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mercredi, avril 26, 2017

L’UPAC cherche la source de la fuite sur Charest

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/

26 avril 2017 | Marie-Michèle Sioui - Correspondante parlementaire à Québec
L’ancien premier ministre Jean Charest affirme qu’on veut «porter atteinte à sa réputation».
L’ancien premier ministre Jean Charest affirme qu’on veut «porter atteinte à sa réputation».
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

Le gouvernement Couillard a insisté mardi sur l’importance de découvrir la source qui a permis la mise au jour de détails d’une enquête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) sur l’ex-premier ministre Jean Charest, disant s’inquiéter davantage de l’intégrité du processus judiciaire que des soupçons pesant sur l’ancien chef du Parti libéral du Québec (PLQ).

En fin de journée, l’UPAC a fait part d’inquiétudes semblables à celles formulées par les troupes de Philippe Couillard : elle a commandé une enquête interne « afin d’identifier l’origine de la transmission de documents confidentiels qui a permis la diffusion publique de certains éléments d’une enquête criminelle active ».

L’annonce de l’organisation de la lutte contre la corruption est venue clore une journée agitée à l’Assemblée nationale. Le gouvernement Couillard a essuyé des attaques de tous les partis au lendemain de révélations de TVA voulant que Jean Charest et l’ancien collecteur de fonds libéral Marc Bibeau eussent été ciblés par des enquêtes de l’UPAC jusqu’à l’an dernier.

« Maintenant, à moins que mon collègue ne me signale un seul cas, un seul cas qui touche le gouvernement que je dirige depuis 2014 et le parti que je dirige depuis mars 2013, je ne vois pas l’utilité de pousser cette discussion plus loin. Les autorités en prendront acte », a finalement déclaré Philippe Couillard, pressé de questions au Salon bleu. Il avait auparavant esquivé une demande du Parti québécois, qui exigeait d’entendre MM. Charest et Bibeau, sous serment, dans une commission parlementaire.

« Aujourd’hui, il y a des milliers de travailleurs forestiers et leur famille qui se demandent de quoi leur avenir va avoir l’air. Aujourd’hui, nous, on est aux côtés des travailleurs forestiers », avait ainsi répondu le premier ministre.

Jean Charest réaffirme son innocence

Selon les informations de TVA, l’enquête qui aurait entraîné la surveillance de Jean Charest et de Marc Bibeau concernerait notamment le financement politique et l’octroi de contrats publics. Elle est encore en cours et n’a toujours pas été transmise au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) : elle n’a donc mené à aucune accusation jusqu’ici.

« Je prends acte de la déclaration du Directeur des poursuites criminelles et pénales à l’effet qu’“aucun dossier ne lui a été transmis”. Je ne ferai aucun autre commentaire, si ce n’est pour réaffirmer mon innocence face aux allégations qui circulent », a d’ailleurs affirmé l’ex-premier ministre et chef du PLQ, Jean Charest, par l’entremise de son avocat.

« Notre client est outré par le fait que de l’information apparemment obtenue en cours d’enquête, pourtant confidentielle, y compris des renseignements personnels, soit délibérément coulée dans les médias dans le seul but de porter atteinte à sa réputation, sur la foi de conjectures », a aussi fait savoir l’avocat de Marc Bibeau, Léon Moubayed.

En coulisses, on s’est inquiété que les fuites dans les médias ne fassent dérailler l’enquête de l’UPAC en plaçant MM. Charest et Bibeau sur leurs gardes. Officiellement, les rares élus libéraux qui ont commenté la nouvelle, comme le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux, se sont inquiétés de la préservation de « l’intégrité du système d’enquête et du système de justice »« Mon inquiétude, ce n’est pas pour un parti politique. Mon inquiétude, c’est pour l’ensemble de ce système. S’il y a des gens qui ont commis des gestes graves, on veut qu’ils en répondent à la justice. [Pour cela], il faut que les enquêtes soient menées dans toute l’intégrité possible », a-t-il déclaré.

Le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, s’est inquiété de l’origine de la fuite dans les médias, précisant qu’il ne critiquait pas le travail de ces derniers. « Je ne vois rien dans les faits rapportés ce matin [mardi] qui constitue un geste répréhensible au plan pénal ou criminel, sauf le geste qui aurait été posé par une personne qui a prêté le serment de sauvegarder la confidentialité des informations dans le cadre d’une enquête et qui viole ce serment-là. Ça, ce serait un acte criminel », a-t-il avancé.

L’élu libéral s’est défendu de tenter de faire dévier le débat ou de proposer une chasse aux sources. « Le problème, a-t-il dit, c’est : d’où vient le document ? Qui l’a rendu public et est-ce que, ce faisant, il n’a pas commis un geste criminel ? »

Chercher les « patrons »

L’opposition n’a pas pointé le même « problème ». Selon le chef du PQ, Jean-François Lisée, l’enquête dévoilée dans les médias démontre la nécessité de faire témoigner MM. Charest et Bibeau publiquement. « C’est clair que ce n’est pas Nathalie Normandeau qui a organisé ce système-là, a-t-il déclaré au sujet de l’ex-vice-première ministre du gouvernement Charest, actuellement accusée de complot, de corruption, de fraude et d’abus de confiance. Si la vice-première ministre est accusée d’avoir participé à un système de corruption criminelle pour dévoyer des fonds publics, elle n’a pas inventé ce système-là, elle ne l’a pas dirigé seule, et le fait que l’UPAC essaie d’avoir des preuves sur M. Bibeau et M. Charest montre bien qu’elle cherche [à savoir] qui étaient les patrons de Mme Normandeau. »

La Coalition avenir Québec a plutôt tenté de contraindre le gouvernement à identifier les trois ministres ou députés dont les noms ont été voilés sur un diagramme policier qui illustrerait le financement politique illégal qui aurait eu cours au PLQ. « Ce tableau de l’UPAC nous apprend qu’il y a un lien entre Marc Bibeau et la nomination d’au moins trois ministres, a souligné la députée Nathalie Roy. Vous nous avez promis de la transparence ? Qui sont ces trois ministres ? » a-t-elle demandé à Martin Coiteux.

