par la campagne du candidat Trump et par ses premiers pas de président.
Le nouveau locataire de la Maison-Blanche avait ainsi qualifié l'OTAN d'«obsolète» et s'était même félicité du «merveilleux» Brexit en recevant il y a quelques jours la première ministre britannique Theresa May.
Le président de la Conférence de Munich Wolfgang Ischinger espère qu'avec MM. Pence et Mattis «nous aurons enfin un peu plus de clarté quant aux objectifs de politique étrangère des États-Unis».
Mais cet ancien ambassadeur allemand aux États-Unis s'inquiète pour l'intégration européenne.
Il redoute un «scénario catastrophe des relations transatlantiques» qui verrait «s'imposer à Washington l'idée que «le Brexit, c'est super et qu'il serait bien que d'autres suivent cet exemple»».
«Déclaration de guerre»
«Ce serait une déclaration de guerre sans arme», prévient le diplomate.
En visite vendredi à Washington, la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini avait mis en garde l'allié américain contre toute «interférence» dans la politique européenne.
Elle faisait allusion au Brexit et aux prochaines élections en France, en Allemagne et aux Pays-Bas où une poussée populiste pourrait être encouragée par Moscou et par des hiérarques à Washington tels que le conseiller du président Trump, Stephen Bannon, associé à l'extrême droite américaine.
C'est donc au coeur de l'Europe, à Bruxelles, que l'administration Trump devrait s'employer à rassurer ses alliés au cours des réunions des ministres de la Défense de l'OTAN.
M. Mattis, un général en retraite très respecté aux États-Unis et à l'étranger, avait déjà téléphoné à ses homologues britannique, allemand et français fin janvier pour réaffirmer l'engagement «inébranlable» de Washington à l'égard de l'Alliance atlantique.
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a, à cet égard, souligné mardi que la hausse des «dépenses de défense, le partage du fardeau, (représentaient) notre première priorité», une manière de répondre aux critiques de Donald Trump sur la contribution des alliés européens au budget de l'OTAN.
Les précédentes administrations américaines se plaignaient déjà que les puissances européennes consacrent moins de 2 % de leur PIB aux dépenses militaires.
«Brutalité» de Washington
D'ailleurs, M. Ischinger est moins choqué par cet appel récurrent de Washington à ce que les Européens mettent davantage la main à la poche que par «la brutalité avec laquelle le partage du fardeau est réclamé».
Il espère que le vice-président Pence, qui sera aussi à Bruxelles les 19 et 20 février, réaffirme l'engagement «clair» des États-Unis à l'égard de l'article 5 du traité de l'OTAN sur la solidarité entre États membres en cas d'agression extérieure.
Quant au nouveau secrétaire d'Etat Rex Tillerson, il est attendu uniquement à Bonn les 16 et 17 février pour une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du G20.
L'ancien PDG du pétrolier ExxonMobil, qui n'a pas dit un mot de politique étrangère depuis sa prise de fonctions le 2 février, est un proche du président Poutine et il devrait s'entretenir avec ses homologues russe Sergueï Lavrov et chinois Wang Yi.

Donald Trump nie toute connexion avec la Russie, «une absurdité»

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Publié le 15 février 2017 à 07h35 | Mis à jour à 08h28
Donald Trump... (Photo Evan Vucci, archives Associated Press)
Donald Trump
PHOTO EVAN VUCCI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Agence France-Presse
Washington
Donald Trump a nié mercredi toute connexion avec la Russie avant son arrivée à la Maison-Blanche, après la démission de son conseiller pour la sécurité nationale, Michael Flynn, accusé d'avoir menti sur ses relations avec Moscou.
Cette histoire de «connexion avec la Russie est une absurdité, c'est seulement une tentative pour couvrir les nombreuses erreurs commises par la campagne perdante d'Hillary Clinton», a réagi Donald Trump dans une salve de tweets matinaux dont il est coutumier.
This Russian connection non-sense is merely an attempt to cover-up the many mistakes made in Hillary Clinton's losing campaign.
Mardi soir, le New York Times affirmait qu'il y avait eu des contacts répétés entre l'équipe de campagne de M. Trump et des hauts responsables du renseignement russe avant son élection le 8 novembre.
Pour sa part, M. Flynn a été mis en cause pour plusieurs conversations téléphoniques avec l'ambassadeur russe à Washington avant la prise de fonctions de M. Trump. M. Flynn a notamment discuté des sanctions prises par l'administration Obama contre Moscou, qu'elle accuse d'avoir interféré dans l'élection présidentielle en faveur de Donald Trump.
M. Flynn a caché la véritable nature de ses discussions avec l'ambassadeur au vice-président Mike Pence, mais elles ont été révélées par la presse qui a obtenu une transcription interceptée par les services de renseignements américains.
«Les médias répandant de fausses informations deviennent fous avec leurs théories du complot et leur haine aveugle», a encore tonné le président américain sur le réseau social, pointant notamment les chaînes de télévision CNN et MSNBC, «impossibles à regarder». Il félicite en revanche la chaîne Fox News, très appréciée des conservateurs.
The fake news media is going crazy with their conspiracy theories and blind hatred. @MSNBC & @CNN are unwatchable. @foxandfriends is great!

