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mardi, juin 16, 2015

Dire oui à l'immigration suffira-t-il à régler le problème démographique du Québec?

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Mise à jour le lundi 15 juin 2015 à 23 h 36 HAE

Épreuve des faits - Le premier ministre Philippe Couillard croit qu'il faut relever les quotas d'immigration pour assurer l'équilibre démographique de sa province. Mais recevoir plus d'immigrants est-il la solution?
Un texte de Denis-Martin ChabotTwitterCourriel
« On a une réalité démographique au Québec qui est implacable, qui est la diminution de la population active depuis 2013-2014. Soit on se met à faire plus d'enfants nous-mêmes, soit on fait venir des gens d'ailleurs. Les choses étant ce qu'elles sont, on va continuer à attirer plus d'immigrants. »— Philippe Couillard, lors du congrès du Parti libéral du Québec

Vérification faite : non, recevoir plus d'immigrants ne résoudra pas le problème démographique de la province. Car encore faut-il arriver à retenir ces immigrants, ce qui n'est pas le cas au Québec à l'heure actuelle. Même si la capacité d'accueil existe, cela ne suffit pas.
Depuis cinq ans, le Québec a reçu environ 52 000 immigrants par année, atteignant ainsi ses objectifs. De ce nombre, environ les deux tiers sont issus de l'immigration économique, c'est-à-dire les immigrants qui se destinent soit à occuper un emploi, soit à gérer une entreprise ou à investir.
Mais tous ces nouveaux arrivants ne restent pas toujours. Plusieurs quittent la province au bout de quelques années.
L'Institut de la statistique du Québec rapporte que la province perd chaque année de 15 000 à 20 000 immigrants, soit 30 % de son objectif, au profit d'autres provinces ou d'autres pays.
Pour consulter ce graphique sur votre appareil mobile, cliquez ici
Il faut dire que le taux de chômage des immigrants au Québec se situait à plus de 11,6 % en 2013, date des plus récentes données, comparativement à 6,9 % pour les personnes nées au Canada.
Des avocats spécialisés en immigration disent aussi que beaucoup d'immigrants peinent à faire reconnaître leurs qualifications par les ordres professionnels.
Ils doivent en plus composer avec de longs délais d'attente pour l'obtention des papiers du gouvernement fédéral, qui varient de 11 à 60 mois, selon les pays d'origine.
En réussissant à garder un plus grand nombre d'immigrants, le Québec résoudrait plus rapidement son problème démographique.

Le français risque d’en pâtir, craint le chef du PQ

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16 juin 2015 | Robert Dutrisac - Correspondant parlementaire à Québec | Québec
La ministre de l’Immigration déposera un projet de loi pour instaurer un système de déclaration d’intérêt pour la sélection des immigrants, qui permettra de choisir rapidement les candidats en fonction des besoins en main-d’œuvre.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

La ministre de l’Immigration déposera un projet de loi pour instaurer un système de déclaration d’intérêt pour la sélection des immigrants, qui permettra de choisir rapidement les candidats en fonction des besoins en main-d’œuvre.

Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, juge que la hausse des seuils d’immigration que favorise le premier ministre Philippe Couillard risque de fragiliser le français au Québec.

« À l’époque de l’austérité libérale dans laquelle nous a plongé [sic] le premier ministre Philippe Couillard, alors que nous savons dès aujourd’hui que nos structures d’accueil sont insuffisantes pour ceux et celles qui ont choisi de venir au Québec, un dialogue avec la société m’apparait [sic] requis avant de prendre des décisions qui pourraient fragiliser encore davantage le français au Québec », a écrit lundi Pierre Karl Péladeau sur son compte Facebook.

Selon le chef de l’opposition officielle, il faudrait dépenser plus « pour que nous puissions être un pays accueillant et procurer l’accompagnement nécessaire pour l’apprentissage du français, la langue du Québec ».

Au cabinet de la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil, on indique que les consultations sur les nouveaux seuils d’immigration pour la période 2016-2019 n’auront sans doute pas lieu avant janvier. D’ici là, la ministre a du pain sur la planche : elle présentera à l’automne une nouvelle politique sur l’immigration, assortie d’un plan d’action, qui feront l’objet d’une consultation publique. De plus, elle déposera un projet de loi pour instaurer un système de déclaration d’intérêt pour la sélection des immigrants, un système qui éliminera la liste d’attente et permettra de choisir rapidement les candidats en fonction des besoins en main-d’oeuvre.

