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dimanche, octobre 09, 2016

Couillard dénonce le «nationalisme d'assiégés» de Lisée

http://www.ledevoir.com/politique/

8 octobre 2016 16h07 | Jocelyne Richer - La Presse canadienne à Reykjavik | Québec
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard
Le nationalisme prôné par Jean-François Lisée en est un d'assiégés et de peureux, proche des partis populistes d'Europe, selon le premier ministre Philippe Couillard, qui n'a pas tardé à passer en mode attaque, quelques heures à peine après l'élection du nouveau chef du Parti québécois (PQ).
 
Il dit même voir dans le discours tenu par le nouveau chef de l'opposition officielle une parenté certaine, sur le plan idéologique, avec certains partis européens réputés d'extrême droite, reconnus pour leur rejet de l'immigration.

Questionné à savoir s'il faisait référence plus précisément au Front national de Marine Le Pen, il a refusé d'identifier aucun des partis auxquels il tentait d'associer le PQ de Jean-François Lisée.

Mais chose certaine, sous la gouverne de M. Lisée, le PQ s'annonce pour être le parti de l'exclusion, de l'humiliation, de la fermeture et du repli sur soi, selon M. Couillard, qui n'était pas à court d'épithètes pour qualifier l'approche du chef péquiste élu vendredi, lors d'un point de presse samedi, tenu en marge de sa participation à la conférence internationale Arctic Circle.

M. Lisée « va se trouver dans une parenté familière » avec les chefs de partis politiques européens qui prônent la fermeture des frontières de leur pays aux immigrants.

Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, qui a appuyé M. Lisée lors de la course à la direction, s'est indigné des propos du premier ministre. « C'est la panique du premier ministre au premier jour de l'arrivée de Jean-François Lisée. Ça va être quoi aux élections de 2018 ?, a-t-il dit. Évidemment, c'est ridicule. M. Couillard manque de courtoisie [...]. Lui qui veut constamment nous faire des leçons, il a manqué une belle façon de le faire. »

Sur le plan idéologique, le PQ va désormais tenir selon lui « le discours d'une sorte de nationalisme d'assiégés, nationalisme de peureux, des gens qui ne veulent pas faire face à la diversité, qui préfèrent que le Québec reste replié sur lui-même, c'est ce qu'on voit ailleurs dans le monde ».

M. Couillard y voit rien de moins que l'émergence « d'un mouvement foncièrement négatif pour l'humanité ».

« C'est une accusation très grave. J'espère qu'il a encore le temps de s'excuser avant d'aller se coucher »,
 a rétorqué M. Bérubé.

Le Québec accueille quelque 50 000 immigrants par année. M. Lisée a suggéré que c'était peut-être trop et que le Vérificateur général devrait être mandaté pour fixer les seuils d'immigration, en fonction de la capacité d'accueil.

Laïcité de l'État
 
Sur la question de la laïcité de l'État, il a prôné d'appliquer le rapport Bouchard-Taylor, qui recommandait d'interdire aux employés de l'État exerçant une fonction d'autorité (policiers, juges, gardiens de prison) de porter des signes religieux ostentatoires.

Pour ce qui est des autres employés de l'État, dans une approche graduelle, il propose de leur indiquer la « préférence » du gouvernement pour l'absence de signes religieux ostentatoires, mais sans en faire une interdiction.
 
Il a dit aussi vouloir lancer une discussion sur la pertinence d'interdire la burqa dans l'espace public, pour des raisons de sécurité.

Projet de loi 62
 
M. Couillard s'est défendu d'avoir tardé à faire adopter, comme il avait promis, une loi proclamant la neutralité religieuse de l'État et imposant d'avoir le visage découvert pour donner ou recevoir des services de l'État.

En 2014, en campagne électorale, il s'était pourtant engagé à agir dans ce dossier rapidement, en début de mandat. Or, le gouvernement a entamé sa troisième année de mandat et le projet de loi 62, qui porte sur ces questions, n'est toujours pas à l'étude.

Samedi, il s'est engagé à faire adopter le projet de loi 62 d'ici 2018. « On ne laissera pas de désert législatif », a-t-il promis.

Il ne croit pas Jean-François Lisée quand il affirme qu'il votera pour le projet de loi 62. « Il va trouver une façon de pas faire ça », selon lui.
 
La consultation sur le projet de loi 62 devrait débuter cet automne.

En Chambre, le premier ministre s'attend à ce que le chef de l'opposition officielle pratique une « politique négative, [une politique] du dénigrement, parce qu'il n'a pas autre chose à dire ».

samedi, octobre 08, 2016

Jean-François Lisée, le gagneur

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Le premier chantier du nouveau chef: ressouder le Parti québécois

8 octobre 2016 | Marco Bélair-Cirino à Lévis | Québec
Jean-François Lisée a remporté vendredi soir une victoire nette, échouant toutefois à rallier rallier une majorité de voix dès le premier tour.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Jean-François Lisée a remporté vendredi soir une victoire nette, échouant toutefois à rallier rallier une majorité de voix dès le premier tour.
Les membres du PQ ont choisi de vivre leur « moment Lisée ». Ils se sont ralliés à la proposition-clé du député du Rosemont de « chasser les libéraux, de réussir l’indépendance, dans cet ordre » au terme d’une course à la direction mouvementée.

Le député-blogueur Jean-François Lisée a remporté une victoire nette vendredi soir.
 
M. Lisée a été élu au deuxième tour, après le dénombrement des « deuxièmes choix » des sympathisants de l’ex-orphelin politique Paul Saint-Pierre Plamondon. Il a obtenu 50,63 % des suffrages, comparativement à 31,7 % pour Alexandre Cloutier et 17,67 % pour Martine Ouellet. L’ex-conseiller politique de Jacques Parizeau, puis de Lucien Bouchard prend aujourd’hui le devant de la scène politique québécoise.
 
Le 9e chef du PQ a échoué à rallier une majorité de voix dès le premier tour, mais de peu (47,03 %). Il s’agit d’une première dans l’histoire du PQ.
 
