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JEAN-FRANCOIS DESGAGNES/JOURNAL |
Le gouvernement ne regarde pas à la dépense pour régler le dossier des garderies. Québec a octroyé à son négociateur fétiche des contrats de gré à gré de 700 000$ pour arracher une entente aux éducatrices des CPE et responsables des services de garde en milieu familial.
Comme négociateur patronal pour le renouvellement des conventions collectives des éducatrices des centres de la petite enfance, l'avocat Pierre Pilote vient de décrocher de gré à gré un contrat de 450 000$. Le montant du contrat est établi en fonction de «la complexité du mandat», précise Nadia Caron, du ministère de la Famille. «Il faut qu'il concilie les différentes positions des différentes associations qui représentent approximativement 350 CPE syndiqués, ajoute-t-elle.
Cette somme s'ajoute au contrat de 250 000$ qui le lie actuellement au gouvernement pour chapeauter la négociation avec les responsables des services de garde en milieu familial (RSG).
Si une entente est intervenue en janvier avec les éducatrices en milieu familial affiliées à la CSQ, la situation est tout autre avec les 3000 RSG de la CSN, qui seront en grève le 1er mai pour dénoncer l'attitude du gouvernement.
Les négos s'annoncent ardues
La convention collective globale des travailleuses des CPE est venue à échéance le 31 mars. Les pourparlers qui débutent à peine s'annoncent ardues, convient Kathleen Courville, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ).
«On ne s'attend pas, avec la conjoncture présentement, à ce que ce soit une négociation qui soit facile. Le contexte est difficile, donc on s'attend à ce que la négociation soit difficile également», précise-t-elle.
Mme Courville soutient que les coupes de 50 millions $ imposées par Québec au réseau des CPE affectent directement les conditions de travail des travailleuses de la petite enfance. «On s'attend à ce que le ministère essaie de niveler vers le bas, nous on va vraiment se battre pour conserver les acquis», prévient-elle.
La présidente de la FIPEQ-CSQ n'est toutefois pas mécontente de la nomination de Pierre Pilote comme porte-parole de la partie patronale. Il connaît bien le dossier puisqu'il a dirigé les dernières négociations avec les éducatrices de CPE en 2010. Pour ce mandat, il avait obtenu la même somme que pour le contrat actuel, c'est-à-dire 450 000$.
Mais Me Pierre Pilote ne fait pas que dans les garderies. C'est lui qui avait chapeauté les dernières négociations entre Québec et ses quelque 500 000 employés en 2009-2010. Comme négociateur en chef, il touchait à l'époque 240$ l'heure pour un total de 398 104$ pour des discussions qui s'étaient étalées sur un peu plus d'un an et demi.
Le gouvernement Charest avait aussi fait appel à lui durant le printemps érable. Pour négocier durant deux mois avec les leaders étudiants, l'avocat du cabinet Gowling Lafleur Hendersen avait mis la main sur une somme de 67 058$.