Photo: Commission Charbonneau / La Presse canadienne
Marc-Yvan Côté, ancien ministre québécois des Transports, lors de la commission Charbonneau
Philippe Couillard est catégorique : l’ex-collecteur de fonds libéral Marc-Yvan Côté n’a joué aucun rôle — même occulte — dans l’organisation de sa campagne à la chefferie du Parti libéral du Québec en 2013.
Le premier ministre dit avoir «demandé personnellement» au «beu de Matane», qui est banni à vie du Parti libéral du Canada, de ne pas se mêler de sa campagne à la succession de Jean Charest.
«Avant même que je ne l’annonce publiquement […], je l’ai rencontré. Je lui ai dit: “M.Côté, je ne veux pas que vous participiez à ma campagne”», a-t-il relaté lors d’un point de presse jeudi matin. M. Couillard affirme avoir «également transmis cette instruction à l’équipe de direction de [sa] campagne, qui l’[a] répandue dans toute l’organisation».
Pourtant, Le Journal de Montréal titrait jeudi matin que «Marc-Yvan Côté [était] bel et bien impliqué dans la campagne de Philippe Couillard».
Pour preuve, Le Journal cite des courriels entre des militants libéraux de longue date et M. Côté. Dans l’un d’entre eux, Lise Grondin prend soin de remercier l’ex-ministre de l’équipe Bourrassa dans les heures suivant la victoire décisive de M. Couillard aux dépens de Pierre Moreau et Raymond Bachand.
«Quelle belle journée. Même si tu étais dans l’ombre, félicitations d’être toujours là, et encore là… Reste avec nous, on va en avoir besoin», a écrit l’ex-directrice de cabinet du président de l’Assemblée nationale Michel Bissonnet le 17 mars 2013.
L’ex-responsable de l’organisation de la course à la direction de 2013 de M. Couillard pour l’Est-du-Québec, Josée Lévesque, a pour sa part bavardé avec M. Côté dans les jours suivants. Mme Lévesque assume actuellement les responsabilités de directrice de cabinet du whip en chef du gouvernement, Stéphane Billette.
La tenue de leurs échanges n’avait «rien à voir avec la politique», a indiqué le chef du gouvernement sans donner plus de détails. Mais M. Couillard a insisté : «M.Côté n’avait aucun rôle dans l’organisation de [sa] course à la direction, aucun mandat, aucune autorisation, point final.»
Les partis d’opposition exigent la tenue d’une commission parlementaire durant laquelle M. Côté, Mme Grondin et Mme Lévesque pourraient répondre à leurs questions. M. Couillard a balayé cette idée, soulignant qu’«une commission parlementaire, c’est le sommet d’un forum partisan».
Réaction de Lisée
Le chef de l’opposition officielle, Jean-François Lisée, lui a reproché de cacher les ressorts de sa victoire de 2013.
«Il ne veut pas nous dire de quoi MmeLévesque a parlé à Marc-Yvan Côté le lendemain d’une élection où elle [lui] avait livré tout l’Est-du-Québec, le terreau de Marc-Yvan Côté, clé en main», a-t-il lancé en chambre avant de se tourner vers le ministre Pierre Moreau.
«Qu’en pense le président du Conseil du trésor, qui est arrivé bon deuxième dans cette course? Est-ce qu’il veut, lui, savoir la vérité?»
Le chef caquiste, François Legault, a pour sa part décrit le PLQ comme un «parti de copinage où les amis passent avant l’intérêt public». «On comprend aujourd’hui que Philippe Couillard n’a jamais voulu faire le ménage», a-t-il dit.
Le candidat malheureux à la direction du PLQ Pierre Moreau dit n’avoir «aucune raison» de jeter le doute sur la légitimité de M. Couillard comme chef libéral. Il estime que son adversaire a fait le nécessaire en dictant à l’ex-ministre Marc-Yvan Côté — actuellement sous le coup d’accusations de fraude et d’abus de confiance — de demeurer en retrait de sa campagne. «Quel geste voulez-vous qu’il ait pu poser de plus? Il ne pouvait quand même pas le couler dans le béton, Marc-Yvan Côté.»
À première vue, le dernier sondage Léger-Le Devoir a tout pour plaire à Alexandre Cloutier, qui part avec deux longueurs d’avance dans la course à la succession de Pierre Karl Péladeau. C’est avec lui que le PQ aurait les meilleures chances de battre les libéraux, et il est de loin celui qui est le mieux perçu par les caquistes et les solidaires.
Quelque chose devrait pourtant le faire sourciller. Compte tenu de la marge d’erreur, les 27 % d’intentions de vote des électeurs péquistes dont il est crédité le placent sensiblement au même niveau qu’à l’issue de la course de l’an dernier (29,2 %). Cela signifie qu’il n’a rien récupéré des appuis que Pierre Karl Péladeau avait reçus au congrès de mai 2015 (57,6 %).