Après l’annonce des résultats, M. Lisée s’est rapidement mis à la tâche de rallier les militants du PQ — y compris les 14 membres du caucus péquiste ayant fait partie du camp Cloutier.« Ce soir, c’est notre victoire à tous. C’est la victoire du Parti québécois, du parti d’Alexandre, de Martine, de Paul, de notre amie Véronique [Hivon] », a-t-il déclaré devant un parterre de quelque 600 militants rassemblés au Centre de congrès de Lévis vendredi soir.« Imaginez un instant l’énergie des organisations de Paul, d’Alexandre, de Martine et ma campagne combinées vers un objectif commun. Les jours du gouvernement Couillard sont comptés », a-t-il poursuivi, s’attirant des applaudissements nourris.


Se décrivant comme « le chef du rassemblement », M. Lisée s’est notamment engagé à mettre en oeuvre les huit chantiers de M. Cloutier ainsi que « les 50+1 réponses pour l’indépendance » de Mme Ouellet.
 
Plus tôt, le président du PQ, Raymond Archambault, avait mis en garde les aspirants-chefs contre les difficultés de diriger la formation politique. « Ce n’est pas comme diriger […] un autre parti politique. Ceux qui sont passés par là peuvent en témoigner », a-t-il averti, avec un clin d’oeil à l’ex-première ministre Pauline Marois, qui était assise au premier rang. « Nous sommes, comme dirait Gilles Vigneault, gens de parole et gens de causerie. Je n’en dirai pas plus », a-t-il ajouté.
 
Aux commandes du PQ, M. Lisée devra convaincre les membres du parti de consacrer sa promesse de tenir un référendum sur l’indépendance du Québec dans un second mandat (2022-2026) dans le programme du PQ, qui sera adopté au printemps 2017. En même temps, le 9e chef du PQ devra tenter de garder en vie le projet de convergence des indépendantistes éparpillés entre le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale, malgré l’absence d’un engagement ferme du PQ à foncer vers le pays du Québec. « Le projet indépendantiste est irréductible », a souligné M. Lisée vendredi soir.
 
L’homme de 58 ans a pris soin durant son discours de victoire de s’adresser aux électeurs des autres partis politiques. « Je vais d’abord m’adresser aux électeurs libéraux. Le quart d’entre vous l’avez avoué aux sondeurs. Vous êtes insatisfaits du gouvernement Couillard. Il n’y a pas de honte à avoir honte d’un gouvernement honteux. Des gouvernements libéraux, il y en a eu des exceptionnels, comme celui de Jean Lesage. Il y en a eu des moyens. Mais des mauvais comme celui qui gouverne en ce moment, on n’a jamais vécu ça, de notre vivant », a-t-il déclaré, le ton ferme. « Si vous souhaitez que le Parti libéral du Québec redevienne un grand parti, il n’y a qu’un remède : un long séjour dans l’opposition. Un changement de garde. Une longue cure de désintoxication éthique. »
 
M. Lisée a par la suite reproché à la Coalition avenir Québec d’être un parti « né vieux », tout comme « Benjamin Button ».
 
Ralliement
 
Martine Ouellet a promis tout au long de la semaine, et encore vendredi soir, qu’elle se« rallier[a] » au chef choisi par les membres, mais « ne renier[a] pas [ses] convictions », par exemple en cessant de militer pour la tenue d’un référendum dans un premier mandat. La candidate malheureuse s’était contentée devant les militants péquistes à remercier les 73 236 membres du PQ de « faire du Parti québécois le plus grand parti démocratique au Québec ». « Ça fait maintenant 30 ans, presque jour pour jour, que je milite au Parti québécois. Le Parti, c’est un peu comme ma deuxième famille. Le Parti québécois, c’est un parti que j’aime », a déclaré la députée de Vachon.
 
Rédemption
 
Cinq mois après avoir lancé sa campagne à la chefferie sur le trottoir de la rue Papineau à Montréal, entouré d’une poignée de journalistes, Jean-François Lisée a accédé au poste de chef de l’opposition officielle du Québec. Pour M. Lisée, c’est la rédemption, et ce, moins de deux ans après s’être mis à dos un grand nombre de péquistes en signalant les risques posés par la candidature de l’actionnaire de contrôle de Pierre Karl Péladeau, « une bombe à retardement », à la tête du PQ. Les membres du PQ ne lui en tiennent plus rigueur. Au premier tour, il a recueilli 47,03 % des voix, comparativement à 29,66 % pour Alexandre Cloutier, 16,46 % pour Martine Ouellet et 6,84 % pour Paul Saint-Pierre Plamondon.
 
Les membres du PQ ont encore une fois déçu les ambitions d’Alexandre Cloutier, qui briguait la chefferie du PQ pour la seconde fois en un an et demi. Le député de Lac-Saint-Jean encaissait vendredi soir la défaite. « Votre confiance, c’est le bien le plus précieux qu’un candidat dans une course au leadership puisse avoir. Je veux que vous sachiez que j’ai vraiment tout donné pour l’obtenir. Maintenant, peu importe le choix que vous avez fait, je veux juste que vous vous rappeliez une chose : je vous aime beaucoup », avait déclaré l’avocat de 39 ans quelques minutes avant l’annonce des résultats.
 
La machine électorale du « bleuet » avait pourtant démarré au quart de tour en mai dernier. M. Cloutier avait notamment obtenu l’appui des officiers du PQ, ce qui avait conforté toutefois l’idée qu’il était le candidat de l’establishment. M. Lisée a toutefois réussi à renverser la vapeur à coups de sorties et attaques calculées ou non calculées — comme un gazouillis controversé. M. Lisée avait diffusé, puis retiré un message sur son fil Twitter, dans lequel il montrait que les positions de son principal adversaire, Alexandre Cloutier, en matière de laïcité plaisaient au Collectif québécois contre l’islamophobie, dont le coordonnateur est Adil Charkaoui.
 
L’irruption du prédicateur controversé a eu un impact marginal dans les intentions de vote des membres-électeurs du PQ, selon M. Lisée. Le nouveau chef péquiste estime toutefois avoir remporté le débat identitaire. Les membres semblent en effet avoir adhéré à sa proposition de geler les seuils d’immigration, ainsi qu’à celle d’interdire et de décourager le port de signes religieux à certains employés de l’État. « Contrairement à la légende que certains veulent créer aujourd’hui, René Lévesque était le premier à critiquer les politiques d’immigration et leurs seuils. Il était le premier à défendre haut et fort l’identité québécoise qu’il appelait la "différence vitale" du Québec et notre responsabilité à la défendre et à la transmettre. Il fut, en son temps, accusé de tous les maux. Xénophobie, racisme, nazisme, il n’y avait pas de limite », a rappelé aux membres du PQ M. Lisée.
 
