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mercredi, février 28, 2018

Crise au Bloc québécois: «Je ne comprends pas pourquoi elle reste là» - Gilles Duceppe




TVA NOUVELLES
MISE à JOUR 
Devant le départ de sept députés du Bloc québécois, l'ex-chef du parti Gilles Duceppe croit qu'il est temps pour l'actuelle chef Martine Ouellet d'admettre sa défaite et de songer à se retirer.
«Je n'ai jamais vu une telle chose. Quand il y a 70 % des membres d'un caucus qui disent qui ne se reconnaissent plus dans le chef, habituellement, on ne doit pas faire de déni, on doit dire “Ce n'est plus ma place”», a affirmé M. Duceppe sur les ondes de LCN.
Hécatombe au Bloc québécois : entrevue avec Gilles Duceppe
Hécatombe au Bloc québécois : entrevue avec Gilles Duceppe

Pour M. Duceppe, la décision de ces sept députés ne changera rien à leur travail au Parlement. «Ça ne change pas leur statut, ils étaient des députés indépendants, le Bloc n'étant pas reconnu comme un parti», explique-t-il.
Le Bloc québécois vole en éclats; Martine Ouellet s'accroche
«Je ne comprends pas pourquoi elle reste là quand on n'est pas capable de faire un minimum de consensus dans son caucus», déclare l'ex-chef. «La sage décision serait qu'elle parte, dit-il. Parce qu'elle dit avoir raison, mais dans la vie, il faut plus qu'avoir raison, il faut que les gens s'en rendent compte.»
Ne voulant pas faire d'analyse sur la direction de Mme Ouellet, il a soutenu que pour l'instant, rien ne fonctionnait. «Quand il y a 70 % de gens dans une organisation, dans quelque organisation que ce soit, qui disent ça ne marche pas, à ce moment-là on dit, ça ne marche pas», insiste-t-il.
L'ex-chef bloquiste n'est pas prêt à dire que c'est la fin du parti pour autant. «Les conservateurs étaient deux en 1993, tout le monde disait que c'était fini», a-t-il exemplifié.
Toutefois, si Martine Ouellet décide de rester, l'avenir du parti est à risque, selon M. Duceppe. Il croit que ce sera aux membres de décider. «On verra ce qu'ils vont faire», conclut-il.

mercredi, mars 30, 2016

Ce libéral fondateur du Bloc québécois

http://www.ledevoir.com/politique/

30 mars 2016 | Hélène Buzzetti - Correspondante parlementaire à Ottawa | Canada
Jean Lapierre fera un retour en politique fédérale active en 2004 lorsque Paul Martin est élu chef du Parti libéral du Canada.
Photo: André Pichette La Presse canadienne
Jean Lapierre fera un retour en politique fédérale active en 2004 lorsque Paul Martin est élu chef du Parti libéral du Canada.
Le commentateur et ex-politicien Jean Lapierre s’est éteint mardi sur ces mêmes îles de la Madeleine où, 26 ans plus tôt, il avait concocté l’initiative qui allait le plus marquer sa carrière politique : la fondation du Bloc québécois.
 
Jean Lapierre n’est âgé que de 23 ans lorsqu’il entre pour la première fois à la Chambre des communes en 1979, dans l’opposition. Il est réélu en 1980 sous un Pierre Elliott Trudeau revenu de sa retraite et il obtient son premier poste de ministre d’État (Jeunesse, Santé et Sport amateur) en toute fin du règne libéral, lorsque John Turner prend la direction du Parti libéral (PLC). Il résistera à la vague bleue de Brian Mulroney, qui balaie le Québec en 1984, en conservant son siège de Shefford.
 
Il se fait remarquer par le caractère incisif de ses questions au Parlement. Mais c’est à cause du rôle qu’il joue dans la guerre intestine tiraillant le PLC que Jean Lapierre devient un personnage incontournable de la scène politique fédérale québécoise. Jean Lapierre est un inconditionnel de Paul Martin et… ne piffe pas Jean Chrétien. Aussi, lorsque la course à la chefferie oppose les deux hommes en 1990, il choisit son camp facilement. L’époque est houleuse : Brian Mulroney échoue au même moment à faire accepter l’accord du lac Meech.
 
Le 23 juin 1990, jour de la mort officielle de l’accord, Jean Chrétien est élu chef du PLC à Calgary. Il est embrassé par Clyde Wells, le premier ministre de Terre-Neuve qui a refusé de soumettre l’accord à un vote et qui incarne aux yeux des Québécois son fossoyeur.
 
