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jeudi, septembre 10, 2015

BANQUE DU CANADA Cela va assez bien malgré tout ce qui va mal

http://www.ledevoir.com/economie/

La politique monétaire adoptée plus tôt commence à produire ses effets, dit l’institution en annonçant le maintien du taux directeur à 0,5 %

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz
Photo: Patrick Doyle La Presse canadienne
Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz
Ayant le sentiment d’avoir déjà fait ce qu’il fallait, la Banque du Canada laisse inchangés les taux d’intérêt au pays en dépit de la « complexité » de la situation engendrée par la baisse des prix du pétrole, « l’incertitude grandissante » entourant la Chine et « un accroissement de la volatilité des marchés financiers ».
 
La banque centrale canadienne a maintenu son taux directeur à 0,5 % mercredi. Elle l’avait réduit de 0,25 point de pourcentage la dernière fois, au mois de juillet, en réaction à la tenue décevante de l’économie canadienne depuis quelques mois.
 
Cela laisse le taux de son principal outil d’intervention de politique monétaire à son niveau le plus bas depuis l’été 2010 et près de son plancher record de 0,25 % atteint durant les pires moments de la dernière crise. Alors que plusieurs évoquaient la possibilité d’une nouvelle baisse du loyer de l’argent cet été, au moment où l’on spéculait sur l’ampleur de la « récession technique » au Canada et que soufflait une tempête financière depuis la Chine, la grande majorité des analystes prédisaient un statu quo depuis quelques semaines.
 
Dans un communiqué encore plus court qu’à l’habitude, la Banque du Canada a notamment constaté que les secteurs de l’énergie et des matières premières de même que toute l’économie canadienne continuaient de s’ajuster comme ils peuvent à la chute des cours mondiaux. « Ces ajustements sont complexes et devraient prendre beaucoup de temps. »
 
Elle constate également « l’incertitude grandissante entourant les perspectives de croissance en Chine et dans d’autres économies émergentes ». En plus de miner les perspectives de l’économie mondiale, ce phénomène contribue « à un accroissement de la volatilité des marchés financiers et à des prix plus bas des produits de base ».
 
Les ménages et les États-Unis
 
Mais tout n’est pas noir, s’empresse de souligner l’institution présidée par le gouverneur Stephen Poloz. L’économie canadienne « continue de reposer sur la solidité des dépenses des ménages » en plus de pouvoir compter sur une reprise aux États-Unis dont « la fermeté »s’affirme. On se réjouit particulièrement de voir que « les secteurs de l’économie américaine qui revêtent une importance pour les exportations canadiennes [sont] particulièrement vigoureux. »
 
Le recul du dollar canadien induit par le ralentissement de l’économie, la baisse des prix du pétrole, mais aussi les bas taux d’intérêt de la Banque du Canada donnent certainement un coup de main aux exportateurs canadiens, note la banque centrale. « Quoique le portrait global des exportations soit encore incertain, les dernières données confirment que les exportations sensibles aux variations du taux de change regagnent en vigueur. »
 
Quant à l’inflation, dont la tendance à moyen terme constitue en théorie la seule et unique préoccupation de la banque centrale, elle reste inférieure à la cible de 2 %.
 
Un politique monétaire efficace
 
La Banque du Canada a fait l’objet de nombreuses critiques dernièrement pour la confusion de son message. On lui a reproché aussi de garder de faibles taux d’intérêt afin de déprécier le huard et stimuler les exportations, mais au risque d’aggraver l’endettement des ménages.
 
Elle s’est montrée mercredi plutôt satisfaite et confiante quant à l’impact actuel et futur de ses décisions passées. « Les effets expansionnistes des mesures de politique monétaire prises précédemment sont en train de se répercuter sur l’économie canadienne », a-t-elle fait valoir. Elle estime d’ailleurs que « la dynamique de croissance » du produit intérieur brut (PIB) au pays est restée la même qu’elle lui prédisait dans son Rapport sur la politique monétaire du mois de juillet.
 
