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vendredi, octobre 16, 2015

Faire l’indépendance plutôt que faire campagne

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OUI Québec lance une offensive publicitaire pour dénoncer «Une élection de trop»

16 octobre 2015 |Francis Halin | Canada
Claudette Carbonneau a présenté la campagne auprès de l’artiste Simon Beaudry, à l’origine du concept.
Photo: Pedro Ruiz Le Devoir

Claudette Carbonneau a présenté la campagne auprès de l’artiste Simon Beaudry, à l’origine du concept.
« Si Justin Trudeau était élu, ça risquerait d’être la balle dure sur la question constitutionnelle, car il s’est défini comme étant le digne fils de Pierre Elliott Trudeau. » C’est à tout le moins ce que pense Claudette Carbonneau, présidente des Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec), autrefois le Conseil de la souveraineté du Québec, qui a dévoilé jeudi à Montréal une campagne de sensibilisation pour dénoncer l’actuelle campagne électorale fédérale sur le territoire du Québec. Baptisée « Une élection de trop », l’offensive publicitaire est l’oeuvre de l’artiste transdisciplinaire Simon Beaudry.
 
« Nous ne devons plus dépendre du reste du Canada pour être en mesure d’élaborer notre propre politique industrielle », a ajouté l’ancienne syndicaliste, citant en exemple le comportement du fédéral lors de la crise qui a touché le secteur des pâtes et papiers ou encore les investissements orientés vers l’économie du pétrole plutôt que dans l’industrie manufacturière québécoise.
 
Renaissance indépendantiste
 
Claudette Carbonneau affirme que la flamme souverainiste est loin d’être éteinte, et cela, même si le NPD et les autres partis fédéralistes obtiennent encore plus de voix que le Bloc québécois dans plusieurs sondages. « Nos comités OUI Québec se multiplient en région, le Parti québécois s’affirme de plus en plus, le débat est plus présent au Bloc québécois, Québec solidaire a lancé des campagnes pour en parler l’été dernier… », a-t-elle voulu rappeler.
 
Dans le camp fédéraliste, la promesse de « répliquer systématiquement aux arguments pour l’indépendance du Québec » du premier ministre Philippe Couillard prouve que le débat est plus présent qu’on ne le pense, tranche la présidente de l’organisation, écorchant également au passage le chef de la Coalition avenir Québec : « Même François Legault, qui s’était promis de vivre dix ans dans un no mans land sur la question de l’indépendance, veut désormais se doter d’un programme plus autonomiste. »
 
Simon Beaudry, l’artiste derrière les panneaux revendicateurs grands formats qui habillent désormais le Quartier latin, dit partager les mêmes convictions souverainistes, même si les enjeux s’expriment autrement pour lui. « Pour moi, tous ceux qui habitent ici sont des Québécois, peu importe les vêtements qu’ils portent, et même la langue qu’ils parlent. Je pense d’ailleurs qu’il manque d’indépendantistes anglophones dans le mouvement », a conclu l’artiste.

lundi, octobre 12, 2015

La communauté arabe fera-t-elle pencher la balance?

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10 octobre 2015 10h41 |Fannie Olivier - La Presse canadienne | Canada
Dans ce quartier multiethnique s'affrontent la candidate vedette libérale Mélanie Joly et la députée néodémocrate Maria Mourani.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

Dans ce quartier multiethnique s'affrontent la candidate vedette libérale Mélanie Joly et la députée néodémocrate Maria Mourani.
La communauté arabe pourrait-elle faire une différence dans le comté chaudement disputé d’Ahuntsic-Cartierville, où la libérale Mélanie Joly livre une lutte féroce à la députée néodémocrate Maria Mourani ?
 
Assurément, croit le directeur du centre communautaire musulman Laurentien, Samer Elniz. Mais seulement si cette population réputée abstentionniste se déplace aux urnes le 19 octobre.
 
Intervention militaire en Syrie, crise des migrants, loi antiterroriste C-51, loi C-24 permettant la révocation de la citoyenneté : les sujets qui éveillent l’intérêt de la communauté arabophone vivant dans ce comté du nord-ouest de Montréal sont nombreux, signale M. Elniz. Si bien qu’il a organisé une table ronde avec les candidats de cette circonscription fortement multiculturelle à la mi-septembre, où 200 personnes ont pu écouter ce qu’avaient à dire ceux qui aspirent à les représenter. Des quatre principaux partis, seul le candidat conservateur Wiliam Moughrabi a décliné l’offre.
 