Soit, le sondage n’a pas été mené auprès de membres en règle du PQ, qui sont seuls habilités à voter pour le choix du chef, mais l’expérience enseigne qu’ils se comportent généralement comme les électeurs péquistes.
On peut penser que les 15 % recueillis par Bernard Drainville correspondent grosso modo au résultat qu’il aurait obtenu s’il avait terminé la course l’an dernier, plutôt que de se rallier à M. Péladeau, mais il est maintenant acquis qu’il ne sera pas sur les rangs.
Les 14 % de partisans de Jean-Martin Aussant, qui a coupé court aux spéculations sur sa possible candidature, sont sans doute en grande partie des orphelins de PKP, qui doivent aussi être nombreux parmi les 22 % d’indécis. Vers qui se tourneront-ils ?
Plusieurs l’avaient appuyé en se bouchant le nez, voyant en lui un sauveur qui les conduirait à la terre promise même si son passé antisyndical heurtait leurs valeurs sociales-démocrates. Alexandre Cloutier est sans aucun doute un social-démocrate, mais Véronique Hivon et Martine Ouellet peuvent aussi revendiquer cette étiquette.
Ceux qui se préoccupent d’identité pouvaient facilement se reconnaître en Pierre Karl Péladeau ou en Bernard Drainville. Ils doivent se sentir moins d’affinités avec Alexandre Cloutier ou Véronique Hivon, qui se réclament plutôt d’un nationalisme civique.
La charte de la laïcité était peut-être une mauvaise expression de l’identité québécoise et une bourde stratégique, qui a permis au camp fédéraliste de se présenter en défenseur des droits et libertés, mais l’identité demeure la pierre d’assise du projet souverainiste. Abandonner ce terrain à la CAQ serait une grave erreur.
Plusieurs ont dû être surpris que Véronique Hivon obtienne la faveur de seulement 11 % des électeurs péquistes, alors que son nom est sur toutes les lèvres. Même si elle a été louangée pour son rôle dans l’adoption de la loi sur l’aide médicale à mourir, sa notoriété demeure relativement faible. C’était aussi le cas d’Alexandre Cloutier quand il s’est lancé dans la course à la succession de Pauline Marois. Plusieurs le tenaient pour quantité négligeable, y compris ses adversaires.
Mme Hivon n’a pas eu l’occasion de se prononcer sur des sujets autres que ceux dont elle était responsable au sein de l’aile parlementaire. En quoi se distingue-t-elle de M. Cloutier, dont elle vantait les qualités il y a un an ? La compassion est une belle qualité, mais elle ne constitue pas une plateforme ni une garantie de leadership.
La longueur de la dernière course avait bien servi M. Cloutier, qui avait eu le temps de se faire connaître. L’approche des élections et la nécessité de tenir un congrès d’orientation risquent de priver Mme Hivon d’un temps précieux. Ceux qui définiront les règles du jeu devront être conscients qu’elles pourraient avoir un impact sur l’issue de la course.
Le sondage Léger-Le Devoir constitue certainement une déception pour Martine Ouellet. Des 13,2 % d’appuis recueillis l’an dernier, il ne reste plus que 4 %. Une autre qu’elle en serait peut-être découragée, mais baisser les bras ne fait pas partie de son ADN.
Alors que le flou sur la tenue du référendum est presque devenu la règle au PQ, Mme Ouellet avait eu le grand mérite d’être claire. Si sa candidature se confirme, on peut compter sur elle pour forcer ses adversaires à l’être aussi.
Il est paradoxal que le Oui fasse un bond de six points au moment où M. Péladeau quitte la scène. Un score de 41 % est nettement supérieur aux intentions de vote du PQ, peu importe qui en serait le chef. Mme Ouellet pourra y faire la preuve que le PQ a tout intérêt à s’engager à tenir un référendum dans un premier mandat.
Avoir raison est parfois un tort. Certains n’ont jamais pardonné à Jean-François Lisée d’avoir qualifié M. Péladeau de «bombe à retardement». Il est à espérer que le faible appui (6 %) dont il bénéficie ne le dissuade pas d’entrer dans la course. Les péquistes ont toujours eu du mal à accepter qu’on leur dise leurs quatre vérités, mais ils en ont grand besoin.
Indépendance. Créer un Institut québécois de recherche appliquée sur l’indépendance.Éducation. Entreprendre un chantier sur la gratuité scolaire à l’université et sur le financement de la recherche dans les établissements d’enseignement supérieur.Santé et services sociaux. Faire de la prévention en santé une priorité nationale. Établir des trajectoires de soins adaptés aux besoins des patients. Culture. Soutenir l’éducation à la culture et favoriser le rayonnement de la culture québécoise.Promotion de la langue. Consolider le statut du français comme langue officielle et commune. Environnement. Positionner le Québec comme chef de file mondial en transport électrique. Élaborer une loi zéro émission. Finances. Accélérer la lutte contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux.Économie. Promouvoir le concept de « préférence québécoise ». Régions. Mettre en place un instrument de soutien économique « Développement Québec ». Immigration.Préparer une politique d’accompagnement et de soutien économique, social, linguistique et culturel des néo-Québécois.