« On est au Québec, on est dans une société démocratique, on est dans une société de droit, nous ne sommes pas dans une république de bananes. Alors, on n’est pas dans une société où le gouvernement se met les deux pieds dans les enquêtes », a répliqué le ministre libéral.

Le député de Québec solidaire Amir Khadir a d’abord reconnu qu’à son avis, les méthodes de financement du PLQ ont changé. Il a cependant dénoncé la lenteur du processus judiciaire. « Quand la justice n’est pas rendue en temps utile, quand ce genre d’enquêtes là fait en sorte que la justice est défaillante, ça fait en sorte qu’on a encore un gouvernement libéral qui n’a pas rendu des comptes sur la corruption des moeurs politiques dont le suspect no 1 est M. Charest », a-t-il déclaré.

Jean-François Lisée en a rajouté. « Depuis un certain temps se pose la question de l’immunité libérale dans notre système de justice. L’immunité libérale, est-ce que ça existe ? […] Est-ce qu’il y a un système qui fait en sorte que la plus grande enquête de corruption de l’histoire politique du Québec n’arrive jamais à aboutir à la tête du réseau ? » a-t-il demandé.

Philippe Couillard a qualifié l’exercice du chef péquiste de « triste »« Je rappelle d’ailleurs qu’il n’y a pas de jugements de tribunaux qui ont été prononcés encore. […] les institutions judiciaires de notre État jouent leur rôle de façon indépendante et il n’appartient ni à l’opposition officielle, ni à la deuxième opposition, ni à nous de nous immiscer dans leur travail », a-t-il insisté. Il a ensuite ajouté que, ce que les Québécois « veulent », c’est un « Québec plus prospère, un Québec où l’emploi se crée ».

samedi, avril 01, 2017

Couillard nie avoir reçu l’aide de Marc-Yvan Côté

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/

L’ex-collecteur de fonds, banni du PLQ, aurait été impliqué dans la course à la direction en 2013

31 mars 2017 | Marco Bélair-Cirino - Correspondant parlementaire à Québec
Marc-Yvan Côté, ancien ministre québécois des Transports, lors de la commission Charbonneau
Photo: Commission Charbonneau / La Presse canadienne

Marc-Yvan Côté, ancien ministre québécois des Transports, lors de la commission Charbonneau
Philippe Couillard est catégorique : l’ex-collecteur de fonds libéral Marc-Yvan Côté n’a joué aucun rôle — même occulte — dans l’organisation de sa campagne à la chefferie du Parti libéral du Québec en 2013.
 
Le premier ministre dit avoir « demandé personnellement » au « beu de Matane », qui est banni à vie du Parti libéral du Canada, de ne pas se mêler de sa campagne à la succession de Jean Charest.
 
« Avant même que je ne l’annonce publiquement […], je l’ai rencontré. Je lui ai dit : “M. Côté, je ne veux pas que vous participiez à ma campagne” », a-t-il relaté lors d’un point de presse jeudi matin. M. Couillard affirme avoir « également transmis cette instruction à l’équipe de direction de [sa] campagne, qui l’[a] répandue dans toute l’organisation ».
 
Pourtant, Le Journal de Montréal titrait jeudi matin que « Marc-Yvan Côté [était] bel et bien impliqué dans la campagne de Philippe Couillard ».
 
Pour preuve, Le Journal cite des courriels entre des militants libéraux de longue date et M. Côté. Dans l’un d’entre eux, Lise Grondin prend soin de remercier l’ex-ministre de l’équipe Bourrassa dans les heures suivant la victoire décisive de M. Couillard aux dépens de Pierre Moreau et Raymond Bachand.
 
« Quelle belle journée. Même si tu étais dans l’ombre, félicitations d’être toujours là, et encore là… Reste avec nous, on va en avoir besoin », a écrit l’ex-directrice de cabinet du président de l’Assemblée nationale Michel Bissonnet le 17 mars 2013.
 
L’ex-responsable de l’organisation de la course à la direction de 2013 de M. Couillard pour l’Est-du-Québec, Josée Lévesque, a pour sa part bavardé avec M. Côté dans les jours suivants. Mme Lévesque assume actuellement les responsabilités de directrice de cabinet du whip en chef du gouvernement, Stéphane Billette.
 
La tenue de leurs échanges n’avait « rien à voir avec la politique », a indiqué le chef du gouvernement sans donner plus de détails. Mais M. Couillard a insisté : « M. Côté n’avait aucun rôle dans l’organisation de [sa] course à la direction, aucun mandat, aucune autorisation, point final. »
 
Les partis d’opposition exigent la tenue d’une commission parlementaire durant laquelle M. Côté, Mme Grondin et Mme Lévesque pourraient répondre à leurs questions. M. Couillard a balayé cette idée, soulignant qu’« une commission parlementaire, c’est le sommet d’un forum partisan ».
 
Réaction de Lisée
 
Le chef de l’opposition officielle, Jean-François Lisée, lui a reproché de cacher les ressorts de sa victoire de 2013.
 
« Il ne veut pas nous dire de quoi Mme Lévesque a parlé à Marc-Yvan Côté le lendemain d’une élection où elle [lui] avait livré tout l’Est-du-Québec, le terreau de Marc-Yvan Côté, clé en main », a-t-il lancé en chambre avant de se tourner vers le ministre Pierre Moreau.

« Qu’en pense le président du Conseil du trésor, qui est arrivé bon deuxième dans cette course ? Est-ce qu’il veut, lui, savoir la vérité ? »
 
Le chef caquiste, François Legault, a pour sa part décrit le PLQ comme un « parti de copinage où les amis passent avant l’intérêt public »« On comprend aujourd’hui que Philippe Couillard n’a jamais voulu faire le ménage », a-t-il dit.
 
