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samedi, avril 01, 2017

Couillard nie avoir reçu l’aide de Marc-Yvan Côté

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/

L’ex-collecteur de fonds, banni du PLQ, aurait été impliqué dans la course à la direction en 2013

31 mars 2017 | Marco Bélair-Cirino - Correspondant parlementaire à Québec
Marc-Yvan Côté, ancien ministre québécois des Transports, lors de la commission Charbonneau
Photo: Commission Charbonneau / La Presse canadienne

Marc-Yvan Côté, ancien ministre québécois des Transports, lors de la commission Charbonneau
Philippe Couillard est catégorique : l’ex-collecteur de fonds libéral Marc-Yvan Côté n’a joué aucun rôle — même occulte — dans l’organisation de sa campagne à la chefferie du Parti libéral du Québec en 2013.
 
Le premier ministre dit avoir « demandé personnellement » au « beu de Matane », qui est banni à vie du Parti libéral du Canada, de ne pas se mêler de sa campagne à la succession de Jean Charest.
 
« Avant même que je ne l’annonce publiquement […], je l’ai rencontré. Je lui ai dit : “M. Côté, je ne veux pas que vous participiez à ma campagne” », a-t-il relaté lors d’un point de presse jeudi matin. M. Couillard affirme avoir « également transmis cette instruction à l’équipe de direction de [sa] campagne, qui l’[a] répandue dans toute l’organisation ».
 
Pourtant, Le Journal de Montréal titrait jeudi matin que « Marc-Yvan Côté [était] bel et bien impliqué dans la campagne de Philippe Couillard ».
 
Pour preuve, Le Journal cite des courriels entre des militants libéraux de longue date et M. Côté. Dans l’un d’entre eux, Lise Grondin prend soin de remercier l’ex-ministre de l’équipe Bourrassa dans les heures suivant la victoire décisive de M. Couillard aux dépens de Pierre Moreau et Raymond Bachand.
 
« Quelle belle journée. Même si tu étais dans l’ombre, félicitations d’être toujours là, et encore là… Reste avec nous, on va en avoir besoin », a écrit l’ex-directrice de cabinet du président de l’Assemblée nationale Michel Bissonnet le 17 mars 2013.
 
L’ex-responsable de l’organisation de la course à la direction de 2013 de M. Couillard pour l’Est-du-Québec, Josée Lévesque, a pour sa part bavardé avec M. Côté dans les jours suivants. Mme Lévesque assume actuellement les responsabilités de directrice de cabinet du whip en chef du gouvernement, Stéphane Billette.
 
La tenue de leurs échanges n’avait « rien à voir avec la politique », a indiqué le chef du gouvernement sans donner plus de détails. Mais M. Couillard a insisté : « M. Côté n’avait aucun rôle dans l’organisation de [sa] course à la direction, aucun mandat, aucune autorisation, point final. »
 
Les partis d’opposition exigent la tenue d’une commission parlementaire durant laquelle M. Côté, Mme Grondin et Mme Lévesque pourraient répondre à leurs questions. M. Couillard a balayé cette idée, soulignant qu’« une commission parlementaire, c’est le sommet d’un forum partisan ».
 
Réaction de Lisée
 
Le chef de l’opposition officielle, Jean-François Lisée, lui a reproché de cacher les ressorts de sa victoire de 2013.
 
« Il ne veut pas nous dire de quoi Mme Lévesque a parlé à Marc-Yvan Côté le lendemain d’une élection où elle [lui] avait livré tout l’Est-du-Québec, le terreau de Marc-Yvan Côté, clé en main », a-t-il lancé en chambre avant de se tourner vers le ministre Pierre Moreau.

« Qu’en pense le président du Conseil du trésor, qui est arrivé bon deuxième dans cette course ? Est-ce qu’il veut, lui, savoir la vérité ? »
 
Le chef caquiste, François Legault, a pour sa part décrit le PLQ comme un « parti de copinage où les amis passent avant l’intérêt public »« On comprend aujourd’hui que Philippe Couillard n’a jamais voulu faire le ménage », a-t-il dit.
 
Le candidat malheureux à la direction du PLQ Pierre Moreau dit n’avoir « aucune raison » de jeter le doute sur la légitimité de M. Couillard comme chef libéral. Il estime que son adversaire a fait le nécessaire en dictant à l’ex-ministre Marc-Yvan Côté — actuellement sous le coup d’accusations de fraude et d’abus de confiance — de demeurer en retrait de sa campagne. « Quel geste voulez-vous qu’il ait pu poser de plus ? Il ne pouvait quand même pas le couler dans le béton, Marc-Yvan Côté. »

Avec Dave Noël

samedi, mai 14, 2016

Déjeuner avec Tony Accurso

http://www.journaldemontreal.com/

«Si je parlais, je pourrais faire tomber des dizaines de personnes»


