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jeudi, novembre 12, 2015

POLITIQUE FÉDÉRALE Les conservateurs accusés d’avoir laissé des «coffres vides»

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12 novembre 2015 17h00 |La Presse canadienne | Canada
Le président du Conseil du Trésor, Scott Brison
Le président du Conseil du Trésor, Scott BrisonPhoto: Fred Chartrand Archives La Presse canadienne
Ottawa — Le nouveau gouvernement libéral laisse entendre qu’il pourrait devoir faire des ajustements pour remplir ses promesses électorales en matière de budget après avoir hérité de « coffres vides » des conservateurs.

Le président du Conseil du Trésor, Scott Brison, dit ne pas être surpris que le gouvernement Harper ait légué une si mince marge de manoeuvre fiscale.

Les conservateurs, dit-il, ont basé leur surplus projeté de 1,4 milliard de 2015-2016 sur une vente d’actifs unique et des prévisions de croissance optimistes.

M. Brison a fait ces commentaires après que le directeur parlementaire du budget (DPB) eut prévenu que l’affaiblissement de la croissance pourrait entraîner le Canada dans des déficits plus importants dès l’an prochain.

Les libéraux se sont engagés en campagne à cumuler des déficits d’un maximum de 10 milliards par année, durant trois ans, et de rétablir l’équilibre avant la prochaine élection.

Les libéraux ont gagné un mandat majoritaire le mois dernier, après avoir promis d’investir massivement dans les infrastructures pour créer des emplois et stimuler l’économie.

jeudi, juillet 23, 2015

Pari perdu

http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/

Le gouvernement Harper paie aujourd’hui le prix de son obsession pétrolière. Le Parti conservateur entre en campagne électorale avec une économie en récession, avec un probable retour au déficit budgétaire. Pari perdu.
 
Le choc pétrolier rattrape le gouvernement fédéral. Et l’accord sur le nucléaire iranien laisse présager un retour des pressions baissières sur les cours, avec des valeurs de référence cibles ramenées sous les 40 $US le baril selon les différentes projections. Dans son budget d’avril, Ottawa misait sur une belle résilience de l’économie canadienne, qui n’a pas eu lieu. C’est avec un pari pétrolier perdu que le gouvernement conservateur donne rendez-vous aux électeurs canadiens.
 
Tour à tour, la Banque du Canada puis le Directeur parlementaire du budget (DPB) ont douché l’enthousiasme conservateur. Le gouverneur de la banque centrale a pu éviter de prononcer le mot. Mais l’institution table désormais sur une croissance négative du PIB pour un deuxième trimestre consécutif, de -0,5 % au deuxième, après -0,6 % en rythme annualisé au premier. Pire encore, pour l’ensemble de 2015, la croissance attendue, à 1,9 %, devrait plutôt être de 1,1 %, prédit la Banque.
 
Dans son budget d’avril, le gouvernement Harper misait encore sur une progression de 2 % cette année, estimant que l’économie canadienne faisait preuve de résilience en cette conjoncture pétrolière plutôt austère à la bonne santé des finances publiques fédérales.
 
Une bonne santé que le Directeur parlementaire du budget a reconnue mardi. Du moins, sur un horizon de long terme. Mais du coup, le rapport vient confirmer le retour du déséquilibre fiscal entre le fédéral et les provinces. Et dans l’immédiat, le retour promis à l’équilibre en 2015 ne tient plus. Prenant acte des nouveaux paramètres de la Banque du Canada, le DPB estime que le surplus attendu de 1,4 milliard pour l’exercice 2015-2016 se transformera plutôt en un déficit de 1 milliard.
 
Scénario du passé
 
Et tout cela appartient déjà au passé. Car la variable pétrolière pourrait encore réserver de nouvelles surprises. La plupart des scénarios prévoient désormais une stabilité des cours pétroliers au niveau actuel, sinon une légère remontée durant la seconde moitié de l’année. Aussi, le dernier budget fédéral avait pris soin de réviser fortement à la baisse, de 4,3 % à 1,6 %, la croissance du PIB nominal cette année afin de tenir compte de l’effet de la chute des prix de l’or noir et de l’essence sur le déflateur du PIB, pour remonter le tout autour de 4,6 % l’an prochain. Or, les spécialistes lancent l’avertissement que l’accord nucléaire iranien — et l’élimination afférente des sanctions internationales — viendra brouiller les cartes. Advenant une pleine ouverture des valves par un pays renfermant les deuxièmes plus importantes réserves de l’OPEP après l’Arabie saoudite, le cours de référence pourrait facilement chuter sous les 40 $US, voire les 30 $US le baril.
 
Ottawa n’espère plus désormais que l’effet favorable du choc pétrolier sur le reste de l’économie, encore ténu, vienne prendre le relais, et que les bénéfices d’un dollar allant en s’affaiblissant, encore timidement mesurable, fassent leur oeuvre. Après tout, dans son dernier budget, Ottawa a hypothéqué l’avenir en projetant une série de dépenses sur les prochains exercices. Vente des dernières actions de GM, surplus à la caisse de l’assurance-emploi et réduction de la réserve pour éventualités à sa plus simple expression… Le gouvernement Harper a également tout fait pour offrir sa bonification de la Prestation universelle pour la garde d’enfants, le fractionnement du revenu et le doublement du plafond du CELI. Il misait sur le retour à l’équilibre pour compléter sa plateforme électorale par une extension des adoucisseurs fiscaux à la classe moyenne. Mais la rente pétrolière a disparu.
 
