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dimanche, février 28, 2016

CONSEIL NATIONAL PKP se montre ouvert à un mode de scrutin proportionnel

L’adoption d’une résolution en ce sens faciliterait les efforts de «convergence» entre le PQ et QS

27 février 2016 17h09 | Marco Bélair-Cirino à Trois-Rivières | Québec
Pierre Karl Péladeau est persuadé que l’adoption d’une résolution en ce sens accroîtrait les chances de réussite d’une<em> «convergence réelle»</em> des indépendantistes.
Photo: Paul Chiasson Archives La Presse canadienne
Pierre Karl Péladeau est persuadé que l’adoption d’une résolution en ce sens accroîtrait les chances de réussite d’une«convergence réelle» des indépendantistes.
Le chef péquiste, Pierre Karl Péladeau, veut apaiser les tensions entre le Parti québécois et Québec solidaire. Pour y arriver, il a invité les quelque 400 militants péquistes, réunis ce week-end à Trois-Rivières, à réfléchir sérieusement à l’idée de réviser le mode de scrutin afin d’y introduire une composante de proportionnelle.
 
Il est persuadé que l’adoption d’une résolution en ce sens accroîtrait les chances de réussite d’une « convergence réelle » des indépendantistes éparpillés entre le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale. « Certains croient que [le mode de scrutin] devrait […] favoriser des élections à la proportionnelle. Eh bien, travaillons-y et examinons cela », a déclaré M. Péladeau lors d’une allocution devant les participants du conseil national samedi. Il faisait allusion à une proposition de l’exécutif de Rosemont et de Montréal-Centre demandant au PQ de se ranger résolument en faveur d’un « mode de scrutin incluant un aspect proportionnel ». Québec solidaire, Option nationale ainsi que la Coalition avenir Québec militent déjà en ce sens.
 
L’adoption d’une telle proposition facilitera certainement les efforts de « convergence » entre le PQ et QS. « Il faut continuer à poursuivre le dialogue avec ouverture et générosité. Les sujets menant à la convergence sont nombreux », a insisté M. Péladeau, réitérant sa « conviction que le projet qui unit les indépendantistes est plus grand que tout ce qui pourrait les diviser ».

À l’occasion d’un débat organisé par Le Devoir mercredi dernier, la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, en a d’ailleurs fait une condition sine qua non à toute discussion sur une éventuelle alliance électorale entre le PQ et QS.

Ce sera « très porteur pour la suite des choses », a fait valoir la responsable de la convergence du mouvement indépendantiste au PQ, Véronique Hivon, lors d’une mêlée de presse. « Pas plus tard que cette semaine, Françoise David disait que c’est vraiment pour eux un enjeu-clé. »

En plus d’être un « geste d’ouverture très significatif », une réforme du mode de scrutin visant à permettre une meilleure adéquation entre le pourcentage des voix exprimées à une élection générale et le pourcentage des sièges à l’Assemblée nationale pourrait établir « un lien de confiance plus étroit entre la population et son système politique », est d’avis la députée de Joliette. « Sur le fond, c’est une avancée importante, mais c’est aussi un geste d’ouverture très significatif », a-t-elle résumé.

« Non à Énergie Est »

Le chef péquiste n’a pas manqué de dénoncer l’« effet libéral » sur l’économie québécoise. « Ce sont les travailleurs et les familles du Québec qui en paient le prix ! » a-t-il lancé, rappelant la promesse électorale de l’équipe de Philippe Couillard de créer 250 000 emplois en cinq ans. « Or, les fermetures d’usine et les mises à pied ont fait près de 20 000 victimes depuis l’élection des libéraux », a-t-il déploré.

M. Péladeau a une nouvelle fois reproché au gouvernement libéral d’avoir abandonné les 1785 employés d’Aveos pour inciter Air Canada à faire l’acquisition d’un maximum de 75 appareils CS300 de Bombardier — un programme dans lequel il s’est engagé à injecter 1,3 milliard de dollars. « Il s’agit d’un marchandage honteux. […] Quelle sera la prochaine étape ? Échanger une aide du fédéral à Bombardier contre le passage de l’oléoduc Énergie Est ? » a-t-il demandé au parterre de militants péquistes.