« La communauté arabe ne participe pas beaucoup aux élections. Ici, on veut les inciter à participer. On peut faire la différence », explique M. Elniz dans son petit bureau adjacent au centre et à la mosquée al-Radwah qui s’y rattache. Il ne veut dire à personne pour qui voter. On comprend néanmoins à l’écouter que beaucoup des assidus de son centre se sentent visés par les politiques du gouvernement de Stephen Harper qui touchent la sécurité, les lois C-51 et C-24 en tête.
 
Leur vote pourrait faire toute une différence : plus de 17 000 des 110 000 résidants de la circonscription parlent arabe, selon Statistique Canada.
 
Pas gagné au NPD
 
La députée sortante Maria Mourani, une ex-bloquiste devenue indépendante puis néodémocrate, ne peut rien tenir pour acquis pour les élections du 19 octobre. La lutte avait été on ne peut plus serrée en 2011, et le nouveau redécoupage de la circonscription, qui comprend désormais le secteur plus multiethnique de Cartierville, brouille les cartes. Le quartier était autrefois rattaché au comté de Saint-Laurent, représenté par le libéral Stéphane Dion depuis 1996.
 
Dans une petite salle bondée de son local électoral, Mme Mourani, elle-même d’origine libanaise, discute avec une quinzaine de Syriens, toutes religions confondues, de ce que le Canada pourrait faire pour mieux accueillir les réfugiés qui fuient leur pays déchiré par la guerre.
 
Un d’entre eux, Shuieb Abdel Hadi, un chirurgien fraîchement arrivé d’Alep il y a six mois, prend la parole pour signaler que cela coûte très cher pour un réfugié d’attendre, dans un pays voisin de la Syrie, que son dossier soit accepté. Il se demande s’il serait possible pour le Canada d’accueillir plus rapidement les réfugiés, quitte à faire les vérifications sur le plan de la sécurité une fois qu’ils sont sur place.
 
Najham Tatari, une enseignante de français langue seconde, déplore les frais astronomiques de parrainage pour ceux qui, comme elle, aimeraient faire venir d’autres membres de leur famille au Canada. « On fait notre maximum, mais il faut être raisonnable », note-t-elle.
 
Mme Mourani les écoute, prend des notes, intervient en français, en anglais, en arabe. En entrevue, elle explique que le dossier des réfugiés syriens est un enjeu important pour la circonscription qu’elle représente, mais pas seulement en campagne électorale.
 
« Ça fait quatre ans que c’est un problème. Moi, je gère plusieurs dossiers à mon bureau et j’ai vu toutes sortes de scénarios incroyables », dit-elle.
 
Sur cet aspect, elle juge qu’elle a une bonne longueur d’avance sur sa principale rivale, la libérale Mélanie Joly, ancienne candidate à la mairie de Montréal.
 
« La grande et vraie différence, c’est que moi, sur le terrain, je travaille le dossier syrien depuis quatre ans. Mme Joly, elle débarque, et elle ne travaille dans aucun dossier syrien », avance-t-elle.
 
Mme Mourani se défend toutefois de cibler précisément le vote arabe ou plus spécifiquement syrien. « Pour moi, Ahuntsic-Cartierville sera toujours un comté chaud. Et je ne fais pas de clientélisme, je ne crois pas à ça. Il n’y a pas de religion ou de couleur dans un vote. Je ne crois pas au vote ethnique, comme on dit. »
 
Candidate libérale vedette
 
Même si elle ne gère pas de demandes concernant l’immigration comme peut le faire Mme Mourani à titre de députée, la candidate libérale Mélanie Joly s’intéresse aussi au dossier des migrants. « La plus grosse communauté syrienne dans tout le Québec est ici, et 60 % des réfugiés syriens arrivent au Québec », relève-t-elle. Dès son investiture, l’enjeu s’est imposé.
 
Sur une terrasse d’un café italien du quartier Chabanel — un secteur industriel quelle aimerait revitaliser si elle est élue — Mme Joly indique qu’elle aborde beaucoup les questions de politique étrangère avec ses électeurs.
 
« Le Canada doit redevenir le négociateur en chef de la paix dans le monde. Et ça, ç’a beaucoup résonné avec toutes les communautés. La grande majorité des gens qui sont venus ici sont venus parce qu’il y avait une promesse de terre d’accueil, de paix, de tolérance, d’ouverture, de liberté. » Les gens n’aiment pas la vision de M. Harper, trop militaire, fermée à l’immigration et pas assez multilatérale, croit Mme Joly.
 