La réaction sobre, voire éteinte de Pierre Karl Péladeau à l’annonce du ralliement de Bernard Drainville avait de quoi surprendre, mercredi. Après tout, la nouvelle signifiait qu’il était couronné chef du Parti québécois. On l’aurait cru aux anges ; il s’est contenté de prendre acte, ajoutant sans trop de conviction que cet ajout était un «enrichissement» pour son équipe. M. Péladeau n’a pas participé non plus à la conférence de presse du nouveau joueur de son équipe. C’était la «journée de Bernard», a-t-il noté sur un ton quasi mortuaire.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas de passion entre les deux personnages. Le mariage en est un de raison, s’est fait par dépit, et ce type d’union produit rarement des familles unies. De son côté, M. Drainville, à la question d’une reporter anglophone lui demandant si, à ses yeux, M. Péladeau «était le meilleur des candidats toujours en lice», a refusé de répondre. On le comprend : la collection de phrases et de questions assassines de M. Drainville à l’endroit du magnat de Québecor est vaste. Il eût été gênant et cynique pour le député de Marie-Victorin d’ajouter aux contradictions en vantant « Pierre Karl » sans retenue. Surtout quelque cinq jours après le débat de Québec où il avait exhorté les militants à ne pas céder «à la tentation de s’accrocher à un sauveur» ; où il avait fait comprendre que M. Péladeau était un «mirage» ; où il l’avait dépeint en néophyte incapable, ni d’«affronter Philippe Couillard jour après jour» au Parlement, ni de répondre quotidiennement aux journalistes sans s’«enfarger».
Les courses à la chefferie engendrent, parfois pendant des décennies (pensons au clivage Chrétien-Martin au PLC), de durables détestations. Martine Ouellet, mercredi, a décidé de rester dans la course contre le camp de la «gouvernance souverainiste». On l’imagine de moins en moins se rallier au couple Péladeau-Drainville. Alexandre Cloutier, survolté par l’idée de finir deuxième, avait pour sa part beaucoup de mal à gérer ses émotions.
La campagne avortée de M. Drainville a été vaillante et généreuse, pleine de propositions. Certains estiment qu’il est allé très loin dans la critique du meneur. Pourtant, le meneur maintenant couronné devra bien un jour répondre aux pertinentes questions de son nouvel allié. «Dans quoi veux-tu nous embarquer?», lui demandait Drainville concernant la stratégie indépendantiste. La réponse, pour l’instant, est loin d’être claire. Les questions de l’autre candidat ayant abandonné, Jean-François Lisée, au sujet du malaise quant à la propriété de Québecor par M. Péladeau, méritent aussi des réponses. Ce ne sont là, en plus de souder son mariage de raison, que deux des nombreux défis du futur chef de ce parti, dont la présente course revêt un aspect existentiel.
Les principaux adversaires de Pierre Karl Péladeau dans la course à la chefferie du Parti québécois soutiennent que rien n’est encore joué et qu’un deuxième tour pourrait réserver des surprises.
Certes, rien n’est impossible et M. Péladeau a donné toutes les raisons de douter qu’il soit l’homme de la situation, mais la tenue d’un deuxième tour constituerait un précédent dans les annales politiques du Québec contemporain. Contrairement à ce qui s’est souvent produit au niveau fédéral, les principaux partis y ont toujours choisi leur chef au premier tour, que ce soit par l’intermédiaire de délégués ou au suffrage universel des membres.
Au PLQ, cela a été le cas de Georges-Émile Lapalme (1950), Jean Lesage (1958), Robert Bourassa (à deux reprises, 1970 et 1983), Claude Ryan (1978) et Philippe Couillard (2013), tandis que Daniel Johnson et Jean Charest ont été élus sans opposition. Au PQ, Pierre Marc Johnson (1985) et André Boisclair (2005) l’ont aussi emporté au premier tour, tandis que René Lévesque, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard, Bernard Landry et Pauline Marois n’ont pas eu d’opposants.
À l’Union nationale, Daniel Johnson a battu Jean-Jacques Bertrand au premier tour en 1961, mais ce dernier lui a succédé sans congrès en 1968. En 1959 et en 1960, Paul Sauvé et Antonio Barrette ont également été cooptés. La règle a failli connaître une première exception en 2009, quand les membres de l’ADQ ont dû choisir un successeur à Mario Dumont. Gilles Taillon l’a emporté par une seule voix.