MISE à JOUR 
Tony Accurso  À midi pile, il est arrivé devant le restaurant qui lui sert de cantine. Le meilleur restaurant grec de Montréal où débarquent les vedettes internationales de passage. Un restaurant où l’on croise la haute finance, les Desmarais en tête, les producteurs de films, les Anglos prospères et les Garou de ce monde. Des gens chics, branchés et sans complexes.
Il m’a donné rendez-vous à midi. Je l’ai aperçu devant la borne de stationnement en train de glisser sa carte de crédit dans la fente. Je l’y ai rejoint. Il n’avait pas le sourire carnassier qu’il avait affiché lors de sa comparution devant la Commission Charbonneau.
Tony Accurso m’est apparu rajeuni et amaigri. Le teint basané, une coupe de cheveux à la Harrison Ford, une veste élégamment portée sur un pantalon sport, il m’a dit en entrant dans le restaurant: «J’ai toujours la même table à l’écart. C’est discret. On peut parler tranquillement.»
Il a commandé les mets les plus fins, dont un poisson entier cuit dans le gros sel. Et une bouteille d’eau. J’ai osé un verre de blanc.
Comment commence-t-on une conversation avec un des témoins les plus accablés par l’UPAC et qui depuis des mois attend le moment de se retrouver devant la cour pour y subir son procès?
Tony Accurso a la forme. Il venait tout juste de débarquer d’Allemagne où il est allé faire un énième jeûne. «Il faut être fort pour jeûner, dit-il, mais c’est fantastique. Ça nettoie complètement.»
Son père
Devant moi, cet homme honni, jugé avant d’être condamné, a voulu me parler de son père qui à 14 ans a quitté son village de Calabre en Italie pour éviter d’être embrigadé dans la mafia, assure-t-il. Tony Accurso voulait à l’évidence répondre à des questions que je ne lui posais pas. Je l’observais plutôt. Il n’est pas dans la mafia, m’a-t-il affirmé. Il n’a jamais fait des affaires avec les mafieux montréalais, suivant ainsi les conseils de son père.
Il a fait ses études secondaires à la New York Military Academy. En même temps que Donald Trump, précise-t-il en souriant. Il a apprécié cette éducation à la discipline. Monsieur Accurso aime l’ordre et l’autorité. Il aime se battre à l’évidence. Il ne craint pas les embûches, et surtout ne laisse pas transpirer le moindre signe de découragement malgré les dizaines d’accusations dont il fait l’objet.
C’est un guerrier. Un guerrier qui sait que la séduction est une arme d’une redoutable efficacité. «Vous n’avez pas séduit que des femmes dans votre vie?» Surpris, il éclate d’un rire franc. «Vous en avez mis dans votre poche, des hommes forts. Rien ne vous résistait, n’est-ce pas?» Il rit de plus belle.
«Je vais gagner sur toute la ligne, me dit-il. Je n’ai rien à me reprocher.»
«Mais votre vie est implosée. Votre nom entaché, votre avenir inconnu.»
«Je ne suis pas un stool. Si je parlais, je pourrais faire tomber des dizaines de personnes. Mais jamais je ne le ferai.»
«C’est votre culture italienne de l’omerta?»
«Oui, mais ça, c’est un bon côté de l’omerta.»
« Tony, s’il te plaît »
En fait, durant ces deux heures, Tony Accurso n’a fait qu’effleurer les choses. Mais on le sent toujours bouillir intérieurement malgré la retenue et la politesse qu’il pratique. Le paradoxe, c’est que cet homme me tutoie. Je l’interpelle avec du «Monsieur Accurso» et il corrige, «Tony, Tony, s’il te plaît!»
Combien sont-ils à avoir été manipulés par cet homme à l’intelligence sidérante? Un homme qui connaît les êtres et leurs faiblesses dont il a abusé sans doute pour parvenir au sommet de sa réussite professionnelle que personne ne conteste.
Ce qui est surprenant, c’est de constater qu’il ne semble pas avoir jeté l’éponge. «D’autres que vous auraient fait une crise cardiaque sous la pression.»
«Moi, je ne fais pas de crises cardiaques. J’en fais faire aux autres», répond-il en retenant son rire, mais fier de sa répartie. Et on est vraiment porté à le croire.
Il maintient qu’il n’a rien vu venir de ces accusations qui ont mis fin à son règne de puissant entrepreneur. «Vous en meniez large, n’est-ce pas?»
«Oui, nos chantiers fonctionnaient. J’ai beaucoup aimé travailler avec les gens du Fonds de solidarité. Mon deuxième père, ç’a été Louis Laberge, le président de la FTQ. C’était un homme qui aurait pu s’enrichir énormément, mais il était incorruptible.»
Il faut rappeler que Tony Accurso traitait ses amis dirigeants syndicaux avec des attentions de tous genres. Dont des croisières sur son bateau, le fameuxTouch qu’il a vendu dans la tourmente des événements.
Ingénieur
Tony Accurso a assuré l’avenir de ses quatre enfants, tous ingénieurs comme lui. Sa propre formation d’ingénieur, une exigence de son père, lui a-t-elle servi dans ses entreprises?
«Seulement à impressionner les autres ingénieurs. J’étais leur égal, donc ils ne m’en imposaient pas.
«J’ai hâte d’être devant le juge pour me défendre.» On comprend alors qu’il n’ait pas une haute estime professionnelle pour les membres de la Commission Charbonneau, au premier chef, sa présidente. Il croit que justice lui sera rendue. Du moins, il l’affirme.
Pendant cette lancinante attente, il s’occupe de ses investissements, dans l’immobilier entre autres. Mais on comprend que les portes dans le meilleur des cas ne font que s’entrouvrir devant le nom Accurso.
Blessé
Et la blessure secrète est là. Tony Accurso subit l’outrage de son nom. La présomption d’innocence ne s’applique guère à sa personne. Alors, il ne veut pas y penser. «Quand tu ne penses pas, t’as pas d’idées. C’est niaiseux, mais ça marche.»
On l’a approché pour investir à Dubai, mais il a refusé. «Je n’ai aucune confiance dans ces pays-là.»
Son visage s’illumine quand il parle de sa cave à vin dont il décante les grandes bouteilles 12 heures avant de les boire. Tony Accurso se console aussi lorsque des gens de la construction le reconnaissent dans la rue et lui serrent la main.
Ces petits plaisirs sont bien peu de choses, comparés à sa vie d’avant. À l’époque où il régnait sur tous les grands chantiers du Québec dont même ses plus irréductibles adversaires reconnaissent la qualité du travail effectué.
L’homme qui maintient une certaine distance avec lui-même a regardé discrètement sa montre. On a traversé le restaurant sous les regards étonnés de certains. Je l’ai quitté sur le trottoir de l’avenue du Parc. L’après-midi était ensoleillé. Il a pris congé de moi avec galanterie puisqu’il me tutoie. J’ai eu soudain le sentiment que son destin pesait lourd sur ses épaules.
Voilà comment s’illustrent les grandeurs et misères d’un homme puissant qui garde tout son mystère.

