L’adoption d’une résolution en ce sens faciliterait les efforts de «convergence» entre le PQ et QS
Photo: Paul Chiasson Archives La Presse canadienne |
Le chef péquiste, Pierre Karl Péladeau, veut apaiser les tensions entre le Parti québécois et Québec solidaire. Pour y arriver, il a invité les quelque 400 militants péquistes, réunis ce week-end à Trois-Rivières, à réfléchir sérieusement à l’idée de réviser le mode de scrutin afin d’y introduire une composante de proportionnelle.
Il est persuadé que l’adoption d’une résolution en ce sens accroîtrait les chances de réussite d’une « convergence réelle » des indépendantistes éparpillés entre le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale. « Certains croient que [le mode de scrutin] devrait […] favoriser des élections à la proportionnelle. Eh bien, travaillons-y et examinons cela », a déclaré M. Péladeau lors d’une allocution devant les participants du conseil national samedi. Il faisait allusion à une proposition de l’exécutif de Rosemont et de Montréal-Centre demandant au PQ de se ranger résolument en faveur d’un « mode de scrutin incluant un aspect proportionnel ». Québec solidaire, Option nationale ainsi que la Coalition avenir Québec militent déjà en ce sens.
L’adoption d’une telle proposition facilitera certainement les efforts de « convergence » entre le PQ et QS. « Il faut continuer à poursuivre le dialogue avec ouverture et générosité. Les sujets menant à la convergence sont nombreux », a insisté M. Péladeau, réitérant sa « conviction que le projet qui unit les indépendantistes est plus grand que tout ce qui pourrait les diviser ».
À l’occasion d’un débat organisé par Le Devoir mercredi dernier, la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, en a d’ailleurs fait une condition sine qua non à toute discussion sur une éventuelle alliance électorale entre le PQ et QS.
Ce sera « très porteur pour la suite des choses », a fait valoir la responsable de la convergence du mouvement indépendantiste au PQ, Véronique Hivon, lors d’une mêlée de presse. « Pas plus tard que cette semaine, Françoise David disait que c’est vraiment pour eux un enjeu-clé. »
En plus d’être un « geste d’ouverture très significatif », une réforme du mode de scrutin visant à permettre une meilleure adéquation entre le pourcentage des voix exprimées à une élection générale et le pourcentage des sièges à l’Assemblée nationale pourrait établir « un lien de confiance plus étroit entre la population et son système politique », est d’avis la députée de Joliette. « Sur le fond, c’est une avancée importante, mais c’est aussi un geste d’ouverture très significatif », a-t-elle résumé.
« Non à Énergie Est »
Le chef péquiste n’a pas manqué de dénoncer l’« effet libéral » sur l’économie québécoise. « Ce sont les travailleurs et les familles du Québec qui en paient le prix ! » a-t-il lancé, rappelant la promesse électorale de l’équipe de Philippe Couillard de créer 250 000 emplois en cinq ans. « Or, les fermetures d’usine et les mises à pied ont fait près de 20 000 victimes depuis l’élection des libéraux », a-t-il déploré.
M. Péladeau a une nouvelle fois reproché au gouvernement libéral d’avoir abandonné les 1785 employés d’Aveos pour inciter Air Canada à faire l’acquisition d’un maximum de 75 appareils CS300 de Bombardier — un programme dans lequel il s’est engagé à injecter 1,3 milliard de dollars. « Il s’agit d’un marchandage honteux. […] Quelle sera la prochaine étape ? Échanger une aide du fédéral à Bombardier contre le passage de l’oléoduc Énergie Est ? » a-t-il demandé au parterre de militants péquistes.
Il a profité de l’occasion pour exprimer clairement son opposition au projet de pipeline Énergie Est de TransCanada, qui vise à acheminer quotidiennement 1,1 million de barils de pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. « Sommes-nous rendus au point d’accepter un oléoduc n’apportant aucune retombée et nous faisant assumer tous les risques environnementaux, simplement en retour de l’argent qui nous revient de plein droit ? Monsieur Couillard, c’est non ! Non à Énergie Est sans l’appui des Québécois et sans son assujettissement aux lois du Québec, et non au marchandage avec le fédéral ! » a-t-il ajouté.
À l’occasion d’un débat organisé par Le Devoir mercredi dernier, la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, en a d’ailleurs fait une condition sine qua non à toute discussion sur une éventuelle alliance électorale entre le PQ et QS.
Ce sera « très porteur pour la suite des choses », a fait valoir la responsable de la convergence du mouvement indépendantiste au PQ, Véronique Hivon, lors d’une mêlée de presse. « Pas plus tard que cette semaine, Françoise David disait que c’est vraiment pour eux un enjeu-clé. »
En plus d’être un « geste d’ouverture très significatif », une réforme du mode de scrutin visant à permettre une meilleure adéquation entre le pourcentage des voix exprimées à une élection générale et le pourcentage des sièges à l’Assemblée nationale pourrait établir « un lien de confiance plus étroit entre la population et son système politique », est d’avis la députée de Joliette. « Sur le fond, c’est une avancée importante, mais c’est aussi un geste d’ouverture très significatif », a-t-elle résumé.