Le dernier sondage Léger Marketing-Le Devoir, effectué entre le 6 et le 9 avril, accordait 59 % des intentions de vote des électeurs péquistes à Pierre Karl Péladeau, loin devant Alexandre Cloutier (13 %), Bernard Drainville (9 %) et Martine Ouellet (4 %) ; 13 % étaient indécis.
Il est vrai que les électeurs péquistes ne reflètent pas nécessairement l’opinion des membres du PQ, qui auront seuls de droit de vote, de sorte que l’issue du scrutin pourrait être très différente. Les expériences passées ont toutefois démontré une remarquable concordance.
À la mi-octobre 2005, Léger Marketing avait crédité André Boisclair de 53 % des intentions de vote des électeurs péquistes, devant Pauline Marois (25 %) et Richard Legendre (13 %). Le 15 novembre suivant, il s’est avéré que 53 % des membres du PQ avaient bel et bien voté pour M. Boisclair, 30,5 % pour Mme Marois et 7,4 % pour M. Legendre.
Au début de février 2013, Léger Marketing accordait 43 % des intentions de vote des électeurs libéraux à Philippe Couillard, devant Raymond Bachand (17 %) et Pierre Moreau (8 %). À la mi-mars, les délégués au congrès du PLQ avaient voté encore plus massivement pour M. Couillard, élu avec 58,5 % des voix. La surprise avait été la deuxième place de M. Moreau qui, avec 22 %, avait relégué M. Bachand à la troisième (9,5 %).
De façon générale, les partis ont également choisi comme chef celui qui était le plus apprécié dans l’ensemble de la population, comme l’est présentement M. Péladeau. La grande exception a été la première élection de Robert Bourassa qui, en 1970, était relativement peu connu. Le plus populaire était plutôt l’ancien ministre de la Justice dans le gouvernementLesage, Claude Wagner, qui n’avait pourtant recueilli que 28,7 % des voix au congrès, contre 53,1 % en faveur de M. Bourassa, soutenu par l’establishment du parti.
Si l’écrasante majorité des électeurs péquistes (72 %) croient que Pierre Karl Péladeau est le plus susceptible de réaliser la souveraineté, on peut penser que c’est aussi l’avis des membres. Face à cet espoir, les défauts qu’on peut lui trouver ne font pas le poids. Pas plus que la consommation de cocaïne d’André Boisclair n’avait empêché les militants de voir en lui la fontaine de jouvence qui allait assurer la pérennité du PQ.
En réalité, l’objectif de la lutte de plus en plus dure pour la deuxième place qui oppose Alexandre Cloutier et Bernard Drainville n’est sans doute pas d’incarner l’alternative à PKP dans la perspective d’un deuxième tour, mais plutôt de se positionner pour la prochaine course. Devenir chef du PQ est la partie la plus facile pour lui, gagner la prochaine élection sera une autre paire de manches, sans parler du référendum.
Au PQ, ils sont plusieurs à croire qu’il n’y arrivera pas et qu’il préférera retourner à ses affaires plutôt que de poireauter pendant quatre ans dans l’opposition. Dans trois ans et demi, le poste de chef pourrait donc être à nouveau vacant. Il suffit d’être patient. Après tout, Bernard Landry et Pauline Marois ont dû patienter 16 et 22 ans après leur première tentative.
À l’heure où le «modèle québécois» subit les assauts de l’«austérité», la députée de Vachon, Martine Ouellet, appelle les Québécois à «se réapproprier» l’État québécois.
«On est mûr au Québec pour une deuxième révolution tranquille», lance l’ex-ministre des Ressources naturelles, dans un entretien avec Le Devoir. Cette seconde révolution tranquille devrait déboucher ni sur plus d’État ni sur moins d’État, mais sur «mieux d’État» : «un État plus agile, plus expert», selon Mme Ouellet.
La candidate à la direction du Parti québécois lancera dans quelques jours — lundi à Montréal et mardi à Québec — l’essai intitulé Mieux d’État (Somme toute), dans lequel elle propose différentes mesures afin de réhabiliter l’État québécois aux yeux de la population québécoise. La femme politique de 46 ans souhaite contribuer à dissiper le «cynisme ambiant» envers l’administration publique — et qui «fait l’affaire de ceux qui veulent le saccager». «J’invite les citoyens de tous les horizons à se réapproprier leur État parce qu’il leur appartient… et il est beau! Plus on va l’investir, plus il va nous ressembler et travailler pour nous», affirme l’ingénieure mécanique, détentrice d’une maîtrise en administration des affaires (MBA).
À ses yeux, il est urgent de s’atteler à la tâche de dissiper le «discours» dominant selon lequel «l’État est trop gros, l’État est inefficace». «On a des médias qui sont alignés [sur le modèle du] néolibéralisme», déplore-t-elle, tout en montrant notamment du doigt Québecor — dont l’actionnaire de contrôle est le favori de la course à la chefferie du PQ, Pierre Karl Péladeau.