L’image est forte. Des délégués québécois, dont Jean Lapierre, nouent un brassard noir autour de leur bras. Lui et Gilles Rocheleau claquent la porte du PLC. « J’ai trop de fierté pour m’associer, même une minute, à Jean Chrétien »,dira-t-il. Il écrira même à Jean Chrétien une lettre ouverte pour expliquer sa décision. « Il ne fait aucun doute dans mon esprit que, sans vos basses et tortueuses manoeuvres, nous aurions le 23 juin proclamé le retour du Québec dans la grande famille canadienne. Aujourd’hui, comme tous les Québécois, je suis déçu, je me sens humilié et je sais que vous nous avez trahis. »
 
C’est bien là tout le sens de l’action politique sur la scène fédérale de Jean Lapierre, estime le député bloquiste Louis Plamondon, qui a été avec lui aux premières loges de la création du Bloc québécois. « Souverainiste, il ne l’a été que pour mettre de la pression sur Ottawa pour que le fédéralisme soit renouvelé. Comme le veut la formule populaire, il voulait un Québec indépendant dans un Canada fort ! »
 
Gilles Duceppe abonde. « Il était souverainiste. Il était un peu comme les Québécois : ça change selon le contexte. C’est ce qui s’est passé. »
 
Bloc québécois créé
 
Comme le raconte le livre The Bloc, écrit par la collègue Manon Cornellier, M. Lapierre s’en retourne aux îles de la Madeleine dans la foulée de l’élection de Jean Chrétien et de la mort de Meech. Là, il parle avec des conservateurs ayant claqué la porte de leur parti, en premier lieu Lucien Bouchard. Il planche sur un document fondateur. À son retour, il rencontre le premier ministre Robert Bourassa pour lui faire valoir que c’est dans son intérêt d’avoir un bloc de députés à Ottawa faisant pression pour obtenir des droits pour le Québec.
 
Le 25 juillet 1990, Jean Lapierre est donc présent en compagnie de M. Bouchard à l’événement public auquel est dévoilé le manifeste du Bloc québécois et est annoncée la candidature de M. Duceppe à l’élection partielle dans Laurier–Sainte-Marie. Selon Mme Cornellier, c’est Jean Lapierre qui a l’idée du nom « Bloc », en référence au Bloc populaire qui avait existé un demi-siècle plus tôt pour contester au Québec la conscription.
 
« Lapierre était notre courroie entre Bourassa et Ottawa,se rappelle M. Plamondon. Il était encore libéral dans l’âme. » Jean Lapierre ne portera jamais les couleurs du Bloc à une élection : il quitte la formation en 1993, quelques semaines avant le déclenchement électoral, pour devenir commentateur.
 
Louis Plamondon ne garde de lui que de bons souvenirs, autant du politicien habile que de l’analyste politique équitable. « Il donnait une chance à tout le monde. Il n’était pas partisan.[…] C’est un type qui pouvait se promener au congrès du Parti québécois et tout le monde le saluait pareil. C’est le politicien le plus habile que j’ai rencontré. »
 
Gilles Duceppe se souvient de lui comme « le collègue dont j’étais le plus proche ». « Je lui avais parlé d’un camping où j’étais allé en 1972 et il m’avait dit : “Maudit ! J’ai ramassé les vidanges là !” On avait neuf ans de différence. » Il estime que le rôle de Jean Lapierre au Bloc « était important. Il connaissait mieux la Chambre et il amenait un équilibre plus progressiste que ceux qui venaient de chez les conservateurs ».
 
Jean Lapierre fera un retour en politique fédérale active en 2004 lorsque Paul Martin est enfin chef du PLC. « Quand il avait des amis, il était fidèle à ses amis »,a relaté Michel C. Auger sur les ondes de Radio-Canada. Aussi, même si des gens lui avaient dit qu’il ne pouvait retourner en politique après être passé du PLC au BQ, Lapierre aurait répondu : « Oui, c’est correct, mais Paul veut que j’y aille, alors je vais y aller. »
 
Jean Lapierre se fera élire dans Outremont, deviendra ministre des Transports et surtout lieutenant québécois alors que fait rage le scandale des commandites. Jean Lapierre sera réélu en 2006, mais partira l’année suivante pour retourner à ses micros.
 
Mardi, plusieurs politiciens actifs ont voulu souligner son départ. L’ancien premier ministre Jean Chrétien a déclaré que « Jean Lapierre s’est distingué par son grand attachement à la vie publique. Il était trop jeune pour nous quitter ».
 
Le premier ministre Justin Trudeau a déploré une « grande perte pour le monde politique ».Un héritage salué aussi par le chef du NPD, Thomas Mulcair, pour qui le pays s’ennuiera« des chroniques hautes en couleur de ce communicateur né qui, la plupart du temps, réussissait à dicter l’enjeu politique du jour ». Le conservateur Gérard Deltell s’est souvenu de celui qui « était le confessionnal de tous les politiciens, de quelque palier que ce soit ».Quant au maire de Montréal, Denis Coderre, il a décrit Jean Lapierre comme un« passionné » qui a redéfini le mot « incontournable ».

lundi, octobre 19, 2015

POINT CHAUD Le grand bluff

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Le professeur Marc Chevrier se demande pourquoi les indépendantistes participent aux élections fédérales

19 octobre 2015 |Stéphane Baillargeon | Canada
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe
Photo: Paul Chiasson La Presse canadienne

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe
Le grand jeu électoral fédéral arrive à terme aujourd’hui, lundi. Et l’intrigante question se pose encore avec la même acuité : pourquoi les indépendantistes québécois votent-ils aux élections canadiennes ? Pourquoi les souverainistes jouent-ils ce jeu en votant bien sûr, mais aussi avec leur propre équipe réputée telle, celle du Bloc, qui va ensuite à Ottawa y respecter toutes les règles du tournoi politique ?
 
