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samedi, février 25, 2017

Trump cible le FBI

http://blogues.lapresse.ca/hetu/

Richard Hétu, collaboration spéciale


Vendredi 24 février 2017 | Mise en ligne à 8h42 


Donald Trump renoue ce matin avec ses gazouillis matinaux, ajoutant le FBI à la liste d’agences gouvernementales dont il s’est fait le critique depuis son élection à la Maison-Blanche.
«Le FBI est absolument incapable de stopper les [auteurs de fuite] en matière de sécurité nationale qui ont depuis longtemps pénétré notre gouvernement. Ils ne peuvent même pas trouver les ”leakers” au sein même du FBI. Des informations classifiées sont données aux médias qui ont un effet catastrophique sur les États-Unis», a-t-il écrit dans deux gazouillis.
Quelle mouche a piqué Trump? Le président a sans doute mal dormi après un reportage de CNN affirmant que le secrétaire général de la Maison-Blanche, Reince Priebus, a demandé aux dirigeants du FBI de contester publiquement ou privément les informations du New York Times et de CNN selon lesquelles des membres de l’entourage de Trump ont eu des contacts avec des agents russes pendant la campagne présidentielle.
Le FBI a refusé la demande de Priebus. Ce dernier s’est défendu d’avoir demandé au FBI de «démolir» les histoires du Times et de CNN, affirmant avoir demandé aux responsables de l’agence de dire la vérité.
Peu importe, si le secrétaire général d’une Maison-Blanche dirigée par un président démocrate avait agi comme Priebus l’a fait en s’adressant d’une façon ou d’une autre au FBI, les républicains du Congrès ne manqueraient pas de lancer plusieurs enquêtes sur une ingérence évidente… après avoir réclamé la démission du secrétaire général de la Maison-Blanche.

Une adolescente disparue de Montréal pourrait être à Toronto

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Publié le 25 février 2017 à 11h19 | Mis à jour à 11h19
Émilie Bujold-Allaire... (Photo SPVM)
Émilie Bujold-Allaire
PHOTO SPVM
Une adolescente de 17 ans disparue depuis plus d'une semaine pourrait se trouver dans la région de Toronto, selon les enquêteurs du Service de police de la Ville de Montréal. Ceux-ci demandent l'aide de la population pour retrouver Émilie Bujold-Allaire.
La jeune femme du quartier Pointe-aux-Trembles, dans l'est de Montréal, n'a plus été vue par ses proches depuis le 16 février dernier. Ses proches craignent ainsi pour sa sécurité, d'autant plus qu'elle aurait de mauvaises fréquentations. 
Émilie Bujold-Allaire mesure 1,60 m (5'3'') et pèse 59 kg (131 lb). Ses yeux sont pers et ses cheveux sont blonds. Elle pourrait porter un manteau de type anorak et un chandail kangourou avec l'inscription «queen». Elle a aussi des chiffres et des symboles tatoués sur ses mains. 
Les policiers invitent toute personne détenant de l'information au sujet de cette disparition de contacter Info-Crime Montréal au 514 393-1133 ou de composer le 911.