Le candidat malheureux à la direction du PLQ Pierre Moreau dit n’avoir « aucune raison » de jeter le doute sur la légitimité de M. Couillard comme chef libéral. Il estime que son adversaire a fait le nécessaire en dictant à l’ex-ministre Marc-Yvan Côté — actuellement sous le coup d’accusations de fraude et d’abus de confiance — de demeurer en retrait de sa campagne. « Quel geste voulez-vous qu’il ait pu poser de plus ? Il ne pouvait quand même pas le couler dans le béton, Marc-Yvan Côté. »

Avec Dave Noël

jeudi, mai 26, 2016

Énergie Est: Jean Charest blanchi par la commissaire au lobbying

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-canadienne/

Publié le 26 mai 2016 à 00h00 | Mis à jour à 06h37
Jean Charest n'a jamais été inscrit comme lobbyiste... (Photo Edouard Plante-Fréchette, archives La Presse)
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Jean Charest n'a jamais été inscrit comme lobbyiste à Québec ou à Ottawa, selon les deux registres publics.

(Ottawa) L'ex-premier ministre du Québec Jean Charest vient d'être blanchi par la commissaire fédérale au lobbying pour un appel téléphonique à un conseiller de Justin Trudeau au cours duquel la question de l'oléoduc Énergie Est a été abordée, a appris La Presse. La commissaire fédérale conclut que M. Charest n'a pas fait de lobbying pour TransCanada.
En mars dernier, le quotidien The Globe and Mail rapportait que M. Charest avait eu à la mi-janvier une conversation avec Gerald Butts, secrétaire principal et proche collaborateur du premier ministre du Canada Justin Trudeau, au cours de laquelle le projet d'oléoduc Énergie Est de TransCanada a été abordé. Le cabinet du premier ministre Trudeau confirmait alors que M. Charest aurait demandé à M. Butts « s'il serait prêt à avoir une rencontre avec TransCanada ». À la suite de ces allégations, la commissaire fédérale au lobbying a déclenché un examen administratif.
Dans sa décision rendue le 20 mai, la commissaire fédérale au lobbying Karen E. Shepherd conclut que « l'allégation [...] était sans fondement » et que le dossier est « clos », selon une lettre de la commissaire envoyée à Jean Charest et obtenue par La Presse. La Loi sur le lobbying prévoit qu'une personne doit s'enregistrer comme lobbyiste si elle s'engage auprès d'un client à organiser une rencontre avec un titulaire d'une charge publique moyennant paiement. Dans le cas de M. Charest - qui était conseiller pour TransCanada jusqu'en septembre 2015 -, la commissaire fédérale au lobbying conclut qu'il « n'y a eu aucun paiement et il n'y a aucune indication que [M. Charest ait] tenté d'organiser une rencontre. »
Jean Charest a eu un mandat rémunéré d'environ un an comme conseiller en communications et conseiller stratégique auprès de TransCanada. Ce mandat a pris fin le 30 septembre 2015 et n'était pas renouvelable. Le 28 janvier 2016, M. Charest s'est prononcé publiquement en faveur du projet Énergie Est dans le cadre d'une conférence à Québec, sans mentionner qu'il avait été rémunéré auparavant par TransCanada.
UN COUP DE FIL D'INVITATION
Mais les faits qui intéressent la commissaire fédérale au lobbying remontent plutôt à la mi-janvier 2016, alors que Jean Charest - dont le mandat avec TransCanada était terminé depuis plusieurs mois - donne un coup de fil à Gerald Butts, l'un des conseillers les plus importants de Justin Trudeau. Associé au cabinet d'avocats McCarthy Tétrault, M. Charest est aussi président honoraire du Canada-ASEAN Business Council (CABC), un organisme qui fait la promotion des relations économiques entre le Canada et l'Asie du Sud-Est. À titre de président honoraire de cet organisme, il invitait Justin Trudeau à participer à un forum de CABC en Indonésie les 7 et 8 septembre prochain, d'autant plus que le premier ministre Trudeau doit être en Asie cette semaine-là pour le G20.
«M. Butts a mentionné qu'il était à Edmonton pour rencontrer la première ministre de l'Alberta, et la conversation est fortuitement arrivée sur le projet d'oléoduc.»Grégory Larroque
porte-parole de Jean Charest
Au terme de son examen administratif où elle a analysé les « renseignements disponibles publiquement » et interviewé des témoins, la commissaire fédérale au lobbying conclut que M. Charest n'a pas fait de lobbying au cours de cet appel téléphonique avec Gerald Butts. « M. Charest n'est pas surpris, mais est satisfait de la décision. Il a toujours été certain de ne pas avoir enfreint la loi ni l'esprit de la loi sur le lobbying », dit Grégory Larroque, aussi avocat-conseil chez McCarthy Tétrault. À l'extérieur du pays hier, M. Charest n'a pas commenté lui-même la décision de la commissaire fédérale au lobbying.
Depuis son retrait de la vie politique en 2012, « M Charest n'a pas fait de lobbying et n'a pas l'intention d'en faire », a indiqué M. Larroque. Jean Charest n'a jamais été inscrit comme lobbyiste à Québec ou à Ottawa, selon les deux registres publics.
« La décision [de la commissaire fédérale du lobbying] confirme ce que nous avons toujours dit : il n'y a pas eu de lobbyisme de la part de M. Charest pour TransCanada », dit Tim Duboyce, porte-parole de TransCanada.
L'automne dernier, à cinq jours du scrutin fédéral, le coprésident de la campagne du Parti libéral du Canada, Dan Gagnier, a été contraint de quitter son poste après avoir envoyé un courriel aux dirigeants de TransCanada dans lequel il leur donnait des conseils stratégiques pour le projet Énergie Est. M. Gagnier avait été le chef de cabinet de Jean Charest à Québec de 2007 à 2009.

jeudi, mars 03, 2016

Jean Charest lobbyiste pour Énergie-Est ?

