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dimanche, janvier 10, 2016

Les dix spectacles les plus attendus en 2016

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Mise à jour le vendredi 8 janvier 2016 à 14 h 42 HNE

Il est toujours ardu de brosser en janvier un portrait des spectacles à venir pour l'année en cours pour la bonne et simple raison que plus de 80 % (90?) desdits spectacles de 2016 ne sont pas annoncés. Grosse zone grise.
Un texte de Philippe RezzonicoTwitterCourriel
Néanmoins, il y a de la matière à se mettre sous la dent. Donc, on dresse ici une liste de spectacles confirmés au pays axée - à une exception près - sur les artistes d'ailleurs, là aussi, tout simplement parce que l'on a qu'une occasion ou deux de les voir dans une ville donnée au cours de l'année. Liste à laquelle on a ajouté quelques tournées qui pourraient potentiellement passer chez nous.
Nous aurons largement le temps de reparler de notre programmation locale et des tournées québécoises de nos artistes dans les prochaines semaines. Bonne année musicale à tous.

MUSE
Matthew Bellamy du groupe MuseMatthew Bellamy du groupe Muse  Photo :  Getty Images for Coachella/Frazer Harrison
Le trio de Matthew Bellamy a offert des spectacles marquants lors de son passage au Centre Bell en 2010, ainsi que lors de son programme double Montréal-Québec (Centre Bell, Colisée Pepsi) en 2013. Le groupe dont la chanson Survival a été le thème des Jeux olympiques de Londres en 2012 est au nombre des groupes dont les productions visuellement spectaculaires sont les plus achevées.
Les spectacles de la tournée du nouvel album Drones - un titre d'actualité, il faut l'admettre - seront présentés sur une scène circulaire avec une configuration à 360 degrés. Ça s'annonce comme le coup d'éclat du début de l'année. À Montréal (Centre Bell, 20 et 21 janvier), à Québec (Centre Vidéotron, 18 et 23 janvier) et à Toronto (Centre Air Canada, 16 janvier). Première partie : X Ambassadors.

VANCE JOY
Vance Joy était en spectacle au parc de la Francophonie.Vance Joy  Photo :  Maxime Corneau
Révélé par sa chanson Riptide en 2013, l'Australien qui pensait faire carrière au football a finalement bien réussi dans le monde de la musique. Outre son pays natal, où le disque a atteint le sommet des palmarès, c'est au Canada (no 2) que son album Dream Your Life Away a été le plus populaire.
Cela explique en partie l'immense tournée qu'il s'offre chez nous lors des deux premiers mois de l'année. Attendu pour deux soirées à Montréal (Métropolis, 29 et 30 janvier), Joy a dû ajouter une supplémentaire (31 janvier). On le verra aussi à Sherbrooke (Théâtre Granada, 2 février), à Québec (Grand Théâtre, 3 février) et à Rimouski (salle Desjardins Telus, 4 février), fait rare pour un artiste international venu de l'hémisphère Sud.
N'oublions pas les 12 autres spectacles présentés de Vancouver (Orpheum, 12 et 13 janvier) à Halifax (Auditorium Rebecca Cohn, 7 et 8 février) en passant par Toronto (Massey Hall, 26 et 27 janvier). En voilà un qui n'a pas peur de l'hiver canadien. Première partie : Reuben and the Dark.

BRUCE SPRINGSTEEN
Bruce SpringsteenBruce Springsteen  Photo :  Getty Images for A+E Networks/Christopher Polk
Lors de la fin de la tournée Working on a Dream, en 2009, Bruce Springsteen s'est fait plaisir en interprétant intégralement ses albums Born To RunDarkness On the Edge of Town et Born in the U.S.A. à plusieurs reprises. Le disque The River, lui, n'a eu droit qu'à une seule soirée, le 8 novembre, au Madison Square Garden.
Dans la foulée de la parution du coffret commémoratif The Ties That Bind - The River Collectionen décembre, le Boss a décidé de faire une mini-tournée de 24 spectacles où il reprendra chaque soir l'album-fleuve. L'aspect quelque peu pointu de la chose (des tas de magnifiques chansons tirées de The River sont méconnues du grand public) explique peut-être la présentation d'un seul spectacle au Canada, à Toronto (Centre Air Canada, 2 février). Nous serons nombreux à prendre la 401 en direction ouest en février, et ce, même si un spectacle s'ajoute plus tard dans l'année au Québec.