L’ancien-nouveau capitaine sécessionniste, Gilles Duceppe, a passé deux décennies aux Communes, condamné à l’opposition à perpétuité. Il veut y retourner avec sa pension annuelle du gouvernement canadien de 150 000 $. Pourquoi ?
 
« Le souverainisme québécois a clairement opté pour la légitimation de l’État canadien, et ce, même si, pendant plusieurs élections fédérales, une partie du vote indépendantiste s’est portée sur un parti souverainiste », écrit le professeur de théorie politique de l’UQAM Marc Chevrier dans un article diffusé depuis quelques jours sur le site de l’encyclopédie l’agora.qc.ca. « Car même si un électeur indépendantiste croit agir conformément à ses convictions en donnant son suffrage à un tel parti, il n’empêche que, par sa participation au scrutin fédéral, il en reconnaît la pertinence, l’importance et la valeur. Il donne à l’État fédéral canadien ce qu’il a de plus précieux : la légitimité. »
 
Le texte s’intitule La double allégeance de l’électeur souverainiste ou l’hypothèse du bluff électoral québécois. Son auteur explique que son sujet le taraudait depuis un certain temps.
 
« Je ne m’étais jamais exprimé publiquement sur ce sujet, qui me semble comme un angle mort, explique le professeur en entrevue. Mon point de vue est compréhensif. Ce n’est pas un texte militant. Les gens pourront l’interpréter ainsi, mais ce n’est pas son but. Je me place du point de vue d’un politologue qui essaie de comprendre un comportement électoral qui s’est finalement institutionnalisé ici. »
 
Ici comme ailleurs, en fait. Le texte comparativiste s’intéresse à des stratégies étrangères, en Catalogne, en Écosse, en Irlande. L’ancêtre irlandais du bloquisme parlementaire jouait autrement plus vilainement. À la fin du XIXe siècle, le parti parlementaire irlandais remportait la grande majorité des sièges de l’Eire au point d’empêcher la formation de gouvernements majoritaires à Londres. Ses députés usaient et abusaient de l’obstruction parlementaire en prononçant des discours-fleuves sans rapport, en lisant des livres de la Bible par exemple.
 
Le souverainiste et son double
 
Ailleurs comme ici, le dilemme de l’électeur indépendantiste revient toujours à se demander où se porte son allégeance, vers quels idéaux. Doit-il voter selon ses convictions profondes et choisir un parti souverainiste ? Doit-il mettre de côté cette option constitutionnelle au profit d’opinions sur d’autres problèmes sociaux, économiques, écologiques... ?
 
Doit-il même voter ? L’article ouvre sur le « fait étrange » du comportement électoral lui-même. Le politologue note qu’on pourrait s’attendre à un faible taux de participation des électeurs québécois aux scrutins fédéraux. Or, le Québec ne vote pas moins que les autres provinces, et les électeurs plus ou moins séparatistes ne semblent pas s’abstenir.
 
« L’électeur aux convictions souverainistes est un “client” électoral comme les autres, dont les partis politiques, peu importe leur orientation canadianiste ou souverainiste, peuvent se disputer le suffrage à l’envi, note M. Chevrier. […] Il ne semble même pas que la présence du Bloc y change grand-chose. Ce qui m’amène à poser la question : pourquoi les électeurs souverainistes vont-ils voter à des élections qui servent à légitimer l’État dont ils veulent par ailleurs sortir ? Pourquoi voter pour un parti qui se consacre à l’indépendance du Québec mais à Ottawa et qui joue parfaitement le jeu du parlementarisme fédéral canadien, qui se comporte en loyal sujet de Sa Majesté, sans cause d’obstruction ou de ralentissement des affaires, qui joue même un rôle constructif en disant sans cesse comment améliorer les politiques fédérales. C’est ce qui s’appelle faire de l’intégration. »
 
Le politologue revient alors sur la signification du vote en démocratie. Le passage à l’urne exprime une préférence subjective, mais a aussi et surtout pour fonction de légitimer le pouvoir, de lui conférer la légitimité nécessaire pour gouverner, selon une position chère à l’historien italien Guglielmo Ferrero (1871-1942).
 