Selon ces prédictions, le PIB canadien devait croître de 1,5 % au troisième trimestre et de 2,5 % au quatrième en rythme annualisé après avoir enregistré deux trimestres négatifs de suite en début d’année, soit la définition technique d’une récession communément utilisée par les économistes. L’économie canadienne s’est effectivement contractée de 0,8 % durant les trois premiers mois de 2015 et de 0,5 % lors du trimestre suivant. Pour l’ensemble de l’année, la Banque du Canada prédisait, au mois de juillet, tout au plus une maigre croissance de 1,1 %, suivie d’une accélération à 2,3 % en 2016 et à 2,6 % en 2017.
 
Pas de hausse des taux avant 2017
 
Pour plusieurs analystes, le rebond de l’économie au troisième trimestre sera plus marqué que ne le prévoyait la Banque, à 2,5 % et même 3 % en rythme annualisé. Selon Brian DePratto, de la Banque TD, il n’est pas impossible qu’une autre baisse du taux directeur vienne si l’économie mondiale devait encore se dégrader.
 
Mais la plupart s’attendent plutôt à une longue pause. « La Banque du Canada voudra certainement prendre son temps avant d’entamer une remontée graduelle de ses taux d’intérêt directeurs, a commenté Benoit P. Durocher, du Mouvement Desjardins. Dans ces conditions, il est probable que le statu quo se prolonge jusqu’en 2017. »
 
La prochaine décision sur les taux et la mise à jour des prévisions de la banque centrale canadienne sont prévues le 21 octobre, au surlendemain des élections fédérales.

jeudi, juillet 23, 2015

Pari perdu

http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/

Le gouvernement Harper paie aujourd’hui le prix de son obsession pétrolière. Le Parti conservateur entre en campagne électorale avec une économie en récession, avec un probable retour au déficit budgétaire. Pari perdu.
 
Le choc pétrolier rattrape le gouvernement fédéral. Et l’accord sur le nucléaire iranien laisse présager un retour des pressions baissières sur les cours, avec des valeurs de référence cibles ramenées sous les 40 $US le baril selon les différentes projections. Dans son budget d’avril, Ottawa misait sur une belle résilience de l’économie canadienne, qui n’a pas eu lieu. C’est avec un pari pétrolier perdu que le gouvernement conservateur donne rendez-vous aux électeurs canadiens.
 
Tour à tour, la Banque du Canada puis le Directeur parlementaire du budget (DPB) ont douché l’enthousiasme conservateur. Le gouverneur de la banque centrale a pu éviter de prononcer le mot. Mais l’institution table désormais sur une croissance négative du PIB pour un deuxième trimestre consécutif, de -0,5 % au deuxième, après -0,6 % en rythme annualisé au premier. Pire encore, pour l’ensemble de 2015, la croissance attendue, à 1,9 %, devrait plutôt être de 1,1 %, prédit la Banque.
 
Dans son budget d’avril, le gouvernement Harper misait encore sur une progression de 2 % cette année, estimant que l’économie canadienne faisait preuve de résilience en cette conjoncture pétrolière plutôt austère à la bonne santé des finances publiques fédérales.
 
Une bonne santé que le Directeur parlementaire du budget a reconnue mardi. Du moins, sur un horizon de long terme. Mais du coup, le rapport vient confirmer le retour du déséquilibre fiscal entre le fédéral et les provinces. Et dans l’immédiat, le retour promis à l’équilibre en 2015 ne tient plus. Prenant acte des nouveaux paramètres de la Banque du Canada, le DPB estime que le surplus attendu de 1,4 milliard pour l’exercice 2015-2016 se transformera plutôt en un déficit de 1 milliard.
 
Scénario du passé
 
Et tout cela appartient déjà au passé. Car la variable pétrolière pourrait encore réserver de nouvelles surprises. La plupart des scénarios prévoient désormais une stabilité des cours pétroliers au niveau actuel, sinon une légère remontée durant la seconde moitié de l’année. Aussi, le dernier budget fédéral avait pris soin de réviser fortement à la baisse, de 4,3 % à 1,6 %, la croissance du PIB nominal cette année afin de tenir compte de l’effet de la chute des prix de l’or noir et de l’essence sur le déflateur du PIB, pour remonter le tout autour de 4,6 % l’an prochain. Or, les spécialistes lancent l’avertissement que l’accord nucléaire iranien — et l’élimination afférente des sanctions internationales — viendra brouiller les cartes. Advenant une pleine ouverture des valves par un pays renfermant les deuxièmes plus importantes réserves de l’OPEP après l’Arabie saoudite, le cours de référence pourrait facilement chuter sous les 40 $US, voire les 30 $US le baril.
 