Le chef Pichet rencontre l'ensemble de l'état-major du SPVM

http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/

Publié le 25 février 2017 à 14h18 | Mis à jour à 17h24
Le directeur du SPVM, Philippe Pichet.... (PHOTO SIMON GIROUX, LA PRESSE)
Le directeur du SPVM, Philippe Pichet.
PHOTO SIMON GIROUX, LA PRESSE
Le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Philippe Pichet a rencontré ce matin l'ensemble de son état-major pour mettre en place un «plan d'action» dans la foulée du déclenchement d'une enquête administrative hier par le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux. Le chef Pichet voit d'ailleurs d'un «bon oeil» une telle enquête qui ne s'apparente «pas du tout» à une mise en tutelle.
Le nouveau centre de formation du SPVM, situé... (PHOTO SIMON GIROUX, LA PRESSE) - image 1.0
Le nouveau centre de formation du SPVM, situé sur la rue Sherbrooke, où a eu lieu la rencontre.
PHOTO SIMON GIROUX, LA PRESSE
Des dizaines de cadres du SPVM ont participé à cette rencontre de quelques heures ce matin dans l'est de Montréal. Le directeur Philippe Pichet tenait «rapidement» à faire le point sur la situation avec son état-major «depuis la sortie du reportage» de J.E. mardi, lequel a levé le voile sur des allégations graves concernant les affaires internes du SPVM.
«Tout le monde se sent très concerné par ce qui arrive présentement : allégations de fabrication de preuves, de faux documents, et tout ça. Tout le monde est vraiment préoccupé. Il y a de bonnes idées qui sont sorties [de la rencontre]. Et dès lundi, on va réunir les idées pour travailler sur le plan», a expliqué le chef Pichet, en entrevue avec La Presse, au nouveau centre de formation du SPVM sur la rue Sherbrooke. Aucun cadre n'a claqué la porte au terme de cette rencontre, a-t-il précisé.
Le directeur assure que le SPVM collaborera pleinement avec le commissaire qui sera nommé sous peu par le ministre Coiteux pour faire la lumière sur les pratiques douteuses au sein des affaires internes de la police montréalaise. «On va être un livre ouvert, on n'a rien à cacher. On va donner ce qu'ils ont besoin. [...] Ce qui est important, c'est de faire la lumière sur la situation et d'éliminer les zones grises», dit Philippe Pichet.
Pas question de quitter son poste maintient le chef de police, qui assure compter sur la confiance du maire de Montréal Denis Coderre. «Vous savez quoi, être directeur de police, c'est bien l'fun quand ça va bien, mais quand ça va mal, ce n'est pas le temps de quitter le bateau. Je vais rester à bord et on va avancer, et on va passer au travers», jure-t-il, avec fermeté.
Le chef Pichet est resté cependant plus vague sur le sort des enquêtes déjà entamées par les affaires internes du SPVM sur des policiers du corps montréalais.  «Ce sont des choses que je suis en train de regarder. Il y a des actions qui vont être prises, et au moment venu, je pourrais les communiquer», indique-t-il, sibyllin.
Alors que Québec solidaire réclame la tenue d'une enquête publique sur le SPVM, Philippe Pichet refuse de se prononcer sur cette question «politique». «Ce n'est pas moi à décider ça», lâche-t-il.

Donald Trump boudera le dîner des correspondants de la Maison-Blanche

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Publié le 25 février 2017 à 17h20 | Mis à jour à 17h51
Donald Trump rompra avec la tradition de cette... (Photo AFP)
Donald Trump rompra avec la tradition de cette rencontre avec les journalistes et des célébrités.
PHOTO AFP
Agence France-Presse
WASHINGTON
Donald Trump a annoncé samedi qu'il ne participerait pas au dîner annuel des correspondants de la Maison-Blanche, le 29 avril, une décision qui rompt avec une tradition placée sous le signe de l'humour et un nouvel épisode dans ses relations houleuses avec la presse.
«Je n'assisterai pas au dîner de l'Association des correspondants de la Maison-Blanche cette année», a écrit le président américain dans un tweet. «Meilleurs voeux à tous et passez une bonne soirée!».
Ce dîner de gala se déroule chaque année dans un hôtel de Washington et réunit le gratin de la presse, du monde politique américain ainsi que des célébrités. Cette soirée, instituée en 1921, permet au président américain de prononcer un discours teinté d'autodérision et de se moquer de ses adversaires politiques.
En 2011, Donald Trump avait participé au dîner et avait été la cible de moqueries de la part de Barack Obama. Un épisode que des analystes jugent crucial dans la décision du magnat de l'immobilier de se présenter à la présidence.
Et depuis son accession au pouvoir il y a un mois, Donald Trump entretient des relations houleuses avec la presse. Il ne cesse d'attaquer les «médias malhonnêtes» et a même qualifié certains d'entre eux d'«ennemis du peuple». Vendredi, son administration a privé le New York Times et CNN, entre autres, d'accès au breffage quotidien de la Maison-Blanche.
Certains s'interrogent d'ailleurs sur l'opportunité de participer eux-mêmes au dîner des correspondants, voire de le maintenir. Cette année, les magazines New Yorker et le Vanity Fair ont chacun annulé leurs fêtes organisées en marge du dîner des correspondants, des événements dans l'agenda mondain de Washington.

