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Mise à jour le vendredi 29 janvier 2016 à 6 h 52 HNE Reuters
Mise à jour le vendredi 29 janvier 2016 à 6 h 52 HNE Reuters
Des soldats français au camp de Mpoko, en Centrafrique, en janvier 2014. Photo : PC/AP/Rebecca Blackwell |
Les Nations unies ont annoncé vendredi être en possession d'informations selon lesquelles des soldats de la paix français, géorgiens et d'un pays européen non précisé se sont livrés à des viols et à d'autres agressions sexuelles sur des mineurs pendant leur affectation en République centrafricaine.
Les crimes allégués ont été pour l'essentiel commis en 2014. Ils ont été révélés il y a quelques semaines seulement. Les autorités des pays concernés, ainsi que l'Union européenne, en ont été informées et enquêtent sur ces allégations, précise l'ONU.
« Ces accusations sont extrêmement graves et il est crucial que ces cas fassent l'objet d'une enquête approfondie et urgente », a dit le haut-commissaire des droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein, dans un communiqué.
De trop nombreux crimes de ce genre restent impunis, car les auteurs bénéficient d'une totale impunité, a-t-il ajouté.
Quatre militaires français font déjà l'objet d'une enquête depuis l'an dernier pour des faits similaires.
Dans un communiqué, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme précise notamment que les équipes onusiennes ont interrogé une fillette de 7 ans et un garçon de 9 ans qui auraient été victime en 2014 de soldats français de l'opération Sangaris.
« La fille a dit avoir pratiqué des actes sexuels par voie orale sur des soldats français en échange d'une bouteille d'eau et d'un sachet de biscuits. Elle a déclaré, tout comme son frère de 9 ans, que d'autres enfants avaient été abusés de la même manière lors d'incidents répétés impliquant plusieurs soldats français », précise le communiqué.
Quatre autres filles, âgées de 14 à 16 ans au moment des faits, ont indiqué que leurs agresseurs appartenaient à des contingents opérant au sein de la force de l'Union européenne (EUFOR/RCA).
Le mois dernier, une commission d'enquête indépendante a accusé les Nations unies et leurs agences d'avoir géré de manière très discutable les accusations de crimes et délits sexuels sur des mineurs portées contre des Casques bleus en 2013 et 2014 en Centrafrique.
L'ONU précise que ces nouvelles accusations ont été portées à la connaissance la semaine dernière des autorités européennes, de la Géorgie, de la France et d'un troisième pays, également confronté à une allégation similaire.
« Les quatre autorités concernées ont toutes rapidement répondu au haut-commissaire et affirmé avoir immédiatement ouvert des enquêtes ou envoyé les cas aux autorités judiciaires compétentes dans leurs pays respectifs », ajoute le communiqué.
Le ministère géorgien de la Défense a annoncé vendredi qu'il enquêterait dans les plus brefs délais possible sur ces nouvelles allégations. L'Union européenne a rappelé sa politique de tolérance zéro.