Ottawa n’espère plus désormais que l’effet favorable du choc pétrolier sur le reste de l’économie, encore ténu, vienne prendre le relais, et que les bénéfices d’un dollar allant en s’affaiblissant, encore timidement mesurable, fassent leur oeuvre. Après tout, dans son dernier budget, Ottawa a hypothéqué l’avenir en projetant une série de dépenses sur les prochains exercices. Vente des dernières actions de GM, surplus à la caisse de l’assurance-emploi et réduction de la réserve pour éventualités à sa plus simple expression… Le gouvernement Harper a également tout fait pour offrir sa bonification de la Prestation universelle pour la garde d’enfants, le fractionnement du revenu et le doublement du plafond du CELI. Il misait sur le retour à l’équilibre pour compléter sa plateforme électorale par une extension des adoucisseurs fiscaux à la classe moyenne. Mais la rente pétrolière a disparu.
 
Aujourd’hui, ce long clivage Est-Ouest, manufacturiers contre pétrolières, a rattrapé un gouvernement qui souhaite désormais, au mieux, un marché pétrolier équilibré, sinon une inversion du syndrome hollandais. Le gouvernement conservateur s’engage dans une campagne électorale avec des astres mal alignés. Avec ce rendez-vous dans une nouvelle ronde de négociations du Partenariat transpacifique se voulant plutôt menaçant pour le modèle agricole appliqué en Ontario, au Québec et dans l’Est. Avec, aussi, cette importante rencontre internationale sur le réchauffement climatique où le pétrole en général, celui des sables bitumineux en particulier, et les autres énergies fossiles seront relégués au rang de parias.
 
Mais la conférence de Paris sur le climat n’est qu’en décembre.

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samedi, juillet 18, 2015

CONSEIL DE LA FÉDÉRATION Le pétrole divise les provinces

http://www.ledevoir.com/politique/

17 juillet 2015 | Marco Bélair-Cirino à St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador | Canada
Le premier ministre Philippe Couillard
Photo: Andrew Vaughan La Presse canadienneLe premier ministre Philippe Couillard

Les divergences de vues des provinces et des territoires sur la place du pétrole et du gaz dans la Stratégie canadienne de l’énergie ont éclaté au grand jour jeudi, rendant incertaine l’adoption d’un texte final avant la clôture du Conseil de la fédération.

Les chefs de gouvernement provinciaux et territoriaux entreprendront vendredi avant-midi un blitz de négociations. En arriver à un document conciliant à la fois l’exploitation du pétrole et du gaz et la lutte contre les changements climatiques, « ce n’est pas facile », a admis le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, à l’issue du 1er jour de la rencontre annuelle des premiers ministres provinciaux et territoriaux. «Les choses vont bien. Une entente négociée, par nature, c’est un exercice d’équilibre. Il y a un équilibre à faire entre les questions environnementales — les changements climatiques —, auxquelles on tient beaucoup […] et les questions plus strictement économiques », a-t-il expliqué.

Les provinces et les territoires ont « très clairement encore du travail à faire » pour dégager un consensus sur un projet de Stratégie canadienne de l’énergie, a convenu l’hôte du Conseil de la fédération, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Paul Davis. « Work in progress ! » s’est-il exclamé. « À la fin de la journée, ce sont les intérêts du pays qui doivent prévaloir », a poursuivi son homologue néo-écossais, Stephen McNeil.

Wall à la défense du pétrole

D’humeur belliqueuse, le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, a sonné la charge des défenseurs de l’exploitation pétrolière et gazière dès son arrivée à l’Hôtel Sheraton, jeudi avant-midi.

À ses yeux, le brouillon de la Stratégie canadienne de l’énergie minimise l’importance du pétrole et du gaz dans l’économie canadienne et exagère celle des énergies renouvelables, comme l’éolien. Le pétrole est « à peine mentionné » dans le document de travail, a-t-il déploré, montrant du doigt le Québec et l’Ontario. Pourtant, le Canada renferme la troisième réserve prouvée d’or noir de la planète, après l’Arabie saoudite et le Venezuela, a rappelé M. Wall. « Pourriez-vous imaginer l’Arabie saoudite dévoiler une stratégie énergétique plaçant l’éolien avant le pétrole comme source d’énergie ? […] Ils ne feraient pas ça. Ils ne se préoccuperaient pas non plus de l’environnement autant que les Canadiens », a-t-il lancé.