Grève des juristes: Québec déposera une loi spéciale

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Publié le 25 février 2017 à 17h17 | Mis à jour à 17h17
Selon Pierre Moreau, une entente négociée paraît «impossible»... (La Presse canadienne, Jacques Boissinot)
Selon Pierre Moreau, une entente négociée paraît «impossible» même si le gouvernement demeure ouvert à la négociation jusqu'au dépôt du projet de loi.
LA PRESSE CANADIENNE, JACQUES BOISSINOT
La Presse Canadienne
Montréal
Le gouvernement québécois déposera un projet de loi spéciale pour obliger les juristes de l'État à revenir au travail, a annoncé le président du Conseil du Trésor, Pierre Moreau, samedi.
Les députés seront convoqués à l'Assemblée nationale pour se prononcer sur ce projet de loi, lundi.
Selon Pierre Moreau, une entente négociée paraît «impossible» même si le gouvernement demeure ouvert à la négociation jusqu'au dépôt du projet de loi.
Il a rappelé que les négociateurs gouvernementaux avaient déposé une offre «globale et finale» jeudi, ajoutant que LANEQ avait obtenu une période de temps «raisonnable» pour voir si une entente de principe était possible.
Une rencontre entre les parties devait avoir lieu samedi en début d'après-midi, mais elle n'a pas eu lieu.
Quelques minutes avant la conférence de presse de M. Moreau, LANEQ avait envoyé un communiqué de presse pour dire que le syndicat avait demandé au gouvernement de lui laisser la journée de samedi «pour finaliser [une] contre-proposition et la présenter ce dimanche à 13 h.»
Les avocats et les notaires de l'État sont en grève depuis le 24 octobre.

CONSERVATISME Trump, Bannon et leur sombre projet

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Guy Taillefer
25 février 2017 |Guy Taillefer | États-Unis | Éditoriaux
Donald Trump est resté égal à lui-même vendredi dans son discours lors de la grand-messe annuelle du monde conservateur américain : désespérant de simplisme. Plus dangereux que lui est son idéologue d’extrême droite en chef, Stephen Bannon. Plus troublante encore est l’aisance avec laquelle la famille conservatrice se range, au nom d’une logique du pouvoir pour le pouvoir.

Fut un temps où Donald Trump, qui a toujours été porté sur l’autopromotion, n’était pas vraiment le bienvenu au happening annuel de la Conservative Political Action Conference (CPAC) qui se déroulait ces derniers jours en banlieue de Washington. Quant à celui qui est aujourd’hui son stratège principal, Stephen Bannon, il était carrément banni de la conférence à l’époque où il dirigeait le site d’extrême droite Breitbart. S’ils font encore grincer des dents, la famille conservatrice américaine les aura accueillis à bras ouverts cette semaine, trop heureuse d’avoir ravi la présidence à Hillary Clinton. Il n’était donc pas sans contradiction de voir tous ces républicains, de tradition pourtant libre-échangiste sur le plan économique, embrasser vendredi les positions protectionnistes de leur nouveau président.
 
Contradictoire à moitié seulement, vu la reconfiguration que subit le Parti républicain, induite par l’élection inattendue de Donald Trump. La grand-messe de la CPAC fut longtemps dominée par les libertariens et les ultraconservateurs religieux. C’est aujourd’hui l’aile populiste, emmenée par le nouveau président et élargie à la mouvance nocive de l’« alt-right », qui s’installe au pouvoir. M. Trump est son colporteur ; et M. Bannon est son gourou, qui a étalé jeudi devant la CPAC toute l’ampleur de sa dangerosité en affirmant que la « déconstruction de l’État administratif » ne faisait que commencer.
 
Beaucoup pensent que ce monde républicain, étant donné l’évolution démographique et sociologique de la société américaine, finira par imploser. Le plus tôt sera le mieux.
 
