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Publié le 03 février 2017 à 07h11 | Mis à jour à 07h11
Publié le 03 février 2017 à 07h11 | Mis à jour à 07h11
JULIEN MIVIELLE
Agence France-Presse
PARIS
Agence France-Presse
PARIS
Avec des appels croissants à se retirer venant de son propre camp, François Fillon, le candidat de la droite à la présidentielle en France, est de plus en plus fragilisé par le scandale des possibles emplois fictifs de son épouse.
« Je n'ai jamais réellement été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre ». Cette phrase, prononcée par Penelope Fillon dans un entretien filmé en 2007 pour un journal britannique et diffusé jeudi soir par la chaîne de télévision publique France 2, a un peu plus jeté le trouble sur la réalité du travail fourni par l'épouse du candidat conservateur.
L'émission suivie par quelque 5,4 millions de téléspectateurs a attisé les inquiétudes de la droite sur la capacité à se maintenir du candidat, qui a chuté de sa place de favori des sondages pour la présidentielle depuis le « Penelopegate ».
François Fillon « a abusé du système et d'un point de vue moral, les Français ne pourront pas l'accepter. Il a perdu son crédit. Il doit se rendre à l'évidence », a résumé vendredi le député européen Renaud Muselier.
« On est pollué par cette affaire qui a cassé l'élan de cette campagne présidentielle », a aussi regretté Rachida Dati, députée européenne et ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy (2007-2012).
Le candidat de la droite à la présidentielle en France, François Fillon, et son épouse Penelope. PHOTO ERIC FEFERBERG, AFP |
Le député de droite Georges Fenech avait déjà estimé plus tôt dans la semaine que le résultat de la primaire ayant désigné François Fillon était désormais « caduc ».
Certains évoquent déjà un « plan B » pour remplacer ce dernier. Parmi les noms qui circulent, celui du finaliste malheureux de la primaire de la droite, l'ancien premier ministre Alain Juppé, ou encore François Baroin, ancien ministre, patron de l'Association des maires de France.
Le Pen et Macron
Le parti d'extrême droite Front National, dont la candidate Marine Le Pen est en tête des intentions de vote au premier tour du scrutin le 23 avril selon les sondages, a aussi accentué sa pression sur le candidat de droite.
« Je souhaite que François Fillon prenne ses responsabilités et se retire de cette élection présidentielle », a déclaré vendredi son vice-président, Florian Philippot.
Marine Le Pen, elle-même visée par des accusations d'emploi fictif concernant une assistante payée sur des fonds européens pour effectuer d'autres tâches, lancera officiellement sa campagne ce week-end à Lyon, dans l'est de la France.
Dans la même ville, le centriste Emmanuel Macron organisera également un grand rassemblement pour préciser son programme. Il se qualifierait pour le second tour de la présidentielle avec 23 % des voix derrière Marine Le Pen (27 %), selon un sondage publié cette semaine.
Face à la multiplication des attaques, François Fillon a jusqu'à présent refusé de désarmer et se dit « combatif ». « Ce n'est pas la justice que l'on cherche, mais à me casser. Et au-delà de ma seule personne, à casser la droite, à lui voler son vote », a-t-il déclaré jeudi soir devant un millier de partisans dans le nord-est de la France.
À la suite de révélations de l'hebdomadaire satirique le Canard enchaîné, la justice française a ouvert une enquête sur les emplois présumés fictifs de Mme Fillon en tant qu'assistante parlementaire de son mari, puis de son suppléant, qui lui auraient rapporté au total plus de 830 000 euros. Deux enfants du couple auraient aussi perçu un total de 84 000 euros, également en qualité d'assistants parlementaires.
L'enquête se poursuivait vendredi. Le Sénat a indiqué qu'il allait transmettre à la justice des documents concernant les emplois occupés par les enfants de François Fillon, Marie et Charles, quand ils étaient ses collaborateurs à la Haute Assemblée.