Pour le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration, Maka Kotto, l’annonce de Philippe Couillard est « anticipée » et n’est basée sur aucune donnée probante. On ne sait pas si on est en mesure, déjà, de bien accueillir les nouveaux arrivants ; le chômage des immigrants récents est de 27 % à Montréal, contre 14 % à Toronto, et bon nombre d’entre eux touchent de l’aide sociale, a signalé le député de Bourget.

Pour le porte-parole caquiste, Simon Jolin-Barrette, avant même de proposer une hausse des seuils, il faut s’assurer de bien intégrer les immigrants et de bien les franciser.« L’immigration, ce n’est pas juste une question d’employabilité », estime le député de Borduas.

Pour le directeur général de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), Stephan Reichold, le gouvernement québécois a réduit ses budgets en immigration ces dernières années tandis que les transferts fédéraux ont augmenté substantiellement. Encore cette année, le budget du ministère a été amputé. Selon la compilation de la TCRI, ce budget est passé d’un peu plus de 175 millions de dollars en 2010-2011 à un peu moins de 166 millions pour l’année en cours. Or les transferts fédéraux destinés à l’immigration se sont élevés à 258 millions de dollars en 2010-2011 pour s’établir à un peu plus de 340 millions cette année, une hausse de 32 %. La différence a servi à renflouer le fonds consolidé, croit Stephan Reichold.

Chasser Harper à tout prix ?

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Stephen Harper, Triomphe, gala
PHOTO ARCHIVES / AGENCE QMI

