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Publié le 23 janvier 2017 à 08h38 | Mis à jour à 08h38
Publié le 23 janvier 2017 à 08h38 | Mis à jour à 08h38
Des partisans de l'ancien premier ministre français Manuel Valls installent des affiches à côté de celles de son rival Benoît Hamon, le 11 janvier à Paris. M. Valls a été devancé dimanche au premier tour de la primaire socialiste par M. Hamon. PHOTO JACQUES DEMARTHON, ARCHIVES AFP |
THIBAULD MALTERRE
Agence France-Presse
PARIS
Agence France-Presse
PARIS
Un socialiste aux idées novatrices, Benoît Hamon, dispute à l'ex-premier ministre français Manuel Valls le titre de champion de la gauche, un camp divisé à 100 jours de la présidentielle dominée par la droite et l'extrême droite.
Manuel Valls, 54 ans, qui s'est lancé dans la course à l'investiture après le forfait de l'impopulaire président François Hollande, a été devancé dimanche au premier tour de la primaire socialiste par un outsider de 49 ans issu de l'aile gauche du parti et très critique sur le bilan du gouvernement.
À l'image du quotidien Le Monde titrant « Fracture ouverte au PS », la presse française voyait lundi dans ce duel qui sera tranché le 29 janvier lors du second tour « le choc de deux gauches » et l'illustration d'un parti socialiste divisé entre une ligne « utopiste » et une autre « hyperréaliste ».
Le premier tour, avec sept candidats en lice, a peu mobilisé avec entre 1,6 et 1,7 million d'électeurs, selon des résultats quasi définitifs. En novembre, plus de quatre millions de personnes s'étaient déplacées pour désigner le candidat de la droite, le conservateur François Fillon.
En cause, une forte déception des électeurs de gauche face à une politique jugée contraire aux valeurs de leur camp.
« La volonté de tourner la page est claire. Il s'agit de regarder vers le futur », a plaidé lundi matin Benoît Hamon, qui assure que son projet n'a « rien d'utopiste ». Il défend notamment un « revenu universel d'existence » pour tous les Français et se veut « beaucoup plus généreux en matière de droit d'asile ».
Fort de ses 36 %, Hamon peut déjà compter sur le ralliement du candidat arrivé en troisième position, Arnaud Montebourg (17,6 %), lui aussi très critique sur la politique de François Hollande. Il a également reçu lundi le soutien de l'influente maire de Lille (nord), Martine Aubry, vantant le choix d'une « gauche solide sur ses valeurs, lucide sur le défi social-écologique ».
« Survie du PS »
Manuel Valls (31 %), a, lui, appelé les électeurs à faire le choix au second tour entre « la défaite assurée » s'ils désignent son concurrent et « la victoire possible » à la présidentielle avec lui.
En attendant un duel télévisé mercredi soir, M. Valls a dénoncé les « promesses irréalisables et infinançables » de son adversaire. « Jamais la gauche française n'a été confrontée depuis très longtemps à un choix aussi clair », a-t-il estimé lundi.
Des déclarations qui rendent aléatoire le rassemblement des deux prétendants autour d'un seul candidat après le second tour, condition indispensable pour conjurer un scénario d'échec.
Le gagnant de la primaire aura en effet fort à faire pour s'imposer. Pour l'instant, le second tour de la présidentielle, le 7 mai, semble se diriger vers un duel entre François Fillon et la chef de file du Front national Marine Le Pen, sur fond de montée en puissance des courants populistes en Europe.
Un troisième homme les talonne : Emmanuel Macron. À 39 ans, cet ancien ministre du gouvernement socialiste fait cavalier seul et suscite l'affluence dans ses rassemblements avec son message « ni droite ni gauche », « progressiste » et pro-européen.
Et de nombreux commentateurs politiques jugeaient que le résultat du premier tour ouvrait un boulevard à Emmanuel Macron, qui se présente pour la première fois à un mandat électif et parie sur l'envie de renouveau des Français.
« Les électeurs de Manuel Valls ne se reconnaîtront pas dans le projet politique de Benoît Hamon comme les électeurs de Benoît Hamon ne se reconnaîtront pas dans le programme de Manuel Valls », analysait d'ailleurs dimanche soir Benjamin Griveaux, soutien d'Emmanuel Macron.
En cas de défaite de Manuel Valls, l'hémorragie de cadres et de parlementaires socialistes vers Emmanuel Macron semble ainsi inévitable.
Ayant également refusé de participer à la primaire, le tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon se positionne en quatrième position dans les sondages, assombrissant encore les chances du PS, dont le candidat est pour l'heure relégué à la cinquième place.
« La conclusion s'impose : la survie du PS n'est pas plus assurée après ce premier tour qu'avant », relève le quotidien de gauche Libération.
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