Publié le 28 février 2016 à 08h00 | Mis à jour à 10h20
L'accident dans la mine, située près de Vorkouta, à plus de 100 km au nord du cercle polaire, est le plus meurtrier survenu en Russie depuis 2010.
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ANNA SMOLCHENKO
Agence France-Presse
MOSCOU
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MOSCOU
Plusieurs coups de grisou en trois jours dans une mine du Grand Nord de la Russie ont fait 36 morts, l'accident le plus meurtrier dans le pays ces dernières années, après l'annonce dimanche par la compagnie minière que 26 mineurs portés disparus sont désormais considérés comme morts.
L'accident de la mine Severnaïa, située dans la république des Komis à plus de 100 km au nord du cercle polaire, est le plus meurtrier survenu en Russie depuis 2010.
Jeudi, deux explosions dans cette mine près de la ville de Vorkouta ont provoqué la mort de quatre personnes, tandis que 26 mineurs étaient portés disparus.
Puis une troisième explosion de méthane dimanche a causé la mort de six personnes, dont cinq secouristes, alors que 77 personnes se trouvaient au fond de la mine, a déclaré à l'AFP Anton Kovalichine, porte-parole du ministère local des Situations d'urgence.
Parmi les 71 personnes remontées vivantes à la surface, onze sont blessées, a indiqué à l'AFP Tatiana Bouchkova, porte-parole de Vorkoutaougol, qui exploite la mine Severnaïa.
Les secouristes étaient partis dans les profondeurs de la mine à la recherche des 26 mineurs. Ces derniers ont été déclarés morts dimanche par le ministre russe des Situations d'urgence, Vladimir Poutchkov.
«Des températures élevées, le manque d'oxygène» rendent impossible la survie d'une personne dans la zone où se trouvaient les mineurs disparus, a-t-il déclaré à la chaîne de télévision russe VGTRK.
La zone a également été «l'épicentre» de la troisième explosion, selon le ministre qui, lorsqu'il s'était rendu sur place jeudi, avait indiqué que les centaines de secouristes travaillaient dans des conditions difficiles, sans visibilité, luttant contre la fumée et les éboulements.
Dimanche matin, «les opérations de secours se sont terminées», a annoncé Mme Bouchkova, précisant que le puits de la mine était toujours en proie à un incendie, ce qui fait craindre de nouvelles explosions.
Trois jours de deuil
Au total, 110 personnes étaient présentes dans la mine lors du premier coup de grisou jeudi, survenu à une profondeur de 748 mètres.
Trois jours de deuil ont été décrétés dans la région à partir de dimanche.
«C'est une situation extrême et difficile, une grave catastrophe pour la Russie, pour notre industrie minière», a déclaré le vice-premier ministre Arkadi Dvorkovitch, à la tête d'une commission mise en place sur ordre du président Vladimir Poutine pour enquêter sur les éventuelles violations des consignes de sécurité.
Les familles des victimes recevront chacune un million de roubles (11 900 euros), a-t-il précisé.
L'accident a eu lieu alors que Vorkoutaougol venait investir au cours des années précédentes d'importants fonds pour améliorer les conditions de sécurité des mineurs dans cette mine, a affirmé la compagnie, qui appartient au sidérurgiste russe Severstal.
Severnaïa est la plus grande mine de Vorkoutaougol, dont elle assure un quart de la production de charbon, a précisé à l'AFP Mme Bouchkova, ajoutant que la mine reprendra son activité dès qu'elle aura été reconstruite.
Connue pour ses conditions climatiques extrêmes, la région de Vorkouta, située à près de 2000 km au nord-est de Moscou, abritait à l'époque stalinienne des camps comptant plusieurs dizaines de milliers de détenus employés dans les mines.
À la fermeture des camps dans les années 50, l'exploitation des mines s'est poursuivie.
Les accidents mortels dans les mines de Russie, comme ailleurs en ex-URSS, sont fréquents, souvent causés par la vétusté des infrastructures ou la violation des règles de sécurité.
Une explosion dans une autre mine de Vorkouta avait fait 18 morts en février 2013. Le mois précédent, huit mineurs avaient été tués dans une mine du bassin du Kouzbass, dans la région de Kemerevo, en Sibérie occidentale.
L'accident minier le plus meurtrier de ces dernières années en Russie avait fait au moins 73 morts en mai 2010, également dans une mine de la région de Kemerevo.
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