Il a profité de l’occasion pour exprimer clairement son opposition au projet de pipeline Énergie Est de TransCanada, qui vise à acheminer quotidiennement 1,1 million de barils de pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. « Sommes-nous rendus au point d’accepter un oléoduc n’apportant aucune retombée et nous faisant assumer tous les risques environnementaux, simplement en retour de l’argent qui nous revient de plein droit ? Monsieur Couillard, c’est non ! Non à Énergie Est sans l’appui des Québécois et sans son assujettissement aux lois du Québec, et non au marchandage avec le fédéral ! » a-t-il ajouté.
 
Législation « inadaptée »

Pierre Karl Péladeau a aussi abordé de front la question des paradis fiscaux, qui l’avait mis sur la sellette en début d’année. Selon lui, la législation fiscale régissant les entreprises basées au Québec est « inadaptée à la nouvelle réalité internationale ».

« Un grand nombre de pays occidentaux se sont engagés dans la lutte contre l’évasion et l’optimisation fiscales. Hier encore, […] l’État français réclamait plus de 1,6 milliard d’euros à Google. Dans la fédération canadienne, nous sommes condamnés à regarder un spectacle dans lequel le Canada ne déploie aucun effort. Et malheureusement, ce n’est pas pour demain que les choses devraient devenir différentes. » Une fois indépendant, le Québec pourra s’imposer comme un « acteur majeur » dans la lutte contre l’évasion fiscale, voire une« référence mondiale », a-t-il poursuivi.
 
De « bonne humeur »

Pierre Karl Péladeau « rallie »« stimule »« fait avancer » le « redoutable » caucus péquiste, a souligné à gros traits le leader parlementaire du PQ, Bernard Drainville.

« On a un chef qui énerve de plus en plus les libéraux. Pierre Karl les fatigue. C’est tellement beau à voir. À chaque nouvelle question de notre chef, Philippe Couillard devient de plus en plus rouge. On voit sa pression monter. Il a de plus en plus de misère à contenir son arrogance et sa condescendance, et Dieu sait qu’elles lui viennent tout à fait naturellement », a-t-il lancé dans un discours enflammé.

Le député de Marie-Victorin a également salué le travail abattu par les élus péquistes contre l’austérité libérale. « Juste s’opposer à l’austérité, c’est une job à temps plein, surtout qu’elle appauvrit à peu près tout ce qui bouge au Québec, sauf peut-être les amis de Gaétan Barrette. […] On fait tellement suer les libéraux, c’est de toute beauté ! » s’est-il exclamé, cherchant à galvaniser la salle de l’hôtel Delta de Trois-Rivières.

À l’instar de son chef, M. Drainville a cloué au pilori l’équipe économique libérale qui, selon lui, a laissé des « fleurons » québécois flétrir. « Sous Lesage, le Parti libéral, c’était “ Soyons maîtres chez nous ”. Sous Philippe Couillard, c’est “ Soyez maîtres chez nous ”», a-t-il déclaré. « C’est bon », a dit une militante péquiste. « Ça va super bien. On est de bonne humeur », a conclu M. Drainville.
 
Les délégués du PQ doivent convenir ce week-end de la feuille de route jusqu’au congrès, qui est prévu en juin 2017. Les membres devront à ce moment-là adopter un nouveau programme politique. D’ici là, ils débattront à coup sûr des modifications à apporter à son « article 1 », qui prévoit à l’heure actuelle la tenue d’un référendum sur l’indépendance « au moment jugé approprié par le gouvernement ».

Pensée pour Pierre Moreau
Le député péquiste Bernard Drainville a pris soin de souhaiter un « prompt rétablissement » au ministre libéral Pierre Moreau. « Malgré que nous ne partagions pas du tout la même vision du Québec et de son avenir, je tiens à souhaiter […] un prompt rétablissement au député de Châteauguay, Pierre Moreau », a-t-il déclaré lors du conseil national.

samedi, février 27, 2016

CONSEIL NATIONAL La machine de guerre du PQ se met en branle

27 février 2016 | Marco Bélair-Cirino à Trois-Rivières | Québec
Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a répété qu’il n’y a «pas énormément de choses» distinguant les programmes économiques du PQ et de la CAQ. 
Photo: Paul Chiasson La Presse canadienne
Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a répété qu’il n’y a «pas énormément de choses» distinguant les programmes économiques du PQ et de la CAQ. 
L’« École de formation » du Parti québécois, qui a ouvert ses portes vendredi, enseigne notamment que les « pays de petite taille » s’en tirent mieux.
 