Le doyen des premiers ministres provinciaux et territoriaux s’est dit las d’entendre le« Canada central » — le Québec et l’Ontario — casser du sucre sur le dos du pétrole de l’Ouest, alors qu’il s’agit d’une source de richesse pour l’ensemble du pays. « Le pétrole n’est pas une mauvaise chose. »

M. Wall n’a pas caché son exaspération concernant les mouvements d’opposition aux projets de pipelines — Énergie Est de TransCanada par exemple —, tout particulièrement au Québec et en Ontario.

« Peut-être que nous devrions envoyer des paiements de péréquation à travers un pipeline pour obtenir une approbation [des projets de pipeline] dans le Canada central », avait-il lâché avant de mettre le cap sur Terre-Neuve-et-Labrador mercredi soir. Les hostilités étaient lancées.

Le Québec n’appuiera pas un projet néfaste pour l’environnement ou contraire à la sécurité parce qu’il bénéficie des pétrodollars, a rétorqué M. Couillard. « Une grandepartie de la richesse générée au Canada […] qui est redistribuée sous forme de paiements de transfert[de péréquation] vient de l’économie de l’Ouest, qui est axée sur les combustibles fossiles. On sait cela. Mais, ce n’est pas une raison pour diminuer les standards environnementaux ou diminuer nos inquiétudes sur la sécurité des gens et ne pas inclure également dans la Stratégie de l’énergie la question des énergies renouvelables, notamment de l’hydroélectricité », a-t-il affirmé en point de presse.

De son côté, Brad Wall a insisté sur la nécessité de trouver de nouveaux débouchés au pétrole albertain et saskatchewanais. Le Canada se prive de revenus de centaines de millions de dollars puisque le pétrole issu des sables bitumineux est à l’heure actuelle « vendu au rabais » soit à un montant inférieur de six à huit dollars par baril au cours du Tide Water Oil ou du Brent. « Ça, c’est des revenus en moins aux propriétaires de la ressource. Et, les propriétaires des ressources pétrolières dans ce pays ne sont pas les gouvernements, ce ne sont pas Couillard, Notley et Wall, ce sont les personnes de ce pays », a soutenu le premier ministre saskatchewanais.

Une question de « crédibilité »

Une Stratégie canadienne de l’énergie embrassant les principes de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre permettra de redorer le blason du Canada, un producteur de pétrole non conventionnel, au sein de la communauté internationale, a aussi soutenu M. Couillard.« Malheureusement, notre pays a perdu de la crédibilité sur la scène internationale en raison de cela. Puisque nous sommes un producteur de pétrole, nous devrions être à la tête de la lutte contre les changements climatiques. »

Les décideurs politiques canadiens ont une « responsabilité morale de combattre les changements climatiques », a ajouté la première ministre ontarienne, Kathleen Wynne.

Cependant, selon M. Wall, le Canada constitue déjà un chef de file dans l’exploitation responsable des hydrocarbures. « Nous devrions être plus fiers que nous le sommes présentement [de l’industrie pétrolière et gazière canadienne]. »

En retrait, la première ministre albertaine, Rachel Notley, demandé à mots couverts à son confrère de baisser de ton. « Rester camper sur ses positions ne changera en rien », a-t-elle fait valoir en fin de journée.

mercredi, mai 27, 2015

Un Québécois sur six croit que le pétrole est une source d'énergie renouvelable

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/

Dossier : Le Québec, producteur de pétrole?
Dossier : Le Québec, producteur de pétrole?

