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Publié le 26 janvier 2017 à 12h46 | Mis à jour à 12h46
Publié le 26 janvier 2017 à 12h46 | Mis à jour à 12h46
Le président et directeur général du FPP, Edward Greenspon, un ancien rédacteur en chef du Globe and Mail et ancien cadre au Toronto Star, lors de la présentation de son rapport intitulé Le miroir éclaté - nouvelles, démocratie et confiance dans l'ère numérique et remis à la ministre Joly.FRED CHARTRAND, PC |
(Ottawa) La crise financière qui secoue l'industrie des médias au pays est telle qu'elle constitue une menace pour la santé de la démocratie canadienne, soutient le Forum des politiques publiques (FPP) dans un rapport percutant rendu public jeudi matin.
En raison des effets pervers de cette crise sur la diversité et la qualité de l'information, le gouvernement fédéral a l'obligation d'intervenir en mettant notamment sur pied un Fonds pour l'avenir du journalisme et de la démocratie, financé à même une taxe imposée aux sociétés étrangères telles Google et Facebook qui s'enrichissent grâce au marché publicitaire numérique au Canada sans produire de contenu de nouvelles canadiennes.
Ce fonds, qui pourrait s'élever entre 300 et 400 millions de dollars par année, pourrait servir à financer des projets visant à soutenir l'industrie des médias au pays à l'ère numérique, a indiqué le président et directeur général du FPP, Edward Greenspon, un ancien rédacteur en chef du Globe and Mail et ancien cadre au Toronto Star. Le gouvernement fédéral serait appelé à injecter 100 millions pour lancer les opérations de ce nouveau fonds.
« Pour les décideurs politiques canadiens, la question n'est pas de savoir si certains médias sont en difficulté, mais plutôt si la démocratie elle-même est en péril », soutient-on dans le rapport, intitulé Le miroir éclaté - nouvelles, démocratie et confiance dans l'ère numérique, qui a été remis à la ministre du Patrimoine Mélanie Joly.
Le constat du FPP est brutal : les revenus publicitaires des médias traditionnels sont en chute libre ; un tiers des postes de journalistes ont été perdus au cours des six dernières années ; des journaux ont fermé leurs portes. Pendant ce temps, deux entreprises étrangères - Facebook et Google - gobent 82,4 % des revenus de la publicité numérique au Canada, sans payer d'impôts au trésor fédéral, laissant des miettes aux médias canadiens.
À la demande de la ministre Mélanie Joly, le FPP a passé les six derniers mois à sillonner le pays et à consulter les représentants des médias comme La Presse, Le Devoir, Radio-Canada, Toronto Star et The Globe and Mail, afin de déterminer l'ampleur de la crise et d'identifier des pistes de solution
« C'est un fait indéniable : l'état du journalisme et, par conséquent, de la démocratie s'empire. La baisse à deux chiffres des revenus publicitaires s'est propagée des quotidiens aux journaux communautaires et aux téléactualités locales et traditionnelles. Les revenus d'annonces numériques pour les journaux sont coincés aux mêmes niveaux qu'il y a 10 ans et moins de 10 % des Canadiens affirment être prêts à payer pour accéder aux informations numériques », a expliqué M. Greenspon en présentant son rapport.
Dans ce tour d'horizon sombre, le FPP souligne le travail de La Presse qui a su innover en lançant modèle d'affaires qui mise sur le numérique et la tablette. « Parmi les entreprises de presse établies, celle qui se démarque le plus est La Presse, dont l'expérience audacieuse consistant à transformer son journal en une application pour tablette a été rendue possible en partie par les importants capitaux de ses propriétaires. [...] Mais ce qui est avant tout remarquable, c'est la détermination avec laquelle la direction a opté pour cette stratégie en 2011 et l'a poursuivie sans jamais sourciller », note-t-on dans le rapport de 103 pages.
Dans son rapport, le FPP formule une douzaine de recommandations. Outre les modifications à la Loi de l'impôt sur le revenu pour les publicités sur internet, le FFP propose de mettre fin à la publicité en ligne sur les sites de Radio-Canada/CBC, de confier à La Presse canadienne le mandat de créer un service dédié à la couverture de nouvelles locales et régionales, d'offrir un soutien aux médias qui couvrent les affaires autochtones, et de créer un institut de recherche permanent pour étudier l'incidence des nouvelles sur l'état de la démocratie canadienne.
Il propose également de revoir les règles d'équité de la Loi sur le droit d'auteur afin de permettre aux créateurs de contenu de nouvelles de mieux contrôler ce que devient leur propriété intellectuelle.
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