Aujourd’hui, ce long clivage Est-Ouest, manufacturiers contre pétrolières, a rattrapé un gouvernement qui souhaite désormais, au mieux, un marché pétrolier équilibré, sinon une inversion du syndrome hollandais. Le gouvernement conservateur s’engage dans une campagne électorale avec des astres mal alignés. Avec ce rendez-vous dans une nouvelle ronde de négociations du Partenariat transpacifique se voulant plutôt menaçant pour le modèle agricole appliqué en Ontario, au Québec et dans l’Est. Avec, aussi, cette importante rencontre internationale sur le réchauffement climatique où le pétrole en général, celui des sables bitumineux en particulier, et les autres énergies fossiles seront relégués au rang de parias.
 
Mais la conférence de Paris sur le climat n’est qu’en décembre.

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jeudi, mai 07, 2015

Le projet de loi antiterroriste est finalement adopté

http://www.985fm.ca/national/nouvelles/

Publié par La Presse Canadienne le mercredi 06 mai 2015 à 19h12. Modifié par 98,5 fm à 20h04.
Le projet de loi antiterroriste est finalement adopté
Cogeco Nouvelles
OTTAWA - Le projet de loi antiterroriste controversé du gouvernement Harper a été adopté, mercredi, à la Chambre des communes.

La Loi antiterroriste, aussi connue sous le nom de projet de loi C-51, a été adoptée facilement en troisième lecture par 183 voix contre 96, grâce à la majorité gouvernementale conservatrice et au soutien des libéraux, troisième parti aux Communes.
La loi accorde plus de pouvoirs au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) pour contrecarrer les présumés complots terroristes, et pas seulement pour recueillir de l'information.

Elle accroît aussi l'échange d'information de sécurité entre organisations et agences fédérales, élargit la portée des interdictions de vol et crée une nouvelle infraction criminelle d'encouragement à commettre un acte terroriste.

En plus, la loi facilite l'obtention par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d'une ordonnance de garder la paix pour restreindre les mouvements d'un suspect et prolonge les détentions préventives.

Avant le vote, mercredi, l'opposition néo-démocrate a voté bruyamment - et en vain - en faveur de propositions d'amendements qui auraient, selon elle, ajouté entre autres plus de surveillance des mesures et de plus fortes protections de la vie privée.

Pas plus tard que le week-end dernier, le premier ministre Stephen Harper a vanté le projet de loi antiterroriste dans un discours aux soldats canadiens au Koweït, leur disant qu'il accorderait aux agences de sécurité plus de pouvoirs pour contrer les complots terroristes.

samedi, avril 18, 2015

Le pays sale

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18 avril 2015 |Michel David | Québec
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En août 2014, le premier ministre Couillard, tombeur du PQ, avait été accueilli en véritable héros à la réunion du Conseil de la fédération tenue à Charlottetown, que son homologue de l’Île-du-Prince-Édouard, Robert Ghiz, avait qualifiée de « rencontre historique ».
 
M. Couillard avait profité de l’occasion pour annoncer que le Québec allait se joindre à la Stratégie canadienne de l’énergie, que le gouvernement de Pauline Marois avait boudée, et inviter ses collègues des autres provinces à se retrouver à Québec au printemps 2015 pour un grand sommet sur les changements climatiques.
 
Il avait posé deux conditions à son adhésion à la stratégie commune : celle-ci devrait respecter les compétences du Québec et comporter un volet de lutte contre les changements climatiques. Quand on a demandé au ministre de l’Environnement, David Heurtel, si les participants à la rencontre de Québec allaient se pencher sur la question des sables bitumineux, qui sont les premiers responsables des émissions de GES au Canada, il a cependant expliqué que « la question de l’énergie est une question distincte ».
 
Autrement dit, une stratégie énergétique pancanadienne doit inclure la lutte contre les changements climatiques, mais on ne doit pas parler d’énergie quand on discute de changements climatiques. Décidément, le fédéralisme canadien obéit à une logique très particulière visant à ménager la chèvre et le chou.
 
C’est le même raisonnement tortueux qui fait en sorte que le projet Énergie Est sera évalué sans tenir compte des émissions de GES provoquées par l’extraction du pétrole des sables bitumineux qui coulera dans le pipeline de TransCanada, alors qu’en facilitant son exportation, le Québec contribuerait à en stimuler aussi la production, comme le fait valoir un nouveau rapport publié mardi par l’Institut Pimbina.
 

À l’issue de sa rencontre de mardi avec ses homologues provinciaux, le premier ministre a donné des signes d’impatience inhabituels devant le manque de leadership du gouvernement Harper, qui tarde à rendre publiques ses cibles de réduction de GES pour l’après-2020, en prévision de la conférence qui aura lieu à Paris à la fin de l’année.
 
