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mardi, octobre 31, 2017

Quelque chose de pourri


Richard Martineau
Je disais l’autre jour que le Québec ressemblait à une république de bananes.
C’est faux.
Santa Banana, c’est trop lumineux. Ça sent la mer, la noix de coco, le pina colada.
Les pourris qui comptent leur fric en plein jour, sur un air de samba.
En fait, ce qui se passe au Québec ces temps-ci évoque plutôt un roman de John Le Carré.
Le brouillard, les ténèbres­­­.
Des ombres projetées sur des murs.
On nage en plein mystère, on ne sait même pas qui est le bon, qui est le méchant...
On se croirait à Vienne en 1949.
TROP GROS POUR ÊTRE VRAI ?
Pour paraphraser le Grand Will, il y a quelque chose de pourri au royaume du Québec.
Quand t’es rendu à te demander si c’est vrai que l’escouade spéciale anticorruption participe à un stratagème de collusion avec l’organisme qui est censé protéger l’intégrité des marchés financiers, au nez et à la barbe du gouvernement, du ministre de la Sécurité publique et de la SQ, c’est que ça va mal en simonac !
Le lien de confiance avec les institutions est rompu.
Moi, j’ai un principe dans la vie : plus une théorie du complot me semble grosse, moins elle me paraît crédible­­­.
Les allégations d’Annie Trudel et de Guy Ouellette me semblent tellement grosses, tellement énormes que j’ai de la difficulté à les croire.
Cela dit...
Si quelqu’un m’avait dit il y a un an que la police de Montréal espionnait des journalistes, j’aurais dit : « Voyons ! Pousse, mais pousse égal ! Arrête de fumer du pot, ça te rend parano ! »
Et pourtant...
LA RÉALITÉ DÉPASSE LA FICTION
Alors, qui croire ?
Je ne le sais pas. Je ne le sais plus.
Je me pose tellement de questions que j’en ai mal à la tête.
Parfois, cette histoire me paraît tellement loufoque que j’en ris.
Imaginez : deux lanceurs d’alerte qui se réfugient dans une station de radio pour échapper à une filature de la police !
Luc Dionne écrirait ça dans un de ses scénarios qu’on dirait : « Whoa, capitaine ! Dans un restaurant, OK, mais dans une station de radio ? »
En même temps... Le chef de la SQ est le gendre du chef de l’UPAC !
Pouvons-nous imaginer une situation plus surréaliste et plus improbable que ça ? Or, c’est vrai !
Le pire, c’est le silence de l’UPAC.
« On ne veut pas faire dérailler une enquête en cours », disent-ils.
C’est la confiance du peuple québécois au grand complet que vous êtes en train de faire dérailler, les amis !
Vous avez arrêté le président de la Commission des institutions... Et vous pensiez que ça ne sortirait pas ? Qu’on ne le saurait pas ?
Qu’on ne vous demanderait pas de comptes ? Des éclaircissements ?
Allo ?
FROID DANS LE DOS
La corruption qui a cours dans les Santa Banana du monde est presque drôle tellement elle est caricaturale.
Mais ce qui se passe au Québec depuis quelques mois ne me fait pas rire du tout.
Ça me glace le sang.
Comme chantent les Cowboys fringants : « Si c’est ça, le Québec moderne, moi, je mets mon drapeau en berne... »