M. Cloutier a répété à la presse avoir « refusé de faire campagne pour plaire par calcul » au cours des cinq derniers mois. « J’ai refusé de prendre des raccourcis et de dire aux membres du Parti québécois ce qu’ils auraient peut-être préféré entendre. J’ai plutôt choisi de mettre mes convictions sur la table, de parler avec mon coeur, de parler vrai, sincère », a-t-il insisté, mettant le cap vers Saint-Gédéon, la « tête haute ».
Le 9e chef du Parti québécois
Originaire de Thetford Mines, Jean-François Lisée a oeuvré pour différents médias à compter de 1973. Le diplômé en communications de l’UQAM, auteur des essaisDans l’oeil de l’aigleLe tricheur et Le naufrageur, fait le saut en politique en 1994. Il fait partie de la garde rapprochée de Jacques Parizeau, puis de Lucien Bouchard.« Il a 10 idées par jour. Le problème, c’est de trouver la bonne ! » a dit son ex-patron, Jean Royer. Cofondateur du Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CERIUM), M. Lisée brigue les suffrages pour la première fois en 2012. Élu, il est nommé ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur par la première ministre Pauline Marois (2012-2014). L’homme politique se retire de la course à la succession de Pierre Karl Péladeau en janvier 2015. À l’âge de 58 ans, il devient le 9e chef du Parti québécois.
 
75 %
Le taux de participation a été plus important qu’en 2015 (73 %), mais plus faible qu’en 2005 (77 %).
Avec Dave Noël
Jean-François Lisée a remporté vendredi soir une victoire nette, échouant toutefois à rallier rallier une majorité de voix dès le premier tour.Paul Saint-Pierre Plamondon, Alexandre Cloutier et Martine Ouellet entourent celui qui présidera aux destinées du Parti québécois, Jean-François Lisée.

vendredi, mai 15, 2015

Parti québécois: les résultats du 1er tour de la course ce soir

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Publié par La Presse Canadienne le vendredi 15 mai 2015 à 04h21. Modifié par Charles Payette à 05h48.
Parti québécois: les résultats du 1er tour de la course ce soir
Pierre Karl Péladeau, Alexandre Cloutier et Martine Ouellet/PC
MONTRÉAL - Le Parti québécois pourrait avoir dès vendredi soir un nouveau chef, alors que Pierre Karl Péladeau est considéré comme le grand favori de la course à la chefferie de la formation souverainiste.

Les membres du parti ont jusqu'à 17 h pour voter afin de trouver un successeur à Pauline Marois, dernière chef à avoir été choisie par les membres du Parti québécois.
Trois candidats, qui sont tous députés à l'Assemblée nationale, sont dans la course: le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier; la députée de Vachon, Martine Ouellet et le député de Saint-Jérôme, Pierre Karl Péladeau.

Le magnat de la presse Pierre Karl Péladeau, qui est propriétaire de Québecor, a mené dans tous les sondages réalisés depuis le début de la course.

Si un deuxième tour de scrutin était nécessaire, le nouveau chef du parti serait connu le samedi 23 mai. Ce deuxième tour sera requis si aucun des candidats ne recueille 50 pour cent plus un des votes exprimés; il aurait lieu du 20 mai à 8h au 22 mai à 17h.

La présidence de la course à la direction a été placée sous la responsabilité d'un ancien ministre péquiste, Jacques Léonard.

Stéphane Bédard a mené les destinées du parti de manière intérimaire depuis le départ de Pauline Marois à la suite de la défaite du Parti québécois face aux libéraux, en 2014.

jeudi, mai 07, 2015

Énergie Est: une mauvaise version de discours cause une confusion sur la position de PKP

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Publié par La Presse Canadienne le mercredi 06 mai 2015 à 15h38.
Énergie Est: une mauvaise version de discours cause une confusion sur la position de PKP
QUÉBEC — Une version d'un discours du candidat à la direction du Parti québécois Pierre Karl Péladeau, distribuée par erreur la semaine dernière à des journalistes, a provoqué une confusion, mercredi, concernant sa position envers le projet d'oléoduc Énergie Est.
Alors que la version écrite de son discours indiquait qu'il s'agit d'un «projet de pipeline dont personne ne veut», M. Péladeau a soutenu, avec raison, n'avoir jamais prononcé ces paroles durant un rassemblement militant organisé pour sa campagne.

Dans un échange avec la presse parlementaire, mercredi, M. Péladeau a expliqué qu'il n'était pas en mesure de dire si les Québécois sont opposés au projet.

«Je ne sais pas, je ne suis pas sondeur, a-t-il dit. Mais si je l'ai dit, ça m'étonnerait. Mais c'est possible que je l'aie dit et si je l'ai dit c'est une erreur, dans la mesure où ce ne sont pas les libéraux qui vont déterminer si oui ou non nous allons en avoir un.»

Plus tard, mercredi, l'organisation de M. Péladeau a expliqué que le discours fourni aux journalistes, lors d'un rassemblement militant le 29 avril, avait été modifié afin de retirer le passage décrivant Énergie Est comme «un projet de pipeline dont personne ne veut», des paroles que le candidat n'a pas prononcées.

Jusqu'ici, M. Péladeau s'est limité à dire qu'il souhaiterait soumettre le projet d'oléoduc à une consultation de la population. M. Péladeau est le seul des quatre candidats à la direction du PQ à ne pas s'être ouvertement opposé au projet.

M. Péladeau a cependant précisé qu'il n'est pas pour autant ouvert au projet de l'entreprise TransCanada, destiné à faire transiter du pétrole albertain jusqu'au Nouveau-Brunswick en passant par le Québec.

«Je n'ai jamais dit ça, a-t-il dit. La seule et unique chose que j'ai dite, c'est que ce sont aux Québécois de décider. Or, la Constitution de 1867, aux articles 91 et 92, interdit aux Québécois de se prononcer sur cette question.»

Marc-André De Blois, l'attaché de presse de M. Péladeau, a quelques heures plus tard exprimé, au nom du candidat, une position contredisant ses propos de mercredi matin.