Le vote des libéraux en faveur de la loi antiterroriste C-51 du gouvernement conservateur ce printemps pourrait toutefois faire perdre des plumes à la candidate vedette, bien que Justin Trudeau ait assuré qu’un gouvernement libéral amenderait la loi pour y retirer ses éléments les plus controversés.
 
Ce vote a d’ailleurs fait l’objet de questions lors de la table ronde avec les candidats d’Ahuntsic-Cartierville du centre communautaire Laurentien, indique son directeur. La Fédération canado-arabe reproche d’ailleurs aux libéraux leur position sur C-51, peut-on lire sur son site Internet dans un document intitulé « Pour qui voter le 19 octobre ? ». « Le NPD semble être le parti qui servira le mieux le Canada et la population canadienne et [le plus en mesure] d’inverser les effets négatifs que les conservateurs de Stephen Harper ont causés au cours des neuf années au pouvoir », est-il écrit.
 
Le candidat bloquiste Nicolas Bourdon, un enseignant au Collège de Bois-de-Boulogne, croit d’ailleurs que C-51 pourrait nuire à Mme Joly. « Les libéraux font de la salsa, trois pas en avant, trois pas en arrière, en essayant de plaire à tout le monde », a-t-il soutenu en entrevue dans son local électoral de la rue Fleury.
 
M. Bourdon n’est pas plus tendre envers Mme Mourani, qui a claqué la porte de son ancien parti quand elle a été exclue du caucus. « Du jour au lendemain, elle est devenue fédéraliste. Ça, les gens n’ont vraiment pas compris », dit-il.
 
Le candidat conservateur Wiliam Moughrabi n’a pas accordé d’entrevue à La Presse canadienne pour ce portrait de comté.

vendredi, octobre 09, 2015

La relève du Bloc dans les ruines du château fort

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9 octobre 2015 | Karl Rettino-Parazelli à Saint-Basile-le-Grand | Canada
Catherine Fournier, 23 ans, fait partie de la jeune garde bloquiste. Le parti mise sur elle pour reprendre son ancien château fort, emporté par la vague orange en 2011.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

Catherine Fournier, 23 ans, fait partie de la jeune garde bloquiste. Le parti mise sur elle pour reprendre son ancien château fort, emporté par la vague orange en 2011.
L’homme qui sort en trombe du supermarché est intercepté par une jeune femme, qui lui tend un dépliant. « Bonjour, je m’appelle Catherine Fournier, candidate pour le Bloc québécois. » Le client s’arrête un instant, surpris. « Ah oui ? C’est super ça ! » lance-t-il en se dirigeant vers son véhicule.
 
Nous sommes à Saint-Basile-le-Grand, sur la Rive-Sud de Montréal, l’une des villes comprises dans la nouvelle circonscription de Montarville. Ce champ de bataille né du redécoupage électoral de 2012 abrite des électeurs qui ont majoritairement appuyé des candidats du NPD en 2011, après avoir fait confiance au Bloc québécois pendant des années.
 
C’est ici que se présente Catherine Fournier, 23 ans, en qui le parti souverainiste fonde de grands espoirs. On la voit à la télévision, aux côtés de son chef Gilles Duceppe lors des conférences de presse et un peu partout dans la circonscription qu’elle convoite.
 
« M. Duceppe a dit qu’une des raisons de son retour en politique, c’était de passer le flambeau à la relève qui prenait sa place au Bloc québécois, fait-elle remarquer. Mon équipe et moi en sommes l’exemple. »

Relève
 
Cette jeune femme dit faire campagne depuis plus de 15 mois pour convaincre les électeurs de rentrer au bercail après avoir changé de camp il y a quatre ans. Et selon les sondages que son parti a menés, ses efforts portent leurs fruits.
 
Elle croyait que son âge lui nuirait, mais c’est finalement tout le contraire, affirme-t-elle.« Avant de me présenter, c’était ma principale inquiétude, avoue la jeune diplômée de sciences économiques. Au contraire, les gens sont contents de voir qu’il y a de la relève. »
 
Lorsqu’elle rencontre les électeurs, Mme Fournier parle d’environnement, de souveraineté et de transport de matières dangereuses par train, puisqu’ici aussi, la voie ferrée se trouve à proximité du centre-ville. Mais elle critique aussi le bilan de son adversaire néodémocrate, la députée sortante Djaouida Sellah.
 