LOU DOILLON
Lou DoillonLou Doillon  Photo :  GI/Getty Images/Andrew H. Walker
Il y a des choses qui ne mentent pas. Quand un spectacle doit être présenté dans une salle de quelque 600 places comme le Club Soda et qu'il est déplacé au Métropolis (capacité de 2300 personnes), c'est qu'il y a un engouement pour l'artiste que même les producteurs ont minimisé.
Personne au sein du festival Montréal en lumière ne va se plaindre, et la Française Lou Doillon, fille du réalisateur Jacques Doillon et Jane Birkin, a l'occasion de faire un carton. La demi-sœur de Charlotte Gainsbourg, qui est également actrice et mannequin, a désormais deux albums avec lesquels elle peut nous séduire : Places (2012), réalisé par Étienne Daho, et Lay Low (2015), réalisé par le Montréalais Taylor Kirk, du groupe Timber Timbre. À Montréal (Métropolis, 19 février) et à Québec (salle Albert-Rousseau, 21 février). Première partie : Andy Shauf.

ZAZ
La chanteuse française Zaz lors d'un concert à Berlin, le 2 août dernier. <em>Photo : AFP/DPA/Matthias Balk</em>La chanteuse française Zaz  Photo :  AFP/AFP/DPA/Matthias Balk
La Française a gambergé près de 10 ans au sein de groupes de blues, de variétés basques, de rock et de rap avant de percer pour de bon avec la chanson Je veux, en 2010. On se dit que sa voix un peu rauque est un peu l'amalgame de toutes les expériences vécues.
La chanteuse désormais dans la mi-trentaine a élargi son public de base en 2014 avec son albumParis, disque de reprises très « joie de vivre » de la capitale française. Pour son retour au Québec, Isabelle Geffroy (de son vrai nom) s'offre un trio de spectacles à Montréal (salle Wilfrid-Pelletier, 23 février), à Sherbrooke (théâtre Granada, 25 février) et à Québec (Grand Théâtre, 26 février).

HEART ET JOAN JETT AND THE BLACKHEARTS
HeartHeart  Photo :  Danny Moloshok
Depuis leur retour sur scène après quelques années d'éclipse, les sœurs Ann et Nancy Wilson ont démontré qu'elles maintenaient un niveau de qualité stupéfiant en regard de leur passé glorieux. Ann Wilson s'offre même des reprises de Led Zeppelin et des Who que Robert Plant et Roger Daltrey ne sont plus capables de chanter avec aisance.
Joan JettJoan Jett  Photo :  Chris Pizzello
L'intérêt majoré, ici, est la présence de Joan Jett and the Blackhearts en première partie de cette tournée nommée Queens of Sheeba. L'interprète des hymnes I Love Rock n' RollBad Reputation et I Hate Myself For Loving You (devenu la chanson thème du Sunday Night Footballavec des paroles modifiées) s'est faite rare au Québec depuis des années. Belle occasion de s'offrir le meilleur programme double de rock féminin anglo-saxon qui soit. À Montréal (Centre Bell, 21 mars), à Toronto (Sony Centre for the Performing Arts, 20 mars) et ailleurs au Canada du 7 au 17 mars.