En entrevue, le théoricien ajoute un lien vers la pensée d’Hegel (1770-1831). « Pour lui, l’État est une sorte de totalité où la liberté humaine trouve sa plus grande expression en la conciliant avec des institutions objectives. Dans notre cas, le principe de l’État canadien a cette force et cette profondeur prodigieuses de laisser s’accomplir le principe de la liberté politique personnelle des Québécois jusqu’à son extrême le plus abouti. Dans ce sens qu’il permet d’exprimer leur préférence pour l’indépendance dans le cadre des institutions canadiennes. Cette pratique donne à ces préférences une réalité objective qui se concilie avec le fonctionnement de l’État canadien. »
 
La grande mystification
 
Toutes ces réflexions débouchent finalement sur l’hypothèse la plus forte et la plus dérangeante de l’analyse concernant ce qui se joue là, dans cette schizophrène double fidélité. Cette hypothèse se ramène à une dernière question exprimée simplement dans le texte : l’indépendantisme québécois tient-il du bluff ?
 
« Beaucoup pensent que les souverainistes à Québec comme à Ottawa bluffent, explique Marc Chevrier. Que des canadianistes et des fédéralistes le disent, ce n’est pas une surprise. Je cite Trudeau à la fin de mon article et Brian Lee Crawley, proche des conservateurs. Mais certains indépendantistes commencent à le penser aussi, dont le philosophe Christian Saint-Germain. »
 
Voici l’extrait : « Le discours nationaliste québécois carbure à la mystification », écrit M. Saint-Germain dans L’avenir du bluff québécois (Liber) paru cette année. « Une classe politique issue de la Révolution tranquille ergote et vitupère depuis cinquante ans contre le fédéralisme canadien. Elle a su dévoyer l’impulsion nationaliste et la faire servir à chacun de ses intérêts ponctuels. L’exercice de cette domination de classe apparemment tourné vers l’émancipation du peuple n’a pas conduit à l’exaltation du patriotisme ni à une meilleure connaissance du Québec ou de la langue française. »
 
Marc Chevrier donne l’exemple du débat autour du niqab. Il a été frappé par la réaction de plusieurs souverainistes « chroniqueurs dans les journaux, dit-il, on les connaît », qui se sont scandalisés du multiculturalisme et d’autres travers réputés canadian.
 
« Ce qui me frappe, c’est que leur réaction témoigne du fait que pour eux, finalement, l’arène fédérale est celle où doit se réaliser leur conception de la citoyenneté, de la liberté politique conciliée avec la liberté religieuse. Au fond, c’est comme si le Canada leur importait encore beaucoup au point d’exiger que les élections fédérales se déroulent conformément à leur vision de la citoyenneté. Au fond, peu importe ce qu’ils pensent, c’est comme s’ils étaient encore attachés éthiquement et politiquement à l’arène fédérale parce que, justement, elle est l’arène où s’exprime encore la démocratie. C’est comme si, finalement, la démocratie était plus à Ottawa qu’à Québec. »
 
Reprenons la question une dernière fois : pourquoi les indépendantistes québécois votent-ils aux élections canadiennes ?

samedi, octobre 17, 2015

Le retour en force de Gilles Duceppe

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STÉPHANE GOBEIL
MISE à JOUR 
On ne donnait pas cher de sa peau au départ de cette interminable campagne. Au plus bas dans les sondages, à chaque entrevue Duceppe devait répondre de la pertinence de sa formation, perçue comme mourante. Peu couverte par la plupart des médias, la campagne du Bloc fut longtemps invisible dans les grands médias nationaux.
Le Bloc, présent partout
Sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux, ce fut tout le contraire. Aucun autre parti n’a mieux réussi à communiquer directement avec les gens. Pendant huit longues semaines, le chef du Bloc a ratissé le terrain, village par village, ville par ville. Partout, l’accueil était chaleureux et empreint d’un grand respect. Mais les intentions de vote ne suivaient pas.
À deux jours du vote, nul ne peut prédire avec certitude ce que sera le sort du Bloc. 
Et puis vinrent les débats des chefs.
Le tournant décisif? La tenue des deux débats télévisés. Ces événements correspondent parfaitement à la remontée du Bloc dans les sondages. Sans contredit, Gilles Duceppe a dominé ses adversaires par sa connaissance des dossiers, son sens de la répartie et sa profondeur. L’angle d’attaque du double discours du NPD et de son chef (Tom devrait parler à Thomas) a touché la cible en plein cœur.
12 sièges
À deux jours du vote, nul ne peut prédire avec certitude ce que sera le sort du Bloc. M. Duceppe gagnera-t-il son pari en remportant les 12 sièges permettant au Bloc de redevenir un parti officiel? Une chose est certaine, personne ne parle plus de parti mourant depuis que le Bloc flirte avec la première place chez les francophones.
Alors que Mulcair et Harper pourraient disparaître du paysage politique, avec un Trudeau comme premier ministre, le Québec n’a pas les moyens, me semble-t-il, de se passer d’un homme politique de la trempe de Gilles Duceppe.

vendredi, octobre 16, 2015

Faire l’indépendance plutôt que faire campagne

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OUI Québec lance une offensive publicitaire pour dénoncer «Une élection de trop»

16 octobre 2015 |Francis Halin | Canada
Claudette Carbonneau a présenté la campagne auprès de l’artiste Simon Beaudry, à l’origine du concept.
Photo: Pedro Ruiz Le Devoir

Claudette Carbonneau a présenté la campagne auprès de l’artiste Simon Beaudry, à l’origine du concept.
« Si Justin Trudeau était élu, ça risquerait d’être la balle dure sur la question constitutionnelle, car il s’est défini comme étant le digne fils de Pierre Elliott Trudeau. » C’est à tout le moins ce que pense Claudette Carbonneau, présidente des Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec), autrefois le Conseil de la souveraineté du Québec, qui a dévoilé jeudi à Montréal une campagne de sensibilisation pour dénoncer l’actuelle campagne électorale fédérale sur le territoire du Québec. Baptisée « Une élection de trop », l’offensive publicitaire est l’oeuvre de l’artiste transdisciplinaire Simon Beaudry.
 