caricature YANNICK LEMAY


caricature

Yannick Lemay

Couillard invite l'UPAC à expliquer l'arrestation de Guy Ouellette

Publié le 31 octobre 2017 à 13h02 | Mis à jour à 14h05
Le premier ministre Philippe Couillard... (Photo Jacques Boissinot, PC)
Le premier ministre Philippe Couillard
PHOTO JACQUES BOISSINOT, PC
(Québec) Philippe Couillard invite l'Unité permanente anticorruption (UPAC) à expliquer pourquoi elle a arrêté le député Guy Ouellette afin de tirer au clair la situation «grave et exceptionnelle» qui bouleverse l'Assemblée nationale.
Le premier ministre souhaite que le corps policier révèle les motifs qui l'ont mené à intercepter le député de Chomedey mercredi dernier. Rappelons que, près d'une semaine plus tard, aucune accusation n'a été portée contre M. Ouellette, qui s'est retiré du caucus du Parti libéral.
«Je suis certain que la direction de l'UPAC entend la population et son inquiétude, a dit M. Couillard. Je vais donc l'inviter - et c'est important de le préciser: dans les limites que permettent les enquêtes en cours - à donner publiquement le plus de précisions possibles.»
«Ce n'est pas banal: un parlementaire élu en exercice qui a été placé en état d'arrestation pour un motif encore inconnu, a ajouté M. Couillard. Je n'aime pas voir ça.»
M. Ouellette doit prendre la parole au Salon bleu mardi après-midi. Le premier ministre se dit favorable à ce qu'il livre sa version des faits dans l'enceinte parlementaire.
L'UPAC doit-elle s'exprimer en commission parlementaire? 
Philippe Couillard a toutefois exprimé des réserves à l'idée d'entendre Guy Ouellette et le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière, en commission parlementaire. Un tel exercice nécessiterait des balises sévères, a-t-il dit.
«On ne peut pas avoir une situation dans laquelle une personne visée par une enquête et le corps policier qui fait l'enquête se retrouvent à débattre de l'enquête en commission parlementaire. C'est insensé de faire ça, on ne peut pas faire ça.»
Pour l'opposition, Robert Lafrenière doit s'expliquer en commission parlementaire «afin de faire la lumière sur les événements survenus le 25 octobre dernier», c'est-à-dire l'arrestation par son équipe d'enquête de Guy Ouellette.
Le Parti québécois (PQ) déposera mardi après-midi à la période de questions une motion en ce sens, appuyée par la Coalition avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire (QS). L'objectif est que Robert Lafrenière, Guy Ouellette et «toute autre personne que les membres de la commission jugeront pertinent d'entendre», comme l'ancienne analyste du ministère des Transports Annie Trudel, par exemple, soient convoqués et entendus cette semaine devant les groupes parlementaires à l'Assemblée nationale.   
«C'est l'intégrité de l'Assemblée nationale qui est en jeu», estime Pascal Bérubé, leader parlementaire de l'opposition officielle. Il ajoute que «chaque heure qui passe est déterminante pour la crédibilité de l'UPAC.»
Lundi matin, l'ancienne analyste du ministère des Transports Annie Trudel a déclaré dans une entrevue au Journal de Montréal que M. Ouellette s'apprêtait à faire des révélations sur des liens problématiques entre l'UPAC, l'AMF et une firme de consultants privés lorsqu'il a été arrêté en lien avec des fuites de documents.
Quelques heures plus tard, le gouvernement Couillard a demandé à la vérificatrice générale de se pencher sur les façons de faire de l'AMF - qui a nié avec véhémence toute forme de malversation. Québec a également suspendu l'étude du projet de loi 107, qui vise à donner davantage d'autonomie à l'UPAC, afin d'y inclure de nouveaux mécanismes de reddition de comptes pour le corps policier.
«Aujourd'hui encore, il y a encore beaucoup plus de questions que de réponses», a convenu Philippe Couillard.
Quelques minutes avant la sortie du premier ministre, des élus libéraux ont réclamé que Robert Lafrenière soit convoqué en commission parlementaire, tout comme l'avaient les partis de l'opposition. 
«C'est sûr qu'on n'a pas le choix, il va falloir que des gens puissent s'expliquer. La population a besoin de savoir ce qui s'est passé. C'est nébuleux. Moi, c'est sûr que je vais être un tenant que M. Lafrenière soit entendu» en commission parlementaire, a affirmé Michel Matte, élu dans Portneuf.
Pour son collègue de Jean-Lesage, André Drolet, «les citoyens souhaitent que ça s'éclaircisse ce dossier-là».
Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier croit aussi que des «explications» s'imposent de la part de l'UPAC sur l'affaire Ouellette, mais à ce stade-ci, il ne va pas jusqu'à appuyer l'idée que cela se déroule à l'Assemblée nationale.
«Dans le respect des enquêtes en cours, de leur intégrité, il serait utile qu'il y ait des éclaircissements qui soient offerts». En commission parlementaire? «Sur le moyen, je n'ai pas d'idée préconçue. Il y aura discussion au caucus», a-t-il répondu.

À DÉCOUVRIR SUR LAPRESSE.CA

Guy Ouellette: «J'ai été victime d'un coup monté»


Publié le 31 octobre 2017 à 13h30


«J'ai été victime d'un coup monté de la part de l'UPAC», a dénoncé le député Guy Ouellette devant l'Assemblée nationale, en parlant d'une «tentative d'intimidation sans précédent».