On n’en est pas encore aux vives remontrances que Jean Charest adressait périodiquement à M. Harper, mais la grande déférence à laquelle M. Couillard nous a habitués dans ses rapports avec son homologue canadien commençait à devenir un peu gênante devant une mauvaise volonté aussi manifeste.
 
À trois reprises, M. Heurtel a tenté d’amorcer un dialogue avec sa vis-à-vis fédérale, Leona Agglukak, mais ce fut peine perdue. Mme Agglukak est si occupée qu’elle n’a pas davantage trouvé le temps de recevoir l’ambassadrice spéciale des Nations unies, qui avait fait un détour par Ottawa avant de se rendre à Québec.
 
Au moment où les provinces réunies à Québec pressaient Ottawa d’agir, le ministre canadien des Ressources naturelles, Greg Rickford, déclarait à New York que le bilan du gouvernement Harper au chapitre de l’environnement était « déjà exemplaire ». À bon entendeur, salut !
 
M. Charest s’était fait une spécialité de profiter des tribunes internationales auxquelles il avait accès pour opposer la bonne conduite du Québec en matière d’environnement à la délinquance fédérale. Son successeur s’est réjoui qu’une journée de la Conférence de Paris soit réservée aux gouvernements subnationaux et aux régions. On verra bien.
 

M. Couillard a assuré que le premier ministre Prentice, absent pour cause de campagne électorale, était conscient de l’urgence de la situation, mais la chute des prix du pétrole n’est pas de nature à inciter les Albertains, qui avaient perdu depuis longtemps l’habitude des déficits, à accepter de nouvelles contraintes à l’exploitation des sables bitumineux.
 
Non seulement les provinces ne s’entendent pas sur le principe de fixer un prix au carbone, mais le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, minimise les émissions canadiennes de GES dues au pétrole, invitant plutôt la communauté internationale à concentrer ses efforts sur une réduction de l’utilisation du charbon. Tout cela n’augure pas très bien pour la suite des choses.
 
Lors du point de presse qui a suivi la rencontre de Québec, on a demandé à M. Couillard ce qu’il pensait des compressions budgétaires que le gouvernement Harper a imposées à l’Environnement. Il a préféré esquiver la question, et pour cause.
 
En 2015-2016, l’enveloppe budgétaire consacrée à la protection de l’environnement sera inférieure de 14 millions à celle de 2014-2015, qui était elle-même inférieure de 9 millions à celle de 2013-2014.
 
Soit, les GES qui seront émis par la cimenterie de Port-Daniel n’ont aucune commune mesure avec les émissions provenant des sables bitumineux, mais ce projet n’en demeure pas moins le plus polluant de toute l’histoire du Québec.

Il faut du toupet

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18 avril 2015 |Manon Cornellier | Canada
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Comme ça, Ottawa attend les provinces pour fixer ses cibles à long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en vue de la Conférence de Paris, l’automne prochain. La ministre fédérale de l’Environnement, Leona Aglukkaq, a même eu l’audace, une fois passée la date butoir pour présenter lesdites cibles aux Nations unies, d’écrire aux provinces pour leur demander davantage d’informations.
 
La lettre de Mme Aglukkaq a été envoyée vendredi dernier, à la veille d’une rencontre des premiers ministres des provinces sur la question des changements climatiques, un sommet prévu de longue date. Alors, comme geste de dernière minute, il est difficile de faire mieux.
 
Et, contrairement à l’impression qu’elle a pu laisser, la plupart des provinces ne traînent pas les pieds, contrairement à elle. Ce sont leurs efforts qui ont permis au Canada d’afficher un léger fléchissement de ses émissions. Ce n’est pas moi qui le dis, mais la commissaire à l’environnement et au développement durable dans son dernier rapport au Parlement, l’automne dernier.
 
« Les plus récentes estimations indiquent que les mesures fédérales prises dans leur ensemble représenteront quelque 36 mégatonnes, soit environ le tiers des réductions prévues découlant des mesures prises par tous les ordres de gouvernement », pouvait-on lire. Bref, les provinces sont responsables des deux tiers de la baisse. Selon le dernier rapport de la Table ronde sur l’environnement et l’économie, dissoute par le gouvernement Harper en 2012, la part des provinces pourrait même être de 75 %.
 
Que fait Ottawa devant ce constat ? Il affiche son déni habituel. Pire, il prend publiquement le crédit des progrès obtenus.
 

Mardi, alors que les provinces se réunissaient à Québec, le ministre fédéral des Ressources naturelles, Greg Rickford, était à New York pour s’adresser à des gens d’affaires participant à un sommet sur l’énergie. M. Rickford a déclaré sans rire que les politiques de son gouvernement en la matière stimulaient la croissance « tout en rehaussant [son] bilan exemplaire en matière d’environnement ». Vous avez bien lu, « exemplaire » !
 
Il a évoqué l’importance des investissements faits dans les énergies renouvelables, sans dire, là encore, que ce sont les provinces qui ont fait les plus importants. Il n’a rien dit non plus de la promesse non tenue de son gouvernement, faite en 2007, de réglementer les émissions de GES du secteur pétrolier et gazier.
 