HALF MOON RUN
Half moon runHalf Moon Run  Photo :  Radio-Canada
Des étudiants et des jeunes attirés par la musique s'établissent à Montréal, ils forment un groupe et ils signent un contrat de disques (avec Indica) qui leur permet de se faire connaître en faisant les premières parties de Patrick Watson, de Metric, d'Of Monsters and Men et de Mumford & Sons. Ça, c'était durant les années 2009-2013. Désormais, Half Moon Run figure parmi les groupes les plus populaires de Montréal à l'étranger.
La parution du disque Sun Leads Me On en fait foi, car le groupe formé de Devon Portielje, Dylan Philips, Connor Molander et Isaac Symonds s'offre une tournée de 42 villes aux États-Unis, en Europe et au Royaume-Uni entre le 14 janvier (Seattle) et le 23 mars (Londres). Seul escale au Canada avant le retour en Europe pour les festivals d'été : la série de quatre spectacles à Montréal (Métropolis, 1er au 4 avril). Pourrait-il y en avoir d'autres? Pas exclu, car les quatre soirées affichent déjà complet. L'événement musical d'avril, c'est ça.

SAINT-GERMAIN
L'album de St GermainL'album de St Germain  Photo :  stgermain-music.com
Vous vous souvenez de l'album Tourist, de Saint-Germain, paru au début des années 2000? Si mon exemplaire de l'album avait été un vinyle plutôt qu'un disque compact, il serait probablement usé à la corde.
Revoilà donc Saint-Germain (Ludovic Navarre) avec un nouvel album homonyme et surtout l'occasion de réentendre ses compositions dans un environnement de spectacle. Et trois fois plutôt qu'une. À Québec (Impérial Bell, 5 avril), à Montréal (Métropolis, 6 avril) et à Toronto (Danforth Music Hall, 7 avril).

MELODY GARDOT
Melody GardotMelody Gardot  Photo :  Getty Images/AFP/Valery Hache
Avec sa voix aussi envoûtante que mystérieuse, Melody Gardot a su subjuguer les foules depuis son premier passage à Montréal (2008) lors d'un trio de spectacles présenté au Théâtre du Nouveau Monde, durant le Festival international de jazz de Montréal.
Cette fois, ce sont les nouvelles chansons de l'album Currency of Man qui seront la charpente de cette prestation présentée à Montréal (salle Wilfrid-Pelletier, 29 juin) de l'artiste assidue de la métropole après des passages en 2008, en 2009 et en 2012. Rendez-vous obligatoire.

ADELE
AdeleAdele  Photo :  GI/Getty Images/Sascha Steinbach
À moins d'être exilé sur Mars (et encore...), vous avez entendu parler d'Adele en 2015. On ne vend pas plus de 3 millions d'exemplaires d'un nouvel album (25) en une semaine aux États-Unis sans attirer l'attention. Encore plus vrai pour les Québécois que nous sommes quand le premier extrait (Hello) a droit à un clip réalisé par Xavier Dolan vu plus de 750 millions de fois sur YouTube.
La tournée 2016 de la Britannique va donc de pair avec les ventes d'album : tout sera gigantesque. Série de huit spectacles au O2 Arena de Londres en mars et en avril, six spectacles au Staples Center (Los Angeles) en août et autant au Madison Square Garden (New York) en septembre. Au Canada : programme double à Vancouver (Aréna Rogers, 20 et 21 juillet), doublé à Montréal (Centre Bell, 30 septembre et 1er octobre) et quatre soirées à Toronto (Centre Air Canada, 3, 4, 6 et 7 octobre).
Plus de 100 spectacles sont prévus du 29 février au 15 novembre, avec une pause de trois semaines du 15 juin au 5 juillet. Adele a beau avoir 27 ans, sa voix va-t-elle tenir le coup?

