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OUI Québec lance une offensive publicitaire pour dénoncer «Une élection de trop»
16 octobre 2015 |Francis Halin | CanadaPhoto: Pedro Ruiz Le Devoir |
« Si Justin Trudeau était élu, ça risquerait d’être la balle dure sur la question constitutionnelle, car il s’est défini comme étant le digne fils de Pierre Elliott Trudeau. » C’est à tout le moins ce que pense Claudette Carbonneau, présidente des Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec), autrefois le Conseil de la souveraineté du Québec, qui a dévoilé jeudi à Montréal une campagne de sensibilisation pour dénoncer l’actuelle campagne électorale fédérale sur le territoire du Québec. Baptisée « Une élection de trop », l’offensive publicitaire est l’oeuvre de l’artiste transdisciplinaire Simon Beaudry.
« Nous ne devons plus dépendre du reste du Canada pour être en mesure d’élaborer notre propre politique industrielle », a ajouté l’ancienne syndicaliste, citant en exemple le comportement du fédéral lors de la crise qui a touché le secteur des pâtes et papiers ou encore les investissements orientés vers l’économie du pétrole plutôt que dans l’industrie manufacturière québécoise.
Renaissance indépendantiste
Claudette Carbonneau affirme que la flamme souverainiste est loin d’être éteinte, et cela, même si le NPD et les autres partis fédéralistes obtiennent encore plus de voix que le Bloc québécois dans plusieurs sondages. « Nos comités OUI Québec se multiplient en région, le Parti québécois s’affirme de plus en plus, le débat est plus présent au Bloc québécois, Québec solidaire a lancé des campagnes pour en parler l’été dernier… », a-t-elle voulu rappeler.
Dans le camp fédéraliste, la promesse de « répliquer systématiquement aux arguments pour l’indépendance du Québec » du premier ministre Philippe Couillard prouve que le débat est plus présent qu’on ne le pense, tranche la présidente de l’organisation, écorchant également au passage le chef de la Coalition avenir Québec : « Même François Legault, qui s’était promis de vivre dix ans dans un no mans land sur la question de l’indépendance, veut désormais se doter d’un programme plus autonomiste. »
Simon Beaudry, l’artiste derrière les panneaux revendicateurs grands formats qui habillent désormais le Quartier latin, dit partager les mêmes convictions souverainistes, même si les enjeux s’expriment autrement pour lui. « Pour moi, tous ceux qui habitent ici sont des Québécois, peu importe les vêtements qu’ils portent, et même la langue qu’ils parlent. Je pense d’ailleurs qu’il manque d’indépendantistes anglophones dans le mouvement », a conclu l’artiste.