Il n’est pas le seul à prendre le crédit pour ce qui ne lui revient pas. Dans sa lettre, la ministre Aglukkaq vantait l’action de son gouvernement pour réduire la production d’électricité au moyen de centrales thermiques au charbon.
 
Son gouvernement a adopté des règlements pour ce secteur, mais ils ne s’appliquent qu’aux centrales qui entreront en production à partir du 1er juillet prochain. Les vieilles centrales qui ont été fermées l’ont été par des provinces, en particulier l’Ontario, sans aucune aide d’Ottawa.
 

Comme l’a dit le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, un gouvernement ne peut demander à un autre de faire tout le travail dans un domaine où la coopération est de mise. Mais la coopération fédérale-provinciale fait défaut, et depuis longtemps, dans ce dossier, et par la faute d’Ottawa.
 
La Table ronde sur l’environnement et l’économie le déplorait, la commissaire à l’environnement aussi. « Comme le gouvernement fédéral partage la compétence en matière d’environnement avec les provinces et les territoires, les deux ordres de gouvernement doivent coordonner leurs mesures de manière efficace et continue s’ils veulent atteindre la cible nationale », écrivait-elle l’automne dernier.
 
Mais M. Harper et son équipe n’en font qu’à leur tête dans le dossier environnemental et se fichent de faire du Canada un cancre sur la scène internationale. En décembre dernier, on apprenait que, lors d’une rencontre à Bangkok en 2013, le Canada a exprimé des réserves au sujet de 76 motions présentées en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces menacées de disparition. Il a indiqué, comme il en avait le droit, qu’il ne serait lié par aucune.
 
Au pays, il ferme des bases de la Garde côtière, dont celle de Kitsilano, un secteur riverain de Vancouver, mais affirme toujours qu’il offre une réponse de « calibre mondial » en cas de désastre pétrolier. La semaine dernière, un petit déversement au large de Vancouver a révélé le contraire. C’est très inquiétant, car un projet à l’étude entraînerait un accroissement majeur du trafic dans le port de Burnaby, la ville voisine.
 
Je pourrais continuer, mais vous comprenez le topo. Qu’importe ce qu’il dit dans ces dossiers, ce gouvernement n’a aucune crédibilité et le plus gros déficit qu’il laissera aux générations futures sera environnemental.

mardi, avril 14, 2015

La CAQ n’appuiera pas les conservateurs de Harper

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14 avril 2015 | Robert Dutrisac - Correspondant parlementaire à Québec | Québec
Gérard Deltell a fait le saut en politique fédérale, avec le Parti conservateur du Canada. 
Photo: Jacques Boissinot
La Presse canadienne
Gérard Deltell a fait le saut en politique fédérale, avec le Parti conservateur du Canada. 
Même si Gérard Deltell a décidé de porter les couleurs du Parti conservateur de Stephen Harper et que le maire de Victoriaville, Alain Rayes, qui fut candidat adéquiste en 2003, a fait de même, la Coalition avenir Québec restera neutre lors de la prochaine élection fédérale.
 
C’est ce qu’a affirmé le chef de la CAQ, François Legault, qui présentait lundi la candidate qui entend prendre la relève de Gérard Deltell dans la circonscription de Chauveau, en banlieue de Québec : l’ex-journaliste et animatrice Jocelyne Cazin.
 
« La définition, pour moi, de gauche et de droite est de moins en moins importante en politique, a fait valoir François Legault. Il y a des sujets sur lesquels je suis d’accord avec le Parti conservateur. Il y a des sujets sur lesquels on n’est pas d’accord avec le Parti conservateur. C’est la même chose avec les autres partis. » La CAQ est « un parti nationaliste », a-t-il réitéré.
 
François Legault a qualifié Jocelyne Cazin de « Mme Intégrité ». Une femme « de service public » et « d’ambition », a-t-il dit, qu’il avait tenté en 2012 de convaincre de se porter candidate. Âgée de 64 ans, Jocelyne Cazin, qui a animé les émissions J. E. et Dans la mire, entre autres, a pris sa retraite de la télévision en 2008 pour se consacrer bénévolement à diverses causes et pour donner des conférences. L’an dernier, elle publiait son autobiographie intitulée J’ose déranger.
 