Mathieu Bock-Coté
Notre époque invente des phobies à la douzaine. Ce vocabulaire est exaspérant au possible, mais tant qu’à le subir, aussi bien en faire usage de manière originale pour en nommer une nouvelle, qui dérègle l’esprit de bien des Québécois: la peur obsessive de Stephen Harper, qui en amène plusieurs à faire de son éviction aux prochaines élections leur priorité absolue. Harper, c’est le mal incarné. Harper bouffe les enfants. Harper, c’est le Taliban en chef d’un pays froid. Harper, c’est le superméchant qui ruine la réputation du Canada à travers la planète. C’est le pire pollueur de la terre et c’est un autocrate, en plus de cela. Je résume ici en quelques formules l’image du premier ministre du Canada au Québec. En un mot, depuis des années, Stephen Harper a été diabolisé.
Évidemment, le personnage est critiquable et son gouvernement l’est encore plus. Le Parti conservateur est aligné sur les exigences de l’Ouest canadien et le Québec est plus souvent qu’autrement désavantagé par les décisions d’Ottawa depuis 2006. On ajoutera que le mépris qu’a ce gouvernement pour le français est renversant. Un souverainiste dirait méchamment que c’est le prix à payer pour rester dans un pays qu’on ne contrôle pas. On ne peut pas consentir au lien canadien puis se désoler ensuite d’en subir les conséquences. Il y a des limites à l’incohérence. Vivre au Canada, c’est vivre dans un pays qui peut se passer de l’adhésion du Québec lorsque vient le temps de se choisir un gouvernement. Le fédéralisme, c’est à bien des égards une rationalisation de notre soumission dans un pays qui nie notre existence comme peuple fondateur et qui s’est déjà permis de nous imposer une constitution sans notre permission.
Mais à vouloir en finir à tout prix et au plus vite possible avec Stephen Harper, les Québécois ne risquent-ils pas d’oublier certains éléments dont ils devraient tenir compte dans leur analyse de la politique fédérale? Ces jours-ci, une question s’impose: pour qui voter s’il faut en finir avec Harper? Depuis 2011, les Québécois semblaient s’être décidés: le NPD serait le nouveau véhicule de leurs aspirations collectives à la chambre des communes. Sauf qu’en quatre ans, le NPD n’a jamais pris la peine de développer un discours un tant soit peu attentif aux intérêts du Québec. C’est à  bien des égards surprenant, surtout qu’il a bénéficié du vote nationaliste. Mais il n’est pas le seul à se montrer indifférent aux intérêts québécois. Ni le PLC, ni le PC n’ont développé une plate-forme spécifique pour le Québec. On ne se soucie plus de sa place dans la fédération. Convenons d’une chose : les Québécois eux-mêmes ne s’en soucient plus.
Les partis fédéraux entendent simplement gagner le Québec en misant sur leurs «valeurs» respectives. Le NPD dira qu’il représente mieux les valeurs progressistes des Québécois contre le gouvernement Harper qui les bafoue. Le PLC dira la même chose. Les conservateurs, eux, diront représenter les vraies valeurs des Québécois contre leurs propres élites médiatiques et culturelles qui trahiraient leurs préférences profondes. Ils se présenteront comme les gardiens de nos vraies valeurs, trop souvent étouffées par la rectitude politique. Au fond d’eux-mêmes, les Québécois seraient plus souvent en accord avec les conservateurs qu’on ne le dit. Il leur resterait seulement à le découvrir. En gros, chaque parti fédéral se présente comme le vecteur de nos valeurs, comme son meilleur traducteur politique.
Ce qui disparait à travers cela, ce sont les intérêts du Québec, à moins de les réduire à de simples préférences morales de gauche ou de droite dont on devrait tenir compte dans la construction du Canada. On ne pose plus la question d’un pouvoir québécois et on se contrefiche de ce qu’on appelait autrefois nos revendications historiques: on se contente de voir de quelle manière les valeurs qu’on nous prête, qu’elles soient de gauche ou de droite, nous permettront de construire un Canada qui nous ressemble. À bien des égards: c’est une nouveauté historique. Les Québécois savaient traditionnellement qu’ils étaient une minorité la fédération et défendaient conséquemment leurs droits nationaux. Ils savaient qu’ils n’étaient pas des Canadiens comme les autres et ils en tiraient quelques leçons.
Mais puisque le Québec contemporain se vit à l’écart de la question nationale et ne s’imagine plus subordonné d’aucune manière dans le Canada, il croit désormais pouvoir vivre la politique fédérale sur un registre «normal». Nous vivons une forme de souveraineté psychologique qui n’est pas adossée à la souveraineté politique. Nous ne croyons plus devoir nous soucier de notre place dans le Canada non plus que de l’autonomie du seul gouvernement contrôlé par une majorité de francophones. On trouve même des souverainistes «de gauche» pour dire qu’ils en ont assez de voter à Ottawa à partir de la question nationale. C’est comme s’ils voulaient, le temps d’une élection, du moins, se délivrer de leur nationalisme et adhérer à un progressisme pur.
À terme, cela nous coupe de la réalité. Les Québécois, à Ottawa, ont des priorités étrangement éthérées, très peu liées à leurs intérêts nationaux. Ils veulent sauver l’environnement, dénoncer la guerre, œuvrer pour la paix dans le monde, et ainsi de suite. C’est très bien. On ne peut pas être contre la vertu. Mais il est fascinant de voir à quel point ils peinent à identifier leurs intérêts spécifiques, particuliers, nationaux, que ce soit en matière environnementale, économique, internationale ou linguistique. Le Québec contemporain se définit de moins en moins comme une nation et de plus en plus comme une société et se complait dans une vision apolitique, ou dépolitisée, de son existence collective. Tôt ou tard, il en paiera le prix.
Si jamais le NPD devenait majoritaire à Ottawa et y parvenait grâce à l’appui du vote québécois, on pourrait dire que les Québécois auront contribué, de manière à tout le moins paradoxale, à la mise en place d’un des gouvernements les plus centralisateurs de l’histoire canadienne, qui entend étendre de manière radicale l’État fédéral, notamment en empiétant comme jamais sur les compétences provinciales, que ce soit en matière d’éducation ou d’affaires municipales. Faudrait-il s’en réjouir? Ne s’agirait-il pas d’une perte d’autonomie majeure pour le Québec et cela, à un moment où le gouvernement libéral à Québec semble condamner l’État québécois à l’impuissance et pratique le fédéralisme pur et pur?
Le retour de Gilles Duceppe a redonné politiquement vie au Bloc. Quels que soient nos désaccords avec ses idées ou avec sa manière d’avoir gouverné le Bloc pendant près de 15 ans, il faut convenir qu’il restaure la crédibilité de l’option souverainiste sur la scène fédérale. Il redonne un véhicule explicite au nationalisme et il rappelle que le Québec n’est pas qu’une province sur dix. On lui en veut de dire qu’il  appuiera le PC ou le NPD au choix, selon ce qu’ils offriront au Québec. C’est pourtant une attitude de bon sens élémentaire : le Québec ne gouvernera jamais le Canada et il est structurellement dans l’opposition. Avant d’être de gauche ou de droite, les partis fédéraux sont des partis canadiens, au service du Canada. Eux le savent, même si les Québécois ne le savent plus. La question que devraient se poser les Québécois est simple : de quelle manière défendre leurs intérêts devant un gouvernement qui inévitablement, leur échappera?
Le Bloc devra définir sa stratégie prochainement. Gilles Duceppe suivra-t-il la ligne orthodoxe définie ces derniers mois par Mario Beaulieu? Reviendra-t-il à sa stratégie classique de 2011? Quelle serait la position du Bloc si le prochain gouvernement fédéral était minoritaire? À quelles conditions l’appuierait-il ? Quelles seraient ses revendications? Tout cela est terriblement concret: cela forcera le Bloc à définir selon lui les termes les plus fondamentaux de l’intérêt national. À tout le moins, il a une vertu : il rappelle que le Québec a des intérêts fondamentaux que le régime de 1982 (ni même celui de 1867) ne peut satisfaire. On se demandera aussi : quel rôle se donnera le Bloc dans la stratégie souverainiste qui se dessine actuellement au Parti Québécois?
Si jamais la souveraineté est définitivement vaincue, un jour, il se peut que le nationalisme québécois doive s’investir à Ottawa, comme en d’autres temps, des nationalistes comme Marcel Masse s’y étaient investis. Ce serait alors une position de repli honorable. Mais pour l’instant, s’ils votent massivement pour le NPD sans que ce dernier n’ait même cherché à définir une plate-forme spécifique pour le Québec, ils neutralisent simplement leur nationalisme dans un parti qui en tire avantage sans rien donner en retour. On n’ira pas jusqu'à dire qu’il s’agit là d’un comportement politique suicidaire. On dira à tout le moins qu’il s’agit d’un comportement inconscient. 