En attendant, le président a continué vendredi de prêcher à des convertis, professant sa foi en la National Rifle Association et répétant en boucle ses promesses de réduire les taxes (des nantis), d’augmenter les dépenses militaires et de relancer l’emploi par repli anti-libre-échangiste. Comme si son incohérence ne l’exposait pas à une impasse budgétaire. Et comme si son projet protectionniste allait radicalement revivifier le marché de l’emploi. Sait-il que les entreprises américaines, selon des chiffres relevés par Jeffrey Sachs, n’emploient que 1,5 million de personnes au Mexique et en Chine, soit moins de 1 % de la main-d’oeuvre américaine ?
 
Où sont les champs de résistance à cette présidence de tous les dangers ? Dans le professionnalisme des médias. M. Trump est allé répéter que les « médias malhonnêtes » sont les « ennemis du peuple », raillant le « Clinton News Network » — pendant que, la veille, M. Bannon, tenant de la guerre totale comme mode de règlement des conflits, annonçait à l’auditoire que les rapports avec la presse iraient « de pire en pire » et qu’il s’agirait d’un « combat de tous les jours ». Le gouvernement Trump en a rajouté vendredi après-midi en interdisant, dans une atteinte grossière à la liberté de presse, l’accès à de grands médias comme CNN et le New York Times au point de presse quotidien de la Maison-Blanche.
 
Si sa détestation de la presse excite sa base, il n’est pas certain que M. Trump soit en train de remporter sa guerre contre les médias. Un nouveau sondage de l’Université Quinnipiac indique justement que les Américains ne font pas particulièrement confiance aux médias traditionnels, mais qu’ils les trouvent malgré tout plus crédibles que le président (par une marge de 52 % contre 37 %). Un sondage qui donne à penser que, pour beaucoup d’Américains, le respect des faits a encore son importance et que, non, nous ne sommes pas irrémédiablement entrés dans une ère post-factuelle…
 
Les terrains de résistance devraient aussi se trouver au Parti démocrate, qui a rarement été aussi affaibli. Les démocrates ont cru un moment pouvoir composer avec le nouveau pouvoir à certains égards, pour se rendre rapidement compte de leur erreur. L’establishment démocrate se réunit en fin de semaine pour élire le nouveau président du parti. Avant tout, la tâche qui attend cet establishment sera de jeter les bases d’une stratégie d’opposition qui le reconnecte enfin avec les militants. Sans quoi, la consternation citoyenne que crée partout Donald Trump trouvera difficilement à se canaliser politiquement. Ainsi va le système politique bicéphale que sont les États-Unis.

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PRÉSIDENTIELLE FRANÇAISE Et si c’était Marine Le Pen ?

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Improbable selon les sondages, l’élection de la candidate du Front national n’est plus un scénario de science-fiction

25 février 2017 | Christian Rioux - Correspondant à Paris
Depuis un an, Marine Le Pen est probablement la candidate à l’élection présidentielle qui a été la moins présente dans les médias.
Photo: Jean-Philippe Ksiazek Agence France-Presse
Depuis un an, Marine Le Pen est probablement la candidate à l’élection présidentielle qui a été la moins présente dans les médias.
La scène était bouleversante. Devant le candidat d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon, interrogé jeudi soir sur France 2, une femme dans la cinquantaine témoignait. Valérie Gloriant, restauratrice à Calais, expliquait comment, un beau jour, des centaines de migrants rêvant de passer en Grande-Bretagne ont élu domicile devant son restaurant. Un gigantesque bidonville s’est alors érigé de l’autre côté de la rue. Avec le temps, les clients ont évidemment déserté son bistrot. Après des mois de lutte pour sa survie, Valérie Gloriant a finalement dû fermer ses portes. Ce fut la faillite. Comme elle n’avait pas droit au chômage, elle habite aujourd’hui chez des amis. Bref, la voilà à la rue. Au bout de quelques instants, la phrase que des millions de téléspectateurs attendaient est finalement venue : « Je vais voter pour Marine Le Pen, dit-elle […] même si mon coeur n’est pas pour elle. »
 
Parions que, ce soir-là, sans rien faire, la candidate du Front national a engrangé des milliers de voix supplémentaires. Depuis un an, Marine Le Pen est probablement la candidate à l’élection présidentielle qui a été la moins présente dans les médias. Il y a quelque mois, elle s’imposait même une cure médiatique. Les sorties tonitruantes auxquelles le Front national nous avait habitués sont de moins en moins fréquentes. Et pourtant, la progression est constante, jusqu’à atteindre aujourd’hui dans certains sondages 28 % au premier tour de l’élection. Un récent sondage Elabe lui attribue même un score inégalé de 44 % contre François Fillon au second tour. C’est du jamais vu.
 