« Non à Énergie Est »
Le chef péquiste n’a pas manqué de dénoncer l’« effet libéral » sur l’économie québécoise. « Ce sont les travailleurs et les familles du Québec qui en paient le prix ! » a-t-il lancé, rappelant la promesse électorale de l’équipe de Philippe Couillard de créer 250 000 emplois en cinq ans. « Or, les fermetures d’usine et les mises à pied ont fait près de 20 000 victimes depuis l’élection des libéraux », a-t-il déploré.
M. Péladeau a une nouvelle fois reproché au gouvernement libéral d’avoir abandonné les 1785 employés d’Aveos pour inciter Air Canada à faire l’acquisition d’un maximum de 75 appareils CS300 de Bombardier — un programme dans lequel il s’est engagé à injecter 1,3 milliard de dollars. « Il s’agit d’un marchandage honteux. […] Quelle sera la prochaine étape ? Échanger une aide du fédéral à Bombardier contre le passage de l’oléoduc Énergie Est ? » a-t-il demandé au parterre de militants péquistes.
Il a profité de l’occasion pour exprimer clairement son opposition au projet de pipeline Énergie Est de TransCanada, qui vise à acheminer quotidiennement 1,1 million de barils de pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. « Sommes-nous rendus au point d’accepter un oléoduc n’apportant aucune retombée et nous faisant assumer tous les risques environnementaux, simplement en retour de l’argent qui nous revient de plein droit ? Monsieur Couillard, c’est non ! Non à Énergie Est sans l’appui des Québécois et sans son assujettissement aux lois du Québec, et non au marchandage avec le fédéral ! » a-t-il ajouté.
Législation « inadaptée »
Pierre Karl Péladeau a aussi abordé de front la question des paradis fiscaux, qui l’avait mis sur la sellette en début d’année. Selon lui, la législation fiscale régissant les entreprises basées au Québec est « inadaptée à la nouvelle réalité internationale ».
« Un grand nombre de pays occidentaux se sont engagés dans la lutte contre l’évasion et l’optimisation fiscales. Hier encore, […] l’État français réclamait plus de 1,6 milliard d’euros à Google. Dans la fédération canadienne, nous sommes condamnés à regarder un spectacle dans lequel le Canada ne déploie aucun effort. Et malheureusement, ce n’est pas pour demain que les choses devraient devenir différentes. » Une fois indépendant, le Québec pourra s’imposer comme un « acteur majeur » dans la lutte contre l’évasion fiscale, voire une« référence mondiale », a-t-il poursuivi.
Pierre Karl Péladeau « rallie », « stimule », « fait avancer » le « redoutable » caucus péquiste, a souligné à gros traits le leader parlementaire du PQ, Bernard Drainville.
« On a un chef qui énerve de plus en plus les libéraux. Pierre Karl les fatigue. C’est tellement beau à voir. À chaque nouvelle question de notre chef, Philippe Couillard devient de plus en plus rouge. On voit sa pression monter. Il a de plus en plus de misère à contenir son arrogance et sa condescendance, et Dieu sait qu’elles lui viennent tout à fait naturellement », a-t-il lancé dans un discours enflammé.
Le député de Marie-Victorin a également salué le travail abattu par les élus péquistes contre l’austérité libérale. « Juste s’opposer à l’austérité, c’est une job à temps plein, surtout qu’elle appauvrit à peu près tout ce qui bouge au Québec, sauf peut-être les amis de Gaétan Barrette. […] On fait tellement suer les libéraux, c’est de toute beauté ! » s’est-il exclamé, cherchant à galvaniser la salle de l’hôtel Delta de Trois-Rivières.
À l’instar de son chef, M. Drainville a cloué au pilori l’équipe économique libérale qui, selon lui, a laissé des « fleurons » québécois flétrir. « Sous Lesage, le Parti libéral, c’était “ Soyons maîtres chez nous ”. Sous Philippe Couillard, c’est “ Soyez maîtres chez nous ”», a-t-il déclaré. « C’est bon », a dit une militante péquiste. « Ça va super bien. On est de bonne humeur », a conclu M. Drainville.
Les délégués du PQ doivent convenir ce week-end de la feuille de route jusqu’au congrès, qui est prévu en juin 2017. Les membres devront à ce moment-là adopter un nouveau programme politique. D’ici là, ils débattront à coup sûr des modifications à apporter à son « article 1 », qui prévoit à l’heure actuelle la tenue d’un référendum sur l’indépendance « au moment jugé approprié par le gouvernement ».
Pensée pour Pierre Moreau
Le député péquiste Bernard Drainville a pris soin de souhaiter un « prompt rétablissement » au ministre libéral Pierre Moreau. « Malgré que nous ne partagions pas du tout la même vision du Québec et de son avenir, je tiens à souhaiter […] un prompt rétablissement au député de Châteauguay, Pierre Moreau », a-t-il déclaré lors du conseil national.
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