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Publié le 27 janvier 2017 à 16h56 | Mis à jour à 17h45
Publié le 27 janvier 2017 à 16h56 | Mis à jour à 17h45
Donald Trump a signé plusieurs décrets au Pentagone, vendredi. PHOTO REUTERS |
Agence France-Presse
Le président des États-Unis Donald Trump a annoncé vendredi avoir pris un décret en matière d'immigration prévoyant des contrôles renforcés aux frontières destinés à stopper l'entrée éventuelle de «terroristes islamiques radicaux».
«Je mets sur pied de nouvelles mesures de contrôle pour maintenir hors des États-Unis les terroristes islamiques radicaux. Nous ne les voulons pas ici», a martelé le président américain lors d'une cérémonie au Pentagone d'investiture de son secrétaire à la Défense James Mattis.
Ce décret intitulé «protection de la nation contre l'entrée de terroristes étrangers aux États-Unis», était attendu depuis mercredi soir lorsque le journal Washington Post en avait publié une copie.
«C'est du lourd», s'est exclamé le 45e président des États-Unis devant des hiérarques militaires réunis au Pentagone.
«Nous voulons être surs que nous ne laissons pas entrer pas dans notre pays les mêmes menaces que celles que nos soldats combattent à l'étranger (...) Nous n'oublierons jamais les leçons du 11-Septembre» 2001, a proclamé M. Trump, en allusion aux attentats perpétrés aux États-Unis par le groupe Al-Qaïda.
Dans le détail et d'après le projet de décret publié mercredi par le Washington Post, mais que la Maison-Blanche n'avait pas rendu public vendredi soir, les autorités américaines bloqueraient pendant un mois l'arrivée de ressortissants de sept pays musulmans: Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.
Ce texte prévoirait aussi l'arrêt complet pendant quatre mois du programme fédéral d'admission et de réinstallation de réfugiés de pays en guerre. Un programme humanitaire ambitieux créé par une loi du Congrès en 1980.
Les réfugiés syriens, qui ont fui par millions le conflit dans leur pays, mais dont seulement 18 000 ont été acceptés aux États-Unis depuis 2011, seraient, eux, définitivement interdits d'entrer.
Pour l'année budgétaire 2016 (du 1er octobre 2015 au 30 septembre 2016), les États-Unis, à l'époque gouvernés par Barack Obama, avaient admis précisément sur leur territoire 84 994 réfugiés, toutes nationalités confondues, dont un peu plus de 10 000 Syriens.
L'administration Obama, qui avait reconnu en septembre 2015 qu'elle pouvait faire davantage, s'était donnée l'objectif de 110 000 réfugiés acceptés pour l'année budgétaire 2017. L'administration Trump en viserait dorénavant seulement 50 000, toutes nationalités confondues, selon le projet de décret.
Le président républicain a été élu le 8 novembre sur des slogans de campagne nationalistes, isolationnistes et de lutte contre le «terrorisme islamique radical».
Un décret pour «reconstruire» l'armée
Donald Trump a signé vendredi au Pentagone un autre décret, cette fois pour «reconstruire» les forces armées des États-Unis, qui sont déjà les plus importantes du monde.
«Je vais signer un décret pour entamer une grande reconstruction des forces armées des États-Unis, pour développer un plan pour de nouveaux avions, de nouveaux navires, de nouvelles ressources et de nouveaux outils pour nos hommes et femmes en uniforme», a-t-il dit juste après la cérémonie de prise de fonctions de son nouveau secrétaire à la Défense, l'ancien général James Mattis.
Pendant sa campagne, le président Trump a promis de porter la flotte américaine à 350 navires et sous-marins dans les prochaines années, contre un objectif fixé à 310 navires par l'administration Obama, et un niveau actuel de 274 bateaux.
Il aussi promis d'augmenter le nombre d'avions de combat, et le nombre de soldats dans l'armée de terre (US Army), la branche la plus importante de l'armée américaine.
Les républicains estiment qu'après la baisse des budgets militaires sous l'administration Obama, et la charge qu'ont représentée les guerres d'Irak et d'Afghanistan, l'armée américaine a besoin de gros investissements pour retrouver la supériorité militaire qui était la sienne.
«Je pense que nous avons une remise à niveau à faire après beaucoup d'années d'usage intensif de nos matériels», avait déclaré pendant son audition au Sénat le général James Mattis, le secrétaire américain à la Défense.
«Cette remise à niveau n'a pu être faite. Nous avons aussi en ce moment un problème de maintenance, avec des bateaux qui restent en mer plus longtemps parce que ceux qui sont censés les relever ne sont pas prêts».
Les stratèges américains s'inquiètent également des investissements consentis par les Russes et les Chinois pour moderniser leur défense.
Les dépenses militaires américaines, de l'ordre de 3,3% du PIB aujourd'hui, restent toutefois sans égales à travers le monde.
Elles sont près de trois fois supérieures à celles de la Chine, la deuxième puissance militaire mondiale, et plus de huit fois supérieures à celles de la Russie, selon les chiffres de l'institut suédois Sipri, référence en la matière.
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