Les mécaniciens des cours d’histoire

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Mario Dumont
Dans l’immense flot de ce qui a été dit et voté au Congrès des membres du PLQ, Philippe Couillard a prononcé un discours peu banal sur l’enseignement de l’histoire. Selon lui, les jeunes Québécois connaissent mal l’histoire de leur pays, le Canada.
Le chef du Parti libéral semble même voir un complot indépendantiste sous-jacent à l’enseignement de l’histoire au Québec. « On voudrait nous faire oublier ces moments ». C’est ainsi qu’il a décrit l’insuffisante insistance dans les cours d’histoire sur la collaboration entre La Fontaine et Baldwin.
C’est loin d’être la première fois qu’un leader politique exprime une volonté de « renforcer » l’enseignement de l’histoire avec une connotation politique. Des gens du Parti québécois ont joué maintes fois dans ce film, avec une intention à peine voilée de mettre mieux la table pour l’option souverainiste.
La tentation partisane
Quel que soit le parti, la tentation de jouer dans l’enseignement de l’histoire avec une arrière-pensée politique me déplaît au plus haut point. Le but de l’école n’est pas de former en série de parfaits petits souverainistes ni de sages petits fédéralistes. L’école doit former des citoyens éclairés et informés, capables de se forger leur propre opinion et de participer au débat public.
Il y a beaucoup de travers disgracieux à voir des gens de la politique débarquer avec leur coffre à outil partisan pour faire du bricolage dans les cours d’histoire. D’abord, il y a une vision de l’éducation et de l’école qu’on pourrait instrumentaliser à des fins politiques. Détestable tentation. Sur la politique, le syndicalisme, l’écologie, nos enfants ne devraient pas être soumis à des idéologies absolutistes, pas plus que les cours d’histoire ne devraient être politiquement orientés.
Le fait d’affirmer dans un discours à teneur hautement politique que l’histoire est mal enseignée trahit aussi cette horrible croyance que ceux qui ne pensent pas comme vous le font par ignorance. On a entendu cela mille fois parmi les indépendantistes. Si une personne connaît vraiment bien son histoire, cela va de soi qu’elle voudra voir le Québec devenir souverain. Ce raisonnement fallacieux semble maintenant être repris à sa manière par le fédéraliste Philippe Couillard.
Intervention malsaine
Si ces façons étroites de penser m’énervent, le processus par lequel un gouvernement irait jouer dans les cours d’histoire m’horripile encore davantage. Comment s’y prendre? Nommer des gens qui pensent comme Philippe Couillard à des postes stratégiques du ministère de l’Éducation, avec une mission secrète de jouer dans les cours d’histoire. Former un comité bidon de supposés sages, tous biaisés du même côté pour pousser ta conclusion?
Tout cela constitue un processus vicié. Laissons donc le contenu pédagogique à l’abri des fièvres partisanes.
Il faut quand même retenir de ce discours que Philippe Couillard parle du Canada comme aucun chef du PLQ ne l’a fait depuis des décennies. Ses prédécesseurs jouaient la carte nationaliste, la défense des intérêts du Québec à l’intérieur du Canada. L’actuel chef libéral défend le Canada. Il exprime sans complexe sa vision canadienne. Puisqu’il s’intéresse à l’histoire ces jours-ci, c’est l’occasion de lui rappeler que le Québec n’a toujours pas signé la Constitution de 1982...

