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22 avril 2015 08h08 | Pauline Froissart - Agence France-Presse à Paris | Actualités internationales
22 avril 2015 08h08 | Pauline Froissart - Agence France-Presse à Paris | Actualités internationales
Photo: Alberto Pizzoli Agence France-Presse |
Pour mettre fin à l'hécatombe de migrants en Méditerranée, Amnistie internationale réclame à l'Union européenne des mesures concrètes, en particulier le lancement immédiat d'une opération humanitaire internationale, dans un rapport dénonçant les «naufrages de la honte», publié mercredi.
À la veille d'un sommet européen extraordinaire à Bruxelles, «nous espérons qu'enfin l'Union européenne prenne la mesure de sa responsabilité», a déclaré mercredi Geneviève Garrigos, présidente d'Amnistie internationale France.
Des membres de l'ONG ont rendu hommage à Paris aux milliers de migrants morts en tentant de rejoindre l'Europe, en jetant des roses jaunes dans la Seine. Parallèlement, d'autres militants ont disposé des centaines de sacs destinés à recueillir les dépouilles de victimes sur la plage de Brighton, dans le sud de l'Angleterre, pays où l'ONG internationale a son siège.
«Il est temps que l'Union européenne comprenne que la fermeture des frontières n'est pas tout», a martelé Mme Garrigos, espérant qu'après plusieurs naufrages particulièrement meurtriers, «sauver la vie des gens devienne une priorité par rapport au contrôle des frontières».
L'ONG dénonce en particulier les conséquences dramatiques de la fin de Mare Nostrum. L'opération italienne de sauvetage des migrants lancée en 2013 à la suite des tragédies autour de l'île de Lampedusa a été abandonnée en octobre 2014, après le refus de membres de l'UE de participer à son coût opérationnel. Elle avait permis de secourir 150.000 personnes en un an.
Balayant les critiques selon lesquelles Mare Nostrum a constitué un «appel d'air», Geneviève Garrigos a rappelé que «depuis l'arrêt de Mare Nostrum, le flux migratoire augmente et le nombre de morts augmente lui aussi».
L'opération européenne Triton, qui a pris la relève de Mare Nostrum, vise à la surveillance des frontières et «ne reprend aucun objectif de sauvetage», a déploré Jean-François Dubost, responsable du Programme personnes déracinées à Amnistie internationale.
Larmes de crocodile
L'an dernier, «25% des vies humaines ont été sauvées par des navires commerciaux». Or«les équipages de ces navires ne sont absolument pas formés aux opérations de secours», regrette M. Dubost. «Leur incapacité totale à assurer des soins a pu conduire aux décès de personnes notamment par hypothermie», relève-t-il. Par ailleurs, «les navires commerciaux commencent à changer leur trajectoire pour éviter de devoir sauver des migrants, pour des raisons financières».
Avant les récents naufrages dont celui d'un chalutier au large de la Libye dimanche qui pourrait avoir fait 800 morts, l'ONG estimait que 900 personnes avaient trouvé la mort en traversant la Méditerranée entre le 1er janvier et le 15 avril, soit 53 fois plus qu'au cours de la même période de 2014.
Selon l'Organisation internationale des Migrations (OIM), 1750 migrants ont péri en Méditerranée depuis le début de l'année, soit plus de 30 fois plus que durant la même période de l'an dernier.
«C'est plus que le naufrage du Titanic», a souligné mercredi Geneviève Garrigos.
Elles espère que jeudi, «il y ait enfin des mesures concrètes pour sauver les personnes en mer», et non des «effets d'annonce», et «beaucoup de larmes de crocodile» comme celles qu'elle a observées après la catastrophe de Lampedusa.
En attendant une «véritable opération humanitaire», avec le «déploiement immédiat de ressources navales et aériennes suffisantes le long des principaux itinéraires de migration», Amnistie internationale demande aux gouvernements européens de «fournir de toute urgence à l'Italie et à Malte le soutien financier et logistique requis pour renforcer leurs capacités de recherche et de sauvetage».
