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Publié le 25 janvier 2017 à 14h20 | Mis à jour à 16h20
Publié le 25 janvier 2017 à 14h20 | Mis à jour à 16h20
Donald Trump présente aux caméras sa signature sur le décret autorisant la construction du mur. PHOTO AFP |
JEROME CARTILLIER
Agence France-Presse
Washington
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Washington
Le président des États-Unis Donald Trump a donné mercredi une impulsion à la plus emblématique de ses promesses de campagne: la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique pour endiguer l'immigration illégale vers la première économie mondiale.
Cinq jours seulement après sa prise de fonction, le nouveau président républicain a signé, en grande pompe, un décret fixant comme objectif de «sécuriser la frontière sud des États-Unis grâce à la construction immédiate d'un mur».
De très nombreuses questions restent cependant posées sur le calendrier, le financement et l'efficacité de ce projet très controversé, évoqué dès le 16 juin 2015, jour de l'annonce sa candidature, par le magnat de l'immobilier («Je vais construire un grand mur, personne ne construit les murs mieux que moi»).
«Une nation sans frontières n'est pas une nation», a-t-il lancé mercredi lors d'une cérémonie en présence du nouveau ministre de la Sécurité intérieure, l'ancien général John Kelly.
«À partir d'aujourd'hui, les États-Unis reprennent le contrôle de leurs frontières», a-t-il ajouté, promettant que les lois sur l'immigration seraient désormais appliquées avec force.
Donald Trump a par ailleurs signé un autre décret portant sur une application plus rigoureuse des lois sur l'immigration, prévoyant en particulier de limiter l'accès aux fonds fédéraux pour les «villes sanctuaires» qui accueillent des immigrants clandestins.
Son porte-parole Sean Spicer a annoncé la création de davantage de centres de détention le long de la frontière pour qu'il soit «plus facile et moins cher» de détenir puis de renvoyer les immigrant illégaux dans leur pays d'origine.
Un mur partiel est déjà érigé entre le Mexique et les États-Unis. Sur la photo, à gauche, la ville-frontière mexicaine de Tijuana.
AFP
«Le fantasme du président Trump de sceller la frontière avec un mur est alimenté par un parti pris racial et ethnique qui déshonore la tradition américaine de protection des migrants vulnérables», a réagi l'ACLU, principale association américaine de défense des libertés individuelles.
Plus de 11 millions d'immigrants en situation irrégulière vivent aux États-Unis, certains depuis depuis de très nombreuses années. Près de la moitié sont originaires du Mexique.
Interrogé sur la chaîne ABC, Donald Trump a par ailleurs de nouveau assuré que le financement de ce mur, dont la construction devrait débuter dans les mois à venir, serait, in fine, payé par le Mexique.
Rencontre à la Maison-Blanche fin janvier
Le président du Mexique a assuré qu'il ne paierait pas? «Il est obligé de dire cela», a-t-il répondu. «Mais moi je vous le dis: il y aura un paiement, même si le montage sera peut-être compliqué».
«Il est évident que nous avons quelques divergences avec le prochain gouvernement des États-Unis, comme au sujet du mur que, bien entendu, le Mexique ne paiera pas», avait affirmé début janvier son homologue mexicain.
Le démocrate Luis Gutierrez, élu de la Chambre des représentants, a déploré que le nouvel locataire de la Maison-Blanche «exploite les peurs» plutôt que de proposer «une politique réfléchie» et argumentée.
«Une nation sans frontières n'est pas une nation», a lancé Donald Trump lors d'une cérémonie en présence du nouveau ministre de la Sécurité intérieure, l'ancien général John Kelly (à droite).
REUTERS
Une délégation officielle mexicaine est présente à Washington pour entamer la renégociation de l'accord de libre-échange ALÉNA (USA, Canada et Mexique).
Le gouvernement mexicain s'est dit prêt à «moderniser» cet accord en vigueur depuis 1994 et qui représente annuellement un commerce bilatéral de 531 milliards de dollars. À peu près 80% des exportations mexicaines prennent la chemin des États-Unis, un indicateur clair de la dépendance du Mexique envers son voisin du Nord.
Mais le ministre de l'Économie Ildefonso Guajardo a clairement averti qu'il y avait «des lignes rouges» à ne pas franchir.
Cette première réunion USA-Mexique vise à préparer la rencontre entre le nouveau président américain et son homologue mexicain Enrique Peña Nieto, le 31 janvier à Washington.
Selon des médias américains, Donald Trump pourrait signer dans les jours qui viennent des décrets visant à limiter l'accès aux États-Unis pour les réfugiés et les détenteurs de visas en provenance d'Irak, d'Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen.
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