« Nous ne devons plus dépendre du reste du Canada pour être en mesure d’élaborer notre propre politique industrielle », a ajouté l’ancienne syndicaliste, citant en exemple le comportement du fédéral lors de la crise qui a touché le secteur des pâtes et papiers ou encore les investissements orientés vers l’économie du pétrole plutôt que dans l’industrie manufacturière québécoise.
 
Renaissance indépendantiste
 
Claudette Carbonneau affirme que la flamme souverainiste est loin d’être éteinte, et cela, même si le NPD et les autres partis fédéralistes obtiennent encore plus de voix que le Bloc québécois dans plusieurs sondages. « Nos comités OUI Québec se multiplient en région, le Parti québécois s’affirme de plus en plus, le débat est plus présent au Bloc québécois, Québec solidaire a lancé des campagnes pour en parler l’été dernier… », a-t-elle voulu rappeler.
 
Dans le camp fédéraliste, la promesse de « répliquer systématiquement aux arguments pour l’indépendance du Québec » du premier ministre Philippe Couillard prouve que le débat est plus présent qu’on ne le pense, tranche la présidente de l’organisation, écorchant également au passage le chef de la Coalition avenir Québec : « Même François Legault, qui s’était promis de vivre dix ans dans un no mans land sur la question de l’indépendance, veut désormais se doter d’un programme plus autonomiste. »
 
Simon Beaudry, l’artiste derrière les panneaux revendicateurs grands formats qui habillent désormais le Quartier latin, dit partager les mêmes convictions souverainistes, même si les enjeux s’expriment autrement pour lui. « Pour moi, tous ceux qui habitent ici sont des Québécois, peu importe les vêtements qu’ils portent, et même la langue qu’ils parlent. Je pense d’ailleurs qu’il manque d’indépendantistes anglophones dans le mouvement », a conclu l’artiste.

vendredi, octobre 09, 2015

La relève du Bloc dans les ruines du château fort

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9 octobre 2015 | Karl Rettino-Parazelli à Saint-Basile-le-Grand | Canada
Catherine Fournier, 23 ans, fait partie de la jeune garde bloquiste. Le parti mise sur elle pour reprendre son ancien château fort, emporté par la vague orange en 2011.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

Catherine Fournier, 23 ans, fait partie de la jeune garde bloquiste. Le parti mise sur elle pour reprendre son ancien château fort, emporté par la vague orange en 2011.
L’homme qui sort en trombe du supermarché est intercepté par une jeune femme, qui lui tend un dépliant. « Bonjour, je m’appelle Catherine Fournier, candidate pour le Bloc québécois. » Le client s’arrête un instant, surpris. « Ah oui ? C’est super ça ! » lance-t-il en se dirigeant vers son véhicule.
 
Nous sommes à Saint-Basile-le-Grand, sur la Rive-Sud de Montréal, l’une des villes comprises dans la nouvelle circonscription de Montarville. Ce champ de bataille né du redécoupage électoral de 2012 abrite des électeurs qui ont majoritairement appuyé des candidats du NPD en 2011, après avoir fait confiance au Bloc québécois pendant des années.
 
C’est ici que se présente Catherine Fournier, 23 ans, en qui le parti souverainiste fonde de grands espoirs. On la voit à la télévision, aux côtés de son chef Gilles Duceppe lors des conférences de presse et un peu partout dans la circonscription qu’elle convoite.
 
« M. Duceppe a dit qu’une des raisons de son retour en politique, c’était de passer le flambeau à la relève qui prenait sa place au Bloc québécois, fait-elle remarquer. Mon équipe et moi en sommes l’exemple. »

Relève
 
Cette jeune femme dit faire campagne depuis plus de 15 mois pour convaincre les électeurs de rentrer au bercail après avoir changé de camp il y a quatre ans. Et selon les sondages que son parti a menés, ses efforts portent leurs fruits.
 
Elle croyait que son âge lui nuirait, mais c’est finalement tout le contraire, affirme-t-elle.« Avant de me présenter, c’était ma principale inquiétude, avoue la jeune diplômée de sciences économiques. Au contraire, les gens sont contents de voir qu’il y a de la relève. »
 
Lorsqu’elle rencontre les électeurs, Mme Fournier parle d’environnement, de souveraineté et de transport de matières dangereuses par train, puisqu’ici aussi, la voie ferrée se trouve à proximité du centre-ville. Mais elle critique aussi le bilan de son adversaire néodémocrate, la députée sortante Djaouida Sellah.
 