« L’indépendance a eu un effet bénéfique sur la très grande majorité des nations qui l’ont choisie : une tendance forte et prometteuse pour le Québec », peut-on lire dans l’une des fiches synthèses mises en ligne dans la rubrique « Argumentaires » du portail Web de l’École de formation.
 
Économie, libre-échange, péréquation, mondialisation, production laitière, crise du logement au Nunavik, réfugiés, contrats navals, subventions au pétrole : le PQ cherche à déboulonner des mythes — ou à en entretenir, selon ses détracteurs — advenant une victoire du Oui à un troisième référendum sur l’indépendance.
 
L’état-major du PQ a donné le coup d’envoi à son « École de formation » à la veille du conseil national de la formation politique, ce week-end à Trois-Rivières. Celle-ci offrira des ateliers« permettant à nos équipes dans toutes les régions du Québec de demeurer à l’avant-garde de l’organisation et de la communication politique », a soutenu le chef péquiste, Pierre Karl Péladeau, dans une vidéo où il a le sourire accroché aux lèvres. Les militants de la formation politique peuvent déjà trouver en ligne de « nouveaux outils » afin de « sortir, parler et convaincre ».
 
Pierre Karl Péladeau pourra s’enorgueillir devant les participants du conseil national d’être parvenu à concrétiser sa promesse de mettre sur pied à la fois une École de formation et un Institut de recherche sur l’autodétermination des peuples et des indépendances nationales (IRAI).
 
Débat en vue
 
M. Péladeau, actionnaire de contrôle de Québecor, risque d’être mêlé à un débat sur une proposition de l’exécutif de la circonscription de Marguerite-Bourgeoys visant à forcer le PQ à« réaffirme[r] que l’évitement fiscal, notamment par l’utilisation de paradis fiscaux, constitue une atteinte à la justice sociale qui doit être dénoncée et combattue afin que chaque citoyen et chaque entreprise paie sa juste part d’impôt permettant de financer les programmes et les services de l’État ».
 
« Ce n’est pas moi qui contrôle le Conseil national, ce sont les militants, a soutenu M. Péladeau au cours de la semaine. Ce sont eux qui vont prendre les décisions. »
 
Les délégués péquistes devront aussi débattre d’une proposition inusitée de l’exécutif de la circonscription de Viau consistant à déposer un « projet de loi visant à faciliter le rapatriement au Québec des Canadiens français vivant dans les autres provinces du Canada depuis plus de dix ans et qui veulent continuer à vivre en français ».
 
Pour sa part, l’exécutif de Rosemont demandera au PQ de se ranger résolument en faveur d’un « mode de scrutin incluant un aspect proportionnel » à l’instar des autres partis politiques d’opposition : Québec solidaire et la Coalition avenir Québec. L’adoption d’une telle proposition facilitera certainement les efforts de convergence entre le PQ et QS puisque les solidaires en ont fait une condition sine qua non à toute discussion sur une éventuelle alliance électorale.
 
Le PQ courtise à gauche et à droite
 
Le PQ flirte auprès des sympathisants de QS, mais également auprès de ceux de la CAQ. Après s’être affiché au côté du chef caquiste, François Legault, M. Péladeau a répété qu’il n’y a « pas énormément de choses » distinguant les programmes économiques du PQ et de la CAQ. À l’instar de M. Legault, il continuera de dénoncer l’« effet libéral » sur l’économie québécoise : « 19 259 emplois perdus. »
 
M. Péladeau entend « parler économie » ce week-end, mais… À l’initiative de l’ex-militante à Option nationale Camille Goyette-Gingras, cent « jeunes et moins jeunes » ont appelé plus tôt cette semaine les délégués du PQ à « repenser » la stratégie vers l’indépendance privilégiée par leur formation politique. Ces questions de « tuyauterie » feront l’objet de discussions de couloir puisqu’elles seront débattues officiellement seulement lors du prochain congrès.