Publié par Charles Payette pour CogecoNouvelles le jeudi 03 mars 2016 à 08h03.
Jean Charest lobbyiste pour Énergie-Est ?
Jean Charest
(Cogeco Nouvelles) - L'ancien premier ministre Jean Charest a tenté d'organiser une rencontre cette année entre le bureau du premier ministre Trudeau et les promoteurs du controversé projet d'oléoduc Énergie Est, selon ce qu'a appris le Globe and Mail.

Le bureau du premier ministre a cependant refusé, faisant valoir que la demande de Jean Charest ne respectait pas le régime de lobbying du Canada.
Jean Charest, maintenant partenaire de la firme d'avocats McCarthy Tétrault, n'est pas inscrit au registre des lobbyistes du gouvernement fédéral.
Il n'est pas clair si monsieur Charest a été rémunéré pour réclamer une telle rencontre.

samedi, janvier 16, 2016

Financement illégal: 11 constats d'infraction liés au PLQ

http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/

Financement illégal: 11 constats d'infraction liés au PLQ
Photo Archives / Agence QMI
Les faits reprochés se seraient déroulés en 2011 et en 2012, en prévision des élections provinciales de septembre 2012 qui se sont soldées par la défaite du PLQ de Jean Charest.

Jean-Louis Fortin

MONTRÉAL - L'ex-patron d'une des plus grosses firmes de comptables au pays vient de se faire pincer dans une affaire de financement illégal au profit du Parti libéral du Québec (PLQ).
Luc Villeneuve, qui était jusqu'à récemment président pour le Québec de la firme Samson Bélair/Deloitte & Touche, s'est fait signifier pas moins de 11 constats d'infraction par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ).
Les faits reprochés se seraient déroulés en 2011 et en 2012, en prévision des élections provinciales de septembre 2012 qui se sont soldées par la défaite du PLQ de Jean Charest et la victoire des péquistes de Pauline Marois.
Villeneuve «a aidé» plusieurs individus, «alors qu'il n'était pas représentant officiel du Parti libéral du Québec» à obtenir des contributions de plusieurs employés de sa firme, selon le DGEQ.
À d'autres occasions, le patron de Samson Bélair/Deloitte & Touche aurait même sollicité directement une contribution.
Les gestes contreviennent à la loi électorale, selon le DGEQ.
Chacun des 11 constats d'infraction s'élève à 650 $, pour un total de 7150 $.
Soulignons que M. Villeneuve a été nommé en juin 2014 à la Commission d'examen sur la fiscalité québécoise par le gouvernement libéral de Philippe Couillard. Le mandat de cette commission est de trouver des «pistes d'action à privilégier pour accroître l'efficacité, l'équité et la compétitivité du régime fiscal», selon le ministre des Finances Carlos Leitao.
En 2014, M. Villeneuve avait déjà fait l'objet d'une plainte déposée par le Parti québécois auprès du DGEQ au sujet d'une publicité qu'il a signée dans six quotidiens.
Le parti, alors dirigé par Pauline Marois, estimait que cette publicité voulait «favoriser» le PLQ en utilisant le titre «Il faut se dire les vraies affaires», similaire au slogan électoral libéral «Ensemble on s'occupe des vraies affaires».
Le comptable de formation siège également au Conseil de l'Université de Montréal et de la Fondation HEC Montréal depuis juin 2015, selon son compte LinkedIn.
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vendredi, novembre 27, 2015

La commission Charbonneau Financement du PLQ : finalement, Marc Bibeau nie tout

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/politique/

Mise à jour le jeudi 26 novembre 2015 à 18 h 30 HNE
Marc Bibeau
Marc Bibeau

Plusieurs témoins à la commission Charbonneau ont présenté l'homme d'affaires Marc Bibeau comme étant le responsable du financement au PLQ sous Jean Charest. Aussi, la surprise fut grande qu'il ne soit pas convoqué pour présenter sa version des faits.
Un texte de Bernard LeducCourriel
Et pourtant, par la voie de ses avocats de la firme Davies Ward Phillips & Vineberg, il nous la livre. Mercredi, la commission a rendu publique sur son site Internet la lettre que lui avaient adressée, le 29 mai 2015, ses avocats, en réponse à l'avis de conclusion défavorable qu'elle avait émis à son endroit le 5 décembre 2014.
Cette réponse nous révèle plusieurs choses, notamment qu'il réfute, par l'entremise de ses avocats, l'ensemble des allégations faites à son endroit à la commission, mais aussi qu'il a, en fait, bel et bien été appelé à témoigner par la commission qui a cependant changé d'avis.
Le 7 avril 2014, alors que le PLQ triomphait dans les urnes, renversant un éphémère gouvernement péquiste, Marc Bibeau, contraint, témoignait deux heures durant sous serment à la commission, à huis clos. Trois mois plus tard, soit le 15 juillet 2014, elle le convoquait pour témoigner publiquement par l'entremise d'une citation à comparaître datée du 17 juin 2014.
Un témoignage qui n'aura jamais lieu.
« Le 31 juillet 2014, écrivent dans la lettre les avocats de Marc Bibeau : la CEIC répondait aux procureurs soussignés pour leur indiquer que le témoignage de notre client ''ne sera plus requis par les commissaires'' ».
Les avocats de M. Bibeau en concluent donc que, leur client n'ayant pu s'expliquer publiquement, « la CEIC violerait son obligation d'équité procédurale et d'impartialité ainsi que son objectif de recherche de la vérité en parvenant à des conclusions défavorables à l'encontre de M. Bibeau » dans son rapport.
Bibeau, sans reproche
La commission Charbonneau, si l'on en croit le contenu de leur lettre, avait notamment l'intention de reprocher à Marc Bibeau « d'avoir pratiqué du financement sectoriel en sollicitant des firmes de génie et des entreprises en construction » et « d'avoir entretenu, auprès des firmes de génie, le lien entre les contributions politiques et l'octroi des contrats, notamment auprès de Georges Dick, lorsqu'il lui a évoqué son influence sur les contrats octroyés par Hydro-Québec ».
Mais pour ses avocats, ces reproches n'ont pas lieu d'être, car jamais leur client n'a fait miroiter à des donateurs potentiels - et chef d'entreprises - l'espoir de contrats contre du financement, et jamais, encore il n'a sollicité directement des entreprises.
Pour eux, tant son témoignage à huis clos du 7 avril 2014 que la « preuve entendue ne démontre pas que M. Bibeau aurait sollicité des firmes de génie et des entreprises en construction plutôt que les dirigeants de telles entreprises, et encore moins qu'il connaissait au moment des faits pertinents le système de prête-noms mis en place par ces entreprises afin de contribuer au financement du PLQ ».
« M. Bibeau a lui-même témoigné sous serment à l'effet qu'il sollicitait des chefs d'entreprise, et non des entreprises, et que cette sollicitation pouvait mener à l'envoi de plusieurs chèques provenant d'employés, amis, collègues et membres de la famille de ces individus, ajoutant qu'il ignorait l'identité des signataires des chèques. »— Extrait de la lettre