M. Trump accuse aussi les services du renseignement américains d'avoir fait fuiter des informations dans ce dossier, mettant directement en cause l'Agence de sécurité nationale (NSA) et la police fédérale (FBI): «Des informations sont données illégalement aux mauvais @NYTimes et @WashingtonPost par la communauté du renseignement (NSA et FBI ?)», a-t-il encore écrit.
La Maison-Blanche tente depuis deux jours de contrôler la tempête née de la démission de Michael Flynn, mais les interrogations subsistent sur les relations passées, et futures, de l'équipe de Donald Trump avec la Russie.
Le président américain prône un rapprochement avec Moscou, mais semblait durcir le ton face aux accusations de ses adversaires, s'interrogeant notamment sur la réponse de son prédecesseur à l'annexion de la Crimée par la Russie. «La Crimée a été PRISE par la Russie sous l'administration Obama. Obama a-t-il été trop mou avec la Russie ?», a-t-il ainsi pointé, toujours sur Twitter.
M. Flynn était un personnage central de l'équipe rapprochée de Donald Trump sur les affaires étrangères, et il fut l'un des piliers de sa campagne.
Le nouveau secrétaire d'État américain Rex Tillerson doit rencontrer jeudi son homologue russe Sergueï Lavrov pour la première fois à l'occasion du G20 à Bonn, en Allemagne.

La campagne Trump était en contact soutenu avec Moscou

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Publié le 14 février 2017 à 23h55 | Mis à jour le 15 février 2017 à 07h58
La teneur des propos échangés entre les proches... (PHOTO AP)
La teneur des propos échangés entre les proches de Donald Trump et des agents russes n'a pas encore été révélée.
PHOTO AP
Déjà secouée par l'affaire Flynn, la jeune présidence de Donald Trump est ébranlée par de nouvelles révélations sur ses troublants liens avec la Russie. Le quotidien The New York Times a révélé mardi soir que des membres de la campagne présidentielle de Donald Trump et des associés du futur président avaient eu des contacts répétés avec des agents seniors des services de renseignement russes pendant la campagne.
Selon la chaîne CNN, des conseillers proches de Donald Trump étaient même en «communication constante» avec des Russes pendant la campagne. Le président Barack Obama et le président désigné Donald Trump avaient d'ailleurs été informés pendant la période de transition que des agents russes et des membres de la campagne de Trump et de son entreprise avaient été en contact, rapporte CNN. Ces communications fréquentes et inhabituelles avaient «levé un drapeau rouge» au sein des agences de renseignements américains, selon les sources de la chaîne. 
Les agences américaines auraient commencé à scruter à la loupe les contacts entre la campagne de Trump et des agents russes dans la foulée de l'enquête sur le piratage du réseau du Parti démocrate téléguidé par Moscou en pleine campagne, ont révélé trois fonctionnaires américains ayant exigé l'anonymat au The New York Times
La NSA et le FBI ont ainsi intercepté un nombre indéterminé de communications entre des acteurs de la campagne de Trump, des associés de ce dernier et des fonctionnaires russes, dont certains ne faisaient toutefois pas partie des services de renseignement russe. Dans le cadre de cette enquête, le FBI a même mené des entrevues et obtenu des relevés bancaires et de voyage. Personne n'a toutefois été arrêté.  
La teneur des propos échangés par les proches de Trump et ces agents russes au cours de ces conversations interceptées n'a pas été révélée par les sources du réputé quotidien ou de CNN. Idem en ce qui a trait à la fréquence de ces communications. Impossible même de confirmer si Donald Trump lui-même était le sujet de ces discussions.
Paul Manafort... (REUTERS) - image 2.0
Paul Manafort
REUTERS
L'identité des Russes et des proches de Donald Trump impliqués n'a également pas été dévoilée par les médias américains, à l'exception notable de Paul Manafort, le controversé ex-directeur de campagne de Trump, selon The New York Times. L'ancien homme fort du président avait démissionné en août dernier à la suite d'une controverse le liant à une affaire de corruption en Ukraine. M. Manafort aurait reçu 12,7 millions par le parti du président Ukrainien prorusse Viktor Yanukovych, selon le New York Times.
«C'est absurde», a réagi celui-ci auprès du quotidien new-yorkais: «Je n'ai jamais parlé en connaissance de cause avec des membres des services de renseignement russes, et je n'ai jamais été impliqué dans quoi que ce soit avec le gouvernement russe, ou l'administration Poutine, ou quelque dossier que ce soit actuellement objet d'une enquête.
«Ce n'est pas comme si ces gens là portaient des badges affirmant: "Je suis un agent des services de renseignement russes"», a-t-il ironisé auprès du journal.
Deux jours après l'élection du président Trump, le ministre adjoint des Affaires étrangères de Russie Sergei Ryabkov avait déclaré qu'il y avait eu des «contacts» pendant la campagne présidentielle entre des agents russes et l'équipe de Trump. «Évidemment, nous connaissons la plupart des gens de son entourage» avait dit le ministre adjoint, en entrevue avec une agence d'information russe. Ces propos avaient alors été niés par l'équipe de transition de Trump. 
- Avec The New York Times, CNN et AFP.