« Depuis 2011, j’ai été très active sur le terrain, et c’est ce qui fait la différence entre les députés du NPD et ceux des autres partis », réplique la femme d’origine algérienne, installée au fond d’un café du centre-ville de Saint-Bruno-de-Montarville. Lorsqu’on l’interroge sur ses principaux faits d’armes, elle souligne des succès du NPD (l’interdiction des microbilles de plastique et l’abolition de la taxe sur les produits d’hygiène féminine) et les consultations publiques qu’elle a organisées localement au sujet de la sécurité ferroviaire et de Postes Canada.
 
Face à sa jeune adversaire, elle souhaite visiblement inspirer confiance. « Je suis une femme de terrain qui a de l’expérience politique et du vécu de la vie », estime-t-elle.
 
Vote de confiance
 
Ici comme ailleurs au Québec, le scrutin du 19 octobre pourrait prendre la forme d’un vote de confiance pour le NPD. Montarville comprend la ville de Sainte-Julie, qui appartenait auparavant à la circonscription Verchères–Les Patriotes, représentée par Sana Hassainia. Celle-ci a été élue sous la bannière du NPD en 2011, avant de décider de siéger comme indépendante en 2014 pour dénoncer la position de son parti dans le conflit israélo-palestinien. Les Julievillois voient-ils le NPD d’un autre oeil en raison des absences répétées de Mme Hassainia, à la Chambre des communes comme dans sa circonscription ? Pas du tout, croit Mme Sellah. « Les gens veulent se tourner vers l’avenir. »
 
C’est pourtant le premier sujet qui refait surface dans sa tournée des cafés du coin, lorsqu’elle rencontre Normand, un résidant de Sainte-Julie qui appuie le Bloc. « On ne l’a pas vue une minute. Elle n’a rien fait », dit-il sans hésiter au sujet l’ex-députée néodémocrate.« Il faut regarder mon bilan », réplique Djaouida Sellah.
 
Assis plus loin, un jeune père se lève et se joint à la discussion. André votera pour le NPD, mais surtout contre les conservateurs. « Je trouve que le Bloc, c’est un vieux parti qui survit sur le pilote automatique », juge-t-il.
 
Ce qui a des allures d’une course à deux pourrait cependant prendre une tournure différente en raison du grand nombre d’indécis. Selon les chiffres dévoilés par l’équipe de Catherine Fournier, près de 40 % des électeurs n’ont toujours pas arrêté leur choix.
 
Parlez-en à Michel Picard, le candidat du Parti libéral, qui tente sa chance pour une deuxième élection consécutive après avoir perdu celle de 2011 dans Saint-Bruno–Saint-Hubert aux mains de Mme Sellah.
 
Il a l’intention de brouiller les cartes en misant sur un thème phare, l’économie. « Quand tu te lèves le matin, tu mets du beurre sur tes toasts. C’est ça qui te préoccupe comme individu. »
 
« Les châteaux forts, ça n’existe plus », glisse-t-il en promettant une longue soirée le 19 octobre.

samedi, septembre 12, 2015

Duceppe veut que Québec collecte l’impôt

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La production d’une seule déclaration ferait épargner 150 millions aux particuliers, selon le Bloc

12 septembre 2015 |Pierre Saint-Arnaud - La Presse canadienne | Canada
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe
Photo: Ryan Remiorz La Presse canadienne
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe
Le Bloc québécois propose de faire exactement l’inverse de ce que suggère la commission Robillard, soit de rapatrier l’administration de l’impôt fédéral au Québec, comme c’est le cas pour la TPS.
 
« Il y a déjà un pas de fait ; faisons le deuxième pas et non seulement conservons notre autonomie fiscale, mais permettons aux gens d’économiser », a déclaré le chef bloquiste, Gilles Duceppe, vendredi à Montréal.
 
M. Duceppe a invité les autres chefs de parti à se prononcer sur cette question qui, selon lui, devrait obtenir leur assentiment puisqu’elle représente des économies de temps et d’argent pour l’ensemble des contribuables. Selon ses calculs, les particuliers économiseraient ainsi 150 millions de dollars en frais administratifs, les entreprises 200 millions de dollars et le gouvernement du Québec 250 millions de dollars, pour une économie totale de 600 millions de dollars.
 
Quant à la possibilité de faire l’inverse, comme le propose le rapport de la commission Robillard, Gilles Duceppe affirme qu’on ne peut confier le Trésor québécois au gouvernement fédéral avec confiance.
 
Il fait valoir que l’Ontario, dont les impôts sont perçus par Ottawa, en est la preuve avec le refus systématique du gouvernement Harper de permettre au gouvernement de Kathleen Wynne de mettre sur pied son propre régime de retraite. « Quelle a été la réponse de Stephen Harper ? Ç’a été de dire : c’est le fédéral qui perçoit les impôts, jamais on n’acceptera ça, on ne collaborera pas, il n’est pas question d’instaurer ce nouveau mode de perception », a martelé le chef bloquiste.
 