Le chef d'Al-Qaïda au Yémen tué par une frappe de drone

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Mise à jour le mardi 16 juin 2015 à 7 h 23 HAE   Reuters
Nasser Al-Wouhaïchi dans une vidéo d'Al-Qaïda (archives)
Nasser Al-Wouhaïchi dans une vidéo d'Al-Qaïda (archives) 
Photo :  AP/IntelCenter
Le chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Nasser Al-Wouhaïchi, a été tué au Yémen par une frappe de drone américain, a déclaré le groupe armé islamiste dans une vidéo diffusée sur Internet.
« Nous, Al-Qaïda dans la péninsule arabique, annonçons avec douleur à la nation musulmane [...] qu'Abou Bassir Nasser ben Abdoul Karim Al-Wouhaïchi, que Dieu ait son âme, a trouvé la mort dans une frappe américaine qui l'a visé ainsi que deux de ses frères combattants, que leurs âmes reposent en paix », dit un commandant d'Aqpa, Khaled Batarfi.
La direction du groupe djihadiste s'est réunie et a choisi Kassim Al-Raïmi, jusqu'ici commandant militaire d'Aqpa, pour lui succéder, ajoute ce porte-parole.
Aqpa, l'une des branches les plus actives d'Al-Qaïda, a revendiqué l'attentat qui a fait 12 morts à Paris le 7 janvier dernier contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Il a également tenté de faire exploser des avions de ligne.
Le groupe a organisé une série d'attaques spectaculaires au Yémen ces dernières années, contre des ministères, des installations militaires et autres institutions dans lesquelles plusieurs centaines de personnes ont été tuées.
Dans son communiqué, Aqpa ne précise pas quand Nasser Al-Wouaïchi a été tué. Des habitants de la ville de Moukalla, capitale provinciale de l'Hadramout, y ont signalé une frappe de drone vendredi dernier.
Mais d'autres témoins déclarent que le mardi précédent, alors qu'ils étaient réunis sur la corniche du bord de mer après les prières du soir, une explosion a tué trois hommes, provoquant la fuite des habitants paniqués.
Fait inhabituel, des membres d'Al-Qaïda ont alors bouclé le secteur et récupéré les cadavres déchiquetés.
Ancien aide de camp de ben Laden
Selon CNN, qui a révélé dès lundi l'information en citant deux responsables de la sécurité nationale yéménite, l'attaque contre Nasser Al-Wouhaïchi a eu lieu vendredi, mais des responsables américains ont dit au Washington Post qu'elle avait eu lieu mardi dernier.
Nasser Al-Wouhaïchi est le sixième haut commandant d'Aqpa vraisemblablement tué cette année par une frappe de drone américain au Yémen, même si les États-Unis n'ont pas confirmé leur implication.
Selon Gregory Johnson, auteur d'un ouvrage sur Aqpa, Nasser Al-Wouhaïchi est né dans le sud du Yémen. Il se rend en Afghanistan en 1998 pour se joindre à Al-Qaïda.
Là-bas, il rencontre Oussama ben Laden et devient son aide de camp jusqu'en 2001, quand le groupe se disperse après l'invasion de l'Afghanistan par l'armée américaine après les attentats du 11 septembre contre New York et Washington.
Le Yéménite devient le chef d'Aqpa en 2009, plusieurs années après s'être échappé d'une prison du Yémen.
En 2013, l'interception d'une communication entre Nasser Al-Wouhaïchi et le chef d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zaouahiri, qui serait basé au Pakistan, a été à l'origine, avec d'autres informations, d'une alerte et de la fermeture de plusieurs ambassades au Moyen-Orient et en Afrique, ont indiqué des sources américaines.
Profitant du chaos dans lequel est plongé le Yémen depuis plusieurs mois, en particulier depuis l'intervention d'une coalition conduite par l'Arabie saoudite contre les milices chiites houthies, en mars dernier, Aqpa a fait alliance avec des groupes tribaux ou religieux dans l'est du pays.