« Depuis 2011, j’ai été très active sur le terrain, et c’est ce qui fait la différence entre les députés du NPD et ceux des autres partis », réplique la femme d’origine algérienne, installée au fond d’un café du centre-ville de Saint-Bruno-de-Montarville. Lorsqu’on l’interroge sur ses principaux faits d’armes, elle souligne des succès du NPD (l’interdiction des microbilles de plastique et l’abolition de la taxe sur les produits d’hygiène féminine) et les consultations publiques qu’elle a organisées localement au sujet de la sécurité ferroviaire et de Postes Canada.
 
Face à sa jeune adversaire, elle souhaite visiblement inspirer confiance. « Je suis une femme de terrain qui a de l’expérience politique et du vécu de la vie », estime-t-elle.
 
Vote de confiance
 
Ici comme ailleurs au Québec, le scrutin du 19 octobre pourrait prendre la forme d’un vote de confiance pour le NPD. Montarville comprend la ville de Sainte-Julie, qui appartenait auparavant à la circonscription Verchères–Les Patriotes, représentée par Sana Hassainia. Celle-ci a été élue sous la bannière du NPD en 2011, avant de décider de siéger comme indépendante en 2014 pour dénoncer la position de son parti dans le conflit israélo-palestinien. Les Julievillois voient-ils le NPD d’un autre oeil en raison des absences répétées de Mme Hassainia, à la Chambre des communes comme dans sa circonscription ? Pas du tout, croit Mme Sellah. « Les gens veulent se tourner vers l’avenir. »
 
C’est pourtant le premier sujet qui refait surface dans sa tournée des cafés du coin, lorsqu’elle rencontre Normand, un résidant de Sainte-Julie qui appuie le Bloc. « On ne l’a pas vue une minute. Elle n’a rien fait », dit-il sans hésiter au sujet l’ex-députée néodémocrate.« Il faut regarder mon bilan », réplique Djaouida Sellah.
 
Assis plus loin, un jeune père se lève et se joint à la discussion. André votera pour le NPD, mais surtout contre les conservateurs. « Je trouve que le Bloc, c’est un vieux parti qui survit sur le pilote automatique », juge-t-il.
 
Ce qui a des allures d’une course à deux pourrait cependant prendre une tournure différente en raison du grand nombre d’indécis. Selon les chiffres dévoilés par l’équipe de Catherine Fournier, près de 40 % des électeurs n’ont toujours pas arrêté leur choix.
 
Parlez-en à Michel Picard, le candidat du Parti libéral, qui tente sa chance pour une deuxième élection consécutive après avoir perdu celle de 2011 dans Saint-Bruno–Saint-Hubert aux mains de Mme Sellah.
 
Il a l’intention de brouiller les cartes en misant sur un thème phare, l’économie. « Quand tu te lèves le matin, tu mets du beurre sur tes toasts. C’est ça qui te préoccupe comme individu. »
 
« Les châteaux forts, ça n’existe plus », glisse-t-il en promettant une longue soirée le 19 octobre.

dimanche, septembre 06, 2015

BILAN - PARTI LIBÉRAL Un pari audacieux

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5 septembre 2015 |Hélène Buzzetti | Canada
Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau
Photo: John Woods La Presse Canadienne
Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau
Ce texte fait partie de notre section Perspectives.
La campagne électorale fédérale en cours, la plus longue de l’histoire canadienne récente, a maintes fois été comparée à un marathon. Si cette analogie devait être prise au pied de la lettre, alors les politiciens dans la course en seraient aujourd’hui au kilomètre 19, presque à mi-parcours. Bien que ces cinq premières semaines de campagne se soient déroulées dans une relative indifférence, les électeurs étant encore trop accaparés par leurs projets de vacances et de BBQ, elles n’ont pas été sans événement. Au contraire. Les promesses ont plu, les milliards ont valsé et les positions se sont campées. Le Devoir propose un survol de ce que chacune des principales formations a proposé depuis le 2 août dernier.
 
Le pari le plus audacieux pris à ce jour est certes celui de Justin Trudeau, qui promet encore trois ans de déficit de moins de 10 milliards de dollars chacun afin de financer ses promesses ambitieuses.
 
La plus coûteuse faite jusqu’à présent, tous partis confondus, est celle de consacrer pas moins de 60 milliards de dollars de plus pour la réfection d’infrastructures d’ici 10 ans — ou 17,4 milliards pendant un premier mandat de quatre ans.
 