LES FAITS

    • Philippe Couillard invite l’Unité permanente anticorruption (UPAC) à expliquer pourquoi elle a arrêté le député Guy Ouellette le 25 octobre dernier. 
    • Les partis de l’opposition sont unis pour demander au gouvernement de convoquer le commissaire de l’UPAC, Robert Lafrenière, en commission parlementaire. 
    • Le député Guy Ouellette est arrivé mardi matin à l’Assemblée nationale, un retour pour une première fois depuis son arrestation. Aucune accusation n’a été portée contre lui à ce jour. 

vendredi, octobre 27, 2017

Indépendance de la Catalogne: le Canada oppose une fin de non-recevoir



MISE à JOUR 
OTTAWA – Le gouvernement fédéral a fermé la porte à toute reconnaissance d’une Catalogne indépendante, vendredi, après que le parlement de la région espagnole eut déclaré son indépendance.
«Nous reconnaissons une Espagne unie, point final. C’est simple, c’est clair, c’est une phrase très explicite», a martelé le secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères, Andrew Leslie, à sa sortie de la période des questions.
Plus tôt dans la journée, les ministres libéraux tenaient un discours plus vague.
«Dans une démocratie, ces choses-là doivent se résoudre de façon pacifique. Notre message pour la Catalogne et pour l’Espagne, c’est le dialogue», a déclaré le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, répétant essentiellement la position qui est celle du gouvernement Trudeau depuis le début de cette saga.
La députée libérale Alexandra Mendes a été, elle, catégorique. «Je ne suis pas d’accord avec l’attitude autoritaire de Madrid, mais que l’indépendance de la Catalogne soit reconnue? Ça, je suis contre», a-t-elle tranché.
Sans aller jusqu’à réclamer que le Canada reconnaisse l’indépendance catalane, le Nouveau Parti démocratique a demandé le respect du droit à l’autodétermination. «C’est préoccupant de voir que l’Espagne veut mettre la région sous tutelle. Le gouvernement libéral a la responsabilité de dire qu’un peuple a le droit de prendre une décision démocratique», a affirmé le député néodémocrate Matthew Dubé.
Selon lui, le manque de fermeté du gouvernement dans ce dossier entre en contradiction avec sa volonté d’être une voix forte sur la scène internationale.
Pour sa part, l’opposition officielle s’est gardée de se prononcer sur la question vendredi. «C’est un sujet extrêmement complexe. On va attendre de voir comment le gouvernement va se comporter», a fait savoir le député conservateur Alain Rayes.
Du côté du Bloc québécois, l’appui à la sécession catalane est inconditionnel. La chef de la formation souverainiste, Martine Ouellet, a d’ailleurs invité le Canada, le Québec et toute la communauté internationale à reconnaître l’indépendance de la Catalogne et à l’accueillir comme 194e État aux Nations Unies.
«On a vu le courage, la fierté du peuple catalan. C’est un processus démocratique, pacifique et totalement en accord avec le droit international», a souligné Mme Ouellet en entrevue. Malgré les perturbations vécues au cours du référendum et le boycottage du vote de vendredi par les partis de l’opposition, elle maintient qu’on ne peut pas remettre en question la validité de la démarche catalane.

Possible crime d'honneur à Gatineau

Publié le 27 octobre 2017 à 11h21 | Mis à jour à 11h21
Un père aurait agressé sa fille après avoir... (Photo Sebastien Pirlet, archives Reuters)
Un père aurait agressé sa fille après avoir découvert qu'elle n'arborait pas le hijab quand elle était à l'extérieur de la maison familiale.
PHOTO SEBASTIEN PIRLET, ARCHIVES REUTERS
La Presse Canadienne
Gatineau
Un homme de Gatineau est accusé d'avoir agressé sa fille adolescente pendant un an, un cas que la police qualifie de «crime d'honneur».
La police de Gatineau a précisé que le niveau de violence s'était intensifié lorsque l'homme a découvert que sa fille n'arborait plus le hijab quand elle était à l'extérieur de la maison familiale.
Elle a décidé de porter plainte à la police, ce qui a mené à l'arrestation de l'homme mercredi.
La police ne divulgue pas beaucoup de détails sur l'affaire, mais le sergent Jean-Paul Lemay dit espérer que le courage de la jeune fille amènera d'autres personnes à dénoncer.
L'adolescente est maintenant sous la protection des services sociaux.
L'homme de 35 ans a comparu en cour jeudi. Il fait face à des accusations de voie de fait, de voie de fait armée et d'avoir proféré des menaces.

