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Publié le 25 janvier 2017 à 06h52 | Mis à jour à 06h52
Publié le 25 janvier 2017 à 06h52 | Mis à jour à 06h52
Les conditions routières se sont avérées chaotiques en début de journée. Sur cette photo prise à la mi-décembre, des écoliers prennent l'autobus en pleine tempête de neige. PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE |
« Quel manque de jugement ! », « Êtes-vous cinglés ? Moi, je ne mettrai pas mes enfants dans l'autobus ! », « J'ai reçu un texto de mon enfant qui est dans l'autobus scolaire : "J'ai très peur, c'est très glissant..." », « Vous êtes irresponsables de laisser les écoles ouvertes, c'est de jouer avec les vies des autres ». Des commentaires semblables, il y en a plus d'un millier sur Facebook adressés à la commission scolaire Marie-Victorin, qui a décidé de laisser ses écoles ouvertes, hier. Au grand dam de nombreux parents.
« J'ai été reconduire mes filles ce matin. Je roulais à 8 km/h et l'antipatinage embarquait à chaque stop. On a même vu un autobus scolaire faire un 360 », raconte au bout du fil Brigitte Comtois, dont les deux filles fréquentent l'école secondaire Jacques-Rousseau de Longueuil.
« Mes enfants m'ont texté 40 minutes plus tard pour me dire qu'il manquait tellement de profs et d'élèves que les secrétaires faisaient le tour pour dire aux élèves qu'ils pouvaient s'en aller s'ils voulaient », déplore la mère de famille qui, comme de nombreux parents, ne comprend pas le raisonnement des dirigeants de la commission scolaire.
TROMPÉS PAR LES PRÉDICTIONS
Le directeur de la commission scolaire, Anthony Bellini, justifie sa décision d'avoir gardé les écoles et services de garde ouverts pour « offrir le choix aux parents d'envoyer leur enfant à l'école ou non ». Il admet toutefois avoir été berné par les prévisions météo au moment où il devait prendre la décision, soit avant 6 h 15 hier matin.
« Je me suis levé à 4 h 30 [...] et jusqu'à 6 h, ça allait très bien. J'ai pris la décision qui me semblait la plus juste à ce moment-là. Vous savez, des fois, on ferme parce qu'on annonce des précipitations et, finalement, on se fait critiquer parce que c'est moins pire que prévu », dit Anthony Bellini, directeur de la commission scolaire Marie-Victorin.
Mais les conditions routières se sont avérées chaotiques en début de journée. Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) a même suspendu son service. Des photos d'autobus scolaires en sortie de route à Longueuil ont circulé sur les réseaux sociaux. La neige et le grésil annoncés sont finalement tombés sous forme de pluie verglaçante.
« Si j'avais eu ces informations, j'aurais pris une décision différente, a admis du bout des lèvres le directeur. Mais malheureusement, je ne les avais pas. Plein de gens peuvent dire que cette décision était mauvaise, mais je l'assume. »
CHAOS DANS LA COURONNE NORD
À Laval, même scénario. Alors que les autobus de la Société de transport de Laval (STL) étaient immobilisés, les autobus jaunes, eux, assuraient le transport de 27 000 élèves et écoliers de la Commission scolaire de Laval. Les explications données sont les mêmes qu'à Marie-Victorin : il faut prendre la décision tôt, les prédictions annonçaient de la neige et c'est de la pluie verglaçante qui est tombée, nous voulons laisser le choix aux parents.
« Nous avons 346 circuits le matin divisés en trois vagues. À un moment, il y avait tellement de retard que nous avons annulé la troisième plage horaire. On était alors en mesure d'aviser les parents », précise Louise Lortie, directrice de la commission scolaire de Laval
Le transport aurait pu être interrompu à la deuxième vague, voire à la première, mais tout le serveur interne de la commission scolaire a flanché à un moment névralgique. Ni le site internet ni le système téléphonique n'ont été fonctionnels durant plusieurs heures.
« Si notre problématique avec notre système n'était pas arrivée, ça aurait été plus facile de contacter les parents pour dire qu'on met fin à la deuxième vague, explique Mme Lortie. On a un système téléphonique, un message automatisé, rien ne fonctionnait. Je comprends très bien les parents. »
Que ce soit la commission scolaire Marie-Victorin, de Laval, ou encore Des Affluents à Repentigny - qui a aussi été vertement critiquée pour les mêmes raisons -, toutes les directions s'entendent pour dire qu'ultimement, la décision revient aux parents et qu'en pareilles circonstances, les écoles doivent faire preuve de tolérance.
***
COMMENT LA DÉCISION EST-ELLE PRISE ?
La Commission scolaire de Montréal, qui a décidé de laisser ses écoles ouvertes, hier, explique son processus décisionnel.
• Une veille commence en soirée quand une tempête est annoncée pour le lendemain.
• La commission scolaire recueille des informations entre 4 h 15 et 5 h 15 sur les conditions météorologiques et routières.
• À Montréal, les quatre commissions scolaires, les transporteurs et la Société de transport de Montréal (STM) se concertent pour prendre une décision commune.
• La décision doit être prise avant 6 h, après quoi la chaîne de communication est mise en branle pour joindre les 100 000 parents et 16 000 employés concernés.
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