L'Union européenne a déjà adopté lundi un plan d'action qui prévoit notamment le doublement des moyens pour la mission de surveillance maritime Triton qui pourra patrouiller dans une zone plus large et devra participer aux secours.
À la veille d'un sommet européen extraordinaire à Bruxelles, «nous espérons qu'enfin l'Union européenne prenne la mesure de sa responsabilité», a déclaré mercredi Geneviève Garrigos, présidente d'Amnistie internationale France.
Des membres de l'ONG ont rendu hommage à Paris aux milliers de migrants morts en tentant de rejoindre l'Europe, en jetant des roses jaunes dans la Seine. Parallèlement, d'autres militants ont disposé des centaines de sacs destinés à recueillir les dépouilles de victimes sur la plage de Brighton, dans le sud de l'Angleterre, pays où l'ONG internationale a son siège.
«Il est temps que l'Union européenne comprenne que la fermeture des frontières n'est pas tout», a martelé Mme Garrigos, espérant qu'après plusieurs naufrages particulièrement meurtriers, «sauver la vie des gens devienne une priorité par rapport au contrôle des frontières».
L'ONG dénonce en particulier les conséquences dramatiques de la fin de Mare Nostrum. L'opération italienne de sauvetage des migrants lancée en 2013 à la suite des tragédies autour de l'île de Lampedusa a été abandonnée en octobre 2014, après le refus de membres de l'UE de participer à son coût opérationnel. Elle avait permis de secourir 150.000 personnes en un an.
Balayant les critiques selon lesquelles Mare Nostrum a constitué un «appel d'air», Geneviève Garrigos a rappelé que «depuis l'arrêt de Mare Nostrum, le flux migratoire augmente et le nombre de morts augmente lui aussi».
L'opération européenne Triton, qui a pris la relève de Mare Nostrum, vise à la surveillance des frontières et «ne reprend aucun objectif de sauvetage», a déploré Jean-François Dubost, responsable du Programme personnes déracinées à Amnistie internationale.
Larmes de crocodile
L'an dernier, «25% des vies humaines ont été sauvées par des navires commerciaux». Or«les équipages de ces navires ne sont absolument pas formés aux opérations de secours», regrette M. Dubost. «Leur incapacité totale à assurer des soins a pu conduire aux décès de personnes notamment par hypothermie», relève-t-il. Par ailleurs, «les navires commerciaux commencent à changer leur trajectoire pour éviter de devoir sauver des migrants, pour des raisons financières».
Avant les récents naufrages dont celui d'un chalutier au large de la Libye dimanche qui pourrait avoir fait 800 morts, l'ONG estimait que 900 personnes avaient trouvé la mort en traversant la Méditerranée entre le 1er janvier et le 15 avril, soit 53 fois plus qu'au cours de la même période de 2014.
Selon l'Organisation internationale des Migrations (OIM), 1750 migrants ont péri en Méditerranée depuis le début de l'année, soit plus de 30 fois plus que durant la même période de l'an dernier.
«C'est plus que le naufrage du Titanic», a souligné mercredi Geneviève Garrigos.
Elles espère que jeudi, «il y ait enfin des mesures concrètes pour sauver les personnes en mer», et non des «effets d'annonce», et «beaucoup de larmes de crocodile» comme celles qu'elle a observées après la catastrophe de Lampedusa.
En attendant une «véritable opération humanitaire», avec le «déploiement immédiat de ressources navales et aériennes suffisantes le long des principaux itinéraires de migration», Amnistie internationale demande aux gouvernements européens de «fournir de toute urgence à l'Italie et à Malte le soutien financier et logistique requis pour renforcer leurs capacités de recherche et de sauvetage».
L'Union européenne a déjà adopté lundi un plan d'action qui prévoit notamment le doublement des moyens pour la mission de surveillance maritime Triton qui pourra patrouiller dans une zone plus large et devra participer aux secours.