La Catalogne déclare son indépendance, Madrid réplique

Publié le 27 octobre 2017 à 06h12 | Mis à jour à 12h41
Des pompiers ont participé à un rassemblement soulignant... (PHOTO YVES HERMAN, REUTERS)
Des pompiers ont participé à un rassemblement soulignant la déclaration d'indépendance de la Catalogne, le 27 octobre à Barcelone.
PHOTO YVES HERMAN, REUTERS
DANIEL BOSQUE
Agence France-Presse
Barcelone
Le Parlement de Catalogne a adopté vendredi une résolution déclarant que la région devient un « État indépendant prenant la forme d'une République », une rupture sans précédent en Espagne, à laquelle Madrid a riposté en mettant la région sous tutelle.
Les élus catalans, dont le président Carles Puigdemont... (PHOTO MANU FERNANDEZ, ASSOCIATED PRESS) - image 1.0
Les élus catalans, dont le président Carles Puigdemont (au centre) ont entonné l'hymne nationaliste après la déclaration d'indépendance.
PHOTO MANU FERNANDEZ, ASSOCIATED PRESS
Des manifestants réunis devant le Parlement catalan ont... (PHOTO YVES HERMAN, REUTERS) - image 1.1
Des manifestants réunis devant le Parlement catalan ont manifesté leur joie à l'annonce de l'adoption de la résolution d'indépendance, le 27 octobre à Barcelone.
PHOTO YVES HERMAN, REUTERS
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a immédiatement réagi au vote en promettant sur Twitter de « restaurer la légalité » en Catalogne.
À Barcelone, les élus et quelque 200 maires indépendantistes entonnaient pendant ce temps l'hymne nationaliste, en criant « Vive la Catalogne ! »
Mais la déclaration d'indépendance va à l'encontre des souhaits d'une grande partie des Catalans.
Lors des dernières régionales, en 2015, les indépendantistes avaient obtenu 47,8 % des suffrages.
La résolution a été adoptée en l'absence de l'opposition, qui avait quitté l'hémicycle, par 70 voix pour, dix voix contre et deux abstentions. Les partis séparatistes - allant de l'extrême gauche au centre droit - sont majoritaires en sièges (72 sur 135) au parlement.
Cette résolution constitue « la République catalane, comme État indépendant et souverain, de droit, démocratique et social ».
Quelques minutes plus tard, le Sénat espagnol a voté en faveur de la mise en oeuvre de l'article 155 de la Constitution, qui permet de mettre sous tutelle la région, un événement également sans précédent en Espagne depuis que la démocratie a été rétablie en 1977.
Dans la foulée, Mariano Rajoy a convoqué un conseil des ministres extraordinaire pour mettre en oeuvre les mesures qui en découleront.
À l'extérieur du Parlement catalan pendant ce temps, plusieurs dizaines de milliers de manifestants indépendantistes ont salué par des clameurs l'annonce du résultat. Des hourras, des applaudissements et le cri « indépendance » en catalan se sont élevés de la foule.
Sablant le cava catalan et s'embrassant, les manifestants ont entonné, avec une grande ferveur, l'hymne de la Catalogne, la plupart le poing levé.
Le président indépendantiste de la région Carles Puigdemont a, lui, appelé les Catalans à rester « pacifiques et civiques ».
Dans ses attendus, la résolution demande à l'exécutif catalan de négocier sa reconnaissance à l'étranger, alors qu'aucun État n'a manifesté son soutien aux indépendantistes.
Avant ce vote, l'opposition avait quitté l'hémicycle.
Brandissant la résolution, Carlos Carrizosa, du parti anti-indépendantiste Ciudadanos, avait déclaré : « Ce papier que vous avez rédigé détruit ce qu'il y a de plus sacré, la coexistence » en Catalogne.
« Comment a-t-on pu en arriver là ? », s'était demandé Alejandro Fernandez du Parti populaire (conservateur) de Mariano Rajoy, évoquant « un jour noir pour la démocratie ».
« État catalan »
La Catalogne n'en est pas à ses premières tentatives d'éloignement du gouvernement central. Mais son exécutif n'était jamais allé aussi loin. Le dernier épisode remonte à plus de 80 ans.
Le 6 octobre 1934, le président du gouvernement autonome de Catalogne, Lluis Companys, proclamait un « État catalan dans le cadre d'une République fédérale d'Espagne ».
Cette tentative avait déclenché une proclamation d'État de guerre et des affrontements qui avaient fait entre 46 et 80 morts, selon les historiens. La Catalogne avait alors perdu son autonomie pendant deux ans.
L'article 155 de la Constitution - jamais appliqué - permet à Mariano Rajoy de suspendre de facto l'autonomie de la région.
Les conséquences de la déclaration d'indépendance comme de la mise sous tutelle de la région sont incalculables.
En panique face à l'insécurité juridique, plus de 1600 sociétés ont déjà décidé de transférer leur siège social hors de Catalogne, agitée depuis des semaines par des manifestations pour et contre l'indépendance. Les banques catalanes accentuaient leur chute vendredi à la Bourse de Madrid.
Elle inquiète aussi l'Europe.
L'Espagne reste « la seule interlocutrice » de l'Union européenne, a affirmé vendredi Donald Tusk, le président du Conseil de l'UE, qui représente les 28 États membres.
« Pour l'UE rien ne change. L'Espagne reste notre seule interlocutrice », a écrit M. Tusk sur Twitter, en appelant parallèlement le gouvernement espagnol à choisir « la force de l'argument plutôt que l'argument de la force ».
Washington, Berlin et Paris ont aussi fait savoir qu'ils soutenaient l'unité de l'Espagne.
« Ordre constitutionnel »
Les partis séparatistes présentent comme un « mandat » les résultats - invérifiables - du référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre, qui avait été émaillé de violences policières : 90 % de « oui » à la sécession, avec 43 % de participation.
L'article 155 est une mesure délicate à appliquer.
Pour la Catalogne, il suppose un recul important, qui rappellerait la dictature de Francisco Franco (1939-1975) pendant laquelle elle avait été privée de cette autonomie.
Le gouvernement espagnol affirme cependant qu'il veut uniquement en faire usage pour « restaurer l'ordre constitutionnel », pendant six mois, face aux menaces de sécession des indépendantistes. Il promet d'y organiser des élections au plus vite, dans un délai de six mois maximum.
Mais la mesure choque d'autant plus localement que c'est justement autour du débat sur les compétences de la Catalogne, meurtrie par l'annulation partielle en 2010 par la justice d'un statut lui conférant de très larges pouvoirs, que s'est nouée la crise actuelle.

