Annonce

jeudi, avril 02, 2015

GAZ À EFFET DE SERRE Couillard exhorte Ottawa à dévoiler ses cibles

http://www.ledevoir.com/environnement/

Dans un texte rédigé au nom de l’Alliance des États fédérés et des régions du Climate Group, le premier ministre du Québec en appelle au « devoir » du gouvernement fédéral

Le premier ministre Philippe Couillard a mis de la pression sur le gouvernement fédéral mecredi.
Photo: Jacques Boissinot
La Presse canadienne
Le premier ministre Philippe Couillard a mis de la pression sur le gouvernement fédéral mecredi.
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, juge que la lutte contre les changements climatiques est un « devoir », puisque « l’avenir de notre planète en dépend ». Il demande d’ailleurs à Ottawa de dévoiler ses cibles de réduction de gaz à effet de serre en vue des négociations de l’accord de Paris.
 
À deux semaines d’une rencontre des premiers ministres provinciaux sur la question du climat, le chef libéral lance ainsi un appel au gouvernement fédéral, et ce, par la voie d’un texte rédigé au nom de l’Alliance des États fédérés et des régions du Climate Group, un groupe de 27 États infranationaux et gouvernements régionaux.
 
Les signataires soulignent d’entrée de jeu que l’Union européenne et les États-Unis ont déjà fait connaître leurs cibles de réduction de gaz à effet de serre, comme cela a été convenu en décembre dernier lors du sommet de l’ONU tenu à Lima. Cette étape est essentielle afin d’évaluer la teneur des gestes que les États sont prêts à poser dans le but de limiter les bouleversements climatiques.
 
« [Nous] appelons les dirigeants des gouvernements nationaux à se joindre à cet effort avec des plans ambitieux pour le climat, souligne le texte de la lettre rendue publique mercredi.Nous lançons cet appel à nos chefs de gouvernement parce que nous croyons que c’est ce qui est juste, et parce que nous savons que cela est possible. »
 
L’avenir en dépend
 
Les cosignataires de la lettre invitent les gouvernements nationaux à prendre exemple sur ce que leurs homologues régionaux font déjà pour lutter contre la crise climatique. « Ils devraient se joindre à nous aux premières lignes de cette lutte contre les changements climatiques en mettant de l’avant des plans nationaux ambitieux, qui tirent parti du leadership des gouvernements infranationaux pour atteindre les objectifs de réduction d’émissions de GES que nous nous sommes fixés. L’avenir de notre planète en dépend. »
 
Ottawa n’a toujours pas publié ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre en vue des négociations qui doivent se terminer en décembre par la signature du plus ambitieux accord climatique de l’histoire. Pour le moment, les émissions canadiennes connaissent une hausse continue, essentiellement en raison de l’exploitation des sables bitumineux.
 
Les projets de pipeline en développement à l’heure actuelle visent justement à faciliter la mise en marché de ce pétrole. Le plus important projet, Énergie Est, doit passer par le Québec.
 
Le gouvernement Couillard ne cache pas son préjugé favorable envers le projet. Les libéraux ont d’ailleurs décidé d’écarter la question des impacts environnementaux, dont les émissions de gaz à effet de serre, résultant de l’exploitation du pétrole qui coulera dans le pipeline de TransCanada, à raison de 400 millions de barils de pétrole par année.
 
Le gouvernement du Québec est aussi favorable à l’exploitation du pétrole en sol québécois, et il n’a toujours pas statué sur le développement du gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent.
 
Les libéraux ont en outre autorisé la construction de la cimenterie de Port-Daniel sans soumettre le projet au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Une fois en fonction, elle entraînera des émissions annuelles équivalant à une hausse de 6 % du secteur industriel de la province.