Parachutée dans Chauveau, Jocelyne Cazin, qui a dit avoir mis en vente son condo à Sainte-Adèle, a précisé qu’elle entend habiter la circonscription même si elle est battue lors de la prochaine élection complémentaire. « Je dois vous dire qu’à chaque fois que je me promène partout à travers le Québec, les gens ont l’impression que je suis leur cousine, que je suis leur soeur, que je suis leur voisine d’à côté. Alors je ne me sens pas du tout dépaysée », a-t-elle avancé. Elle a également vécu à Québec dans les années 1980 lors d’un bref passage comme correspondante parlementaire pour le réseau TVA. « Je ne suis pas une extra-terrestre ici à Québec », a-t-elle fait valoir.

mardi, avril 07, 2015

AFFAIRE DUFFY Les témoins clés d'un procès attendu

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7 avril 2015 | Marie Vastel - Correspondante parlementaire à Ottawa | Canada
Ancien chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright est celui qui a remis à Mike Duffy ce chèque aujourd’hui devenu célèbre. 
Photo: Adrian Wyld La Presse canadienne
Ancien chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright est celui qui a remis à Mike Duffy ce chèque aujourd’hui devenu célèbre. 
Nigel Wright
 
Chef de cabinet de Stephen Harper à l’époque, M. Wright a remis à Mike Duffy ce chèque aujourd’hui devenu célèbre. Il ne fait pas l’objet d’accusations de la GRC. M. Wright est probablement le mieux placé pour dire ce que savait, ou ne savait pas, Stephen Harper.
 
Marjory LeBreton
 
La sénatrice était la leader du gouvernement au Sénat au moment de cette affaire. Très proche de Stephen Harper (elle l’accompagne sur la route lors de campagnes électorales), Mme LeBreton a échangé des courriels avec le bureau du premier ministre sur l’enquête du sous-comité du Sénat qui devait épargner M. Duffy s’il remboursait. Elle a affirmé à la GRC n’avoir parlé à M. Wright qu’une seule fois, mais la police a retracé plus d’un courriel entre eux deux.
 
David Tkachuk
 
Président du sous-comité du Sénat, le sénateur Tkachuk était en contact avec Nigel Wright. Il a suggéré à M. Duffy d’écrire à Deloitte pour lui demander d’abandonner sa propre enquête sur son cas puisqu’il rembourserait ses dépenses. En entrevue avec la GRC, il a souvent évoqué des trous de mémoire.
 
Carolyn Stewart-Olsen
 
Elle aussi membre du sous-comité sénatorial, la sénatrice — ex-conseillère en communications de Stephen Harper, qui l’a nommée au Sénat — était fréquemment en contact avec Nigel Wright et d’autres membres du bureau du premier ministre. Sa version des faits, fournie à la GRC en entrevue, ne « correspond pas aux faits », selon les documents de la police.
 
Irving Gerstein
 
Le sénateur est aussi le président du Fonds conservateur, la petite caisse du parti. Il avait, au départ, accepté de payer, à même le Fonds, la dette de M. Duffy. Lorsqu’il a appris que la facture atteignait 90 000 $ — et non 32 000 $ comme il le croyait — il a changé d’avis. M. Gerstein a par ailleurs appelé un « contact » chez Deloitte afin que la firme cesse ses vérifications sur M. Duffy.
 
George Furey
 
Le sénateur libéral siégeait, avec ses collègues conservateurs Tkachuk et Stewart-Olsen, au sous-comité qui enquêtait sur Mike Duffy. Il pourrait être appelé à détailler ce qui se disait sur cette enquête lors des rencontres tenues à huis clos.
 
Ray Novak
 
Chef de cabinet adjoint de Stephen Harper à l’époque, il a depuis succédé à Nigel Wright. M. Novak a reçu une assignation à témoigner.
 
Ashley Caine
 
Ex-adjointe de Mike Duffy, elle est désormais à la correspondance au bureau du premier ministre. Mme Caine a également été sommée de témoigner.
 
David van Hemmen
 
Adjoint administratif de Nigel Wright à l’époque, il travaille désormais pour le ministre des Finances, Joe Oliver. M. Wright l’a avisé dès mars 2013 qu’il rembourserait lui-même la facture de M. Duffy.
 
Benjamin Perrin
 
Ex-conseiller juridique de Stephen Harper, il a participé aux négociations sur l’entente conclue avec Mike Duffy avec l’ancienne avocate du sénateur, Janice Payne, et l’avocat du Parti conservateur, Arthur Hamilton. Il a été sommé de témoigner.
 
Chris Woodcock
 
Ex-directeur de gestion des dossiers au BPM, il est joint aux courriels rassemblés dans la preuve de la GRC et pourrait être convoqué. Nigel Wright lui a notamment avoué en mars 2013 : « Pour toi seulement : je couvre personnellement les 90 000 $ de Duffy. »
 
Pas de Stephen Harper
 
L’avocat de Mike Duffy n’avait pas exclu de convoquer le premier ministre à la barre des témoins. Mais il serait étonnant que M. Harper témoigne. Il peut aisément invoquer le privilège parlementaire.
 
L’enquêteur Greg Horton
 
L’enquêteur principal de la GRC dans l’affaire Duffy sera appelé à expliquer la preuve qu’il a récoltée contre le sénateur. C’est lui qui a signé les documents de la GRC relatant des dizaines d’entrevues et des milliers de courriels.
 