ARRÊTÉ À RÉPÉTITION

  • Tony Accurso est né à Montréal le 8 novembre 1951 (64 ans).
  • Études universitaires en génie civil.
  • Il réside à Deux-Montagnes.
  • Après avoir pris les rênes de l'entreprise de construction de son père Vincenzo, il devient homme d'affaires, entrepreneur en construction et investisseur immobilier. Il érige un véritable empire qui comptait, à son apogée, plus de 2500 employés.
  • En décembre 2010, deux de ses entreprises, Louisbourg et Simard Beaudry, plaident coupables à des accusations de fraude fiscale pour 4,1 M$, à la suite d’une enquête de l'Agence du revenu du Canada. Les autorités ont découvert un stratagème de fausse facturation et de faux documents, concernant notamment des dépenses sur le Touch, le yacht d’Accurso.
  • En avril 2012, l'entrepreneur est arrêté une première fois par l'UPAC dans le cadre du projet Gravier. Quatorze autres personnes sont accusées dans une affaire de pots-de-vin en échange de contrats municipaux. Le procès doit débuter en décembre 2016.
  • En août 2012, Accurso est arrêté par la GRC avec quatre autres individus. La fraude alléguée contre l'impôt fédéral aurait totalisé plus de 3 M$, et était décrite dans un document intitulé Plan of action qui a été saisi par la police. 
  • En avril 2013, il se départit de plusieurs de ses entreprises de construction, rachetées par un groupe dont fait partie l'ex-DG du PLQ Joël Gauthier.
  • En mai 2013, Accurso est arrêté pour la troisième fois en moins d'un an, cette fois dans la plus grosse rafle de l'histoire de l'UPAC, dirigée contre l'administration Vaillancourt de Laval. Au total, 37 personnes sont accusées, dont l'ex-maire lui-même.
  • En juin 2013, Revenu Québec dépose non moins de 928 accusations et réclame des amendes de plus de 8,5 M$ contre Accurso et plusieurs entreprises qui lui sont liées. Il plaide non coupable.
  • En septembre 2014, l'entrepreneur témoigne devant la Commission Charbonneau. Il affirme notamment avoir fait un chèque de 250 000 $ à l'ex-candidat à la mairie de Montréal Jacques Duchesneau, ce que ce dernier nie. À ce jour, le chèque est introuvable.

lundi, avril 25, 2016

La liste tant convoitée sera-t-elle dévoilée ?

http://www.journaldemontreal.com/

MISE à JOUR 
Les partis politiques sont ouverts à l’idée d’une modification de la loi électorale qui les forcerait à diffuser la liste de leurs solliciteurs de dons. Mais ils refusent de la rendre publique tout de suite.
L’identification des détenteurs de certificat de solliciteur a été un élément central de la commission Charbonneau. Savoir qui collectait a souvent permis de comprendre le côté obscur du financement politique.
Plusieurs solliciteurs étaient des dirigeants d’entreprises qui pouvaient obtenir des contrats publics, par exemple Marc-Yvan Côté (Roche), Rosaire Sauriol (Dessau), Paolo Catania (Construction F. Catania) ou Riadh Ben Aïssa (SNC-Lavalin).
En sous-traitant la sollicitation à des hommes d’affaires, «le financement des partis se trouve lié au maintien de relations d’affaires et, de façon encore plus troublante, à l’approbation d’extras», a écrit France Charbonneau, qui juge que cette situation «soulève la question des intérêts que pouvaient avoir des représentants d’entreprise à s’acquitter d’une telle tâche [...] bénévole».
Toujours un secret
Malgré toutes les horreurs révélées par la commission Charbonneau, la liste des solliciteurs demeure un secret que les partis ne partagent pas avec le public.
Le Directeur général des élections (DGE) peut y avoir accès, mais uniquement en cas de «vérification» et d’«enquête». Pourtant, les dons politiques sont publics, rappelons-le.
«Le gouvernement est ouvert à examiner cette possibilité et cette question pourrait être abordée lors des rencontres du comité consultatif du DGE», a fait savoir le cabinet de la ministre de la Réforme des institutions démocratiques, Rita De Santis.
« Surpris » à la CAQ
Du côté de la Coalition avenir Québec, on se montre «surpris» de constater que les partis ne sont pas déjà obligés de transmettre la liste des solliciteurs au DGE.
«Depuis la création du parti, chaque fois qu’il y a une signature d’un certificat de solliciteur, on envoie une copie au DGE. Je suis surpris d’apprendre que les autres formations politiques ne le font pas. Cette transparence est plus que souhaitable», explique le député caquiste Benoît Charrette, soulignant que son parti sera le premier à transmettre la liste dès que le DGE l’autorisera.
Enfin, le Parti québécois se dit aussi disposé à discuter et à étudier cette proposition avec le DGE. «Lorsque ces discussions seront terminées et que la règle sera la même pour tous, la liste des solliciteurs du Parti québécois sera publique», explique l’attaché de presse Yannick Grégoire.
Aucun parti n’a accepté, pour l’instant, de nous transmettre la liste de ses solliciteurs.

jeudi, février 25, 2016

La commission Charbonneau Charbonneau et Lachance n'auront pas à témoigner au sujet de leur dissension

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/

Le commissaire Renaud Lachance et la juge France Charbonneau, présidente de la commission qui porte couramment son nom, lors du dépôt du rapport.
Le commissaire Renaud Lachance et la juge France Charbonneau, présidente de la commission qui porte couramment son nom, lors du dépôt du rapport.  Photo :  PC/Paul Chiasson