Martine Ouellet s’engage à ne pas rétrécir la taille de l’État et à ne pas alourdir le fardeau fiscal des Québécois — ou, du moins, de ceux dont le revenu ne se compte pas en centaines de milliers de dollars.
En revanche, elle ne se gênera pas pour réinstaurer la taxe sur le capital des établissements financiers si elle se voit confier les rênes du pouvoir. Selon la défenseure d’une «social-démocratie verte», «l’austérité a été créée de toutes pièces» par le gouvernement de Jean Charest. En abolissant progressivement la taxe sur le capital des établissements financiers, l’ancien chef du gouvernement a privé l’État de plus de 1,5 milliard de dollars de revenus, ce qui a précipité le Québec dans une spirale de déficits structurels, explique-t-elle.
L’État québécois n’en demeure pas moins mûr pour un changement de «culture organisationnelle», affirme l’ancienne gestionnaire chez Hydro-Québec. Martine Ouellet milite en faveur de l’attribution d’une «plus grande autonomie» aux employés de l’État.«On a des gens qui sont capables d’apporter une plus grande contribution.»
Elle voit d’un mauvais oeil la Commission permanente de révision des programmes, estimant que «ça appartient à chacun des ministères» de passer au peigne fin les programmes gouvernementaux.
Mme Ouellet voit dans l’État le garant du «développement économique intelligent» du Québec. Dans cet esprit, le gouvernement doit exprimer sur-le-champ ses réticences à l’égard de projets toxiques comme l’exploitation du gaz de schiste — ou, à tout le moins, s’abstenir de s’y associer, selon elle. « [Il faut] arrêter de traiter tous les projets de la même façon, parce que les mauvais projets viennent salir la réputation de l’ensemble des projets».
Par exemple, «d’aucune espèce de façon» le projet d’oléoduc Énergie Est ne s’inscrit dans une politique de développement économique intelligent. «C’est insensé. Peu importe les redevances offertes, ça ne sera jamais suffisant pour payer [les dépenses encourues en cas d’]accident dans le fleuve Saint-Laurent.» Un gouvernement Ouellet «prendr [ait] le parti des citoyens» et «dir [ait] : «Non, ça ne se passera pas chez nous»», fait-elle valoir.
L’État doit également «partager» le maximum d’«information avec la population», afin de«susciter le débat» populaire sur différentes orientations qu’il entend prendre. Lors de 28 années de militantisme au PQ, Martine Ouellet s’est servie de «bilans annuels» produits par différents ministères, afin de jeter les bases notamment de la Politique nationale de l’eau (2002). «Ça n’existe plus», se désole-t-elle.
Les Québécois doivent être maîtres du «demi-État» du Québec, et ce, d’ici à ce qu’ils récupèrent l’autre demi. «On ne peut plus se limiter au rôle d’une province», soutient Martine Ouellet. Elle est la seule des cinq candidats à la chefferie du PQ à promettre la tenue d’un référendum sur l’indépendance du Québec au cours des quatre années qui suivront l’élection d’un gouvernement majoritaire du PQ.
Mme Ouellet croise les doigts afin que son essai Mieux d’État contribue à «revaloriser» le rôle de l’État, mais également celui du «Politique». «On n’est pas tous pareils.»
Bernard Drainville a recommandé aux militants de ne pas céder « à la tentation de s’accrocher à un sauveur » qui pourrait n’être qu’« un mirage ».
Il était question d’entrée de jeu d’indépendance et Bernard Drainville, se posant en réaliste, a voulu pousser les autres candidats dans leurs derniers retranchements, à commencer par Pierre Karl Péladeau, lors du troisième débat de la course à la chefferie du Parti québécois.
Jusqu’ici, les candidats n’ont pas voulu «trop se maganer», a souligné Bernard Drainville, devant plus de 500 militants réunis au théâtre Impérial. Mais le candidat, avec une vigueur qui a été accueillie par des huées à l’occasion, a insisté pour obtenir des réponses. Animé par Gilles Gougeon, le débat a été relevé, et les échanges ont parfois été vifs.
«Dans quoi veux-tu nous embarquer», a-t-il lancé à Pierre Karl Péladeau. L’indépendance est une chose trop importante pour que quiconque demande «un chèque en blanc».
Pierre Karl Péladeau a soutenu que le PQ a trois ans pour convaincre l’électorat «des bénéfices de l’indépendance, le meilleur moyen d’enrichir les Québécois. Il faut premièrement gagner les élections en ralliant les souverainistes qui se retrouvent en grand nombre à Québec solidaire et à la Coalition avenir Québec», a-t-il dit.