Des journalistes
 
Un ancien animateur de la chaîne Sun News, Ezra Levant, a été sommé de comparaître au procès. Un journaliste de l’Ottawa Citizen, Glen McGregor, qui le premier a révélé que Mike Duffy n’habitait pas réellement principalement à l’Île-du-Prince-Édouard, devra lui aussi témoigner.

jeudi, avril 02, 2015

MISSION CONTRE L’EI La facture atteint plus de 500 millions

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2 avril 2015 | Marie Vastel - Correspondante parlementaire à Ottawa | Canada
Le ministre de la Défense Jason Kenney a révélé que le coût différentiel de l’opération militaire en Irak et en Syrie s’élèverait à plus de 400 millions pour la prochaine année.
Photo: Sean Kilpatrick
La Presse canadienne
Le ministre de la Défense Jason Kenney a révélé que le coût différentiel de l’opération militaire en Irak et en Syrie s’élèverait à plus de 400 millions pour la prochaine année.
En allant bombarder le groupe État islamique (EI) jusqu’en Syrie et en prolongeant sa mission d’un an, le gouvernement conservateur fait bondir la facture de cette mission militaire à plus d’un demi-milliard de dollars.
 
Le ministre de la Défense Jason Kenney a révélé, à son entrée aux Communes mercredi, que le coût différentiel de l’opération militaire en Irak et en Syrie s’élèverait à« approximativement 406 millions pour la prochaine année ». Une somme qui s’ajoute aux 122 millions qu’ont coûtés les six premiers mois du déploiement d’avions de chasse, d’appareils de renseignement et d’un avion de ravitaillement en vol, de même que de 600 militaires pour opérer tout ce matériel. Soixante-neuf conseillers militaires sont aussi sur place en Irak pour entraîner les forces kurdes et irakiennes. « Il y aura évidemment des coûts supplémentaires associés au retour de l’équipement au pays et à sa restauration, a consenti le ministre. Le chiffre va évidemment changer. Si le passé est garant de l’avenir, il va probablement augmenter. Mais c’est notre meilleure estimation. »
 
Un chiffre « stupéfiant »,selon le néodémocrate Jack Harris, qui a affirmé ne pas être certain de pouvoir faire confiance au ministre. « Les vrais chiffres ne seront probablement pas connus avant l’élection », a-t-il présumé.
 
Le ministre Kenney a en effet chiffré le coût différentiel de la mission, soit les frais qui n’étaient pas prévus au budget de la Défense et qui y sont ajoutés en raison de l’intervention militaire — en plus des salaires des militaires ou des frais de maintenance d’équipement qui doivent être assumés que l’armée soit dépêchée en mission ou non.
 
Ce coût différentiel avait atteint 100 millions pour la mission de sept mois et demi en Libye, en 2011 — que plusieurs experts ont comparé à la mission contre l’EI car le Canada avait dépêché sensiblement la même flotte d’appareils. L’enveloppe totale avait atteint un peu plus de 347 millions.
 
Coûts gardés secrets
 
M. Kenney a révélé le montant de la facture anticipée de la mission au Moyen-Orient après s’être fait reprocher par l’opposition que les coûts avaient été classifiés « Secret » dans les rapports budgétaires du Conseil du Trésor publiés mardi. Or, c’est parce que les documents ont été approuvés le 9 mars, avant que le gouvernement ait pris sa décision quant à la prolongation de la mission contre l’EI, a fait valoir le ministre Kenney.
 
Cet hiver, le ministre de la Défense du moment, Rob Nicholson, avait refusé de dévoiler le coût des six premiers mois de la mission. En réponse à une question écrite du NPD déposée aux Communes, il avait rétorqué que « toute estimation donnée serait inexacte »,car « une estimation des coûts est une activité dynamique qui évolue à mesure que se précisent la planification et les besoins opérationnels ».
 
Son ministère avait aussi refusé de fournir des informations au directeur parlementaire du budget (DPB), qui tentait de trouver réponse à la même question. Le DPB a été contraint de produire une estimation de son cru, chiffrant une mission de six mois à entre 129 et 166 millions, et une mission d’un an à entre 243 et 351 millions.

GAZ À EFFET DE SERRE Couillard exhorte Ottawa à dévoiler ses cibles

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Dans un texte rédigé au nom de l’Alliance des États fédérés et des régions du Climate Group, le premier ministre du Québec en appelle au « devoir » du gouvernement fédéral

Le premier ministre Philippe Couillard a mis de la pression sur le gouvernement fédéral mecredi.
Photo: Jacques Boissinot
La Presse canadienne
Le premier ministre Philippe Couillard a mis de la pression sur le gouvernement fédéral mecredi.
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, juge que la lutte contre les changements climatiques est un « devoir », puisque « l’avenir de notre planète en dépend ». Il demande d’ailleurs à Ottawa de dévoiler ses cibles de réduction de gaz à effet de serre en vue des négociations de l’accord de Paris.
 
À deux semaines d’une rencontre des premiers ministres provinciaux sur la question du climat, le chef libéral lance ainsi un appel au gouvernement fédéral, et ce, par la voie d’un texte rédigé au nom de l’Alliance des États fédérés et des régions du Climate Group, un groupe de 27 États infranationaux et gouvernements régionaux.
 
Les signataires soulignent d’entrée de jeu que l’Union européenne et les États-Unis ont déjà fait connaître leurs cibles de réduction de gaz à effet de serre, comme cela a été convenu en décembre dernier lors du sommet de l’ONU tenu à Lima. Cette étape est essentielle afin d’évaluer la teneur des gestes que les États sont prêts à poser dans le but de limiter les bouleversements climatiques.
 