« Marine Le Pen commence sa campagne quasiment aux plus hauts scores jamais atteints par le FN », expliquait le politologue Jérôme Fourquet dans le magazine L’Express. Et les gains sont particulièrement importants dans les classes populaires désertées par la gauche. Le Front national recrute aujourd’hui 44 % du vote des ouvriers, 35 % de celui des employés et 29 % de celui des inactifs. Or, cet électorat n’a pas fait disparaître l’électorat traditionnel du sud, composé notamment de petits commerçants. Il y a cinq ans, les sondages montraient que les électeurs les moins susceptibles de voter Front national étaient ceux qui s’identifiaient comme catholiques. Ce n’est plus le cas aujourd’hui puisqu’ils se déclarent dorénavant favorables au FN dans les mêmes proportions que les Français en général.
 
Les « affaires » ne l’atteignent pas
 
Cette progression lente mais constante explique probablement pourquoi l’électorat de Marine Le Pen est aussi le moins volatil. Alors qu’à 60 jours du premier tour de scrutin, 50 % des Français se disent toujours indécis, 80 % des électeurs de Marine Le Pen jugent leur choix définitif. Seul François Fillon jouit d’une solidité comparable (71 %), alors qu’Emmanuel Macron attire un électorat parmi les plus instables (36 % de votes sûrs).
 
Lors du passage de la candidate à la grande Émission politique de France 2, le 9 février dernier, la chaîne a enregistré une audience record (3,5 millions de téléspectateurs). Mais surtout, tout au long de l’émission, la candidate a été jugée convaincante par 41 % des téléspectateurs.
 
Signe de la solidité de cet électorat, Marine Le Pen semble ne pas souffrir le moins du monde des « affaires ». Le Parlement européen la soupçonne pourtant d’avoir fait travailler ses assistants parlementaires pour le FN. Vendredi, la candidate a même refusé de répondre à une convocation de l’Office anticorruption de la police judiciaire à Nanterre. Ce qui n’est pas illégal compte tenu de l’immunité dont jouissent les parlementaires européens.
 
Alors que François Fillon a perdu plusieurs points dans les sondages à cause du « Penelopegate » et qu’il peine à relancer sa campagne, la cote de Marine Le Pen, elle, n’a pas bougé. Elle a même monté un peu. Selon Antonin André, chef du service politique d’Europe 1, si les « affaires » glissent sur Marine Le Pen, c’est parce que « les dossiers judiciaires qui éclatent en pleine campagne sont interprétés comme des tentatives du système de l’entraver, de l’empêcher ».
 
Selon lui, sa virginité politique demeure le grand atout de la présidente du FN. « Elle n’a jamais exercé le pouvoir. Cela lui vaut l’immunité, c’est ce qui la protège. Nicolas Sarkozy a déçu, François Hollande aussi, il faut essayer Marine Le Pen, voilà ce que se dit une partie de plus en plus importante de l’électorat. »
 
Plafond de verre ?
 
Pour tous les analystes, le scénario le plus probable de cette présidentielle est celui des élections régionales de 2015. Marine Le Pen était alors arrivée en tête dans la moitié des régions, mais au second tour, les électeurs de gauche s’étaient ralliés aux candidats de la droite comme Xavier Bertrand (Nord-Pas-de-Calais) et Christian Estrosi (Provence-Alpes-Côte d’Azur). On voit mal en effet comment le FN pourrait dans deux mois passer la barre des 50 % plus un. Même si le FN est devenu le premier parti de France, il n’a toujours pas d’alliés et il n’est pas près d’en avoir, soulignait l’historien et chroniqueur de l’hebdomadaire Marianne Jacques Julliard.
 