En outre, tant ce même témoignage du 7 avril 2014 que ceux, publics, de divers témoins devant la commission, ne permettent de conclure qu'il a « entretenu, auprès des firmes de génie, le lien entre les contributions politiques et l'octroi des contrats ».
Ils affirment à cet effet que l'ex-président de la firme de génie RSW Georges Dick, étant l'unique témoin qui ait clairement affirmé à la commission que M. Bibeau lui aurait promis des contrats contre du financement au PLQ, il « serait déraisonnable et injuste d'étendre l'allégation de M. Dick à un ensemble non-défini de ''firmes de génie'' ».
« M. Bibeau lui-même a expressément nié, sous serment, à plusieurs reprises, avoir expliqué aux chefs d'entreprise qu'il était peut-être important de donner à un parti politique ou de se faire voir d'un parti politique pour avoir l'oreille ou pour avoir une influence ou avoir insinué ou prétendu ou fait valoir auprès de ces chefs d'entreprise là que d'avoir du financement pourrait avoir une incidence sur le chiffre d'affaires de l'entreprise », disent ses avocats.
« En outre, quant à M. Dick lui-même, son témoignage est incohérent et non crédible. »— Extrait de la lettre
Marc Bibeau est actionnaire de l'entreprise Schokbeton et administrateur de la société de gestion immobilière Beauward.

mercredi, novembre 25, 2015

La commission libère les libéraux

http://www.journaldemontreal.com/

RICHARD MARTINEAU
MISE à JOUR 
Donc, il n’y aura pas de blâme.
La commission Charbonneau consacre des pages et des pages aux agissements problématiques de Marc Bibeau, Nathalie Normandeau et Jean Charest, mais aucun blâme ne sera porté.
Ben coudonc.
HEIN, DES PRÊTE-NOMS?
Prenons juste le cas de Nathalie Normandeau.
(Je sais que c’est ma compétitrice directe à la radio, mais je parle de sa carrière politique, ici, pas de son travail de coanimatrice...)
Lors de son passage devant la commission Charbonneau, l’ex-ministre des Affaires municipales a déclaré, sur le fameux système des prête-noms:
«Je savais qu’il se faisait du financement sectoriel au Parti libéral du Québec, mais ce que je ne savais pas comme ministre, c’est tous les stratagèmes qui ont été développés pour apporter une contribution à des partis politiques. Ça a été dévoilé par votre commission...
— Mais, de rappeler France Charbonneau, ce système de prête-noms avait déjà été mis au jour en 2006 par le rapport Moisan, non?
— Oui, oui, dans ce sens-là, on s’entend, de répondre Nathalie Normandeau. Mais quand je suis ministre, j’arrive en 2003, je ne sais pas qu’il y a des prête-noms...»
Attendez une minute, là.
Madame Normandeau a occupé différents postes de ministre de 2003 à 2011 et elle ne connaissait pas l’existence d’un système de prête-noms... alors que ce système avait été dévoilé dès 2006?
Ben coudonc.
NI VU NI CONNU
Extrait du rapport de la commission Charbonneau (page 582):
«Plusieurs témoins interrogés [...] ont déclaré qu’ils étaient conscients de commettre des gestes illégaux lorsqu’ils participaient à des activités de financement sectoriel reposant sur le recours à des prête-noms et le remboursement des contributions par les entreprises.
«Quatre témoins de la firme Roche ont livré des témoignages non équivoques à cet égard. L’ingénieur André Côté a affirmé que les partis politiques ne pouvaient ignorer que les contributions étaient remboursées, compte tenu de l’importance des montants en jeu: “C’est utopique de penser que les partis pensaient que c’étaient des individus qui payaient ça à même leur salaire...”»
Même Marc-Yvan Côté, qui était ministre libéral dans les années 80-90, a reconnu devant la commission qu’il savait que le recours à des prête-noms enfreignait la loi!
«Je savais que des prête-noms n’étaient pas permis.»
Mais l’ex-vice-première ministre, elle, ne le savait pas? Elle ne soupçonnait pas que son parti utilisait cette stratégie?
Alors que tout le milieu de la construction le savait?
Ben coudonc.
On est censé avaler cette couleuvre?
DES CAVES
Dans son témoignage devant la commission Charbonneau, Nathalie Normandeau a dit que les entrepreneurs qui participaient aux activités de financement du PLQ n’obtenaient aucune faveur de la part du parti.
«Il n’y a jamais eu de retour d’ascenseur», a-t-elle déclaré sous serment.
Or, voici ce qu’on peut lire dans le volumineux rapport de la commission Charbonneau (page 611):
«Il apparaît peu probable que ces professionnels de l’ingénierie et de la construction auraient versé des centaines de milliers de dollars en nourrissant l’illusion d’obtenir “certaines choses” qu’ils n’auraient jamais obtenues même après de nombreuses années de contributions...»
En d’autres mots: nous prenez-vous pour des caves, Madame Normandeau?

jeudi, novembre 19, 2015

Jeux de la Francophonie: Jean Charest nommé président d'honneur du comité de candidature

http://www.985fm.ca/regional/nouvelles/

Publié par Jessyka Dumulong pour (Estrie) 107,7 Estrie le jeudi 19 novembre 2015 à 09h27. Modifié à 09h33.
Jeux de la Francophonie: Jean Charest nommé président d'honneur du comité de candidature
L'ex-premier ministre du Québec, Jean Charest, a été choisi pour mousser la candidature de la Ville de Sherbrooke qui souhaite obtenir la présentation des Jeux de la Francophonie en 2021.
L'annonce officielle sera faite ce vendredi à l'hôtel de ville de Sherbrooke alors que M.Charest sera nommé président d'honneur du comité de candidature.