Un sondage mené pour le compte de chercheurs de l'École polytechnique de Montréal et du CIRANO fournit des renseignements étonnants sur l'état des connaissances de la population québécoise au sujet des enjeux énergétiques et des changements climatiques. L'enquête a été effectuée en ligne auprès de 1010 Québécois.
Un texte de Philippe-Antoine SaulnierTwitterCourriel
Bien que les projets de pipelines, d'éoliennes, d'exploration pétrolière et gazière soient des sujets qui reviennent régulièrement dans l'actualité, les Québécois admettent que leurs connaissances sont limitées.
Trente pour cent disent avoir un niveau de connaissance faible ou négligeable sur la situation énergétique du Québec. Le manque de maîtrise de ces enjeux se reflète sur la perception que les Québécois ont des différentes sources d'énergie. Ainsi, 9 répondants sur 10 savent que l'énergie éolienne est une ressource renouvelable, mais 27 % croient qu'il en est de même pour le gaz naturel, 13 % pour le charbon, et 17 % affirment que le pétrole est une source d'énergie renouvelable.
Gaz de schiste
50%
Ne sait pas
100%
Gaz naturel
Nucléaire
Pétrole
Charbon
Gaz de schiste
Pour consulter le graphique à l'aide de votre appareil mobile, cliquez ici.
La lutte contre les changements climatiques ne fait pas consensus
Ceux que l'on appelle les climatosceptiques sont plus nombreux qu'on pourrait le croire. Contrairement aux conclusions du Groupe d'experts internationaux sur l'évolution du climat (GIEC), 6 % des répondants au sondage soutiennent que le réchauffement climatique n'est pas prouvé scientifiquement. 19 % admettent que le réchauffement climatique planétaire a été scientifiquement prouvé, mais sont d'avis que les activités humaines n'en sont pas la cause.
En tout, 25 % des Québécois seraient donc climatosceptiques. Cette proportion grimpe à 44 % dans la grande région de Québec, alors qu'elle n'est que de 21 % dans la grande région de Montréal.
L'étude dresse un portrait détaillé des climatosceptiques. Ils sont le plus souvent des hommes, et ils sont surreprésentés chez les personnes ayant une formation primaire, secondaire ou collégiale, comparativement aux diplômés universitaires. Les répondants dont le revenu annuel est inférieur à 40 000 $ sont les plus nombreux à faire partie de ce groupe.
Malgré la mauvaise presse dont fait parfois l'objet l'industrie pétrolière, les Québécois préféreraient l'extraction du pétrole d'ici, plutôt que l'importation. 42 % seraient pour l'exploitation du pétrole québécois; 19 % privilégieraient l'importation de pétrole de l'ouest du pays; 14 %, de l'est; et 7 %, l'importation étrangère.
Ne sait pas
42 %
Exploiter le sous-sol québécois
14 %
Importer de l'Est du Canada
19 %
Importer de l'Ouest du Canada
7 %
Importer de pays étrangers
18 %
Ne sait pas
Pour consulter le graphique à l'aide de votre appareil mobile, cliquez ici.
Les interprétations diffèrent
L'environnementaliste Steven Guilbault refuse toutefois d'y voir un appui à la filière pétrolière. « Cette question-là, c'est un peu : "Est-ce que vous aimez la tarte aux pommes?" », dit-il.
« De façon générale, les gens vont toujours préférer acheter local, encourager l'économie locale plutôt qu'encourager l'économie ailleurs. Si on avait mis en perspective par exemple les risques environnementaux, les risques économiques de se lancer dans l'aventure du pétrole au Québec, moi je soupçonne que les résultats auraient été différents », poursuit-il.
Les Québécois jugent somme toute qu'ils ont peu d'emprise sur les enjeux énergétiques. Six sur 10 croient que leurs propres comportements ont peu ou pas d'influence sur la consommation totale d'énergie au Québec.
Selon Nathalie de Marcellis-Warin, professeure à l'École polytechnique et coauteure de l'étude, les gens « ont l'impression que c'est dans les mains du gouvernement, qu'ils ne sont pas des acteurs de changement. C'est ça qu'il va falloir modifier, la perception des gens sur cet aspect-là. Ils peuvent être un aspect important, par leur consommation, par leurs choix énergétiques, par leur propension à payer. »
Pour Nathalie de Marcellis-Warin, ce coup de sonde jette un éclairage précieux sur l'état d'esprit des Québécois, au moment où des évaluations environnementales stratégiques sont en cours au sujet des hydrocarbures et où le gouvernement Couillard mène des consultations sur l'acceptabilité sociale des grands projets énergétiques et la future politique québécoise de l'énergie.