Mais, après le Brexit et l’élection de Donald Trump aux États-Unis, sommes-nous toujours dans ce même cas de figure ? Tant à cause de l’évolution du FN que de la conjoncture nouvelle, le poids de la rupture morale que représente un vote pour le Front national est aujourd’hui beaucoup moins lourd. Comme la rupture avec l’Union européenne et l’euro que propose Marine Le Pen paraît moins inquiétante après le vote des Britanniques. Un vote qui n’a d’ailleurs pas provoqué la catastrophe immédiate annoncée.
 
Voilà qui permet à Marine Le Pen de rejeter du revers de la main les prédictions de l’Institut Montaigne, un think tank de droite. Selon l’étude qu’il a publiée cette semaine, la sortie de l’euro que propose le FN pourrait, à long terme, coûter à la France neuf points de PIB, soit 200 milliards d’euros. Cette inquiétude économique explique les très mauvais résultats du FN chez les personnes âgées, qui craignent toujours pour leur épargne.
 
Plusieurs politologues, comme Jean Sébastien Ferjou, du site Atlantico, estiment cependant que « toute une partie de l’opinion française est en train de basculer dans un schéma mental révolutionnaire ». Selon lui, dans le cas où le candidat naturel de la droite, François Fillon, serait éliminé au premier tour, il serait « dangereux d’exclure une hypothèse de report des voix de droite vers un candidat beaucoup plus décomplexé que Fillon sur la question des réformes à pratiquer ».
 
Même si la victoire de Marine Le Pen n’est peut-être pas pour 2017, de plus en plus d’analystes imaginent une élection législative (en juin) où le FN pourrait enfin faire élire des députés, peut-être même grâce au concours d’une partie des Républicains déboussolés par une disqualification au second tour. François Hollande a passé quatre ans à se chamailler avec ses propres frondeurs de gauche. Il n’est pas exclu que le prochain président doive composer avec une assemblée encore plus difficile à discipliner.



Québec impose du renfort à la SQ pour enquêter sur le SPVM

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Le mal est si profond que le ministre Coiteux associe le BEI et d’autres corps policiers aux enquêtes

25 février 2017 | Québec 
Isabelle Porter - Avec La Presse canadienne à Québec
Philippe Orfali
Le ministre Martin Coiteux
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Le ministre Martin Coiteux
Devant de « nouveaux éléments » liés à la crise qui ébranle depuis une semaine le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a dû se résoudre vendredi à déclencher une vaste enquête administrative et à élargir la portée de l’investigation policière présentement en cours.
 
Après une semaine de révélations explosives portant sur la fabrication d’éléments de preuve et des irrégularités en tous genres au sein de la division des enquêtes internes du SPVM, après avoir maintenu que la participation du BEI n’était pas requise, Martin Coiteux se ravise en partie. Des « informations sérieuses » reçues tard jeudi soir et concernant « plusieurs cas additionnels » lui ont fait comprendre l’existence de « problèmes systémiques »« concernant notamment les pratiques en matière d’enquête interne au SPVM ». C’est pourquoi la directrice du BEI, Madeleine Giauque, codirigera les efforts, avec un haut gradé de la Sûreté du Québec. Des policiers de la Gendarmerie royale et d’autres corps de police québécois seront aussi appelés en renfort.
 
Le gouvernement Couillard commande également une enquête administrative « sur les pratiques en matière d’enquête interne et de gestion » au SPVM, ainsi que sur toute autre pratique « susceptible de mettre en péril la confiance des citoyens envers leur corps de police ». Celui ou celle qui présidera cette enquête devra être nommé au cours des prochains jours.
 
Enfin, le chef de police de Montréal, Philippe Pichet, devra également expliquer ce qu’il entend faire « pour éviter que la situation s’amplifie ». M. Coiteux a refusé de dire si Philippe Pichet avait toujours sa confiance.
 
« Prenez note de l’ampleur des mesures que j’annonce aujourd’hui, ça vous donne une idée des préoccupations que je peux avoir », a-t-il dit en point de presse. Les témoignages transmis au bureau du ministre Coiteux par des policiers du SPVM feraient état de cas « plus complexes » que ceux décrits dans divers reportages depuis mardi, lorsque l’émission JE a révélé que le second plus important service de police municipal au pays aurait fabriqué des preuves afin de faire taire des employés qui auraient voulu dénoncer des cas de corruption au sein des forces de l’ordre.
 