L'ancien premier ministre qui possède une grande expérience sur la scène internationale, est un appui de taille pour la candidature de Sherbrooke.
Rappelons que La Guadeloupe et les villes de Moncton et Dieppe au Nouveau-Brunswick sont également en lice pour l'obtention des jeux en 2021. 


mercredi, septembre 30, 2015

Jean Charest et l’arme du temps

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Josée Legault
MISE à JOUR 

16 ans après l'échec de l'accord du Lac Meech et la création d'un «groupe parlementaire distinct» qu'on nommera le Bloc québécois, on voit ici Jean Charest & Lucien Bouchard en 2006 lors de l’annonce de la construction de la nouvelle salle de l'OSM. Le passage du temps change beaucoup de choses en politique...

 16 ans après l'échec de l'accord du Lac Meech et la création d'un «groupe parlementaire distinct» qu'on nommera le Bloc québécois, on voit ici Jean Charest & Lucien Bouchard en 2006 lors de l’annonce la construction de la nouvelle salle de l'OSM. Le passage du temps change beaucoup de choses en politique...  Écrite dans la foulée de la montée des mouvements indépendantistes écossais et catalans, ma chronique de mardi – «Les mauvais gagnants» -, analysait le refus catégorique de la classe politique canadienne d’accommoderconcrètement la «différence» québécoise au sein même de la fédération canadienne. Et ce, depuis le référendum de 1995.
J’y avançaisdonc  ceci :
«Si la classe politique canadienne ne donne rien, c’est avant tout parce qu’elle voit le temps comme un allié de taille. Elle mise sur l’usure du temps et sur l’étiolement du mouvement souverainiste.
De Lucien Bouchard à Pauline Marois, le long silence du PQ sur sa propre option lui fut d’ailleurs un allié précieux. La persistance d’un rêve autonomiste impossible en est un autre.»
Ah, le temps... Comme le rappelait souvent Robert Bourassa, comme il peut être précieux en politique...
En complément à ma chronique – et pour illustrer mon propos -, permettez-moi de vous donner maintenant des nouvelles de Jean Charest. Eh oui, chanceux que vous êtes...
Un vétéran de la question nationale
De l’ex-premier ministre du Québec, on ne pourra jamais dire que l’homme n’est pas un véritable animal politique.
Pour avoir survécu à 28 ans de politique active – 14 ans à Ottawa au Parti conservateur et 14 ans au Québec au Parti libéral -, cet attribut lui fut vital.
Jean Charest est également un vétéran de la question nationale. Ou, comme on disait dans les années 80 et 80, de l'«industrie constitutionnelle».
Surnommé «Capitaine Canada» à l'époque du référendum de 1995 et en tout temps, un défenseur passionné du lien fédéral, le sujet n’a pas de secret pour lui.
C’est pourquoi en mai dernier, le jour même des élections générales au Royaume –Uni, j’ai porté grande attention à ce qu’il avait à en dire sur les ondes de CBC News à l’émission Power and Politics.
Rappelons que huit mois à peine après avoir perdu de près leur référendum sur l’indépendance de l’Écosse, le Scottish National Party (SNP) venait tout juste de rafler 56 des 59 sièges pour l’Écosse. Soit une augmentation fulgurante de 50 sièges pour le SNP par rapport à l’élection de 2010. Et ce, face à une victoire majoritaire pour le pays des conservateurs de David Cameron.
Ce qui, bien évidemment, n’allait pas sans rappeler les résultats spectaculaires du Bloc québécois à l’élection fédérale de 1993.
Créé en 1990 tout d'abord comme «groupe parlementaire distinct» dans la foulée de l’échec de l’accord constitutionnel du Lac Meech par l’ex-ministre conservateur Lucien Bouchard, le Bloc remporte alors 54 sièges sur 75 au Québec.
À l’étonnement généralisé, il hérite même du statut prisé d’opposition officielle de «Sa Majesté». Le tout, face à une victoire majoritaire des libéraux de Jean Chrétien.
***
De retour à Jean Charest
Rappelons maintenant que Jean Charest avait lui-même joué un rôle-clé dans les dernières semaines de la longue saga de l’accord de Meech.
Il signait alors le fameux «rapport Charest», lequel, en cherchant à «dénouer l’impasse» dans laquelle l’accord s’enfonçait de plus en plus, fut plutôt reçu entre autres par certains collègues du gouvernement Mulroney, dont Lucien Bouchard, comme une tentative inacceptable de dilution d’un accord pourtant déjà timide. (Rappelons aussi pour la petite histoire que c'est Lucien Bouchard lui-même qui avait proposé le nom de Jean Charest à Brian Mulroney pour mener cette délicate mission politique.)
Bref, en 1990, Jean Charest fut en partie à l’origine, bien involontairement bien sûr, de la démission prochaine et fracassante de Lucien Bouchard. Une démission qui mènerait à la création d’un Bloc québécois se voulant à l’origine une coalition arc-en-ciel de nationalistes déçus de la tournure des événements, qu’ils soient fédéralistes, autonomistes ou souverainistes.
De retour au 7 mai 2015. Soit à l’entrevue de Jean Charest à l’émission Power and Politics.
L’animateur lui demande alors ses réflexions sur la victoire écrasante du Scottish National Party à l’élection au Royaume-Uni. Surtout, il lui demande quels conseils il prodiguerait à David Cameron dorénavant aux prises avec un «bloc» impressionnant de députés écossais indépendantistes.
Jean Charest compare alors la situation au Royaume-Uni à celle du Bloc suite à l’élection fédérale de 1993 :
«This is a very dangerous business of breaking up countries by the way. (...) I think on the longer term better to have them in the House of Commons in front of you than being outside trying to break up the country. And that may sound a little painful, but it’s been the way we dealt with it in Canada. We accepted the fact that they were there, but actually wore them out through a debate that demonstrated that Canada works. (...)
From my perspective, I think it’s twenty years. It’s at least a twenty-year cycle, process, of winding down the discussion. They key here, though, is to keep that discussion and debate going. I don’t sense that the British government is very well prepared for everything they’re going to be facing in the next few months and that may the key.
If they’re not well prepared, a second referendum, I’m convinced, will reappear within the next ten years, maximum, probably earlier than that. And they need to establish a mechanism of ongoing debate, discussion, that will allow them to arrive at the right place.
Are they able to do that? Well, that’s a question mark. But much better to maintain that dialogue which is key than to not maintain that dialogue. Which would be fatal.»