LES PROBABILITÉS
Coldplay? : Chris Martin et ses collègues de Coldplay ont lancé leur nouveau disque A Head Full of Dreams au début de décembre. Ils entreprennent leur tournée mondiale le 31 mars à Buenos Aires. Le volet sud-américain se prolongera jusqu'au 17 avril.
Le groupe ColdplayLe groupe Coldplay  Photo :  Invision/AP/Jack Plunkett
Puis, le 24 mai, c'est le début de la tournée européenne en France avec des concerts prévus jusqu'au 6 juillet, au Danemark. Faites le calcul... Coldplay sera en Amérique du Nord à la fin de l'été ou à l'automne.
Guns N' Roses? : Ça y est. Après des années de brouille, Axl Rose et le guitariste Slash ont enterré la hache de guerre et se retrouvent au sein de Guns N' Roses pour la première fois depuis 1993. Les retrouvailles de Rose, Slash et Duff McKagan auront lieu les 16 et 23 avril, lors du festival Coachella, en Californie.
Guns N' RosesGuns N' Roses  Photo :  AP Photo/Kevork Djansezian
Au moment où vous lisez ces lignes, dites-vous bien que tous les représentants des festivals de par le monde font la queue pour soumettre des propositions à Guns N' Roses, notamment le Festival d'été de Québec, evenko (Heavy Montréal, Osheaga) et l'Amenesia Rock Fest, de Montebello.
En revanche, peut-être attendent-ils avant de faire une proposition ferme de voir si Slash ne va pas balancer sa guitare derrière la tête d'Axl après 10 minutes de prestation au mois d'avril, ou si Rose ne va pas quitter la scène comme il l'a fait au Stade olympique en 1992, provoquant du même coup une émeute. Mais si les retrouvailles tiennent le coup, cette tournée sera la plus courue de l'été et il serait étonnant de ne pas la voir se pointer au Québec en 2016.
Radiohead? : L'an dernier, Jonny Greenwood a indiqué sur Twitter que le nouveau disque de Radiohead était prêt, pour être aussitôt rappelé à l'ordre par Thom Yorke sur le réseau social. Peu importe la façon dont il sera mis en marché, on s'attend à un disque de Radiohead en 2016. Une tournée? Si oui, peut-être en fin d'année. Mais cela demeure la moins certaine des trois probabilités.
RadioheadRadiohead  Photo :  AP Photo/Chris Pizzello

QUÉBEC Un parti nationaliste de trop

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Une union du PQ et de la CAQ peut seule briser le monopole libéral sur le pouvoir

9 janvier 2016 | Robert Dutrisac - Correspondant parlementaire à Québec | Québec
Aux dernières élections, les deux tiers des Québécois francophones n’ont pas voté pour le PLQ qui a pourtant obtenu une solide majorité.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Aux dernières élections, les deux tiers des Québécois francophones n’ont pas voté pour le PLQ qui a pourtant obtenu une solide majorité.
Ce texte fait partie de notre section Perspectives.
D’habitude, le changement d’allégeance d’un apparatchik ne fait guère de vagues et ne mérite tout au plus qu’un articulet. Mais le passage à la Coalition avenir Québec du stratège souverainiste Stéphane Gobeil, qui a épaulé tant Gilles Duceppe que Pauline Marois, est d’une autre nature puisqu’il s’appuie sur une réflexion stratégique qui pourrait ébranler certains péquistes dans ce qu’il leur reste de certitudes.
 
Il y a près de quatre ans, Stéphane Gobeil publiait son livre Un gouvernement de trop, qui se voulait une démonstration que le Québec, en accédant à la souveraineté, profiterait de l’élimination de la lourde administration fédérale, de ses programmes qui ne lui offrent aucun bénéfice et de coûteux chevauchements. Pierre Karl Péladeau aurait d’ailleurs avantage à s’inspirer de cet ouvrage s’il veut répondre à Philippe Couillard quand celui-ci soutient qu’Ottawa dépense 16 milliards de plus pour le Québec qu’il n’y encaisse de revenus, une réplique que n’a toujours pas formulée en Chambre le chef péquiste.
 
Aujourd’hui, c’est un livre intitulé « Un parti de trop » que pourrait écrire Stéphane Gobeil. Depuis près de 35 ans, le PLQ, pour lequel les Québécois non francophones votent massivement, a fait élire au moins 47 députés, presque 40 % des élus de l’Assemblée nationale. Aux dernières élections, les deux tiers des Québécois francophones n’ont pas voté pour le Parti libéral du Québec. Or ce parti a pourtant obtenu une solide majorité.
 