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Meurtre du demi-frère de Kim Jong-Un: une femme arrêtée

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Publié le 15 février 2017 à 06h29 | Mis à jour à 07h26
Sur ces images de l'aéroport apparait la femme... (Star TV via AP)
Sur ces images de l'aéroport apparait la femme qui a été arrêtée, en avant-plan avec le gilet blanc.
STAR TV VIA AP
M JEGATHESANPARK CHAN-KYONG
Agence France-Presse
KUALA LUMPUR et SEOUL
Les policiers malaisiens qui enquêtent sur le meurtre du demi-frère en disgrâce du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un ont arrêté une suspecte mercredi, après cet assassinat aux relents de Guerre froide imputé par Séoul à des agents nord-coréens.
Tandis que la Corée du Sud évoquait un assassinat au poison perpétré par des espionnes nord-coréennes, la police de Kuala Lumpur a annoncé l'arrestation d'une femme détentrice d'un passeport vietnamien.
Cette annonce survient 24 heures après celle de la mort de Kim Jong-Nam, 45 ans, fils aîné du dirigeant défunt Kim Jong-Il qui vivait en exil depuis des années. Certains médias ont évoqué un liquide lancé au visage de la victime.
Ce meurtre, à quelques jours des célébrations en Corée du Nord de la naissance du défunt Kim Jong-Il, a été présenté par Séoul comme une preuve de «la brutalité et la nature inhumaine» du régime de Pyongyang.
Des images de la vidéosurveillance publiées par les médias malaisiens montrent une Asiatique présentée comme l'une des suspectes, vêtue d'un haut de couleur blanche frappé des lettres «LOL».
Le chef de la police malaisienne, Khalid Abu Bakar, a déclaré que Doan Thi Huong, 28 ans, avait été arrêtée à l'aéroport de Kuala Lumpur dans la matinée. La police n'a fourni aucune explication sur la raison de la présence de cette femme à l'aéroport deux jours après l'assassinat qui y a eu lieu.
L'Asiatique a été «formellement identifiée à partir des caméras de surveillance à l'aéroport et était seule au moment de l'arrestation».
Maux de tête
Le corps de la victime était en cours d'autopsie à Kuala Lumpur.
Il s'agit du plus haut personnage assassiné sous le règne de Kim Jong-Un depuis l'exécution en décembre 2013 de l'oncle du jeune leader nord-coréen, Jang Song-Thaek, un temps numéro deux officieux du régime.
Le chef du renseignement sud-coréen Lee Byung-Ho a déclaré que les meurtrières avaient commis leur crime au moment où Jong-Nam s'apprêtait à prendre un vol pour le territoire chinois de Macao où il a passé plusieurs années en exil.
La police malaisienne a expliqué que la victime traversait le hall des départs au moment de l'attaque.
«Il a dit à l'accueil du hall des départs que quelqu'un l'avait attrapé par-derrière au visage et l'avait aspergé d'un liquide», a déclaré le chef de la police criminelle de l'État de Selangor, Fadzil Ahmat, selon le journal malaisien The Star.
«Il a demandé de l'aide et a immédiatement été envoyé à la clinique de l'aéroport. À ce moment-là, il disait souffrir de maux de tête et semblait sur le point de s'évanouir», a-t-il dit.
«À la clinique, il a été victime d'une crise cardiaque. Il a été placé dans une ambulance et était en route vers l'hôpital de Putrajaya quand son décès a été prononcé».
Disgrâce
Kim Jong-Nam, un temps pressenti pour être l'héritier du régime, était tombé en disgrâce après une bourde monumentale en 2001. Il avait été arrêté à l'aéroport de Tokyo avec un passeport falsifié de la République dominicaine. Il aurait alors affirmé qu'il voulait visiter Disneyland.
Après cette mésaventure, Kim Jong-Nam avait vécu de fait en exil avec sa famille, à Macao, Singapour ou en Chine. Il se disait qu'il se rendait souvent à Bangkok, à Moscou et en Europe.
Vers la fin du règne de son père, il s'était montré critique quant à la succession dynastique à la tête du régime nord-coréen. Il avait en outre émis de sérieux doutes quant aux capacités de son demi-frère quand celui-ci avait pris le pouvoir fin 2011.
Les annonces de purges, d'exécutions et de disparitions -- certaines étant confirmées, d'autres non -- sont depuis lors fréquentes.
Et Kim Jong-Nam avait écrit en 2012 à Kim Jong-Un pour l'implorer de l'épargner, lui et sa famille, ont affirmé mercredi des députés sud-coréens après une rencontre avec le patron des renseignements du Sud.
De l'avis de Cheong Seong-Jang, chercheur à l'Institut Sejong, groupe de réflexion à Séoul, il est «impensable» qu'un tel  meurtre ait pu être commis sans un ordre direct de Kim Jong-Un.
Cet assassinat, a-t-il estimé, a probablement été motivé par de récentes informations selon lesquelles Kim Jong-Nam aurait cherché depuis 2012 à faire défection aux États-Unis, en Union européenne ou en Corée du Sud.
À Pyongyang, les célébrations de l'anniversaire, le 16 février, du défunt Kim Jong-Il ont été lancées mercredi avec un gala de patinage artistique lors duquel évoluaient des fillettes en tenues pastel à froufrous.
L'agence officielle nord-coréenne KCNA n'ayant pas annoncé ce décès, il est probable que la vaste majorité des Nord-Coréens n'étaient pas au courant.