La présidente de la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction, France Charbonneau, et le commissaire Renaud Lachance n'auront pas à témoigner en commission parlementaire au sujet de leur dissension affichée dans leur rapport final.
La Commission des institutions a affirmé que les commissaires « jouissent d'une immunité constitutionnelle ».
Par leurs motions respectives, le Parti québécois (PQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) souhaitaient que les commissaires Charbonneau et Lachance fassent la lumière sur ce qui les avait opposé. En toile de fond de ces motions se trouvait l'épineuse question du financement des partis politiques.
Rappelons qu'une version préliminaire du chapitre sur le financement des partis politiques, annotée par le commissaire Lachance au début de septembre, et dont l'émission Enquête de Radio-Canada avait obtenu copie, montrait que Renaud Lachance avait voulu atténuer les critiques envers les partis politiques dans le rapport de la Commission, en particulier au sujet du Parti libéral du Québec. Cela avait mené à des échanges houleux avec la présidente France Charbonneau.
Le président de la Commission des institutions, le député libéral de Chomedey, Guy Ouellette, a finalement tranché en déclarant que la motion présentée par les péquistes était irrecevable et que les mêmes conclusions s'appliquaient à celle de la CAQ.
Dans le cadre d'« un important effort de réflexion et d'analyse », Guy Ouellette affirme avoir étudié les arguments présentés par les députés péquistes Bernard Drainville et Agnès Maltais, les députés caquistes Nathalie Roy et Simon Jolin-Barrette et les députés libéraux Jean Boucher et Marc Tanguay.
Dans sa décision, qui fait une quinzaine de pages, Guy Ouellette écrit que « même si une commission d'enquête n'a pas le même rôle, ni les mêmes pouvoirs ou la même distance par rapport à l'exécutif qu'un tribunal, elle reste entièrement autonome ».
« De la même manière que l'Assemblée demande aux tribunaux qu'ils respectent ses privilèges parlementaires constitutionnels en ne s'ingérant pas dans ses affaires internes, l'Assemblée doit également être soucieuse de respecter l'indépendance de l'organe judiciaire ou des entités exerçant des fonctions qui s'en rapprochent, comme une commission d'enquête, qui doit jouir de l'indépendance requise pour être capable d'exercer pleinement la mission qui lui est confiée. »— Guy Ouellette, président de la Commission des institutions au sujet de la motion présentée par le PQ
« Extrêmement décevant », juge le Parti québécois
En point de presse, le député péquiste Bernard Drainville a affirmé qu'il s'agissait en quelque sorte de l'enterrement définitif du rapport de la commission Charbonneau.
Il a notamment rappelé que les commissaires n'avaient jamais eu à rendre des comptes, puisqu'il n'y avait pas eu de huis clos lors du dépôt du rapport. « Vous, les journalistes, n'avez jamais eu la possibilité de poser des questions aux commissaires Lachance et Charbonneau. Jamais ils ont eu à rendre des comptes », déplore-t-il.
Et Bernard Drainville ajoute : « Ça nous a coûté 45 millions, cette Commission, pour avoir la vérité et aller au fond des choses. On n'a eu ni la vérité ni le fond des choses ».
« C'est cher, 45 millions, pour ne pas avoir eu de réponse aux questions qu'on se posait, surtout sur le financement politique du Parti libéral. »— Bernard Drainville, député de Marie-Victorin, leader parlementaire et porte-parole en matière d'éthique et d'intégrité pour l'opposition officielle
De l'avis de M. Drainville, « les libéraux s'en sont tirés à très bon compte ».
Le député de Marie-Victorin estime que la dissidence dont a fait preuve le commissaire Renaud Lachance mine considérablement la solidité des travaux de la commission Charbonneau et du rapport qui en a résulté.
« Les commissaires ne sont pas des juges » - Bernard Drainville
Le PQ respecte la décision rendue aujourd'hui, sans toutefois se rendre aux conclusions auxquelles en arrive Guy Ouellette.
Selon Bernard Drainville, les commissaires ne sont pas des juges et leur immunité ne s'applique que dans l'éventualité de poursuites.
« Les commissaires font des recommandations, les juges prennent des décisions, affirme le député de Marie-Victorin. Par ailleurs, la Commission a terminé ses travaux. C'est pas comme si on demandait d'entendre les commissaires pendant que la Commission siégeait. »

mardi, décembre 29, 2015

L'opposition cherche la voie pour contrer le «monopole libéral»

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/

Publié le 28 décembre 2015 à 11h30 | Mis à jour le 28 décembre 2015 à 18h31
Le chef péquiste Pierre Karl Péladeau et le... (Photo Jean-Marie Villeneuve, Archives Le Soleil)
PHOTO JEAN-MARIE VILLENEUVE, ARCHIVES LE SOLEIL
Le chef péquiste Pierre Karl Péladeau et le chef caquiste François Legault ont tous les deux relevé la nécessité de surmonter la division de l'opposition d'ici le scrutin de 2018 afin de contrer le «monopole libéral».

