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Publié par La Presse Canadienne le jeudi 01 octobre 2015 à 17h19. Modifié par Charles Payette le vendredi 02 octobre 2015
OTTAWA - À quelques heures du débat qui opposera quatre chefs, Gilles Duceppe, dernier dans les sondages au Québec, tente d'entraîner les trois autres sur son terrain. Et Thomas Mulcair, qui est encore premier au Québec mais voit ses appuis dégringoler, cherche à freiner sa chute.
Jeudi matin, Gilles Duceppe a réclamé des engagements de ses adversaires.
«Ma crainte, c'est que le gouvernement Harper soit encore en train de sacrifier les intérêts du Québec pour servir les intérêts du Canada», a lancé M. Duceppe, qui soupçonne le gouvernement conservateur d'être prêt à sacrifier le système de la gestion de l'offre pour obtenir une signature du Partenariat transpacifique (PTP).
«Ce que je demande, c'est que chacun des chefs s'engage à ce qu'on tienne un vote à la Chambre des communes sur un éventuel Partenariat transpacifique. Je demande aussi à MM. Mulcair et Trudeau de s'engager à voter contre un tel accord si la gestion de l'offre n'est pas entièrement intacte», a réclamé le chef bloquiste.
Justin Trudeau n'a pas voulu dire si, une fois élu, il se sentirait lié par une entente négociée par le gouvernement conservateur à quelques jours du scrutin. Il a réitéré son appui pour la gestion de l'offre, puis a souligné l'importance du commerce international et la nécessité de conduire ce genre de négociations «de la bonne façon».
De son côté, M. Mulcair a tenu un discours enflammé sur la nécessité de défendre «l'intégralité» du système de la gestion de l'offre.
«Stephen Harper, évidemment, n'a pas de mandat, à 15 jours des élections, de négocier ça en catimini», a déclaré le chef néo-démocrate, après avoir accusé le premier ministre sortant de «brader nos fermes».
M. Harper n'a rien répondu à ces attaques. Il n'avait aucune activité publique, jeudi.
Mais trois de ses candidats québécois, Steven Blaney, Jacques Gourde et Maxime Bernier, avaient des manifestants à leurs portes. Des fermiers ont protesté contre le possible sacrifice, en tout ou en partie, du système de la gestion de l'offre.
Trois chefs à Montréal
MM. Duceppe, Mulcair et Trudeau étaient tous trois sur l'île de Montréal jeudi matin. C'est là que le dernier débat opposant quatre des chefs en campagne se tiendra vendredi soir, au réseau TVA.
Dans un discours au Musée d'art contemporain, M. Mulcair a rodé quelques-uns des arguments qu'il utilisera dans le débat de vendredi. Il a tenté de convaincre les électeurs qu'il est le seul à incarner le changement, en appelant ainsi au désir de plusieurs électeurs de se débarrasser du gouvernement conservateur.
Il a pris les exemples de la loi antiterroriste C-51, du pipeline Keystone XL, de la diminution des impôts des grandes entreprises et des enjeux environnementaux pour dire que conservateurs et libéraux logent à la même enseigne.
«Stephen Harper n'a pas d'objectif de réduction des gaz à effet de serre — pas plus que Justin Trudeau et les libéraux d'ailleurs. Justin Trudeau baisse les bras et dit qu'on n'a pas besoin de cible, parce que c'est trop difficile», a-t-il offert.
«C'est pas du changement ça! C'est du pareil au même!», a conclu M. Mulcair.
Et le niqab?
Mercredi soir, à Québec, le chef conservateur s'est fait applaudir par une foule de plus de 600 partisans lorsqu'il a, encore une fois, répété qu'il interdirait le port du niqab aux cérémonies de citoyenneté.
Jeudi, l'Assemblée nationale, à l'invitation de Françoise David, s'est prononcée unanimement pour condamner l'islamophobie. Même si la motion ne faisait pas référence au niqab, celle qui l'a rédigée n'a laissé aucun doute sur son intention de dénoncer le dérapage du discours autour de ce voile.
La députée David a souligné les déclarations intolérantes qui se multiplient sur les réseaux sociaux et s'en est pris particulièrement à Stephen Harper.
«Est-ce qu'il n'y a pas d'autres sujets qui devraient attirer l'attention de l'ensemble des Québécois?», demandait Mme David, jeudi, à Québec.
Reste à voir si cet appel à un changement de discours sera entendu au débat de TVA. Chose certaine, MM. Mulcair et Trudeau aimeraient bien qu'on évite le sujet. La dégringolade du NPD dans les sondages au Québec a été liée à son refus d'interdire le niqab. Et le NPD et les libéraux ont été attaqués à répétition par MM. Harper et Duceppe sur ce front.
«Nous, on va continuer de rester engagés sur l'économie. Et si mes adversaires veulent distraire les gens (...), ils sont en train de manquer leur coup dans cette élection», a répété M. Trudeau, jeudi matin.
Le chef libéral a fait ces déclarations à Pointe-Claire, où il a, par ailleurs, fait miroiter du financement fédéral pour un moyen de transport rapide vers l'aéroport qui porte le nom de son père.
