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Tony Accurso a affirmé à la commission Charbonneau avoir fait un chèque de 250 000 $ pour éponger la dette électorale du parti de Jacques Duchesneau.
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Publié le 27 novembre 2015 à 05h00 | Mis à jour à 08h06
PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE |
Tony Accurso a affirmé à la commission Charbonneau avoir fait un chèque de 250 000 $ pour éponger la dette électorale du parti de Jacques Duchesneau.
Tony Accurso est prêt à se soumettre au test du polygraphe pour prouver qu'il n'a pas menti devant la commission Charbonneau en affirmant dans son témoignage qu'il a fait un chèque de 250 000$ pour éponger la dette électorale du parti de Jacques Duchesneau, à la condition que ce dernier s'y soumette aussi.
«Nous sommes devant un conflit de crédibilité, l'un dit blanc, l'autre dit noir. La solution, c'est de soumettre les deux au détecteur de mensonges», a déclaré Me Louis Belleau, l'avocat de Tony Accurso, en entrevue avec La Presse hier.
«Je n'ai pas de commentaire, je trouve ça indécent», a répliqué de son côté Jacques Duchesneau, lors d'un bref entretien.
Dans son rapport final rendu public mardi, la commission Charbonneau (CEIC) écrit qu'elle ne croit pas que l'ancien roi de la construction disait la vérité lorsqu'il a affirmé avoir fait le chèque pour aider le défunt parti de Duchesneau à éponger sa dette, après la défaite de M. Duchesneau aux élections municipales de 1998.
Selon le témoignage de M. Accurso, le chèque a transité par une entreprise appartenant au codirecteur de la campagne à la mairie de M. Duchesneau, Richard Le Lay. MM. Duchesneau et Le Lay ont toujours nié ces allégations.
Preuve documentaire
La CEIC souligne que l'homme d'affaires n'a jamais rempli son engagement devant les commissaires de fournir tout document relatif à cet épisode. «Il n'a jamais fourni cette preuve documentaire et n'a donc pas appuyé son affirmation, ce qui nous laisse croire qu'il ne dit pas la vérité sur ce point», peut-on lire dans le rapport de la CEIC.
Me Belleau réplique que des efforts considérables ont été déployés par son client pour tenter de retrouver une trace du chèque. M. Accurso a consacré la somme de 20 000$ pour embaucher des experts comptables et des techniciens informatiques, notamment pour procéder à des recherches dans un serveur de l'Agence du revenu du Québec. Il souligne par ailleurs que les banques détruisent généralement ce genre de document après sept ans et que 1000 caisses de documents ont été saisies par différents agences et corps policiers. «Ce n'est pas parce qu'on ne le produit pas qu'il n'existe pas», souligne Me Belleau.
L'avocat estime que les conclusions de la Commission à l'endroit de son client sont «injustes». «Lors de son témoignage, M. Accurso affirme quelque chose qui tombe exactement dans le mandat de la commission d'enquête, et que fait-elle? Elle n'enquête pas. Elle n'assigne pas M. Duchesneau ni M. Le Lay à venir témoigner. Nous, on ne peut pas aller fouiller chez M. Duchesneau ou à la banque. On n'a pas le pouvoir de la Commission. Pourquoi est-ce que la Commission n'a rien fait pour élucider ce mystère?»
Jacques Duchesneau est l'ancien chef de la police de Montréal. En septembre 2011, il a remis un rapport au ministère des Transports du Québec sur la corruption et la collusion dans l'industrie de la construction. «Qu'est-ce qui nous dit que vous n'essayez pas de vous venger?», avait demandé la juge Charbonneau à M. Accurso lors de son témoignage qui s'est déroulé à l'automne 2014.
Cette thèse ne tient pas la route, dit Me Belleau. «Pensez-vous qu'il aurait attendu quatre jours de témoignage pour en parler? Il a répondu à une question lors d'un interrogatoire dirigé par la Commission sur des faits sur lesquels elle a le contrôle.»