ALEXANDRE ROBILLARD
La Presse Canadienne
QUÉBEC
À quelques mois de la mi-mandat du gouvernement de Philippe Couillard, la lutte devrait s'intensifier, entre les partis de l'opposition, pour contrer le «monopole libéral» qu'ils craignent de voir s'installer.
Avec trois formations dans l'opposition à l'Assemblée nationale, dont deux souverainistes, les libéraux de M. Couillard se sont maintenus en tête des sondages, cet automne, malgré des politiques budgétaires critiquées, des négociations avec le secteur public et le dépôt du rapport de la Commission Charbonneau.
En concluant les travaux parlementaires, début décembre, le chef péquiste Pierre Karl Péladeau et le chef caquiste François Legault ont tous les deux relevé la nécessité de surmonter la division de l'opposition d'ici le scrutin de 2018.
M. Legault est même allé jusqu'à prédire que, si rien ne change, le «monopole libéral» sur le gouvernement pourrait se prolonger jusqu'à 2026.
Au cours des derniers mois, chacun a commencé à esquisser sa stratégie dans le but d'élargir sa base d'appuis dans l'électorat adverse.
L'arrivée de M. Péladeau à la tête du Parti québécois a augmenté la polarisation du débat politique sur l'axe fédéraliste-souverainiste, ce qui a notamment forcé M. Legault à définir sa position constitutionnelle «pour un Québec fort» à l'intérieur du Canada.
Proposant plus de revendications que les libéraux, notamment sur le front de la langue, de la culture et de l'immigration, la Coalition avenir Québec (CAQ) a fait le pari qu'au moins une partie de l'électorat péquiste pourrait répondre à son appel au ralliement «nationaliste».
Avec ce virage, par lequel la CAQ a enterré sa promesse de trêve constitutionnelle, M. Legault espère donner un nouveau souffle à son parti, éprouvé cette année par les départs des députés Gérard Deltell et Sylvie Roy.
Jusqu'ici campé dans son profil d'homme d'affaires qui a fait le saut en politique, M. Legault a peiné à se distinguer, au cours des derniers mois, de M. Péladeau. En plus de mettre également de l'avant ses réalisations en affaires, le nouveau chef péquiste jouit déjà du statut de personnalité médiatique.
Cette difficulté de M. Legault est apparue clairement quand le chef caquiste s'est appuyé sur des sources anonymes pour affirmer, en juin, que le profil souverainiste de M. Péladeau nuirait au retour des Nordiques à Québec, un projet auquel est associé le conglomérat Québecor dont le chef péquiste est actionnaire de contrôle.
M. Legault a eu recours au même procédé pour affirmer plus tard qu'il existait au Québec des acheteurs potentiels intéressés à faire l'acquisition du bloc d'actions du chef péquiste, qui craint un déménagement de son siège social s'il le mettait en vente.
De son côté, M. Péladeau a répété, durant la course à la direction du début de l'année, qu'il se croyait en position de rallier des électeurs caquistes au PQ ainsi qu'au projet souverainiste.
Au début du mois, M. Péladeau a une nouvelle fois mis de l'avant son crédo économique pour établir un parallèle entre les électeurs de la CAQ et les objectifs du PQ.
«Je pense que dans son parti il y a de très nombreux nationalistes qui partagent cette volonté de continuer à nous enrichir», a-t-il dit.
En septembre, M. Péladeau a aussi fait de l'oeil aux électeurs des deux autres formations souverainistes, Québec solidaire (QS) et Option nationale, lorsqu'il a affirmé que le PQ n'a pas le monopole du projet indépendantiste.
Les embûches qui parsèment la route du ralliement sont apparues en octobre dernier, quand QS a fait bande à part au moment de marquer le 20e anniversaire du dernier référendum sur la souveraineté.
Fin juin, plus d'un mois après l'élection de M. Péladeau à la tête du PQ, QS avait lancé une opération de mobilisation sur le terrain pour «faire connaître sa démarche d'accession à l'indépendance».
L'objectif était notamment de démontrer que «Québec solidaire est un acteur incontournable du mouvement indépendantiste québécois».
S'exprimant sur l'hypothèse récurrente d'alliances électorales avec le PQ, le député Amir Khadir a donné un aperçu des attentes de sa formation politique, début décembre.
M. Khadir a invité les péquistes à se prononcer en faveur d'une réforme qui permettrait un mode de scrutin proportionnel, tel que les libéraux fédéraux veulent le proposer à Ottawa.
«Ce qui rend difficile toute entente électorale, entre guillemets, c'est le système actuel», a-t-il dit.
L'élection de 1989 a été la dernière à consacrer le bipartisme en Chambre dominé par le Parti libéral du Québec, qui avait remporté 92 des 125 sièges avec 49% des votes, et le PQ, qui avait obtenu 29 sièges grâce à 40% des suffrages.
À partir de 1994, avec l'élection d'un premier député, les appuis à l'Action démocratique du Québec sont allés croissants, pour culminer en 2007 à 30% des suffrages, ce qui lui a permis de former l'opposition officielle.
Sa fusion à la CAQ n'a pas empêché l'érosion de ce créneau dans l'électorat, malgré un rebond de la campagne de M. Legault en 2014, qui a donné aux caquistes un caucus de 22 députés avec 23% des votes.
Un premier député de QS avait fait son entrée à l'Assemblée nationale, en 2008, grâce à un total panquébécois de 3,8% des suffrages. Ce résultat a progressé à 7,6%, en 2014, agrandissant l'équipe à trois élus.
Au dernier scrutin, les libéraux ont fait élire 70 députés, avec 41% des votes, contre 30 au PQ, qui a reçu 25% des suffrages, son pire résultat.
Si le PQ a regagné du terrain depuis l'élection de son nouveau chef, les jeux sont encore loin d'être faits d'ici le scrutin de 2018.
Le temps qui reste d'ici là ouvre la porte à toutes les conjectures, mais une certitude demeure: la question du ralliement des électeurs de l'opposition, sous une forme ou une autre, demeurera au coeur des stratégies.

jeudi, décembre 17, 2015

Direction générale de l'UPAC: Sonia Lebel candidate?

