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Publié le 31 janvier 2017 à 11h05 | Mis à jour le 31 janvier 2017 à 11h05
À la suite d'un signalement faisant état de lacunes notamment dans les soins de longue durée en Gaspésie, le Protecteur du citoyen a mené enquête dans 10 installations du CISSS de la Gaspésie.
Publié le 31 janvier 2017 à 11h05 | Mis à jour le 31 janvier 2017 à 11h05
ARIANE LACOURSIÈRE
La Presse
La Presse
Une vingtaine de résidants d'un Centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Gaspé ne reçoivent aucun bain par semaine, et ce, depuis des années. Dans un autre centre de New Carlisle, des résidants sont réveillés malgré eux à 5 h 30 du matin afin que le personnel ait le temps de les préparer pour leur journée. Dans un rapport publié aujourd'hui, le Protecteur du citoyen présente plusieurs informations troublantes sur la qualité des soins offerts aux usagers du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie.
À la suite d'un signalement faisant état de lacunes notamment dans les soins de longue durée en Gaspésie, le Protecteur du citoyen a mené enquête dans 10 installations du CISSS de la Gaspésie.
D'entrée de jeu, le Protecteur du citoyen note le « dévouement du personnel soignant » qui démontre un fort engagement envers les résidants, et ce, « en dépit de son importante charge de travail ».
Des infirmières surchargées
Le rapport mentionne qu'au cours des derniers mois, des changements ont été apportés à l'offre de soins infirmiers. Au Centre d'hébergement de Maria, le nombre d'infirmières a été réduit pour faire place à plus de préposés. À New Carlisle, un poste d'infirmière a été supprimé. La direction du CISSS justifie ces coupes en disant que leurs milieux d'hébergement « excèdent les ratios de personnel que l'établissement préconise ».
Dans un rapport publié aujourd'hui, le Protecteur du citoyen présente plusieurs informations troublantes sur la qualité des soins offerts aux usagers du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie. PHOTO ANDRÉ TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE |
Le Protecteur mentionne qu'aucun résidant n'est mis en danger par cette situation. Mais plusieurs infirmières disent rencontrer avec difficulté leurs obligations déontologiques.
Les préposés aux bénéficiaires sont eux aussi surchargés. Si bien que dans plusieurs centres d'hébergement, il s'écoule plusieurs minutes avant que les préposés ne puissent répondre aux cloches d'appel.
Pas le temps d'aller aux toilettes
Des membres du personnel mentionnent que des résidants qui souhaitent être accompagnés pour aller aux toilettes reçoivent une réponse à leur demande après plus de 15 minutes d'attente. « Des résidants sont contraints, en raison des délais, à uriner dans leurs vêtements et ultimement, à porter une culotte d'incontinence », est-il écrit dans le rapport.
Le Protecteur du citoyen recommande au CISSS de la Gaspésie « d'améliorer la qualité du milieu de vie offert aux résidants des milieux d'hébergement placés sous sa responsabilité », notamment en ce qui a trait au moment du réveil.
Le Protecteur estime qu'au Centre d'hébergement de New Carlisle, où les résidants sont levés à 5 h 30 du matin, « la routine du personnel a nettement préséance sur le rythme des résidants ».
Peu de recommandations
Malgré ces constats, le Protecteur du citoyen, qui a également analysé l'offre de soins de première ligne et les soins aigus en Gaspésie, mentionne que « quoiqu'il y ait place à l'amélioration sur divers éléments, dans l'ensemble l'enquête n'a pas révélé de lacunes majeures justifiant au Protecteur du citoyen de craindre pour la santé et la sécurité des usagers ».
Ce dernier note aussi avoir fait seulement 19 recommandations, ce qui est faible compte tenu du nombre d'installations visitées. Le CISSS de la Gaspésie s'est engagé à répondre à toutes ces recommandations.
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