Pour sa part, la refonte de l’aide versée aux parents d’enfants mineurs coûterait au net, après y avoir affecté les sommes récupérées de l’abolition du fractionnement du revenu, 2 milliards par an. M. Trudeau critique la prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE) bonifiée parce que les conservateurs la versent à tous les parents, même aux« millionnaires, juste parce qu’ils s’adonnent à avoir des enfants ». Il l’abolirait, de même que toutes les prestations familiales existantes, pour les remplacer par un seul chèque non imposable inversement proportionnel aux revenus des parents. Le montant de départ serait de 6400 $ par enfant de moins de six ans et de 5400 $ pour les autres et serait nul au-delà d’un revenu familial de 200 000 $.
 
Autre mesure coûteuse : l’amélioration du système scolaire autochtone, à laquelle M. Trudeau consacrerait 3,3 milliards en quatre ans.
 
Les libéraux promettent de consacrer 300 millions par année pour le développement de technologies vertes. Une somme équivalente est prévue pour les vétérans afin, entre autres, de restaurer les pensions à vie pour les blessés et de payer à ceux qui le désirent quatre années d’études pour réorienter leur carrière.
 
M. Trudeau entend aussi remanier la fiscalité à la Robin des Bois. Le taux d’imposition des revenus d’entre 45 000 et 89 000 $ passerait de 22 à 20,5 % (pour une économie maximale de 670 $ par an), tandis que le taux pour les revenus de 200 000 $ et plus passerait de 29 à 33 %. Comme il s’agirait d’un déplacement de l’assiette fiscale de 3 milliards, cela serait à coût nul pour Ottawa.
 
Justin Trudeau a aussi proposé de rendre plus flexibles les congés de compassion et les congés parentaux (sauf au Québec, qui a son propre régime). Les parents auraient le choix de segmenter et étaler leurs 12 mois de congé sur une période de 18 mois ou de rester à la maison pendant un an et demi avec des prestations moins généreuses. Les congés de compassion, pour leur part, ne seraient plus conditionnels à ce que la personne à soigner soit à six mois de la mort, comme à l’heure actuelle. Les six semaines de congé pourraient elles aussi être segmentées et étalées.
 
Justin Trudeau entend aussi obliger les employeurs à répondre formellement à un employé qui réclame des horaires flexibles ou de faire du télétravail.
 
Enfin, les libéraux s’engagent à ce qu’il n’y ait pas de péage sur le nouveau pont Champlain.

vendredi, août 07, 2015

Débat référendaire sans le Bloc québécois: « surréaliste », peste Duceppe

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7 août 2015 16h17 | Mélanie Marquis - La Presse canadienne à Ottawa | Canada
Débattre de clarté référendaire en l’absence de la seule formation indépendantiste constitue un manque flagrant de respect envers les Québécois, selon Gilles Duceppe.
Photo: Graham Hugues La Presse canadienne

Débattre de clarté référendaire en l’absence de la seule formation indépendantiste constitue un manque flagrant de respect envers les Québécois, selon Gilles Duceppe.
Gilles Duceppe fulminait, vendredi, au lendemain d’un débat des chefs auquel il n’a pas été invité et au cours duquel la clarté référendaire fut au coeur des échanges.
 
« J’ai trouvé ça surréaliste », a laissé tomber le chef du Bloc québécois en entrevue avec La Presse canadienne.
 
Il peine à réconcilier le fait que les partis fédéralistes martèlent que l’enjeu de la souveraineté n’intéresse plus personne, mais que leurs chefs y aient consacré une importante portion d’un débat en anglais organisé par Maclean’s, jeudi soir.
 
« Ces gens-là, que j’appelle le Bloc canadien, n’arrêtent pas de dire que les Québécois ne sont plus intéressés par ça, ils m’excluent du débat et ils prennent une demi-heure pour parler comment les Québécois devront décider et quelles règles ils vont nous imposer », a poursuivi M. Duceppe.
 
Débattre de clarté référendaire en l’absence de la seule formation indépendantiste constitue un manque flagrant de respect envers les Québécois, a dénoncé le leader bloquiste à l’autre bout du fil depuis la Gaspésie avant de prendre le chemin en direction de Montréal.
 
L’enjeu a provoqué des flammèches sur le plateau alors que le chef du Parti libéral du Canada (PLC), Justin Trudeau, a accusé son rival néodémocrate Thomas Mulcair de diriger un parti qui menace l’unité nationale en raison de sa position sur la clarté référendaire.
 
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a adopté en 2005 la Déclaration de Sherbrooke, endossant ainsi notamment le principe voulant qu’Ottawa reconnaisse un référendum gagnant au Québec avec une majorité simple (50 % plus un vote) en faveur de la souveraineté.
 