«Il considère que personne n'en veut, d'une part, et d'autre part on n'a même pas notre mot à dire là-dedans», a-t-il dit.

M. De Blois a pointé vers une citation de M. Péladeau où il avait utilisé l'exemple de l'opposition à l'oléoduc pour faire valoir l'importance du projet d'indépendance, lors d'un débat des candidats à Québec, le 16 avril.

«L'indépendance c'est aussi pouvoir dire non à un pipeline, comme pour toutes les autres décisions qui sont mauvaises, prises par le gouvernement d'Ottawa», avait déclaré le candidat durant le débat.

jeudi, avril 30, 2015

Péladeau veut que Québec joue dans la cour des grandes capitales

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Publié le 30 avril 2015 à 05h00 | Mis à jour à 07h52
Julie Snyder accompagnait Pierre Karl Péladeau, mercredi soir,... (Le Soleil, Yan Doublet)
LE SOLEIL, YAN DOUBLET

Julie Snyder accompagnait Pierre Karl Péladeau, mercredi soir, lors d'une assemblée militante tenue à Québec.


<p>David Rémillard</p>
DAVID RÉMILLARD
Le Soleil
(Québec) Pierre Karl Péladeau rêve de voir Québec aux côtés des grandes capitales mondiales que sont Paris, Londres, Washington ou Tokyo. «J'ai beaucoup d'ambition pour Québec», a-t-il déclaré mercredi lors d'une assemblée militante tenue au Collège Saint-Charles-Garnier.
À l'aube de deux partielles dans la région de Québec dans les circonscriptions de Chauveau et Jean-Talon, le député de Saint-Jérôme a visiblement amorcé une opération charme dans la capitale, mercredi soir.
«Je veux en faire la capitale d'un État indépendant aux côtés de Washington, Londres ou Tokyo. Québec a sa place parmi ces villes», a déclaré en substance le candidat à la chefferie du PQ devant une salle comble et conquise d'avance. «La ville de Québec est fière, ambitieuse, elle carbure au succès», a-t-il ensuite énuméré. «Quand j'étais en affaires, j'ai vu cela. J'ai fait confiance aux gens de Québec et je continuerai à le faire comme futur chef du Parti québécois.»
Ce discours survient alors que le PQ a rarement fait aussi pâle figure dans la région, et encore moins dans les circonscriptions dans lesquelles se dérouleront les élections partielles.
Mais M. Péladeau tout comme nombre de militants qui se sont exprimés mercredi soir veulent renverser la vapeur. L'actionnaire majoritaire de Québecor a notamment affirmé son appui inconditionnel à Clément Laberge, qui sera fait candidat du PQ dans Jean-Talon, un château fort libéral. «Clément, tu peux compter sur nous», a lancé M. Péladeau.
L'équipe de M. Péladeau a d'ailleurs confirmé au Soleil que ce dernier prendrait le temps de soutenir les candidats péquistes dans la région de Québec lors des élections, qui pourraient bien chevaucher en partie la course à la chefferie du PQ si elles sont déclenchées d'ici mercredi prochain, tel qu'anticipé par les partis d'opposition.
Présence de Mario Bédard

Ancien militant du PQ dans les années 90, Mario Bédard, fondateur de J'ai ma place, croit que Pierre Karl Péladeau pourrait aider les péquistes à regagner du terrain dans la région de Québec, après des années d'insuccès, à l'exception de l'indélogeable Agnès Maltais, dans Taschereau.
M. Bédard était présent mercredi soir à l'assemblée militante en appui à Pierre Karl Péladeau. Interrogé par Le Soleil, le fondateur de J'ai ma place - devenu Première place sous Québecor - croit que M. Péladeau aurait un impact positif pour le PQ à Québec.
«Pierre Karl s'est fait beaucoup d'amis quand il a signé le contrat [de gestion de l'amphithéâtre] avec la Ville de Québec», a-t-il rappelé. «Pierre Karl est un homme d'affaires, je pense qu'après sa victoire à la direction, il peut rallier les gens de Québec. Il ne peut pas faire pire que ce qui s'est fait jusqu'à maintenant.»
D'un point de vue plus personnel, M. Bédard a souligné qu'il se «reconnaît assez bien dans le discours de Pierre Karl, dans ses idées, en plus d'être un ami». «Il a ravivé ma flamme un peu pour la souveraineté», a conclu celui qui a délaissé la partisanerie depuis une dizaine d'années.

Main tendue aux syndicats

Faisant le bilan de ses appuis depuis le début de la campagne à la chefferie du Parti québécois (PQ) - dont 6 anciens ministres et 15 députés -, Pierre Karl Péladeau a jeté les bases d'un nouveau pont avec les mouvements syndicaux.
«Je suis heureux de compter sur le soutien de plusieurs personnalités provenant du milieu syndical. Je sais qu'il y a des dialogues à construire là aussi», a-t-il déclaré, engendrant les applaudissements du parterre de militants. M. Péladeau, actionnaire majoritaire de Québecor, est l'objet d'attaques soutenues de ses opposants pour son passé à titre de président d'entreprise.
Le député de Saint-Jérôme traîne derrière lui pas moins de 14 conflits de travail à la tête de Québecor, dont le très connu lock-out au Journal de Montréal. M. Péladeau n'a pas commenté davantage la question par la suite. 