« M. [Martin] Coiteux [président du Conseil du trésor] se trompe parfaitement, de même que Mme [Lucienne] Robillard [présidente de la Commission de révision permanente des programmes] quand ils disent que l’autonomie fiscale est préservée. C’est tout à fait le contraire, et là on en a la preuve durant cette campagne », a tranché M. Duceppe.
 
Disparition et pertinence du Bloc
 
M. Duceppe a par ailleurs refusé de se laisser impressionner par les propos de certains souverainistes rapportés par Radio-Canada, notamment de l’ex-ministre péquiste Yves-François Blanchet, selon qui le Bloc pourrait disparaître à l’issue de la présente campagne électorale. « Moi, je pense qu’il se trompe. On va prouver le contraire », s’est limité à dire le chef bloquiste.
 
Quant aux doutes sur la pertinence de maintenir un parti souverainiste à Ottawa, surtout dans un contexte où sa position est grandement fragilisée, Gilles Duceppe n’a pas voulu dire que la question l’agaçait, mais elle n’a guère semblé le préoccuper.
 
« Ça fait longtemps qu’il y en a qui reviennent avec ces vieilles questions-là plutôt dépassées, mais c’est à chaque élection que c’est posé et on a gagné la plupart des fois, a-t-il laissé tomber, avant de renvoyer la balle aux journalistes. Je me pose plutôt la question de la pertinence de ces questions-là. »

lundi, août 24, 2015

Péladeau reste prudent avec les résultats du Bloc au scrutin d'octobre prochain

http://www.985fm.ca/national/nouvelles/

Publié par La Presse Canadienne le lundi 24 août 2015 à 21h00. Modifié par Léandre Drolet à 21h43.
Péladeau reste prudent avec les résultats du Bloc au scrutin d'octobre prochain
RIMOUSKI - Le chef péquiste Pierre Karl Péladeau a déclaré lundi qu'il ne faudra pas tirer de conclusion sur l'avenir de son parti à la lumière des résultats du Bloc québécois au prochain scrutin fédéral.
M. Péladeau a multiplié les apparitions sur le parcours de la caravane du chef bloquiste Gilles Duceppe depuis le début de la campagne électorale, début août.

Le chef péquiste, dont les députés seront réunis pour un caucus de deux jours à Rimouski à partir de mardi, a croisé son collègue bloquiste à deux occasions lundi.

Lors d'un point de presse en compagnie de quelques uns de ses députés, M. Péladeau est demeuré toutefois prudent concernant les conclusions qu'il faudra tirer des résultats du Bloc après le vote du 19 octobre.

«C'est tout à fait normal que nous nous engagions dans cette perspective, a-t-il dit aux journalistes. Nous allons continuer à le faire, comme je l'ai fait en ce qui concerne les partielles de Jean-Talon et Chauveau. Lorsque nous partageons cet objectif, nous devons travailler ensemble et il ne faut pas tirer de conclusions du résultat.»

Juste avant d'aller à un rassemblement militant organisé par des jeunes péquistes où M. Péladeau était également attendu, M. Duceppe, dont le parti ne compte plus que deux députés, a reconnu l'importance de la contribution du chef péquiste.

«Pierre Karl fait énormément et je l'apprécie énormément», a-t-il dit dans un point de presse.

M. Duceppe a cependant affirmé que cette collaboration n'est pas sans précédent. Il a notamment évoqué la collaboration de l'ex-chef péquiste Jacques Parizeau et de l'ex-chef bloquiste Lucien Bouchard.

«À travers toutes ces années, il y a eu des efforts constants des uns et des autres, pour travailler ensemble, parce qu'on partage le même objectif», a-t-il dit.

Quatre employés du Parti québécois, dont son directeur général, Alain Lupien, ont été temporairement prêtés au Bloc, qui les rémunère pour leur travail sur sa campagne.

M. Duceppe a dévoilé mercredi sa stratégie maritime avec laquelle il prévoit qu'un Québec indépendant s'enrichirait notamment grâce à la création d'une garde côtière québécoise avec des bases à Gaspé, Rimouski et une antenne aux Îles-de-la-Madeleine.

Le chef bloquiste, qui était entouré de députés péquistes pour son annonce, a affirmé que ses collègues souverainistes de Québec partagent son point de vue.

S'adressant par la suite aux militants péquistes réunis dans un bar de Rimouski, en début de soirée, M. Duceppe a insisté sur l'importance du vote stratégique souverainiste.

«La bonne stratégie, c'est le vote stratégique, a-t-il dit. Le vote stratégique, c'est d'accorder notre confiance à des hommes et des femmes qui partagent nos intérêts, nos idéaux, nos projets. Si on veut un pays, stratégiquement, on appuie ceux et celles qui veulent un pays, c'est ça avoir une stratégie.»

M. Duceppe a insisté sur le fait que les 53 députés du Bloc ont joué un rôle important, lors du référendum sur la souveraineté de 1995, compartivement à celui de 1980, où la totalité des députés fédéraux étaient fédéralistes.