La majorité francophone perd ses élections ; elle n’est pas au pouvoir dans le seul État en Amérique où les francophones forment une majorité, déplore le stratège. L’appui au PQ ne dépasse pas 35 % depuis dix ans, ce que rappelle dans son blogue Claude Villeneuve, un ancien collègue de Stéphane Gobeil au sein du cabinet Marois. En 2007, puis en 2014, le PQ a frôlé la déconfiture totale.
 
L’an dernier, Mario Dumont avait déjà sonné l’alarme dans un de ses billets, mais à la CAQ, c’est la thèse que défend depuis belle lurette Martin Koskinen, le conseiller de François Legault : si le PQ et la CAQ continuent à se partager le vote nationaliste, le PLQ, qui peut compter d’emblée sur 50 circonscriptions, détiendra le monopole du pouvoir.
 
Une dernière chance
 
Il est légitime pour les péquistes de vouloir donner une dernière chance à leur projet avec une grosse pointure comme Pierre Karl Péladeau, croit Stéphane Gobeil, une chance pour les vieux souverainistes de voir avant de mourir la souveraineté se réaliser. Mais lui-même n’y croit pas : le PQ de PKP va mordre la poussière en 2018.
 
Conseiller de Bernard Drainville lors de la course à la chefferie péquiste, Stéphane Gobeil jugeait que le PQ devait d’abord prendre le pouvoir en s’engageant clairement à ne pas tenir de référendum dans un premier mandat : le référendum ne surviendrait que dans un deuxième mandat, et encore, seulement si la mobilisation est là.
 
Cette option a été clairement rejetée par les militants péquistes, qui ont préféré un baron de la presse dont la seule motivation pour se lancer en politique, c’était de faire du Québec un pays. Or le PQ est la victime d’un paradoxe tragique, estime Stéphane Gobeil : plus le parti renforce sa détermination souverainiste, plus ça fait l’affaire des libéraux. Plus le PQ est fort et menaçant, plus le PLQ en profite. Pas étonnant que, depuis 2003, les libéraux de Jean Charest ou de Philippe Couillard ont mené la même campagne électorale, martelé le même message : voter libéral, sinon c’est un référendum assuré. Et ça a marché. Certes, il y a eu la victoire de Pauline Marois en 2012, mais la surprise de cette élection, c’était que la chef péquiste avait dû se contenter d’un gouvernement minoritaire après neuf ans d’un gouvernement libéral usé qui baignait dans les miasmes de la corruption.
 
Un contractuel
 
Stéphane Gobeil n’aura qu’un rôle secondaire au sein de la CAQ. D’abord, il n’est pas un employé du parti, mais un contractuel qui travaillera au programme économique de la formation politique. Le stratège n’a pas eu à abjurer sa foi indépendantiste comme l’ont fait, par exemple, le transfuge du PQ et député de Deux-Montagnes, Benoit Charette, et l’ancien militant péquiste et député de Chambly, Jean-François Roberge.
 
Les visées de Stéphane Gobeil sont à long terme : il rêve d’une union entre la CAQ et le PQ pour former un seul bloc nationaliste, un objectif qui ne pourra se réaliser qu’après la défaite du PQ, mais aussi celle de la CAQ, en 2018.
 
Dans l’entourage de Philippe Couillard, on se frotte les mains. D’une part, avec cet indépendantiste qui le conseille, François Legault offre une occasion aux libéraux de remettre en question ses convictions fédéralistes. D’autre part, Pierre Karl Péladeau voit son image de rassembleur quelque peu ternie, alors que, ironie du sort, le stratège ne faisait même pas partie de son équipe. On ne croit d’ailleurs pas à cette grande réunion des forces nationalistes : pour l’essentiel, les caquistes ont déjà fait le plein des fédéralistes nationalistes, quant aux souverainistes, on ne les voit pas abandonner en grand nombre leur credo pour se joindre à la CAQ, raisonne-t-on. Si ralliement il y a, il sera marginal.
 