Cette position va à l’encontre de la Loi sur la clarté référendaire adoptée en 2000 par le gouvernement de Jean Chrétien, en réaction à l’avis de la Cour suprême du Canada paru en 1998 et prônant l’exigence d’une « majorité claire », sans toutefois la définir.
 
M. Mulcair a répliqué avec une profession de foi fédéraliste, disant s’être « battu pour le Canada » depuis des décennies et accusant M. Trudeau d’être le seul, avec M. Duceppe, de tenir à rouvrir le débat sur la souveraineté.
 
Le chef du NPD est ensuite revenu à la charge en demandant à son opposant avec quel pourcentage Ottawa devrait reconnaître un référendum gagnant. En vain : le leader libéral s’est borné à répondre « neuf » en faisant référence au nombre de juges de la Cour suprême du Canada.
 
Cette prise de bec met la table en prévision du seul débat en français qui a été confirmé jusqu’à présent, pour lequel M. Duceppe a reçu un carton d’invitation.
 
Sans vouloir dévoiler quelle sera la stratégie qu’il compte déployer lors du face-à-face TVA, qui se tiendra dans près de deux mois, soit le 2 octobre, le chef du Bloc dit être impatient d’en découdre avec ses adversaires.
 
De passage à Peterborough, en Ontario, Thomas Mulcair a refusé de commenter la réaction de Gilles Duceppe, sauf pour plaider que cette situation illustre que les organisateurs des débats auraient tout avantage à inviter l’ensemble des partis représentés aux Communes.
 
« Je veux que les autres chefs soient présents. Elizabeth May [la leader du Parti vert du Canada] a enrichi le débat d’hier soir, selon moi », a-t-il illustré.

ÉLECTIONS FÉDÉRALES Sophie Stanké candidate pour le Bloc québécois

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7 août 2015 13h12 | Mélanie Marquis - La Presse canadienne à Ottawa | Canada
C’est le retour de Gilles Duceppe à la tête du Bloc qui a incité Mme Stanké à reconsidérer sa décision de ne pas se présenter aux élections fédérales.
Photo: Graham Hugues La Presse canadienneC’est le retour de Gilles Duceppe à la tête du Bloc qui a incité Mme Stanké à reconsidérer sa décision de ne pas se présenter aux élections fédérales.
Après une valse-hésitation de plusieurs semaines, l’animatrice et comédienne Sophie Stanké a décidé de se porter candidate pour le Bloc québécois.
 
Elle se présentera dans la circonscription de Châteauguay — Lacolle, actuellement entre les mains du Nouveau Parti démocratique, a confirmé vendredi une source au sein du parti.
 
Sa candidature doit être entérinée par le bureau national du parti, ce qui devrait se produire incessamment, a précisé le Bloc québécois.
 
Ce sera la troisième fois que Mme Stanké tentera de se faire élire comme députée — la première sur la scène fédérale, cependant.
 
Elle a essuyé deux défaites au provincial sous la bannière du Parti québécois, en 2012 et 2014.
 
Troisième et dernière chance
 
Il y a quelques semaines, elle avait confié à La Presse canadienne qu’il s’agissait possiblement de son élection de la dernière chance.
 
« Je suis très consciente que si jamais je disais oui et que je perdais une troisième fois, ce serait foutu pour moi au niveau de la politique et que je ne pourrais plus en faire. Et ça, je ne le souhaite pas », avait-elle fait valoir le 7 juillet dernier.
 
« Je dois faire attention. Je dois voir si c’est un bon comté, si j’ai des chances d’y arriver », avait poursuivi Mme Stanké.
 
Sa tâche ne s’annonce pas facile dans la circonscription de la Montérégie où elle pourrait atterrir si sa candidature est confirmée.
 
Aux dernières élections fédérales de mai 2011, le député sortant, Sylvain Chicoine, l’avait emporté avec une majorité écrasante, récoltant 52 % des voix.
 
Son adversaire bloquiste était arrivé loin derrière, n’ayant obtenu que 26,7 % des suffrages.
 
C’est le retour de Gilles Duceppe à la tête du Bloc qui a incité Mme Stanké à reconsidérer sa décision de ne pas se présenter aux élections fédérales du 19 octobre.
 
Elle avait écarté l’idée sous l’ancien chef Mario Beaulieu, alors que la performance du parti dans les sondages était catastrophique.
 
Mme Stanké a signalé qu’elle n’accorderait aucune entrevue tant que sa candidature ne sera pas entérinée par le bureau national du Bloc.