http://www.journaldequebec.com/

GENEVIÈVE LAJOIE ET JEAN-LOUIS FORTIN
MISE à JOUR 
Sonia Lebel  L’ex-procureure en chef de la commission Charbonneau Sonia Lebel est sur les rangs pour prendre la tête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), a appris notre Bureau parlementaire.
La pugnace avocate aurait manifesté son intérêt pour le siège convoité de directeur général de l’escouade, selon nos sources.
Me Lebel s’est notamment fait connaître pour l’interrogatoire serré qu’elle a fait subir à l’ex-président de la FTQ Michel Arsenault. Ses claquements de doigts pour ramener le témoin à l’ordre ont beaucoup fait jaser.
Avant de se joindre à l’équipe de la commissaire France Charbonneau, elle a exercé le droit pendant 20 ans chez le Directeur des poursuites criminelles et pénales.
Second mandat
Le mandat de l’actuel patron de l’UPAC, Robert Lafrenière, arrive à échéance au mois de mars. Il a déjà signifié son intention de demeurer en poste et de solliciter un second mandat de cinq ans.
«Je n’ai pas fini de faire ce que j’avais à faire. J’adore ça. On a une très bonne équipe, on a le vent dans les voiles. J’ai encore des idées pour de nouvelles façons de faire, et, si je suis le candidat [retenu], on va continuer», a-t-il soutenu, au cours d’une entrevue mercredi avec Le Journal de Québec.
Robert Lafrenière est conscient que rien n’est assuré et que d’autres candidats sont intéressés. «Il y aura un processus, je vais être candidat, et le gouvernement décidera», a-t-il insisté. M. Lafrenière devra se soumettre à un nouveau processus de sélection s’il souhaite être renommé.

mardi, décembre 15, 2015

Lachance se qualifie de «victime»

http://www.985fm.ca/national/nouvelles/

Publié par Léandre Drolet pour 98,5 fm le lundi 14 décembre 2015 à 19h24. Modifié par Charles Payette le mardi 15 décembre 2015
Lachance se qualifie de «victime»
Renaud Lachance/Cogeco Nouvelles
MONTRÉAL - Renaud Lachance est sorti de son mutisme et se défend d'avoir voulu protéger le gouvernement libéral lors de la rédaction du rapport de la Commission Charbonneau dont il est l'un des deux signataires.

Dans une lettre ouverte intitulée «Victime de ma rigueur» transmise à de nombreux médias, M. Lachance écrit que le moment «de remettre les pendules à l'heure» est venu.
On en parle en ondes :
Écouter
Mis en ligne le mardi 15 décembre 2015 dans Puisqu'il faut se lever avec Pierre-Yves McSween
Écouter
Mis en ligne le mardi 15 décembre 2015 dans Puisqu'il faut se lever avec Jean Lapierre
L’ex-vérificateur général du Québec maintient sa dissidence du rapport final en mentionnant que la commission n'avait pas établi de lien entre le financement politique et les octrois de contrats publics.
«J'entends et je lis des commentaires me concernant d'une grande agressivité, souvent plus grande que celle exprimée envers des acteurs de la corruption ou de la collusion, écrit-il. Je crois que le temps est venu de mettre les pendules à l'heure.»
M. Lachance note que le poste de vérificateur général du Québec qu'il a occupé de juin 2004 à novembre 2011 «exige une totale neutralité politique». Il rappelle qu'à l'époque, personne ne lui a reproché d'être «tendre ou peu critique envers la gestion gouvernementale, bien au contraire».
«Je suis une personne apolitique, rigoureuse, intègre et surtout qui n'espère rien en retour, mentionne-t-il. Certains m'accusent d'être à la solde du gouvernement dirigé par le même parti que celui en place pendant toutes les années où j'étais vérificateur général. Quelle hérésie!»
M. Lachance s’en prend au reportage d’Enquête de Radio-Canada qui a dévoilé entre autres, jeudi, qu’une vive tension existait avec la présidente France Charbonneau.
Il accuse ses détracteurs d'avoir déclenché une chasse aux sorcières dont il semble être la principale cible. Il se demande s'il n'y a pas lieu à la place «de parler de choses plus sérieuses comme les stratagèmes frauduleux identifiés par la commission et les recommandations faites pour y remédier.»
Finalement, le commissaire mentionne qu’il n’émettra plus aucun commentaire concernant la Commission Charbonneau, car «mon devoir de confidentialité l'exige».
(Avec La Presse Canadienne)

lundi, décembre 14, 2015

«J’aurais un malaise»

http://www.journaldequebec.com/

SOPHIE CÔTÉ

MISE à JOUR 

Bernard DrainvilleBernard Drainville ne se ferait pas interviewer à la radio par Nathalie Normandeau au sujet de la commission Charbonneau