Égypte : peine de mort confirmée contre Mohamed Morsi

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   Radio-Canada avec Reuters et Agence France-Presse
L'ancien président égyptien Mohamed Morsi lors de son passage en cour le 16 mai 2015.
L'ancien président égyptien Mohamed Morsi lors de son passage en cour le 16 mai 2015.  Photo :  Mohamed Abd El Ghany / Reuter
Un tribunal égyptien a confirmé la peine de mort prononcée il y a un mois contre l'ancien président Mohamed Morsi. Renversé par un mouvement populaire en 2013, Morsi a été condamné à mort pour s'être évadé de prison lors de la révolution de 2011 et pour avoir planifié des attaques.
Le tribunal a confirmé la peine de mort après avoir recueilli l'avis du mufti d'Égypte, Chaouki Allam, un religieux chargé d'interpréter la loi islamique. Ce dernier est consulté pour assurer la conformité du droit égyptien avec la loi religieuse.
Interrogé par Reuters, son avocat a annoncé son intention de faire appel. 
Vêtu de la tenue bleue des détenus, Mohamed Morsi, est quant à lui demeuré calme et souriant lors du prononcé du verdict.
Poursuivi dans le même dossier, le guide des Frères musulmans Mohamed Badie a également été condamné à 25 ans de prison pendant que trois autres membres de la confrérie ont été condamnés à mort.
Treize autres condamnations à la peine capitale ont été prononcées par contumace.
Deux autres condamnations
Un peu plus tôt dans la journée, l'ancien président avait également été condamné 25 ans de prison pour espionnage contre l'État égyptien.
Les ennuis juridiques de M. Morsi se poursuivent, lui qui avait déjà écopé de 20 ans de prison, en mars dernier, pour incitation à la violence contre des manifestants en 2012.
Premier président égyptien élu démocratiquement, Mohamed Morsi a été accusé d'être une marionnette aux mains des Frères musulmans. Les crises se sont succédé, et un an après son élection, des millions d'Égyptiens sont descendus dans la rue pour réclamer son départ.
Mohamed Morsi a été destitué quelques jours plus tard par l'ex-chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi. Morsi s'était pourtant affiché comme le garant des idéaux démocratiques de la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak, déclenchée par la jeunesse libérale et laïque du pays.