LAPRESSE.CA VOUS SUGGÈRE

Un ancien député du PQ lance un appel à défendre Pierre Karl Péladeau

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Mise à jour le mercredi 29 avril 2015 à 23 h 37 HAE  La Presse Canadienne
Pierre Karl Péladeau
Pierre Karl Péladeau  Photo :  PC/Jacques Boissinot
Un ancien député du Parti québécois influent dans la région de Québec, Rosaire Bertrand, a lancé un appel aux partisans du candidat à la direction du Parti québécois (PQ) Pierre Karl Péladeau, mercredi, pour qu'ils le défendent contre les attaques de ses adversaires.
M. Bertrand a pris la parole durant un rassemblement pour M. Péladeau, qui a par la suite prononcé un discours pour inviter les militants à maintenir la cadence d'ici à l'élection.
« Défendez Pierre Karl sur toutes les tribunes, dans toutes les maisons, à toutes les personnes que vous rencontrez », a-t-il dit.
M. Bertrand, député de Charlevoix de 1994 à 2007, s'est montré satisfait que M. Péladeau place ses actions de contrôle du conglomérat Québecor dans une fiducie sans droit de regard tout en interdisant leur vente.
« Personnellement, qu'il accepte de mettre toutes ses affaires en fiducie, c'est superbe, a-t-il dit. Quand on lui demande : "Oui, mais s'ils vendent qu'est-ce que tu fais?" Et qu'il dit : "Je vais mettre une clause qu'ils ne pourront pas vendre sans ma permission." »
« C'est normal!, a tonné M. Bertrand sous les applaudissements. On ne peut pas laisser faire ça c'est d'un ridicule. »
À titre de chef de l'opposition officielle, M. Péladeau ne serait pas tenu de placer ses actifs dans une fiducie sans droit de regard, un engagement qu'il a tout de même pris l'automne dernier pour répondre aux craintes de conflit d'intérêts avec le conglomérat Québecor, dont il est actionnaire de contrôle.
Les libéraux et caquistes soutiennent qu'il doit choisir entre ses actions et son implication politique.
Environ 600 personnes se sont réunies mercredi soir dans un auditorium d'une école secondaire de la Haute-Ville de Québec pour participer au rassemblement militant de M. Péladeau, qui était accompagné de sa conjointe Julie Snyder.
La foule a d'ailleurs réservé une ovation à Mme Snyder lorsque M. Péladeau, dans son allocution, a souligné son soutien envers son engagement politique.
À quelques jours du premier tour du vote où les militants doivent choisir leur prochain chef, à la mi-mai, M. Péladeau, favori dans la course, a invité ses partisans à maintenir la mobilisation dans cette « première étape de notre parcours vers l'indépendance ».
« Nous sommes confiants, mais nous ne tenons rien pour acquis, a-t-il dit. La course n'est pas terminée. J'ai besoin de votre engagement jusqu'à la toute fin pour réaliser ensemble le grand projet qui nous unit. »
Les libéraux écorchés
Dans son discours, où il a longuement présenté ses appuis au sein de la députation, M. Péladeau a décoché quelques flèches aux libéraux.
« Les Québécois sont déçus de la vision libérale du Québec, a-t-il dit. Une obsession sur la réduction des dépenses, un aveuglement doctrinaire, alors que nous devons investir en notre pays. »
M. Péladeau a accusé le premier ministre Philippe Couillard d'avoir moins d'ambition pour le Québec que les politiciens fédéraux, qui ont adopté une motion du Parlement reconnaissant le Québec comme nation.
« Même les fédéraux ont reconnu que nous étions une société distincte, mais vous, votre projet, M. Couillard, c'est de faire du Québec une province comme les autres », a-t-il dit.
Alors qu'il a proposé une consultation pour décider s'il faut accepter le projet d'oléoduc Énergie Est de TransCanada, M. Péladeau a accusé les libéraux de promouvoir ce « projet de pipeline dont personne ne veut ».
« Des dialogues à construire »
Au passage, M. Péladeau a fait référence à son passé d'homme d'affaires marqué par les conflits de travail, lorsqu'il a évoqué dans ses appuis la présence de représentants du monde syndical.
« Je sais qu'il y a des dialogues à construire là aussi », a-t-il dit.
Plusieurs anciens députés péquistes de la région de Québec étaient présents dans la salle. Avant que M. Bertrand prenne la parole, Manon Leriche, la veuve du cinéaste Pierre Falardeau, est venue lire un texte politique du réalisateur des films Elvis Gratton et Octobre.
Présent dans la salle, Mario Bédard, un comptable qui a fondé un organisme chargé de mener une campagne de financement et d'achat de sièges pour l'amphithéâtre de Québec, géré par Québecor, était dans la salle pour appuyer la candidature de M. Péladeau.
M. Bédard croit que le profil d'homme d'affaires du candidat saura plaire à l'électorat de la région de Québec, où le PQ ne compte qu'un seul député, Agnès Maltais.
« Je pense que Pierre Karl, c'est la personne qui peut faire virer ça un petit peu, a-t-il dit. [...] Pierre Karl est un homme d'affaires, je pense qu'après sa victoire à la direction, il peut rallier les gens de Québec. Il ne peut pas faire pire que ce qui s'est fait jusqu'à maintenant. »
Dans son discours, mercredi, M. Péladeau a affirmé qu'il veut faire de Québec la capitale « d'un état indépendant aux côtés de Washington, Londres ou Tokyo ».
M. Bertrand a affirmé mercredi devant les militants que le PQ a su surmonter des situations plus difficiles qu'actuellement, dans la région de Québec, notamment après la défaite de 1989. Lors du scrutin suivant, en 1994, les péquistes ont fait élire 10 députés dans les 11 circonscriptions de la région.
« C'est vrai qu'on ne vit pas dans le passé, a-t-il dit. Mais je peux vous dire que nous autres, même à notre âge, on est dans le présent et puis pas à peu près. »

dimanche, avril 26, 2015

Martine Ouellet n'exclut pas une alliance avec Alexandre Cloutier

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/

Mise à jour le dimanche 26 avril 2015 à 13 h 18 HAE
La candidate à la direction du PQ, Martine Ouellet
La candidate à la direction du PQ, Martine Ouellet  Photo :  Radio-Canada
La candidate dans la course à la direction du Parti québécois Martine Ouellet ne ferme pas la porte à une alliance avec son rival Alexandre Cloutier. Mais pas question d'abandonner avant le premier tour. 
« On continue la campagne jusqu'au bout. Si on veut avoir un deuxième tour, il faut un maximum d'équipes sur le terrain au premier tour. On verra ensuite au deuxième tour », a dit Martine Ouellet, qui a remis ce matin son deuxième chèque de 10 000 $ pour officialiser sa candidature.
Premier dans les sondages, Pierre Karl Péladeau semble imbattable pour le moment. Alexandre Cloutier serait deuxième.
En entrevue aux Coulisses du pouvoir, Alexandre Cloutier n'a pas exclut une alliance avec Martine Ouellet pour lui permettre d'obtenir davantage d'appuis. « Évidemment, je souhaite travailler avec tous et chacun, dit-il. Tout le monde qui a envie de se joindre à moi est le bienvenu. »
Le premier tour aura lieu entre le 13 et le 15 mai prochain. Si aucun des candidats ne recueille plus de 50 % des votes, un deuxième tour se tiendra entre le 20 et le 22 mai.
La course à la direction se fait maintenant à quatre. Plus tôt cette semaine, Bernard Drainville s'est rangé derrière Pierre Karl Péladeau. Il dit avoir pris cette décision « pour l'unité du parti », et parce « qu'il n'avait pas le goût de [se] battre pour être deuxième ».