Traduction libre :
«Cette histoire de briser des pays, en passant, ce sont des situations très dangereuses. (...)
Je pense toutefois qu’à long terme, il est préférable de les avoir (les indépendantistes) à l’intérieur même de la Chambre des communes en face de vous plutôt que de les laisser à l’extérieur tenter de briser le pays.
Cela peut vous sembler un brin douloureux, mais c’est la manière dont nous avons géré cette situation au Canada.
Nous avons accepté le fait qu’ils seraient là (au parlement), mais nous les avons épuisés en débattant et en faisant la démonstration que le Canada fonctionne. (...)
De mon point de vue, je pense que ça prend vingt ans. C’est un cycle d’au moins vingt ans, ce processus qui consiste à dégonfler cette discussion. La clé, par contre, est de toujours débattre et discuter.
Je ne sens pas que le gouvernement britannique est bien préparé pour tout ce qui les attend au cours des prochains mois. Et c’est ça, la clé.
S’ils ne sont pas bien préparés, un deuxième référendum (écossais), j’en suis sûr, sera tenu d’ici les dix prochaines années, au maximum. Et peut-être même avant ça.
Ils doivent donc établir un mécanisme de débat continu qui permette (au gouvernement Cameron) d’atteindre ses objectifs.
En seront-ils capables? Ça, c’est un point d’interrogation.
Mais c’est toujours mieux de maintenir le dialogue – c’est la clé -, que de ne pas le faire. Ce qui serait fatal (au gouvernement Cameron).»
***

En d’autres termes, Jean Charest explique clairement l'importance stratégique du facteur temps. Ou comment le temps peut s'avérer être un allié précieux pour les États qui, en leur sein même, font face à des mouvements indépendantistes. Parfois même, jusque sur les bancs du parlement central.
Des mouvements qui, lorsqu’ils échouent à se gagner l’appui d’une majorité des électeurs peuvent être, avec le temps, tout au moins affaiblis sans pour autant disparaître.
L’ex-premier ministre du Québec parle toutefois de le faire en maintenant une «discussion» entre l’État central et, si on le comprend bien, non pas nécessairement avec le mouvement indépendantiste qu’il cherche à désamorcer à plus long terme, mais tout au moins avec la population de l'État régional ou provincial où se trouve un mouvement indépendantiste. Ce qui, au Canada, depuis 1995, ne s’est pas produit. Pour Ottawa, seule l’arme du temps compte.
Doit-on alors comprendre des remarques de Jean Charest qu’il regrette aujourd’hui cette fermeture irrévocable du fédéral? Lui seul le sait...
***
Jean Charest dit aussi très clairement à quel point, du point de vue de l’État central, il est préférable d’avoir une forte députation d’indépendantistes à l’intérieur du parlement central au lieu de les avoir à l’extérieur en train de travailler plus activement à leur projet de «sécession». La référence, ici, étant également au Bloc québécois.
Que pensez-vous de l’«analyse» de Jean Charest?
Au moment même où le Bloc québécois se bat depuis l’élection fédérale de 2011 pour sa propre survie, la «perspective» de Jean Charest vous semble-t-elle éclairante? Ou pas?

samedi, avril 04, 2015

Charest le voulait, Couillard le fait

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4 avril 2015 |Jessica NadeauMarco Fortier | Québec
Le gouvernement semble aujourd’hui imperméable aux critiques. On verra s’il gardera le cap sur «la rigueur» à l’approche du scrutin de 2018.
Photo: Jacques Nadeau
Le Devoir
Le gouvernement semble aujourd’hui imperméable aux critiques. On verra s’il gardera le cap sur «la rigueur» à l’approche du scrutin de 2018.
Un an après avoir pris le pouvoir à Québec, le premier ministre Philippe Couillard semble en voie de réussir là où deux de ses prédécesseurs ont échoué : Robert Bourassa et Jean Charest avaient tenté — en vain — de « réinventer l’État ». Retour aux sources de l’austérité.
 
C’était l’époque de « l’État-Provigo ». En 1986, trois « comités des sages » recommandent un remède de cheval pour assainir les finances publiques du Québec : une série de privatisations et d’abolitions d’organismes inspirée des réformes de Margaret Thatcher et Ronald Reagan.
 
Comme Philippe Couillard aujourd’hui, le premier ministre Bourassa cherche à éliminer le gaspillage, à réduire la bureaucratie et à rendre l’État plus « productif ». Mais les « sages » qu’il a mandatés proposent quasiment un massacre à la tronçonneuse : privatisation d’hôpitaux, fermeture d’une faculté de médecine, hausse draconienne des droits de scolarité, abolition de la Régie du logement, du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement et de l’Office de la langue française, et ainsi de suite.
 