Philippe Couillard, Canadien radical

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Mathieu Bock-Coté
Empruntons le vocabulaire de l’époque: Philippe Couillard est un fédéraliste radicalisé. Il ne veut pas seulement maintenir le lien fédéral et vaincre les souverainistes. Il veut les écrabouiller, en finir avec eux.
Pour cela, il ne doit pas seulement les discréditer moralement en les accusant de tous les maux, mais il doit modifier intimement l’identité québécoise pour en effacer une fois pour toutes, la tentation nationaliste.
Tel était le sens de la surprenante déclaration de Philippe Couillard à propos de l’enseignement de l’histoire, lors du colloque de son parti en fin de semaine. Le premier ministre l’a dit clairement. Les jeunes Québécois doivent mieux connaître l’histoire de leur pays: le Canada. Aussi étrange que cela puisse paraître, une telle déclaration est révolutionnaire. Elle marque une rupture dans la vision historique du Parti libéral du Québec.
Le Canada d’abord
Il y avait, depuis plusieurs décennies, un consensus nationaliste au Québec. Les souverainistes voulaient sortir le Québec du Canada, les fédéralistes voulaient l’y maintenir. Mais le PQ comme le PLQ avaient en commun une fidélité première au Québec. Les libéraux regardaient le Canada comme un grand pays auquel ils voulaient certainement associer le Québec sans pour autant les confondre. Le Québec était une nation à part entière et devait conserver le sens de sa distinction.
Philippe Couillard rompt avec cette tradition. Et c’est pour cela qu’il veut réécrire l’histoire enseignée aux jeunes Québécois. Car l’histoire n’est pas qu’une masse de faits disparates. Elle est la matière première de l’identité collective. C’est à partir d’elle qu’un peuple se voit agir dans le temps, détermine ses grands repères, énumère ses victoires et ses défaites. Sans l’histoire, un peuple est désorienté.
Philippe Couillard entend ainsi dissoudre l’identité québécoise dans une nouvelle identité pancanadienne. Sa stratégie n’est pas mauvaise: la seule manière d’en finir une fois pour toutes avec l’indépendance, c’est d’effacer dans ses profondeurs le sentiment qu’ont les Québécois de former un peuple distinct. Le jour où ils se verront comme des Canadiens comme les autres, ils abandonneront l’idée de peut-être un jour devenir un pays.
Mais Philippe Couillard ne veut rien laisser au hasard et entend cadenasser démographiquement l’avenir du Québec. On l’aura aussi noté, Philippe Couillard entend augmenter les seuils d’immigration. Il ajoute: ce n’est pas un choix, mais une obligation. Aucune discussion n’est envisageable. Faut-il lui rappeler que le Québec est une des nations occidentales qui reçoit proportionnellement le plus d’immigrants?
Immigration massive
On ne fera pas l’erreur de croire que Philippe Couillard ne sait pas ce qu’il fait. Le PLQ mise sur l’immigration massive pour se maintenir au pouvoir éternellement. Il n’est apparemment plus bien vu de le dire, mais la réalité a ses droits: les immigrants sont massivement fédéralistes. Moins les Québécois francophones seront nombreux, moins les souverainistes auront de chance de remporter un troisième référendum.
Évidemment, les libéraux nous disent que l’intégration fonctionne bien. C’est qu’ils se contentent d’une intégration minimaliste. Leur modèle, c’est le Canada multiculturel et ils entendent bien nous l’imposer. Ils veulent passer d’un Québec français à un Québec bilingue. Et pour eux, les Québécois francophones ne représentant qu’une communauté parmi d’autres. Le PLQ façon Couillard ressemble furieusement au PLC façon Trudeau.

L’indignation d’une ex-conjointe

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Elle souhaite faire changer le nom de son enfant qu’elle a eu avec l’homme accusé d’agression sexuelle

Mathieu Roy
PHOTO FACEBOOK

Mathieu Roy fait face à des accusations d’agression et d’attouchements sexuels sur une fillette et aurait fait une autre victime mineure. Il reviendra en cour le 22 juin.