mercredi, avril 22, 2015

Bernard Drainville se range derrière Pierre Karl Péladeau

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Bernard Drainville lors du débat de Québec pour la course à la direction du PQ
Bernard Drainville lors du débat de Québec pour la course à la direction du PQ  Photo :  PC/Jacques Boissinot
Bernard Drainville renonce à diriger le Parti québécois, a appris Radio-Canada. Il annoncera à 13 h qu'il se range derrière Pierre Karl Péladeau.
Selon certaines sources, le député de Marie-Victorin en serait tout simplement venu à la conclusion que l'avance de son rival était insurmontable.
Cette décision constitue sans contredit un tournant majeur dans la course à la succession de Pauline Marois. 
Le député de Saint-Jérôme est déjà donné largement favori dans les sondages pour remporter la course, dont le premier tour doit avoir lieu du 13 au 15 mai.
L'appui dont il dispose au sein de la députation péquiste est cependant moins décisif. Depuis le début de la course, il a rallié neuf députés, contre sept pour M. Drainville.
On ne sait pas pour le moment si les députés qui se sont rangés derrière Bernard Drainville le suivront dans le camp de M. Péladeau.
Les autres candidats n'ont que peu d'appuis au sein du caucus. Alexandre Cloutier a rallié trois députés, tandis que Martine Ouellet et Pierre Céré n'en ont aucun.
Avec les informations de Sébastien Bovet

samedi, avril 18, 2015

«Des millionnaires, au Québec, j’en veux»

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Pierre Karl Péladeau croit que les Québécois seront plus riches s’ils optent pour l’indépendance


C’est dans l’autobus qui le menait à Saint-Jérôme que Pierre Karl Péladeau a acheté sa carte de membre du Parti québécois (PQ), il y a tout juste un an. Indépendantiste depuis toujours, il gardait ses convictions en circuit fermé.


« Ce n’est pas le rôle d’un dirigeant d’entreprise de faire de la politique »Par devoir, en quelque sorte. Pour ne pas nuire à Québecor. «Ce n’est pas le rôle d’un dirigeant d’entreprise de faire de la politique», nous a-t-il confié au cours d’une entrevue donnée à son domicile d’Outremont, au cœur de Montréal.


L’appel à Pauline Marois

À 53 ans, le désir de faire de la politique s’est fait pressant; Pierre Karl Péladeau a préparé en douce la transition chez Québecor et, une fois l’affaire conclue, il a téléphoné à Pauline Marois pour offrir sa candidature. Mme Marois était enchantée; enfin, un homme d’affaires digne de ce nom! Enfin, un vrai riche pour le Oui! On connaît la suite: Pierre Karl Péladeau annonce qu’il se présente dans Saint-Jérôme et lève le poing en l’air en disant vouloir faire du Québec un pays.

Tremblement de terre! Le Canada anglais, indifférent depuis des années, observe, pantois, la Belle Province. L’establishment capote, Maclean’s dramatise.


« Tremblement de terre, c’est peut-être un peu gros, mais je sais qu’on n’a jamais parlé autant de souveraineté »

Mais Pierre Karl Péladeau mesure plus humblement la secousse qu’il a provoquée. «Tremblement de terre, c’est peut-être un peu gros, mais je sais qu’on n’a jamais parlé autant de souveraineté», concède-t-il.


Inspiré par son père

Le PQ est effectivement ragaillardi et la souveraineté redevient autre chose qu’une épinglette à la boutonnière. Mais les choses n’ont pas été faciles pour Pierre Karl Péladeau. La défaite du PQ, son accident de vélo, les journalistes... L’homme d’affaires doit retrouver ses repères. Fini le petit bonheur de reconduire ses enfants à l’école du coin. C’est le train Québec-Montréal, mardi et jeudi. Et la satanée partisanerie parlementaire, qu’il trouve parfois «invraisemblable et renversante».

La motivation de se lancer en politique, et ensuite dans la course au leadership du PQ, vient de son père, Pierre Péladeau. Le fondateur de Québecor incarnait le don de soi et disait que chacun doit redonner à la société, d’une manière ou d’une autre, un peu de ce qu’il a reçu. Le fils est ambitieux: il veut léguer un pays. Le moyen est connu. Ça passera éventuellement par une question, à laquelle il faudra répondre par Oui ou Non. Il a consulté Parizeau, Bouchard, Duceppe, Landry, etc.

Un mandat costaud


Pour le moment, Pierre Karl Péladeau mène sa campagne autour d’un thème familier: la richesse.

Pour le moment, Pierre Karl Péladeau mène sa campagne autour d’un thème familier: la richesse. Selon lui, les Québécois seront plus riches s’ils optent pour l’indépendance. La péréquation, les transferts fédéraux, la mécanique comptable du fédéralisme canadien ne sont que des épouvantails. Son message fait mouche chez les militants du PQ, mais il ne pavoise pas; s’il est élu chef du PQ, il deviendra de facto chef de l’opposition officielle. Un mandat costaud auquel il réfléchit déjà. «Ne pas y penser serait irresponsable. On ne pense pas à ça le lendemain», dit-il.


Dans les événements partisans, les gens s’approchent, tiennent à lui dire un mot, à le toucher. Ça l’impressionne. Cet engouement le rassure.

Diriger notre économie


« Des millionnaires, des milliardaires au Québec, j’en veux. Je ne veux pas faire l’apologie du 1 %, mais il faut cesser d’opposer le capital au travail. »

Selon Pierre Karl Péladeau, la trajectoire historique du Québec passe par un contrôle effectif de son économie. «Des millionnaires, des milliardaires au Québec, j’en veux. Je ne veux pas faire l’apologie du 1 %, mais il faut cesser d’opposer le capital au travail. Des entreprises, des sièges sociaux, ça crée un écosystème générateur de richesse», explique-t-il. Son propos rappelle ce qu’écrivait jadis André Laurendeau: «Au fond, ce que nous voulons, c’est de cesser d’être les plus faibles.»