Et il y a cet Institut de recherche appliquée sur l’indépendance qu’il entend mettre sur pied, ce qui a amené Pierre Céré à parler d’un «institut de mathématique quantique sur la souveraineté», ce qui a fait rire l’assistance. Pierre Karl Péladeau a terminé la soirée en réitérant sa volonté «de faire du Québec un pays», la même expression qu’il a employée lors de son entrée en politique, mais sans le poing levé.
Dans son allocution de clôture, Bernard Drainville n’y est pas allé de main morte en visant Pierre Karl Péladeau sans le nommer, recommandant aux militants de ne pas céder «à la tentation de s’accrocher à un sauveur» qui pourrait n’être qu’«un mirage», de choisir un chef capable de faire gagner le PQ «au jour un», «quelqu’un capable de répondre aux journalistes tous les jours sans s’enfarger».
Bernard Drainville est le seul candidat à envisager de ne pas tenir de référendum dès le premier mandat d’un gouvernement péquiste, ce qu’Alexandre Cloutier a qualifié de stratégie du «on verra»,ou des conditions gagnantes. «Ça ne nous mène nulle part», a dit celui qui propose d’ouvrir un registre pour recueillir un million de signatures avant le prochain référendum. Alexandre Cloutier s’est dit le mieux placé pour rassembler les souverainistes et les mobiliser. «Ce n’est pas une politique, l’enthousiasme», a répliqué Bernard Drainville.
Pour Martine Ouellet, il n’y a pas de temps à perdre. Le Québec, en restant au sein du Canada, essuie des reculs. «L’ambiguïté nous a coûté cher», a dit la candidate, elle qui refuse «le discours flou, mou et ambigu» et le «leadership des sondages».
Pour Pierre Céré, qui a cité son directeur de l’organisation, âgé de 22 ans, «il faut sauver le PQ». La défaite du 7 avril n’est pas un accident de parcours. Il existe «des fissures importantes» avec la jeunesse et les communautés culturelles. Il faut «bâtir des majorités au-delà de la politique partisane» et sortir de la «surenchère» à savoir qui sont les plus indépendantistes.
Investir dans l’éducation
Les candidats ont tous critiqué sévèrement les coupes en éducation faites par le gouvernement du Québec et celle faites dans la recherche par le gouvernement fédéral. Ils ont tour à tour défendu l’idée voulant qu’il soit «essentiel» de «réinvestir massivement»dans le système d’éducation du Québec pour mieux soutenir les enseignants, contrer le décrochage scolaire et mieux accompagner les élèves ayant des troubles d’apprentissage.
La gratuité scolaire a été remise sur la table par Pierre Céré, puis appuyée par Alexandre Cloutier «pour les familles les moins bien nanties du Québec». Mais où aller chercher l’argent pour réinvestir dans l’éducation ? M. Péladeau s’est retrouvé à part du lot lorsqu’a été abordée cette question. Alors que ses adversaires refilent la facture aux banques et aux entreprises, M. Péladeau craint qu’une telle procédure ne fasse fuir les banques. «Les taxes sur les banques et les entreprises étaient là avant et elles ne sont pas parties. Il faut arrêter ce chantage», s’est outrée Martine Ouellet.
Le droit de grève des étudiants a été défendu par MM. Péladeau et Céré. M. Péladeau a réitéré que le droit de grève étudiant n’a pas à être encadré par l’État, puisque «le mouvement étudiant est souverain».
Indépendant… et vert
Les candidats, plus particulièrement Martine Ouellet, Alexandre Cloutier, Bernard Drainville et Pierre Céré, ont réaffirmé qu’un Québec indépendant serait un Québec « vert » et souhaitent «s’éloigner du pétrole étranger». Le moteur électrique, l’opposition aux projets de pipeline, de pétrole de schiste et aux sables bitumineux, la proactivité pour lutter contre les changements climatiques, la social-démocratie verte… ces expressions sont ressorties tout au long du débat. Pierre Karl Péladeau s’est montré moins bavard sur ce sujet.
Les membres du Parti québécois sont plus divisés qu’il n’y paraît. Le favori de la course à la direction, Pierre Karl Péladeau, échouera à mettre la main sur au moins 50 % des votes le 15 mai, ce qui nécessitera la tenue d’un deuxième tour de scrutin, sont persuadés Bernard Drainville, Martine Ouellet et Alexandre Cloutier.
Le député de Rosemont, Jean-François Lisée, avait pourtant donné gagnant PKP. «Cette course est terminée», avait-il dit il y a un mois et demi. Aurait-il eu tort ?
«Si vous pensez que, le soir du vote, cela va être un résultat comme celui que vous voyez dans les sondages depuis des mois, oubliez ça», a déclaré le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville, lors d’une conférence de presse mercredi. Pour preuve, il pointe des sondages internes.
M. Drainville a été appelé à commenter le sondage Léger-Le Devoir publié dans notre édition de samedi. Avec 9 % des intentions de vote, il figurait au troisième rang, derrière Pierre Karl Péladeau (59 %) et Alexandre Cloutier (13 %). Martine Ouellet et Pierre Céré obtiennent l’appui de respectivement 4 % et 1 % des sympathisants.