Marie-Christine Noël 35
Une ex-conjointe de l’homme accusé d’agression sexuelle sur une fillette de 11 ans qu’il aurait mise enceinte a tellement honte de lui qu’elle songe à demander un changement de nom de famille pour leur enfant.
«C’est épouvantable [...]Il a détruit sa vie et la nôtre», lance la mère de famille qui a eu un enfant avec l’accusé, mais qui n’est plus en couple avec lui depuis quelques années.
L’ex-conjointe, qui a exigé l’anonymat pour protéger sa famille des répercussions, gardait certains liens avec Mathieu Roy en raison de la garde partagée de leur enfant. Et l’homme de 32 ans de Trois-Rivières était un «bon père», explique-t-elle.
La femme a eu tout un choc lorsqu’elle a été avisée que son ex-conjoint était accusé d’agression et d’attouchements sexuels sur une fillette de 11 ans, en plus d’avoir vraisemblablement causé sa grossesse.
Ces accusations ont été déposées vendredi au palais de justice de Trois-Rivières et l’homme a été gardé derrière les barreaux en attendant son procès.
«Ça me donne juste envie de vomir [...] C’est irréel ce qui arrive, confie la dame consternée et attristée pour la fillette qui a maintenant 12 ans. Elle aura besoin d’aide.»
Relation terminée
Néanmoins, pendant les années où elle a été en couple avec lui, Mathieu Roy était gentil et serviable, surtout au début de leur relation, se souvient-elle.
Au plan sexuel, rien ne sortait de l’ordinaire: aucune fantaisie particulière. Elle dit n’avoir jamais remarqué d’attirance sexuelle pour les jeunes.
Pendant leur fréquentation, l’homme de 32 ans aurait cependant eu un problème de dépendance à la drogue qui se serait aggravé avec les années, selon la femme et des amies.
Sa consommation aurait provoqué chez lui des comportements étranges. L’ex-conjointe raconte qu’il pouvait passer «plusieurs jours sans dormir» après avoir consommé.
«Il était dans sa tête [...]Il se sentait toujours diminué par les autres. Parfois, il pensait que tout le monde parlait contre lui», souligne la mère de famille. C’est l’une des raisons pour lesquelles la femme aurait mis fin à leur relation.
«J’ai fait un trait sur lui. Il ne fait plus partie de ma vie [...] Et je n’imposerai jamais à mon enfant de voir son père», affirme-t-elle.
Amis de longue date
D’après l’ex-conjointe, Mathieu Roy se cherchait un endroit où vivre après la fin d’une autre relation, il y a environ un an et demi. Il a alors été hébergé par les parents de la fillette, des amis de longue date.
Mais, il y a quelque temps, l’accusé aurait été dans l’obligation de quitter l’endroit. Mathieu Roy aurait prétexté s’être «chicané avec le beau-père de la fillette.»

Agression sur une jeune de 11 ans: Mathieu Roy aurait fait une autre victime

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Mathieu Roy
CAPTURE D'ÉCRAN TVA NOUVELLES

Mathieu Roy

MISE à JOUR 
TROIS-RIVIÈRES | Déjà accusé d’avoir mis une jeune fille de 11 ans enceinte, Mathieu Roy aurait fait une deuxième victime d’âge mineur.
Deux accusations se sont ajoutées à son dossier pour agressions et attouchements sexuels sur une adolescente âgée de 15 ans. Les événements reprochés se seraient produits entre décembre 2013 et août 2014.
Roy devait subir lundi son enquête sur remise en liberté pour les premières accusations, au sujet de l’adolescente de 11 ans qui serait tombée enceinte après les agressions qu’il aurait présumément commises.
L’enquête a été reportée et il a plutôt été accusé de nouveau pour cette deuxième victime alléguée.
Celle-ci a décidé de porter plainte à la suite de l’arrestation de Mathieu Roy, survenue jeudi dernier.
Famille ébranlée
La comparution de Roy a été très courte lundi. Il s’est présenté le dos rond, les coudes sur les genoux, et est resté impassible.
L’accusé demeurera détenu au moins jusqu’au 22 juin, moment où son enquête sur remise en liberté devrait finalement avoir lieu.
Au moins une des deux adolescentes, dont on doit taire l’identité, était dans la salle de cour, entourée de sa famille et ses amis. Elle semblait fatiguée et nerveuse.
La famille de la présumée victime présente semblait dépassée par les événements et en colère.
Tous ont par ailleurs refusé de s’entretenir avec les médias lundi.
Les deux adolescentes qui ont porté plainte contre Mathieu Roy n’ont pas de lien de parenté avec lui, mais leurs familles se connaissent bien.
C’est en se présentant chez le médecin pour des malaises que la première victime alléguée a découvert qu’elle était enceinte de 36 semaines. L’avortement était donc impossible.
La jeune fille, maintenant âgée de 12 ans, a donné naissance au mois de mai.