Bernard Drainville serait mal à l’aise d’être interviewé par l’ex-ministre libérale et nouvelle animatrice radio Nathalie Normandeau au sujet de la commission Charbonneau.
C’est du moins ce que le leader parlementaire du Parti québécois a répondu à l’animateur d’Énergie 98,9 Mario Tremblay, lors d’une entrevue sur le rapport Charbonneau la semaine dernière.
«Est-ce que vous seriez à l’aise aujourd’hui d’être interviewé par Nathalie Normandeau sur la Commission?», l’a questionné l’animateur de Mario Tremblay 12 heures plus tôt.
Après y avoir réfléchi quelques secondes, Bernard Drainville a d’abord répondu : «Je le sais pas. Il faudrait que j’y réfléchisse, parce qu’elle est un petit peu juge et partie là-dessus».
«Est-ce que comme politicien, a alors renchéri Mario Tremblay, vous accepteriez d’être interviewé par une animatrice qui est citée ou qui aurait été citée à plusieurs reprises dans ce rapport-là?»
«Confusion des rôles»
«Sur ce sujet-là en particulier, moi j’aurais un malaise, je pense, a finalement affirmé le politicien. J’ai déjà fait une entrevue avec Nathalie Normandeau depuis qu’elle est animatrice, au moins une. Pis c’était ben correct. Mais c’était pas sur le sujet de la commission Charbonneau. Sur le sujet de la commission Charbonneau, me semble qu’on est dans la confusion des rôles pas mal là», a conclu le député de Marie-Victorin.
Rappelons que Nathalie Normandeau, qui a été ministre des Affaires municipales de 2005 à 2009 sous le gouvernement Charest, a témoigné à la barre de la commission Charbonneau en juin 2014.
Dans le rapport de 1700 pages de la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction rendu public à la fin novembre, son nom y apparaît 175 fois, a répertorié Radio-Canada.
Les liens entre le cabinet de l’ex-ministre et la firme Roche y sont montrés du doigt. Le rapport remet en doute le recours de la ministre à son pouvoir discrétionnaire pour accorder des subventions à certains projets.
«J’ai toujours respecté les règles!»
Encore vendredi dernier, celle qui est désormais coanimatrice aux côtés d’Éric Duhaime au FM 93 s’est défendue avec vigueur au micro de sa tribune.
«J’ai toujours respecté les règles!», a-t-elle soutenu vigoureusement, en réaction au reportage de l’émission Enquête, diffusé la veille à Radio-Canada.
Dans le reportage, la journaliste Catherine Kovacs a affirmé que Mme Normandeau ne s’était pas privée d’utiliser son pouvoir discrétionnaire pour majorer les subventions de plusieurs projets.
«Sur les 708 dossiers, j’ai utilisé mon pouvoir discrétionnaire pour 4,5 % d’entre eux, a argumenté l’ex-ministre libérale. Est-ce que tu penses que c’est de l’abus ça, 4,5 % des dossiers? Moi, je ne crois pas», a-t-elle fulminé en ondes.

vendredi, décembre 11, 2015

Le PQ veut entendre Lachance et Charbonneau en commission parlementaire

http://www.985fm.ca/national/nouvelles/

Publié par La Presse Canadienne le jeudi 10 décembre 2015 à 17h11. Modifié par Charles Payette le vendredi 11 décembre 2015
Le PQ veut entendre Lachance et Charbonneau en commission parlementaire
Le commissaire Renaud Lachance et la présidente de la commission, la juge France Charbonneau/Photo: Cogeco Nouvelles
QUÉBEC - Le Parti québécois veut mandater des députés pour faire la lumière sur les raisons qui ont mené le commissaire Renaud Lachance à se dissocier de certaines conclusions du rapport de la Commission Charbonneau.
On en parle en ondes :
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Mis en ligne le vendredi 11 décembre 2015 dans Puisqu'il faut se lever avec Paul Arcand
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Mis en ligne le vendredi 11 décembre 2015 dans Puisqu'il faut se lever avec Pierre-Yves McSween
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Mis en ligne le vendredi 11 décembre 2015 dans Puisqu'il faut se lever avec Jean Lapierre
Le leader parlementaire du PQ, Bernard Drainville, a écrit une lettre à ce sujet au président de la commission des institutions de l'Assemblée nationale, Guy Ouellette.

M. Drainville constate dans sa lettre que les travaux et le rapport de la Commission d'enquête sur l'industrie de la construction (CEIC), présidée par la juge France Charbonneau, suscitent des questions.

Le député péquiste fait notamment référence à la dissidence exprimée par M. Lachance au sujet des liens entre des contrats publics et le financement des partis politiques provinciaux.

Cette demande du PQ, transmise jeudi à M. Ouellette, survient alors que Radio-Canada a diffusé des extraits de courriels au ton acrimonieux envoyés par M. Lachance à Mme Charbonneau.

Dans sa lettre, M. Drainville réclame que les deux commissaires soient entendus séparément dans les plus brefs délais par la commission, où les députés libéraux sont majoritaires.

«Nous croyons qu'il est de notre responsabilité de faire en sorte que toutes les questions soulevées par les travaux et le rapport de la CEIC obtiennent réponse, particulièrement quant aux raisons qui ont poussé M. Lachance à exprimer sa dissidence concernant une partie importante des conclusions du rapport», écrit le leader parlementaire du Parti québécois.

En entrevue, M. Drainville a estimé que cette démarche servira notamment à établir si des pressions politiques ont été exercées durant les travaux de la commission.

«Est-ce que des pressions ont été exercées? J'aimerais bien qu'on me rassure là-dessus», a-t-il dit.

Selon M. Drainville, les courriels démontrent que les objections émises par M. Lachance concernaient des représentants du Parti libéral dont l'ex-premier ministre Jean Charest, les ex-ministres Nathalie Normandeau et Line Beauchamp ainsi que l'homme d'affaires Marc Bibeau.

«Si on fait l'addition de tous ces commentaires-là, on a l'impression qu'il voulait atténuer les agissements du Parti libéral et le rôle joué par certains acteurs-clés, a-t-il dit. C'est ce qui me fait dire que les libéraux sont morts de rire.»

Le gouvernement qualifie la démarche de l'opposition péquiste d'«exercice démagogique spectaculaire», visant uniquement à miner les recommandations de la Commission Charbonneau.

Le responsable des relations avec les médias au cabinet du premier ministre Philippe Couillard, Charles Robert, a réagi jeudi au nom du gouvernement pour dire qu'il ne revenait pas au conseil exécutif, mais plutôt à la commission des institutions de l'Assemblée nationale, d'évaluer la proposition de M. Drainville et d'y donner suite ou non.

Sauf que la commission est formée de 13 députés, dont sept libéraux, qui forment donc la majorité.

Aux yeux du gouvernement, la proposition est carrément «immonde», selon M. Robert. L'opposition péquiste cherche à utiliser la commission des institutions «à des fins partisanes», «du jamais vu», estime le porte-parole.