Pyongyang rejette la condamnation de l'ONU

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Publié le 15 février 2017 à 07h31 | Mis à jour à 07h31
Kim Jong-Un, leader nord-coréen.... (Photo archives AFP)
Kim Jong-Un, leader nord-coréen.
PHOTO ARCHIVES AFP
Agence France-Presse
Séoul
La Corée du Nord a défendu mercredi son dernier tir de missile au nom du droit à la «légitime défense», dénonçant la condamnation de ce lancement par le Conseil de sécurité de l'ONU alors que les tensions s'aggravent sur la péninsule.
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères nord-coréen est publié au moment où les autorités malaisiennes enquêtent sur l'assassinat mystérieux lundi à Kuala Lumpur du demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.
Le conseil de sécurité de l'ONU avait condamné à l'unanimité le tir de missile mené dimanche par Pyongyang, jugeant qu'il s'agissait d'une «grave violation» des résolutions de l'ONU et menaçant le régime de «nouvelles mesures significatives».
Le tir, le premier depuis l'entrée en fonctions du président américain Donald Trump, est considéré comme un geste de défi à l'endroit de la nouvelle administration américaine.
Donald Trump a promis de répondre «très fortement» à la Corée du Nord qui pose selon lui «un gros, gros problème».
Le Conseil de sécurité «doit regarder en face nos avancées en vue d'assurer notre position stratégique en tant qu'État nucléaire», a dit le ministère nord-coréen dans un communiqué publié par l'agence officielle KCNA.
«Nous rejetons catégoriquement le communiqué du Conseil de sécurité de l'ONU qui remet en question le droit d'un État souverain à la légitime défense.»
Les résolutions de l'ONU interdisent à Pyongyang tout programme nucléaire ou balistique. Depuis le premier essai nucléaire nord-coréen de 2006, le régime a essuyé six volées de sanctions qui ne l'ont cependant pas convaincu d'abandonner ses ambitions militaires.
En 2016, Pyongyang a mené deux essais nucléaires et tiré une vingtaine de missiles dans sa quête des technologies qui placeraient le territoire américain à sa portée.
Le dernier engin a été tiré dimanche de l'ouest de la Corée du Nord. Il a parcouru environ 500 kilomètres avant de tomber en mer du Japon.

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