« [Nous] appelons les dirigeants des gouvernements nationaux à se joindre à cet effort avec des plans ambitieux pour le climat, souligne le texte de la lettre rendue publique mercredi.Nous lançons cet appel à nos chefs de gouvernement parce que nous croyons que c’est ce qui est juste, et parce que nous savons que cela est possible. »
 
L’avenir en dépend
 
Les cosignataires de la lettre invitent les gouvernements nationaux à prendre exemple sur ce que leurs homologues régionaux font déjà pour lutter contre la crise climatique. « Ils devraient se joindre à nous aux premières lignes de cette lutte contre les changements climatiques en mettant de l’avant des plans nationaux ambitieux, qui tirent parti du leadership des gouvernements infranationaux pour atteindre les objectifs de réduction d’émissions de GES que nous nous sommes fixés. L’avenir de notre planète en dépend. »
 
Ottawa n’a toujours pas publié ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre en vue des négociations qui doivent se terminer en décembre par la signature du plus ambitieux accord climatique de l’histoire. Pour le moment, les émissions canadiennes connaissent une hausse continue, essentiellement en raison de l’exploitation des sables bitumineux.
 
Les projets de pipeline en développement à l’heure actuelle visent justement à faciliter la mise en marché de ce pétrole. Le plus important projet, Énergie Est, doit passer par le Québec.
 
Le gouvernement Couillard ne cache pas son préjugé favorable envers le projet. Les libéraux ont d’ailleurs décidé d’écarter la question des impacts environnementaux, dont les émissions de gaz à effet de serre, résultant de l’exploitation du pétrole qui coulera dans le pipeline de TransCanada, à raison de 400 millions de barils de pétrole par année.
 
Le gouvernement du Québec est aussi favorable à l’exploitation du pétrole en sol québécois, et il n’a toujours pas statué sur le développement du gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent.
 
Les libéraux ont en outre autorisé la construction de la cimenterie de Port-Daniel sans soumettre le projet au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Une fois en fonction, elle entraînera des émissions annuelles équivalant à une hausse de 6 % du secteur industriel de la province.

mercredi, avril 01, 2015

ÉCHANGES FRANCE-QUÉBEC Ottawa verrouille

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1 avril 2015 |Bernard Descôteaux | Canada
La volonté du gouvernement fédéral de resserrer la délivrance de visas pour des séjours temporaires au Canada crée des bouleversements. Après les travailleurs temporaires, ce sont les étudiants participant à des programmes de stages qui écopent, avec à la clé des tensions avec la France.

La frilosité du Canada à l’endroit de certaines catégories de visiteurs temporaires est bien connue. Le nombre de fois où des invités de prestige à des festivals culturels, à des conférences internationales ou à des séjours dans les universités se sont vu refuser un visa ne se compte plus. La raison est toujours cette peur que nos invités ne veuillent plus repartir.
 
C’est cet esprit qui a inspiré au gouvernement Harper l’adoption l’an dernier de nouvelles règles à l’égard des travailleurs étrangers temporaires. Dans un contexte où il n’y a pas de pénurie de main-d’oeuvre, il fallait sans doute réduire le nombre de permis de travail. On réalise maintenant les effets pervers de la nouvelle politique.
 
Aujourd’hui même, 1er avril, des dizaines de milliers d’entre eux doivent quitter le Canada, car leur séjour ne peut excéder quatre ans. Sans même un merci, ils sont expulsés, alors que d’autres travailleurs étrangers prendront leur place. Des mesures d’atténuation pourraient être prises pour faciliter l’accès à un statut de résident permanent. Mais non, avec ce gouvernement, il n’y a pas de place à considérer les impacts sur des gens qui, s’ils avaient été immigrants reçus, seraient déjà canadiens.
 
Ce même esprit de frilosité se retrouve dans les nouvelles règles du Programme de mobilité internationale permettant à des étudiants étrangers de faire des stages au Canada. En 2013, ils sont 107 908 à être venus de 32 pays différents. Depuis février, l’obtention des visas est soumise à une taxe de 230 $ et à des formalités administratives qui visent à restreindre l’accès au programme.
 
Sont victimes de ces nouvelles règles quelque 1000 étudiants français des Instituts universitaires de technologie dont les stages dans des maisons d’enseignement ou des organismes à but non lucratif d’ici sont remis en cause. Depuis des années, des étudiants de ces instituts venaient réaliser leurs stages de fin d’études dans le cadre de partenariats avec des établissements québécois que personne n’entendait remettre en cause. Les nouvelles règles arrivant inopinément, la réalisation de ces stages est devenue incertaine. Cette taxe de 230 $ n’est pas prévue dans les budgets des stagiaires qui assument leurs frais de voyage et qui ne seront pas rémunérés. Et il y a Immigration Canada qui conteste par ailleurs la validité de certains projets pédagogiques.
 