«Ç'a fait toute une différence, a-t-il dit. C'est ensemble qu'on va construire un pays.»

Par ailleurs, après s'être fait accuser par le premier ministre Philippe Couillard de vanter les mérites de l'indépendance du Québec sans avancer de chiffres sur son impact économique, M. Péladeau a accusé son adversaire de faire pareil concernant les bienfaits du fédéralisme.

Le chef péquiste a soutenu que le premier ministre libéral devrait également préciser les retombées positives du fédéralisme pour l'économie québécoise.

«Lui, il devrait également avoir des chiffres pour faire en sorte de dire que le fédéralisme est payant pour le Québec, au contraire, a-t-il dit. Qui a interrogé les chiffres de la péréquation? Qui a interrogé les chiffres concernant les recettes que nous envoyons à Ottawa et les dépenses qu'Ottawa prétend faire au Québec? Ça non plus, il ne l'a pas fait cet exercice-là.»

vendredi, août 07, 2015

Débat référendaire sans le Bloc québécois: « surréaliste », peste Duceppe

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7 août 2015 16h17 | Mélanie Marquis - La Presse canadienne à Ottawa | Canada
Débattre de clarté référendaire en l’absence de la seule formation indépendantiste constitue un manque flagrant de respect envers les Québécois, selon Gilles Duceppe.
Photo: Graham Hugues La Presse canadienne

Débattre de clarté référendaire en l’absence de la seule formation indépendantiste constitue un manque flagrant de respect envers les Québécois, selon Gilles Duceppe.
Gilles Duceppe fulminait, vendredi, au lendemain d’un débat des chefs auquel il n’a pas été invité et au cours duquel la clarté référendaire fut au coeur des échanges.
 
« J’ai trouvé ça surréaliste », a laissé tomber le chef du Bloc québécois en entrevue avec La Presse canadienne.
 
Il peine à réconcilier le fait que les partis fédéralistes martèlent que l’enjeu de la souveraineté n’intéresse plus personne, mais que leurs chefs y aient consacré une importante portion d’un débat en anglais organisé par Maclean’s, jeudi soir.
 
« Ces gens-là, que j’appelle le Bloc canadien, n’arrêtent pas de dire que les Québécois ne sont plus intéressés par ça, ils m’excluent du débat et ils prennent une demi-heure pour parler comment les Québécois devront décider et quelles règles ils vont nous imposer », a poursuivi M. Duceppe.
 
Débattre de clarté référendaire en l’absence de la seule formation indépendantiste constitue un manque flagrant de respect envers les Québécois, a dénoncé le leader bloquiste à l’autre bout du fil depuis la Gaspésie avant de prendre le chemin en direction de Montréal.
 
L’enjeu a provoqué des flammèches sur le plateau alors que le chef du Parti libéral du Canada (PLC), Justin Trudeau, a accusé son rival néodémocrate Thomas Mulcair de diriger un parti qui menace l’unité nationale en raison de sa position sur la clarté référendaire.
 
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a adopté en 2005 la Déclaration de Sherbrooke, endossant ainsi notamment le principe voulant qu’Ottawa reconnaisse un référendum gagnant au Québec avec une majorité simple (50 % plus un vote) en faveur de la souveraineté.
 
Cette position va à l’encontre de la Loi sur la clarté référendaire adoptée en 2000 par le gouvernement de Jean Chrétien, en réaction à l’avis de la Cour suprême du Canada paru en 1998 et prônant l’exigence d’une « majorité claire », sans toutefois la définir.
 
M. Mulcair a répliqué avec une profession de foi fédéraliste, disant s’être « battu pour le Canada » depuis des décennies et accusant M. Trudeau d’être le seul, avec M. Duceppe, de tenir à rouvrir le débat sur la souveraineté.
 
Le chef du NPD est ensuite revenu à la charge en demandant à son opposant avec quel pourcentage Ottawa devrait reconnaître un référendum gagnant. En vain : le leader libéral s’est borné à répondre « neuf » en faisant référence au nombre de juges de la Cour suprême du Canada.
 
Cette prise de bec met la table en prévision du seul débat en français qui a été confirmé jusqu’à présent, pour lequel M. Duceppe a reçu un carton d’invitation.
 
Sans vouloir dévoiler quelle sera la stratégie qu’il compte déployer lors du face-à-face TVA, qui se tiendra dans près de deux mois, soit le 2 octobre, le chef du Bloc dit être impatient d’en découdre avec ses adversaires.
 
De passage à Peterborough, en Ontario, Thomas Mulcair a refusé de commenter la réaction de Gilles Duceppe, sauf pour plaider que cette situation illustre que les organisateurs des débats auraient tout avantage à inviter l’ensemble des partis représentés aux Communes.
 
« Je veux que les autres chefs soient présents. Elizabeth May [la leader du Parti vert du Canada] a enrichi le débat d’hier soir, selon moi », a-t-il illustré.