Arrestation de Guy Ouellette par l'UPAC: Guy Ouellette s'est fait piéger

Publié le 27 octobre 2017 à 07h00 | Mis à jour à 07h00
Le député Guy Ouellette... (PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL)
Le député Guy Ouellette
PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL
L'UPAC a piégé le député Guy Ouellette pour procéder à son arrestation mercredi soir. Une technique «non traditionnelle», soutient le ministre et ancien policier Robert Poëti.
Les enquêteurs ont usé de ce subterfuge mercredi lors de la perquisition au domicile de l'ex-policier et ami de M. Ouellette, Richard Despaties, dans le cadre de l'enquête sur la fuite de documents confidentiels liés à l'enquête criminelle sur Jean Charest et l'ex-collecteur de fonds libéral Marc Bibeau. Un autre policier, Stéphane Bonhomme, a été soumis à une perquisition et a été suspendu. Il est lui aussi soupçonné d'être à l'origine de la fuite.
Les enquêteurs se sont emparés du cellulaire de Richard Despaties. Ils ont envoyé un message texte à Guy Ouellette en se faisant passer pour lui. Ils ont écrit que l'ex-policier s'apprêtait à se mettre à table avec une journaliste de La Presse, mais qu'il voulait d'abord le rencontrer.
Un rendez-vous a été fixé en banlieue de Québec. Guy Ouellette a alors quitté l'hôtel du Parlement pour se rendre au lieu désigné. À son arrivée, ce sont les policiers qui l'ont accueilli. Ils l'ont arrêté, l'ont interrogé puis ont fait une perquisition à son condo de Québec.
UN PROCÉDÉ « NON TRADITIONNEL »
« C'est non traditionnel » comme façon de procéder, a commenté Robert Poëti lors d'un entretien avec La Presse. « Est-ce que c'est criminel, ce que tu viens de dire ? Je ne le sais pas, je ne sais pas, je ne crois pas. »
S'apparentant à une provocation policière (entrapment), l'envoi du message à Guy Ouellette est tout à fait légal, indiquent des sources policières. Cette intervention avait été avalisée par la Couronne, font comprendre des sources à l'UPAC.
Un tel geste est couvert par l'article 487 du Code criminel. Selon cet article, « un juge de la cour provinciale [...] peut décerner un mandat par écrit autorisant un agent de la paix, sous réserve du présent article, à utiliser un dispositif ou une technique ou une méthode d'enquête, ou à accomplir tout acte qui y est mentionné, qui constituerait sans cette autorisation une fouille, une perquisition ou une saisie abusive à l'égard d'une personne ou d'un bien ».
L'arrestation de Guy Ouellette s'est faite sans mandat, conformément à l'article 495 du Code criminel : un « agent de la paix peut arrêter sans mandat [...] une personne qui a commis un acte criminel ou qui, d'après ce qu'il croit pour des motifs raisonnables, a commis ou est sur le point de commettre un acte criminel ».
UNE ARRESTATION « NÉCESSAIRE », SELON L'UPAC
Dans un communiqué de presse laconique, l'UPAC a confirmé une arrestation sans confirmer le nom de Guy Ouellette. Cette arrestation était « nécessaire, entre autres pour sécuriser des éléments de preuve ainsi que pour empêcher que les infractions se continuent ou se répètent ». L'UPAC voulait empêcher que Guy Ouellette ne puisse plus tard détruire des preuves qui auraient pu l'incriminer.
L'équipe mixte affectée à l'enquête, formée des membres de plusieurs corps de police, a exécuté six mandats de perquisition et rencontré une dizaine d'individus mercredi, selon le communiqué. 