M. Drainville a discrédité les coups de sonde effectués auprès de soi-disant « sympathisants » du PQ, dont la vaste majorité ne votera pas en vue de l’élection du successeur de Pauline Marois à la tête du PQ en mai. «Ils prennent 1000 personnes, ils identifient 200 sympathisants péquistes et ils élisent le chef à partir de cet échantillon. Depuis des mois, les sondages élisent le prochain chef — c’est toujours le même qui sort en premier — avec un échantillonnage de 10 ou 15 membres [du PQ]. C’est ça qu’on fait. Ben, ce n’est pas ça qui va se passer», a-t-il promis à la veille du troisième débat officiel des cinq candidats à la chefferie du PQ.
Date limite
Les équipes des différents candidats mettaient les bouchées doubles afin de faire le plein de nouveaux membres au cours des derniers jours. Les sympathisants du PQ avaient jusqu’à mercredi pour acheter une carte de membre du PQ, assortie d’un droit de vote au scrutin de mai.
En « blitz », l’équipe de PKP a notamment envoyé une salve de textos en début de semaine aux personnes qui ont inscrit leurs coordonnées sur son site Web. «Encore deux jours pour convaincre votre famille et vos amis de voter PKP! […] Merci! Chaque vote compte», était-il écrit.
L’entourage de M. Péladeau dit être derrière la vente de plus de 10 000 cartes de membres du PQ. Si c’est le cas, il serait sacré grand champion du recrutement. D’autres candidats n’en croient pas leurs yeux. De leur côté, ils auraient réussi à convaincre moins de 2000 personnes chacun à adhérer au PQ.
Le PQ ne rééditera pas l’exploit de la course de 2005, qui s’est soldée par l’élection d’André Boisclair. Le parti comptait environ deux fois plus de membres comparativement à aujourd’hui : 140 000 membres (2005) contre 70 000 membres (2015), selon des données non officielles.
Il y a quelques jours, lors d'un débat des candidats à la direction du PQ, l’ex-patron de Québecor, Pierre Karl Péladeau, a fermé la porte à une révision du Code du travail.
Un groupe de syndicalistes a choisi mardi d’offrir son soutien à Pierre Karl Péladeau dans la course à la chefferie du Parti québécois, faisantfi du passé et des prises de position récentes du député de Saint-Jérôme.
Dans une lettre dont Le Devoir a obtenu copie, une quinzaine de syndicalistes à la retraite provenant de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) et du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) font valoir que l’aspirant-chef est le mieux placé pour «affronter les fédéralistes les plus acharnés» et faire du Québec un pays.
«Les relations de Pierre Karl Péladeau avec les syndicats n’ont pas toujours été harmonieuses, nous le savons, écrivent-ils. Cependant, ce dont il est question maintenant, ce n’est pas de la négociation d’une convention collective, c’est de l’accession du Québec à son indépendance.»
Cet appui survient deux jours après un débat des candidats à la direction du PQ dans lequel l’ex-patron de Québecor a fermé la porte à une révision du Code du travail. Le lockout auJournal de Montréal a incité plusieurs syndicats à réclamer une modernisation du Code pour adapter les dispositions antibriseurs de grève aux nouvelles technologies.
«La souveraineté, c’est beaucoup plus que quelques articles du Code du travail, explique en entrevue Hélène Gilbert, l’une des signataires de la lettre. On ne regarde pas tant le passé de l’homme, mais plutôt où il veut aller et où il veut nous emmener.»
Pour ce qui est des politiques que défendrait un PKP premier ministre, les syndicalistes ne s’inquiètent pas trop. Ils affirment que le candidat n’a pas besoin de dévoiler ses intentions dans les «moindres détails» pour obtenir leurappui. De toute façon, les militants et les instances du parti seront toujours là pour s’assurer que le nouveau chef du PQ défendra des politiques progressistes, jugent-ils.
Offrir les meilleures garanties
«[...] Nous croyons que Pierre Karl Péladeau est celui qui nous offre les meilleures garanties de conduire le Québec à son indépendance. Il nous semble être le plus apte à affronter les fédéralistes les plus acharnés et à aider les Québécoises et Québécois à surmonter leurs craintes, généralement de nature économique, pour se donner un pays.»
En 2009, «Le Journal de Montréal», propriété de Québecor, a été le théâtre d’un lock-out de plus de deux ans au cours duquel la loi antibriseurs de grève a pour plusieurs montré son inefficacité. Un appel au boycottage avait alors été lancé.
Le favori de la course à la direction du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, ferme la porte à double tour à une révision du Code du travail.
«Aujourd’hui, il n’y en a pas de problème avec le Code du travail», a-t-il déclaré lors d’un débat des candidats à la direction du PQ dimanche après-midi à Saguenay.