Les gouvernements français et québécois ont fait des interventions auprès d’Ottawa. Il s’agit d’abord d’assurer les stages de ce groupe d’étudiants français dont l’obtention de leurs diplômes est en jeu. Puis de garantir le maintien de partenariats entre des établissements français et québécois établis depuis de nombreuses années et qui permettent des échanges dans les deux sens. Dans une lettre adressée au gouvernement fédéral, les ministres Weil et St-Pierre s’inquiètent des répercussions de cette décision sur « le rayonnement du Québec à l’étranger ». La presse française n’a pas manqué de noter que la décision d’Ottawa s’additionne à celle du Québec de tripler les droits de scolarité des étudiants français au Québec.
 
L’imbroglio créé est de ceux qui sont difficiles à dénouer, car opposant des objectifs par nature difficiles à concilier. Tandis que Québec défend l’ouverture sur le monde, Ottawa verrouille les portes de la maison. Il ne faudrait pas que ce soit à double tour.

Pas de statistiques disponibles, mais il faut une loi, dit Ottawa

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1 avril 2015 | Marie Vastel - Correspondante parlementaire à Ottawa | Canada
Le ministre fédéral de la Citoyenneté et de l’Immigration, Chris Alexander, a présenté mardi un projet de loi destiné à lutter contre ce que les conservateurs appellent des « pratiques culturelles barbares ».
Photo: Sean Kilpatrick La Presse canadienneLe ministre fédéral de la Citoyenneté et de l’Immigration, Chris Alexander, a présenté mardi un projet de loi destiné à lutter contre ce que les conservateurs appellent des « pratiques culturelles barbares ».
Le ministre de l’Immigration a été forcé d’admettre mardi que son gouvernement ne détient pas de statistiques quant au nombre de mariages forcés ou précoces, ou de familles polygames au pays. Néanmoins, Chris Alexander insiste pour dire qu’Ottawa doit légiférer contre ces « pratiques culturelles barbares ».
 
Début novembre, le gouvernement conservateur a déposé un projet de loi proposant d’expulser les immigrants pratiquant la polygamie et de criminaliser l’organisation de mariages forcés ou celui de mineurs.
 
La polygamie est illégale au Canada et les couples la pratiquant ne sont pas admissibles au pays, a rappelé la néodémocrate Irene Mathyssen. Combien de familles ont-elles réussi à déjouer le gouvernement canadien et à immigrer ici ? a-t-elle demandé au ministre Alexander, convoqué en comité parlementaire. « Nous n’avons pas de statistiques précises, évidemment, sur le nombre de personnes qui ont réussi à fournir de fausses informations en venant au Canada en tant qu’immigrants tout en étant dans des relations polygames », a avoué le ministre. Mais il suffit de consulter des intervenants auprès d’immigrants pour savoir que ça existe, a-t-il affirmé. Lui-même a« entendu parler », en parcourant le pays à titre de ministre depuis deux ans, « de douzaines de cas prouvés ».
 
Le projet de loi « sur la tolérance zéro face aux pratiques culturelles barbares » permettrait en outre de demander à un juge d’intervenir en amont s’il y a des craintes qu’un individu envoie une personne à l’étranger pour un mariage forcé. Quant au mariage précoce, la loi fédérale serait modifiée pour fixer l’âge minimum pour se marier à 16 ans. Les provinces exigent déjà qu’une personne voulant se marier ait au moins 18 ou 19 ans.
 
Là encore, combien y a-t-il eu de mariages précoces au Canada ? Le ministre n’a pas pu fournir de données. « Il y a des centaines de cas documentés de mariages à 16 ans, plusieurs centaines à 17 ans, a-t-il dit. Il n’y a pas de cas documentés de mariages à moins de 16 ans, parce que les gens craignent [d’en parler] », a répondu M. Alexander au Devoir à sa sortie du comité. « Mais on sait que ça existe. On sait que les gens sont expatriés du Canada pour subir des mariages précoces. »
 
Et dans les cas de mariages forcés, peu importe l’âge, 16, 18 ou 19 ans, « ces gens sont intimidés, forcés par leur famille », a-t-il dénoncé.
 
La néodémocrate Lysane Blanchette-Lamothe a reconnu que le « but du projet de loi peut être louable. […] C’est sûr qu’un cas de violence contre les femmes, c’est un cas de trop. Et il faut s’y attaquer ». Mais la proposition conservatrice « pourrait empirer la situation ».
 
En vertu du projet de loi S-7, si une personne est soupçonnée d’en envoyer une autre à l’étranger pour un mariage forcé, on pourrait lui confisquer son passeport, la confiner à résidence, lui interdire de posséder une arme ou d’entamer des démarches pour faire voyager la présumée victime. Et quiconque célébrerait un mariage, ou y participerait, en sachant qu’un des mariés n’est pas consentant ou qu’il a moins de 16 ans serait passible de cinq ans de prison.
 
De telles mesures « posent problème », selon Mme Blanchette-Lamothe, « parce que peut-être tout le réseau social et familial de la victime » serait alors menacé d’être emprisonné. Une conséquence qui risque de décourager les victimes déjà réticentes à dénoncer leur oppresseur, a fait valoir la députée.