Le ministre Paul Gobeil (ex-dirigeant de Provigo) et d’autres membres des comités des sages font partie d’une escouade d’hommes d’affaires appelés à la rescousse par Robert Bourassa pour relancer l’économie du Québec. Ils proposent de remplacer l’État-providence par ce qui a été surnommé « l’État-Provigo ». Un État « géré comme une business », pour reprendre l’expression consacrée.
 
Fin renard, le premier ministre libéral a rapidement envoyé les trois rapports sur les tablettes poussiéreuses de l’Assemblée nationale. Ça ne l’a pas empêché de privatiser des sociétés d’État, dont Madelipêche, Québecair et Donohue. Mais la mobilisation des syndicats et de la société civile contre le démantèlement appréhendé du modèle québécois ont eu raison de la volonté réformiste de Bourassa.
 
La recette magique de Couillard
 
Jean Charest a vécu le même chemin de croix avec son projet de « réingénierie » de l’État en 2003. Inspiré par l’ex-premier ministre ontarien Mike Harris, qui avait mis la hache dans la bureaucratie et réduit les impôts à la fin des années 90, M. Charest cherchait à son tour à alléger l’État québécois. Il a frappé un mur. Encore une fois, les syndicats et leurs alliés sont venus à bout des plans du gouvernement libéral, à coups de manifestations dans les rues.
 
Douze ans plus tard, Philippe Couillard paraît plus déterminé que jamais à réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. Jean Charest doit se demander quel est le secret de son successeur pour remettre en question le modèle québécois qui reste si cher à une part importante des électeurs. Monique Jérôme-Forget a sa petite idée là-dessus. L’ancienne « dame de fer » du gouvernement Charest était responsable de la fameuse « réingénierie » de l’État en 2003. Dans son autobiographie lancée au cours des prochains jours, elle revient sur cet épisode houleux de sa carrière politique.
 
Jean Charest avait eu beau demander à ses ministres de préparer des compressions, ils ont désobéi aux ordres. La résistance la plus importante à la réingénierie est venue du Conseil des ministres, explique-t-elle. « Mes collègues ministres choisirent de passer leur tour. Aucun ne voulait que l’on touche à “ ses” programmes », écrit Monique Jérôme-Forget.
 
Un pitbull et son maître
 
Cette fois, le premier ministre Couillard tient mordicus à garder le cap sur la « rigueur » budgétaire. Peu importe les conséquences électorales, apparemment. Et il a confié la mission à un pitbull, le ministre Martin Coiteux, encore plus prêt à mordre en sachant qu’il a l’appui de son maître.
 
Il est normal que les gens — citoyens, mais aussi députés et ministres — résistent au changement, nuance Monique Jérôme-Forget. C’est dans la nature humaine. « Un gouvernement doit savoir jauger la capacité de la population à accepter le changement et à ajuster ses interventions en conséquence, ce qui veut même parfois dire reculer devant l’ampleur des réactions. Ce n’est pas un sacrilège de faire marche arrière. […] Il n’en reste pas moins que la difficulté de prendre des décisions impopulaires, mais importantes pour l’économie du Québec, s’avère le grand dilemme des politiciens. Souhaitant se faire réélire au terme de leur mandat — ce qui est parfaitement légitime —, ils évitent de déplaire à une frange ou l’autre de l’électorat », explique l’ex-dame de fer.
 
Elle croit que la population est « plus prête » qu’à son époque à accepter des changements.« La crise économique de 2008 a fait tellement de mal à beaucoup de monde que les gens sentent que ça ne peut plus être l’abondance comme ça a déjà été, qu’il y a des limites. En plus de ça, le Québec vit une période épouvantable, dans le sens qu’on a commencé à avoir une population vieillissante. […] Deux travailleurs par retraité, je vous assure que c’est affolant », dit Monique Jérôme-Forget en entrevue.
 
Jouer avec les mots
 
Le discours sur l’assainissement des finances publiques est en train de s’incruster dans le paysage politique, note de son côté Alain-G. Gagnon, professeur de science politique à l’UQAM. La Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault et son ancêtre, l’ADQ de Mario Dumont, pressent même les libéraux d’y aller encore plus fort avec l’austérité. Et l’opposition s’est affaiblie et morcelée à l’Assemblée nationale : le Parti québécois, sans chef depuis sa défaite historique de l’an dernier, semble incapable de présenter une position cohérente face aux compressions du gouvernement. La seule voix claire contre l’austérité est celle des deux élus de Québec solidaire.
 
D’une époque à l’autre, les gouvernements qui ont remis en question le modèle québécois ont joué avec les mots, souligne Alain-G. Gagnon. Les libéraux de Philippe Couillard s’étaient ainsi engagés à augmenter les budgets de la Santé et de l’Éducation de 4 % et 3,5 % respectivement en campagne électorale. Les hausses seront plutôt de 2,7 % et 1,9 %. En tenant compte de l’inflation, c’est un quasi-gel budgétaire.
 
« Est-ce qu’on a voté pour ça ? La réponse est non. Les libéraux font le contraire de ce qu’ils avaient promis », dit sans détour le professeur Gagnon. Signe des temps, il revenait d’une manifestation dans les rues de Montréal au moment de notre entrevue. Le Syndicat des professeurs de l’UQAM s’est joint au mouvement de grève lancé par les étudiants.
 
Alain-G. Gagnon prédit des jours difficiles pour la fameuse « majorité silencieuse » qui appuie les politiques d’austérité du gouvernement Couillard. Les compressions budgétaires vont finir par faire mal. Des gens vont perdre leur emploi. Et les surplus créés par les coupes de budget iront au remboursement de la dette, à une offre réduite de services publics et à des baisses d’impôt qui semblent rarement destinées à la classe moyenne, souligne-t-il. Comme d’autres, il note l’empressement des chambres de commerce et du Conseil du patronat à applaudir le dernier budget Leitão.
 
Le gouvernement semble imperméable aux critiques après un an de règne. On verra s’il gardera le cap à l’approche du scrutin de 2018. Surtout que, comme le remarque Monique Jérôme-Forget, « il n’y a pas beaucoup de gras à couper » dans la machine gouvernementale.