La réaction a été immédiate et hostile dans l’auditorium du cégep de Jonquière : «Bouh!»Le député de Saint-Jérôme s’est valu les huées de quelques-uns des 900 sympathisants péquistes réunis dans la salle François-Brassard. «Laissons les choses comme elles [le sont]pour faire en sorte justement que notre économie puisse se développer le plus paisiblement et le plus sereinement possible», a poursuivi l’ex-grand patron de Québecor tout en restant inébranlable et ferme.
Le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, lui avait demandé s’il était toujours favorable à l’idée de fiscaliser les indemnités versées aux travailleurs en grève ou en lockout.«Pierre Karl, tu as déjà proposé [dans une lettre ouverte en 2010] de fiscaliser les primes. Ça veut dire en gros que ceux qui reçoivent 400 piastres présentement recevraient beaucoup moins. As-tu changé d’avis?», a affirmé M. Cloutier, rappelant dans la foulée que 450 employés de concessionnaires automobiles du Saguenay–Lac-Saint-Jean sont «dans la rue»depuis plus de deux ans. Ils sont des «victimes» d’un lockout «interminable». «On est à six semaines du choix du prochain chef du Parti québécois. Nous sommes en droit de savoir quelles sont les orientations qui vont être prises par notre grande formation politique», a ajouté M. Cloutier,
M. Péladeau a esquivé la question. Il a plutôt tenté de dissuader son confrère de dépoussiérer le Code du travail en l’absence d’un «consensus» des acteurs de la société civile. «Si, toi, tu veux toucher au Code du travail Alexandre, bien, bonne chance, parce qu’il risque également d’avoir du côté patronal des exigences qui ne seront pas nécessairement dans le meilleur intérêt [des travailleurs] », a-t-il soutenu.
«Est-ce qu’il pense à ses propres demandes?» a lancé à la blague la députée de Vachon, Martine Ouellet, lors d’un impromptu de presse. «La loi anti-scabs doit être modernisée. Ça presse», a poursuivi le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville. «Il faut moderniser un paquet de lois sociales» y compris le Code du travail, afin d’arrimer notamment les dispositions antibriseurs de grève aux nouvelles technologies, a spécifié Pierre Céré.
M. Péladeau en est convaincu : les travailleurs québécois, syndiqués ou non, «veulent desjobs », pas un Code du travail modifié.
Cloutier a-t-il l’étoffe d’un premier ministre ?
Alexandre Cloutier était en pays conquis dimanche. D’ailleurs, le candidat, porté par des sondages d’opinion favorables, a reçu un accueil enthousiaste du demi-millier de spectateurs… mais pas de ses adversaires. Il s’est retrouvé à quelques reprises la cible de leurs attaques.
La députée de Vachon, Martine Ouellet, s’est demandé si l’ex-ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes avait l’expérience nécessaire afin d’aspirer au poste de chef du gouvernement. Elle a minimisé l’importance de ses réalisations au sein de l’équipe Marois : mise sur pied de la commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi, conclusion de l’entente Canada-Québec sur le marché du travail, accord Québec-Canada sur le paiement de la facture liée à la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic. «Il faut une expérience peut-être plus large. Je pense que ça serait important», a-t-elle affirmé.
De son côté, M. Drainville a jeté le doute sur le «sens de l’État» de M. Cloutier. Il lui a reproché d’avoir fait entorse au principe de solidarité ministérielle, notamment en tuant dans l’oeuf tout projet d’exploitation pétrolière sur l’île d’Anticosti. Après avoir pris ses distances de la charte de la laïcité et de la gouvernance souverainiste, «il se désolidarise de la position que nous avons prise comme gouvernement [concernant l’exploration du pétrole enfoui dans le sol de l’île Anticosti] », a-t-il déploré.
« Où étions-nous ? »
Le seul candidat non élu à l’Assemblée nationale, Pierre Céré, a reproché aux députés du PQ de ne pas s’être affichés bras dessus bras dessous avec les opposants à l’austérité libérale — tout particulièrement les étudiants — au fil des dernières semaines. «Il y avait 100000 personnes dans la rue [le 2 avril dernier]. Nous étions peu du Parti québécois. […] Ça n’a pas de bon sens», a-t-il déclaré à la presse. M. Céré, qui s’est vu attribuer le statut d’«objecteur de conscience» dans la campagne au leadership, soutient que le PQ devrait se«mettre à l’écoute» des jeunes. D’ailleurs, il juge «très malheureux» que la «fabuleuse mobilisation» contre l’austérité soit déjà à bout de souffle. «Il y a une partie du mouvement social qui a passé l’automne à dire que le printemps serait chaud. Il n’était pas au rendez-vous. J’ai l’impression parfois qu’on a laissé ces jeunes-là comme de la chair à canon.»