En 2015, Pierre Karl Péladeau insiste: «Il y a des chroniqueurs qui n’aiment pas qu’on en parle, mais, au fond, nous devons cesser d’être des colonisés...»

Propriété de Québecor
« Les gens me disent : “ Vendez pas vos affaires! ” »

Pour Pierre Karl Péladeau, l’affaire est entendue: pas question de vendre Québecor ou d’en céder le contrôle à qui que ce soit. Ce serait trop risqué. Des intérêts étrangers pourraient mettre la main sur l’entreprise et, à toutes fins utiles, la faire «disparaître» ensuite, prévient l’actionnaire de contrôle.


« Mais qui, au Québec, peut faire un chèque de cinq milliards? Y en a pas des tonnes. »

«La capitalisation boursière de Québecor, c’est quatre milliards. Si je veux vendre, il faut que je dise que je vais vendre, il y aurait donc des enchères. Et ça finirait à cinq milliards. Mais qui, au Québec, peut faire un chèque de cinq milliards? Y en a pas des tonnes», explique le député Péladeau.


Les risques de voir le géant québécois des télécoms et des médias passer sous contrôle étranger ou canadien seraient bien réels.

Rogers, par exemple, voulait acheter Vidéotron. Québecor l’intéresserait sans doute. Des multinationales américaines seraient aussi aux aguets.

Situation délicate

M. Péladeau sait bien que sa situation est délicate, surtout aux yeux de ses adversaires politiques. Il trouve d’ailleurs étrange que François Legault, le chef de la Coalition avenir Québec, n’en parle plus...


Il y a autre chose. Pierre Karl Péladeau répète que Québecor, c’est aussi la propriété des Québécois. Pas uniquement au sens propre du terme; Québecor, dit-il, «déborde de sa mission économique, Québecor a mis en valeur la richesse de notre patrimoine culturel».


« Je vais dans les bingos, les bowlings, au McDo, chez IGA, au Super C. Les gens me disent: “Vendez pas vos affaires!” »

L’aspirant chef du PQ prévient ses adversaires qu’à trop l’attaquer sur cette question, ils le poseront en victime devant le grand public.


Fiducie sans droit de regard

Incidemment, M. Péladeau affirme que, non seulement les militants du PQ ne veulent pas qu’il se départe de ses intérêts dans Québecor, mais la population en général ne le souhaite pas non plus. «Je vais dans les bingos, les bowlings, au McDo, chez IGA, au Super C. Les gens me disent: “Vendez pas vos affaires!”»

Il faudrait ajouter: point final! Parce que c’est la réaction populaire, plus que celles des libéraux et des caquistes, qui importe au député de Saint-Jérôme.

Même si la loi ne l’y oblige pas formellement, s’il devient chef de l’opposition officielle, il placera ses affaires dans une fiducie sans droit de regard. Sans plus. Cette mesure fera-t-elle taire ses détracteurs? Il le souhaite.

Pierre Karl Péladeau ne s’en cache pas. Il préfère les médias sociaux, Facebook en particulier, pour exprimer ses idées. Les mêlées de presse avec les journalistes parlementaires, ça le fait suer. Pas tout le temps, mais souvent. Mais il réfute les allégations voulant qu’il fuie les journalistes.

« Je ne fuis pas, je fais tous les scrums. Et qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse? On me court après dans les corridors avec des “Kodak” gros de même; un jour, il va y avoir un accident, quelqu’un va se blesser. »

« Vous cherchez la clip, la clip, la clip. Avec Facebook, on peut prendre le temps de réfléchir, présenter des arguments soutenus, bien expliquer ses idées. En scrum, souvent, ça va dans tous les sens. »

« Geneviève Lajoie me harcelait pour avoir une entrevue. Mais si j’avais dit oui à Mme Lajoie, j’aurais passé mon temps à donner des entrevues. Les demandes des médias, ça n’arrête pas. »

« Mon attaché de presse travaillait pour Maka Kotto; vous comprendrez qu’il n’était pas le plus sollicité au monde. Il a maintenant 60 demandes d’entrevue par jour. Des journaux francophones, mais aussi des journaux du Canada anglais, des journaux étrangers. Ça n’arrête pas. »


Durant l’heure que nous avons passée ensemble, il en a compté huit...

«Nos échecs ne doivent pas freiner nos ambitions»

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Alexandre Cloutier veut ramener les jeunes au PQ