Au cabinet de Pierre Karl Péladeau, on ne veut pas faire un plat de la versatilité du stratège. Il ne s’agit pas de partir en guerre contre lui. D’ailleurs, si le PQ avait retenu ses services, Stéphane Gobeil serait resté dans le giron péquiste.
 
La convergence
 
On souligne que Pierre Karl Péladeau travaille à un rassemblement des forces indépendantistes, à la « convergence », comme en fait foi le mandat donné à Véronique Hivon. Si la députée a connu un certain succès avec Option nationale, Québec solidaire se fait toujours tirer l’oreille, c’est le moins qu’on puisse dire. Le chef péquiste souhaite aussi attirer des sympathisants caquistes. S’il doit y avoir un rassemblement des nationalistes, il se fera au PQ et non pas la CAQ, un parti affaibli, instable par les temps qui courent, avance-t-on.
 
Stéphane Gobeil croit que plusieurs péquistes qui demeurent encore discrets partagent son analyse. On peut toujours croire que l’indépendance est souhaitable pour le Québec tout en reconnaissant que le projet ne marche pas, du moins pas dans un avenir prévisible. Il faut avant tout briser le monopole libéral. Son ancien compagnon d’armes, Claude Villeneuve, est aussi de cet avis. Il est dans « l’expectative ». Devant ceux qui jugent que la solution n’est pas le PQ, « c’est désormais à Pierre Karl Péladeau de leur prouver en quoi ils sont tort ».
 
On a dit souvent que les péquistes devaient cesser de se parler entre eux : c’est ce qu’on répète d’ailleurs dans l’entourage de Pierre Karl Péladeau. On peut se demander quand le chef péquiste commencera à s’adresser à l’ensemble des Québécois.

Le Bloc sera très « présent » en 2016, sur le terrain et les réseaux sociaux

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La Presse Canadienne
Mario Beaulieu, nouveau chef du Bloc québécois
Mario Beaulieu, président du Bloc québécois (archives)  Photo :  PC/Graham Hughes

N'ayant pas le statut de parti officiel à la Chambre des communes, le Bloc québécois entend obtenir de la « visibilité » cette année en intervenant régulièrement sur le terrain, dans les réseaux sociaux et par le biais de médias.
C'est ce que déclare à La Presse Canadienne le député et président du Bloc, Mario Beaulieu, précisant que sa formation assurera une présence constante pour défendre les intérêts du Québec à Ottawa.
M. Beaulieu affirme que la « belle ouverture « manifestée par le premier ministre Justin Trudeau dès son élection s'est déjà tansformée en « fermeture » lorsqu'il s'agit du Québec.
Le député de la Pointe-de-l'Ile donne en exemple les récents propos du premier ministre qui a fait un parallèle entre les commentaires sur les musulmans du candidat à l'investiture républicaine aux États-Unis, Donald Trump, et la Charte des valeurs que voulait faire adopter le dernier gouvernement péquiste.
Mario Beaulieu constate également que Justin Trudeau serait disposé à négocier de « nation à nation » avec les peuples autochtones, ce que le Bloc appuie, mais qu'il ne serait pas prêt à le faire avec le Québec sur la même base.
Questionné sur la possibilité qu'il tente de solliciter de nouveau le poste de chef du Bloc québécois, Mario Beaulieu dit que « rien n'est écarté », mais il affirme du même souffle que le député Rhéal Fortin fait un travail exceptionnel et rassembleur comme chef intérimaire. Il ajoute toutefois que « l'avenir réserve parfois des surprises ».
M. Beaulieu souligne que ce sont les membres qui décideront de l'avenir du parti, et que le prochain conseil général, probablement à la fin du mois de février, permettra de faire le point.
Pour l'instant, Mario Beaulieu entend se consacrer notamment à la campagne sur l'indépendance lancée par le Bloc.