Il conclut que M. Drainville veut que les parlementaires s'immiscent dans les travaux de la Commission Charbonneau, censée être indépendante de toute influence politique. «C'est inacceptable. C'est pire qu'inacceptable, c'est répréhensible», a-t-il commenté, en entrevue téléphonique.
Québec solidaire appuie le PQ
Le député de Québec solidaire (QS) Amir Khadir a affirmé jeudi que son parti appuiera l'initiative du PQ, même s'il ne pourra participer à la décision, n'étant pas membre de la commission parlementaire.

À la lumière des informations qui circulent au sujet de leurs échanges de courriels, M. Khadir a estimé que la dissidence de M. Lachance est discréditée.

«M. Lachance s'est discrédité avec son ton injurieux à l'égard de la juge Charbonneau», a-t-il dit en entrevue, en référant à certains passages des courriels.

Selon le député de QS, M. Lachance commet des erreurs graves dans ses échanges avec Mme Charbonneau en omettant des témoignages qui contredisent ses affirmations.

M. Khadir cite notamment un extrait des courriels où le commissaire affirme qu'une seule source a identifié l'homme d'affaires Marc Bibeau comme responsable du financement du PLQ alors que d'autres témoignages allaient dans le même sens.

«Tout cela jette un sérieux doute sur son jugement», a-t-il dit.

Devant les passages où M. Lachance insiste pour retirer le nom M. Charest et retrancher des passages touchant l'ex-ministre des Affaires municipales Nathalie Normandeau, M. Khadir s'interroge sur ses motivations.

«Que ce soit volontairement ou par une espèce d'obsession ou un entêtement que je m'explique difficilement, à vouloir tout limiter et tout atténuer, il donne la fâcheuse impression qu'il veut protéger les libéraux ou Jean Charest», a-t-il dit.

La Coalition avenir Québec, qui réserve ses commentaires pour vendredi, a signifié son appui à la démarche du PQ.

vendredi, novembre 27, 2015

Accurso prêt à passer le test du polygraphe si Duchesneau s'y soumet aussi

http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/commission-charbonneau/

EXCLUSIF
Publié le 27 novembre 2015 à 05h00 | Mis à jour à 08h06
Tony Accurso a affirmé à la commission Charbonneau... (PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE)
PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

Tony Accurso a affirmé à la commission Charbonneau avoir fait un chèque de 250 000 $ pour éponger la dette électorale du parti de Jacques Duchesneau.

Daphné Cameron
DAPHNÉ CAMERON
La Presse
Tony Accurso est prêt à se soumettre au test du polygraphe pour prouver qu'il n'a pas menti devant la commission Charbonneau en affirmant dans son témoignage qu'il a fait un chèque de 250 000$ pour éponger la dette électorale du parti de Jacques Duchesneau, à la condition que ce dernier s'y soumette aussi.
«Nous sommes devant un conflit de crédibilité, l'un dit blanc, l'autre dit noir. La solution, c'est de soumettre les deux au détecteur de mensonges», a déclaré Me Louis Belleau, l'avocat de Tony Accurso, en entrevue avec La Presse hier.
«Je n'ai pas de commentaire, je trouve ça indécent», a répliqué de son côté Jacques Duchesneau, lors d'un bref entretien.
Dans son rapport final rendu public mardi, la commission Charbonneau (CEIC) écrit qu'elle ne croit pas que l'ancien roi de la construction disait la vérité lorsqu'il a affirmé avoir fait le chèque pour aider le défunt parti de Duchesneau à éponger sa dette, après la défaite de M. Duchesneau aux élections municipales de 1998.
Selon le témoignage de M. Accurso, le chèque a transité par une entreprise appartenant au codirecteur de la campagne à la mairie de M. Duchesneau, Richard Le Lay. MM. Duchesneau et Le Lay ont toujours nié ces allégations.
Preuve documentaire
La CEIC souligne que l'homme d'affaires n'a jamais rempli son engagement devant les commissaires de fournir tout document relatif à cet épisode. «Il n'a jamais fourni cette preuve documentaire et n'a donc pas appuyé son affirmation, ce qui nous laisse croire qu'il ne dit pas la vérité sur ce point», peut-on lire dans le rapport de la CEIC.
Me Belleau réplique que des efforts considérables ont été déployés par son client pour tenter de retrouver une trace du chèque. M. Accurso a consacré la somme de 20 000$ pour embaucher des experts comptables et des techniciens informatiques, notamment pour procéder à des recherches dans un serveur de l'Agence du revenu du Québec. Il souligne par ailleurs que les banques détruisent généralement ce genre de document après sept ans et que 1000 caisses de documents ont été saisies par différents agences et corps policiers. «Ce n'est pas parce qu'on ne le produit pas qu'il n'existe pas», souligne Me Belleau.
L'avocat estime que les conclusions de la Commission à l'endroit de son client sont «injustes». «Lors de son témoignage, M. Accurso affirme quelque chose qui tombe exactement dans le mandat de la commission d'enquête, et que fait-elle? Elle n'enquête pas. Elle n'assigne pas M. Duchesneau ni M. Le Lay à venir témoigner. Nous, on ne peut pas aller fouiller chez M. Duchesneau ou à la banque. On n'a pas le pouvoir de la Commission. Pourquoi est-ce que la Commission n'a rien fait pour élucider ce mystère?»
Jacques Duchesneau est l'ancien chef de la police de Montréal. En septembre 2011, il a remis un rapport au ministère des Transports du Québec sur la corruption et la collusion dans l'industrie de la construction. «Qu'est-ce qui nous dit que vous n'essayez pas de vous venger?», avait demandé la juge Charbonneau à M. Accurso lors de son témoignage qui s'est déroulé à l'automne 2014.
Cette thèse ne tient pas la route, dit Me Belleau. «Pensez-vous qu'il aurait attendu quatre jours de témoignage pour en parler? Il a répondu à une question lors d'un interrogatoire dirigé par la Commission sur des faits sur lesquels elle a le contrôle.»