On le sait depuis le début de la course au leadership: Alexandre Cloutier n’est pas le favori de l’état-major du Parti québécois (PQ). Ses propos sur une «rupture» nécessaire avec le passé n’ont pas plu à tout le monde. Mais le principal intéressé estime qu’il est de son devoir de dire la vérité.
Il continue de souhaiter un renouvellement du PQ, qui fut, dit-il, l’un des «grands partis de l’histoire du Québec».
Il en parle avec Lucien Bouchard. Plus régulièrement avec Gilles Duceppe, qu’il respecte tout autant. Il admire le caractère du premier, «inspirant et vrai», et la «mémoire phénoménale» du second. Il voue un grand respect à Jacques Parizeau, mais, par sollicitude, ne fait plus appel à lui.
Ses appuis sont plus importants que nombreux: Véronique Hivon, François Gendron, Léo Bureau-Blouin, pour ne nommer que ceux-là. Il rallie des vedettes comme Vincent Gratton, et la récente sortie de Serge Denoncourt à Tout le monde en parle l’a ravi.
Une campagne à sa mesure
« Je ne me mettrai pas à solliciter les gens en leur promettant la délégation du Québec à Paris »
On raconte que les «bédardeux» sont rangés derrière Pierre Karl Péladeau. Les «bédardeux» étant le surnom donné en certains cercles à l’entourage de Stéphane Bédard, chef intérimaire du PQ. Alexandre Cloutier hausse les épaules et dit mener une campagne à la mesure de ses moyens. «Je ne me mettrai pas à solliciter les gens en leur promettant la délégation du Québec à Paris», laisse-t-il tomber, mordant.
Selon lui, la course au leadership doit être une occasion d’avancer des idées nouvelles et de relancer le débat souverainiste.
«Je sais que ça ne fait pas l’affaire de tout le monde quand je parle de rupture, de fin de cycle. Il y a eu la défaite de 1995 et celle d’avril 2014. Nous amorçons maintenant un nouveau cycle, la défaite de 1995 est consommée», soutient le député Cloutier.
À son avis, le PQ a du rattrapage à faire chez ses partisans de jadis. Les intellectuels et les jeunes étaient naturellement avec le PQ. La question ne se posait même pas. Les péquistes étaient vus comme des idéalistes, des «purs», motivés par un projet plus grand qu’eux-mêmes, le projet de faire du Québec un pays.
Mais ni les intellos ni les jeunes ne sont aujourd’hui inspirés ou attirés par le PQ. «Ils ne sont plus de notre bord, il faut reconquérir ce monde-là», insiste le député de Lac-Saint-Jean.
Une mouvance fragmentée
Mais la «fragmentation» de la mouvance nationaliste, nuisible à la cause, est tenace. Les appels incessants à la solidarité n’ont jusqu’ici guère porté fruit. Les clans se regardent comme des chiens de faïence. Sortir du champ gauche, rallier, pour peu qu’il en reste, les militants de droite ne sera pas facile.
Plusieurs années s’écouleront d’ici à un éventuel référendum, et le candidat Cloutier admet que «ça prendra du temps». Son programme postule une victoire du PQ en 2018 et prévoit l’élaboration d’une Constitution formant l’architecture institutionnelle d’une république québécoise. Suivraient des études sur la souveraineté.
M. Cloutier, 37 ans, ajoute une proposition originale: recueillir un million de signatures en 2020 avant d’amorcer le processus référendaire. Paul Bégin, ex-ministre péquiste, l’a disqualifié dans une récente lettre au Devoir. Réponse du député: «Nos échecs passés ne doivent pas freiner nos ambitions.»
Le pays n’a pas de prix
Mais comment soulever les passions en 2015? Que peut-on promettre au «paradis des familles»? Que demander en sus à la société la plus généreuse d’Amérique du Nord? Et la malheureuse dépendance aux transferts fédéraux devient embêtante.
«C’est très réducteur de ramener l’indépendance à une question de chiffres», réplique le candidat Cloutier.
En fait, le pays n’a pas de prix.
PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, ROGER GAGNON
Sa vie de père de famille

La 169 pour dire bonne nuit à ses enfants

La route 169 qui traverse la réserve faunique des Laurentides vers le Lac-Saint-Jean ne tolère pas la distraction. Une tempête de neige peut surgir comme un orignal à la sortie d’un virage. On n’y voit soudainement plus rien. Mais, quand l’ennui est trop cruel, Alexandre Cloutier prend le volant quand même et file à Saint-Gédéon pour dire bonne nuit à ses enfants.
C’est dur d’être député en région. Plus facile quand tu restes à Montréal, voire à Québec. Marie-Claude Perron, son épouse, l’admet: «Il se fend en quatre pour gérer ça comme il faut.»
« C’est mon mari, mais c’est aussi mon député »
Les amoureux, qui furent d’abord des amis d’enfance, ont conclu un pacte: la politique n’aura pas préséance sur le reste, comme c’est souvent le cas. La famille restera toujours le centre de l’univers du candidat Cloutier. Mais la politique est omniprésente: «C’est mon mari, mais c’est aussi mon député», résume Mme Perron.
Téléphone intelligent
Quand il ne peut faire autrement, le député Cloutier utilise son téléphone intelligent, une merveilleuse invention qui permet de regarder nos interlocuteurs. «Facetime a changé la vie des parents», raconte le député en préparant un expresso au représentant du Journal.
«La règle d’or, c’est que papa répond quand les enfants appellent. Mon entourage est prévenu. Peu importe où je suis, en réunion ou pas. Même au salon bleu, je sors quelques minutes pour leur parler...»
La matinée est ensoleillée, le lac Saint-Jean, d’une immaculée blancheur. Le député Cloutier tend le doigt: «Avec ma femme, c’est là que ça s’est passé. Elle était chez ses parents qui restent à côté. Je l’ai vue passer en célibataire sur la plage et je me suis dit que je ne la laisserais pas repasser...»
Reste que la politique n’est pas facile. On a beau avoir la trentaine encore solide, le rythme de vie est exténuant. Une course à la direction d’un parti, c’est une campagne électorale, en plus modeste. Mais c’est quasiment pareil, surtout sur le plan du kilométrage.
«Mais j’aime ça»
Une semaine peut le mener de Québec à Montréal, ensuite à Rouyn, puis à Amos, avant de dormir à Chibougamau pour rentrer à la maison le lendemain, “brûlé raide”. «Mais j’aime ça», dit le jeune père en déballant un jouet.

La fois où il a battu Bolduc chez lui...

À son entrée en politique en 2007, Alexandre Cloutier a d’abord dû venir à bout de la réticence d’André Boisclair. Son ami Stéphane Tremblay démissionnait, il a voulu d’emblée lui succéder. L’investiture de Lac-Saint-Jean semblait n’être qu’une formalité. C’était mal connaître André Boisclair, nouvellement élu chef du PQ. Alexandre Cloutier s’en souvient... Avec un détachement qui fleurait le mépris, l’ancien chef péquiste lui a lancé:
«Quand t’auras vendu 1000 cartes de membre, tu reviendras me voir...»
Piqué au vif, vexé, Alexandre Cloutier s’est promis de lui en faire voir, des cartes...
« J’ai vendu 2000 cartes »
«Il n’y a pas un salon de coiffure que je n’ai pas fait, pas un resto où je ne suis pas allé; je savais quel cuisinier avait sa carte du PQ. J’ai vendu 2000 cartes. Et, quand les élections sont arrivées, 10 % de la population était membre du PQ. C’est plus de 4000 personnes!» raconte avec verve le député Cloutier.
Il a affronté ensuite une vedette locale: Yves Bolduc, un fier fils du Lac-Saint-Jean, lui aussi. Un docteur, quelqu’un de bien vu à cette époque et qui devait briller parmi les meilleurs.
«Les libéraux ont mené une grosse campagne. Jean Charest et Philippe Couillard étaient toujours rendus dans le comté pour aider Bolduc.»
«Mais ils ne pouvaient pas me battre. J’ai gagné avec une grosse majorité. J’ai obtenu 46 % des suffrages. Et Bolduc a été obligé de déménager à Québec», se souvient le député de Lac-Saint-Jean, qui a obtenu son quatrième mandat en 2014.