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Publié le 06 février 2017 à 12h04 | Mis à jour à 12h16
Publié le 06 février 2017 à 12h04 | Mis à jour à 12h16
CHRISTIANE DESJARDINS
La Presse
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Le juge Yvan Roy, de la Cour fédérale, a commencé à entendre ce matin, les demandes provenant de détenus qui souhaitent doubler leur salaire pour le travail qu'ils effectuent en prison. Leur salaire n'a pas augmenté depuis 1981, a fait valoir Me Rita Magloé Francis, l'une des avocates qui pilote ces recours.
Les détenus soumettent qu'ils font du travail forcé en travaillant pour une somme qui, dans le meilleur des cas, plafonne à 6,90 $ par jour. De cette somme, on soustrait 30 % pour payer l'hébergement et l'administration du système téléphonique.
La rémunération pour le travail des détenus a été instaurée en 1981, et visait à les responsabiliser, en leur permettant de travailler pour acheter certains biens, a expliqué Me Magloé Francis. L'État fournissait l'essentiel, mais les détenus devaient travailler pour améliorer leur bien-être. Le salaire d'une journée avait été établi à 3,15 $ par jour, mais pouvait presque doubler dans certains cas. On s'était basé sur la somme qui restait à un citoyen payé au salaire minimum, une fois qu'il avait payé son loyer et ses biens essentiels.
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En 2005, l'Enquêteur correctionnel recommandait d'augmenter les salaires des détenus, ce qui n'a pas été fait. En 2013, sous le gouvernement Harper, une série de mesures ont été adoptées pour « responsabiliser » les détenus, comme par exemple l'élimination de la prime au rendement.
« Aujourd'hui, les détenus ont beaucoup d'obligations financières et ils ont le même salaire qu'en 1981 », a dit l'avocate, qui a énuméré des dépenses que les détenus doivent payer, comme les soins de santé jugés non essentiels, les cartes de téléphone, les vêtements, etc.
Le juge Roy voulait en savoir plus sur les biens fournis par les Services correctionnels. Il a dit se souvenir d'un certain Fabrikant qui voulait un deuxième parka, parce que celui qu'on lui avait donné ne le satisfaisait pas. Il s'agit bien sûr de l'ex-professeur Valery Fabrikant, qui a tué plusieurs personnes à l'université Concordia, en 1992, et qui a inondé les tribunaux de toutes sortes de requêtes par la suite.
L'audience devant le juge Roy doit durer trois jours.
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