« Les enquêteurs procéderont à l'analyse de la preuve recueillie [mercredi] avant que le dossier ne soit soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales qui déterminera s'il y a lieu de porter des accusations. »
- Extrait du communiqué de l'UPAC
Pour bien des libéraux, les explications de l'UPAC sont minces et permettent difficilement de comprendre les motifs de l'arrestation de M. Ouellette, qui a décidé de se retirer du caucus libéral temporairement.
« Le petit communiqué était minimal, a réagi Robert Poëti. Je n'ai pas l'information pour apporter un jugement éclairé sur ce qui s'est passé » au sujet de Guy Ouellette.
« UN CHOC »
Avant la réunion du caucus libéral en matinée, Gaétan Barrette disait souhaiter que l'UPAC explique rapidement les motifs de l'arrestation de son collègue. Le communiqué publié par l'organisation de Robert Lafrenière quelques minutes plus tard ne fait « certainement pas » la lumière sur la situation, a déploré le ministre de la Santé à sa sortie de la réunion. « Écoutez, quand on arrête quelqu'un, il doit y avoir des raisons. Alors là, on est dans les hypothèses. Je pense que le communiqué, en ce qui me concerne, n'est pas suffisamment précis », a dit M. Barrette.
De son côté, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, s'est gardé de critiquer le corps policier. « L'UPAC, lorsqu'elle communique sur des questions comme celle-là lors d'enquêtes, elle doit tenir compte d'enjeux juridiques et d'enjeux qui touchent son enquête », a-t-il fait valoir.
Le premier ministre Philippe Couillard se trouvait à Chibougamau mercredi soir lorsqu'il a été informé que M. Ouellette avait été arrêté. Il a immédiatement retardé le voyage qu'il devait faire dans le Grand Nord pour revenir à Québec auprès de ses députés. L'arrestation de Guy Ouellette, « c'est un choc pour l'ensemble de la députation, je pense même pour les partis de l'opposition », a lancé M. Couillard.
Il est trop tôt pour s'avancer sur les conditions d'un éventuel retour dans le caucus libéral, selon le premier ministre. En outre, on ignore les raisons exactes de l'arrestation de M. Ouellette et aucune accusation n'a été portée contre lui.
- Avec la collaboration de Martin Croteau, Hugo Pilon-Larose et Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

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jeudi, octobre 26, 2017

Bernard Gauthier reçoit un constat d'infraction pour intimidation

PUBLIÉ IL Y A 28 MINUTES
Bernard «Rambo» Gauthier
Bernard «Rambo» Gauthier   Photo : Radio-Canada/Marc-Antoine Mageau
Le syndicaliste Bernard Gauthier a reçu un constat d'infraction pour intimidation, en lien avec des évènements qui se seraient produits en 2015 au chantier de la Romaine.
Le directeur des poursuites criminelles et pénales estime avoir des motifs raisonnables de croire que Bernard Gauthier « a intimidé, exercé des mesures discriminatoires, ou proféré des menaces » dans le but de priver quelqu'un de ses droits.
Le montant total de l'amende réclamé s'élève à 1 949 $.
Joint au téléphone, Bernard Gauthier a rapidement commenté l'affaire : « Ça date de 2015. C'est pas du nouveau, c'est du rebrassé ».
Bernard Gauthier comparaîtra devant un juge le 24 novembre.