Réactions
 
Le maire Coderre a affirmé être totalement d’accord avec le train de mesures annoncé par Québec en vue de faire le ménage au sein du SPVM. « Les différentes solutions qu’il a proposées [vont] attaquer en profondeur les problèmes qui minent le Service. » Contrairement à M. Coiteux, il a réaffirmé son soutien pour le chef de police Pichet. « Quand il a été nommé, on a dit qu’il ne faisait partie d’aucun clan […]. Il est donc tout à fait normal, à moins qu’il y ait des faits contraires, de lui accorder notre confiance. »
 
Quoi qu’il en soit, des « gestes » seront posés à la conclusion des deux enquêtes déclenchées par Québec, a-t-il ajouté.
 
Le directeur Pichet s’est quant à lui engagé à collaborer aux enquêtes gouvernementales. « Nous commençons immédiatement à produire le rapport que demande le ministre sur les mesures que nous mettrons en place pour assurer l’intégrité de notre travail. »
 
Les mesures annoncées par le ministre Coiteux sont insuffisantes, rétorque l’opposition à l’Hôtel de Ville et à l’Assemblée nationale. « Tant que l’administration Coderre persiste à bloquer toute tentative pour rendre plus transparentes les procédures de reddition de comptes de la haute direction du SPVM, la culture malsaine qui afflige cette organisation persistera et les scandales vont continuer de fuser de toutes parts », a insisté la chef de Projet Montréal, Valérie Plante.
 
Porte-parole du Parti québécois en matière de sécurité publique, Pascal Bérubé s’est dit soulagé de voir la directrice du BEI « enfin » mise à contribution… mais déplore que celle-ci n’ait pas été chargée du dossier dès le début, comme plusieurs le réclamaient.
 
La Coalition avenir Québec aurait par ailleurs voulu qu’on suspende Philippe Pichet de ses fonctions le temps de la réalisation de ces deux enquêtes. Le fait que la SQ soit toujours mêlée à l’enquête préoccupe son porte-parole, André Spénard. « Il y a trop de complicités entre les corps de police. C’est encore la police qui enquête sur la police. Ils vont se protéger entre eux. »
 
Même son de cloche chez Amir Khadir, de Québec solidaire. « C’est une espèce de tentative encore une fois de ne pas se rendre à l’évidence que c’est une crise de confiance grave. »
Crise au SPVM : une enquête sur plusieurs frontsUne enquête interne : Le ministre envoie un commissaire « à l’intérieur du SPVM » pour faire une enquête administrative. Son attention sera concentrée sur la division des enquêtes internes. Selon ce que les témoins allèguent, c’est de là qu’auraient émané les règlements de comptes entre policiers et la fabrication de preuves. Reste à nommer un commissaire « très bientôt », a dit le ministre. Déjà, le Parti québécois demande que les oppositions aient voix au chapitre dans la décision.

La directrice du BEI, sans le BEI : Le fait que l’enquête sur le SPVM ait été confiée à la SQ dérange depuis le début et les partis d’opposition ont réclamé toute la semaine qu’on la confie au Bureau des enquêtes indépendantes (BEI). Vendredi, le ministre a de nouveau indiqué que le BEI, une « une jeune organisation »,n’était pas en mesure de s’en charger, mais propose un compromis en donnant la « cogestion » de l’enquête à la patronne du BEI, Madeleine Giauque, qui travaillera avec le directeur général adjoint de la SQ, Yves Morency.

Des renforts de partout En plus de Me Giauque, le ministre a requis l’aide des services de police de Québec, Longueuil et Gatineau. La GRC sera aussi plus présente.

Pichet toujours en poste, mais… : Malgré l’ampleur de la crise, le ministre n’a pas limogé le patron du SPVM. Prié de dire s’il lui faisait toujours confiance, le ministre n’a pas répondu, se contentant de dire que « c’est important de faire la lumière ».