M. Trudeau a souligné la promesse libérale d'investissements en infrastructure: 60 milliards $ en dix ans. Puis, il a assuré qu'un gouvernement libéral appuierait deux projets montréalais: un système léger sur rail (SLR) sur le nouveau pont Champlain et un projet de train vers l'ouest de l'île.
En l'absence de M. Harper, jeudi, comme la veille, le ministre sortant des Finances, Joe Oliver, a fait une apparition publique. M. Oliver a promis qu'un gouvernement conservateur réélu imposerait des peines minimales aux fraudeurs.
«Ma crainte, c'est que le gouvernement Harper soit encore en train de sacrifier les intérêts du Québec pour servir les intérêts du Canada», a lancé M. Duceppe, qui soupçonne le gouvernement conservateur d'être prêt à sacrifier le système de la gestion de l'offre pour obtenir une signature du Partenariat transpacifique (PTP).
«Ce que je demande, c'est que chacun des chefs s'engage à ce qu'on tienne un vote à la Chambre des communes sur un éventuel Partenariat transpacifique. Je demande aussi à MM. Mulcair et Trudeau de s'engager à voter contre un tel accord si la gestion de l'offre n'est pas entièrement intacte», a réclamé le chef bloquiste.
Justin Trudeau n'a pas voulu dire si, une fois élu, il se sentirait lié par une entente négociée par le gouvernement conservateur à quelques jours du scrutin. Il a réitéré son appui pour la gestion de l'offre, puis a souligné l'importance du commerce international et la nécessité de conduire ce genre de négociations «de la bonne façon».
De son côté, M. Mulcair a tenu un discours enflammé sur la nécessité de défendre «l'intégralité» du système de la gestion de l'offre.
«Stephen Harper, évidemment, n'a pas de mandat, à 15 jours des élections, de négocier ça en catimini», a déclaré le chef néo-démocrate, après avoir accusé le premier ministre sortant de «brader nos fermes».
M. Harper n'a rien répondu à ces attaques. Il n'avait aucune activité publique, jeudi.
Mais trois de ses candidats québécois, Steven Blaney, Jacques Gourde et Maxime Bernier, avaient des manifestants à leurs portes. Des fermiers ont protesté contre le possible sacrifice, en tout ou en partie, du système de la gestion de l'offre.
Trois chefs à Montréal
MM. Duceppe, Mulcair et Trudeau étaient tous trois sur l'île de Montréal jeudi matin. C'est là que le dernier débat opposant quatre des chefs en campagne se tiendra vendredi soir, au réseau TVA.
Dans un discours au Musée d'art contemporain, M. Mulcair a rodé quelques-uns des arguments qu'il utilisera dans le débat de vendredi. Il a tenté de convaincre les électeurs qu'il est le seul à incarner le changement, en appelant ainsi au désir de plusieurs électeurs de se débarrasser du gouvernement conservateur.
Il a pris les exemples de la loi antiterroriste C-51, du pipeline Keystone XL, de la diminution des impôts des grandes entreprises et des enjeux environnementaux pour dire que conservateurs et libéraux logent à la même enseigne.
«Stephen Harper n'a pas d'objectif de réduction des gaz à effet de serre — pas plus que Justin Trudeau et les libéraux d'ailleurs. Justin Trudeau baisse les bras et dit qu'on n'a pas besoin de cible, parce que c'est trop difficile», a-t-il offert.
«C'est pas du changement ça! C'est du pareil au même!», a conclu M. Mulcair.
Et le niqab?
Mercredi soir, à Québec, le chef conservateur s'est fait applaudir par une foule de plus de 600 partisans lorsqu'il a, encore une fois, répété qu'il interdirait le port du niqab aux cérémonies de citoyenneté.
Jeudi, l'Assemblée nationale, à l'invitation de Françoise David, s'est prononcée unanimement pour condamner l'islamophobie. Même si la motion ne faisait pas référence au niqab, celle qui l'a rédigée n'a laissé aucun doute sur son intention de dénoncer le dérapage du discours autour de ce voile.
La députée David a souligné les déclarations intolérantes qui se multiplient sur les réseaux sociaux et s'en est pris particulièrement à Stephen Harper.
«Est-ce qu'il n'y a pas d'autres sujets qui devraient attirer l'attention de l'ensemble des Québécois?», demandait Mme David, jeudi, à Québec.
Reste à voir si cet appel à un changement de discours sera entendu au débat de TVA. Chose certaine, MM. Mulcair et Trudeau aimeraient bien qu'on évite le sujet. La dégringolade du NPD dans les sondages au Québec a été liée à son refus d'interdire le niqab. Et le NPD et les libéraux ont été attaqués à répétition par MM. Harper et Duceppe sur ce front.
«Nous, on va continuer de rester engagés sur l'économie. Et si mes adversaires veulent distraire les gens (...), ils sont en train de manquer leur coup dans cette élection», a répété M. Trudeau, jeudi matin.
Le chef libéral a fait ces déclarations à Pointe-Claire, où il a, par ailleurs, fait miroiter du financement fédéral pour un moyen de transport rapide vers l'aéroport qui porte le nom de son père.
M. Trudeau a souligné la promesse libérale d'investissements en infrastructure: 60 milliards $ en dix ans. Puis, il a assuré qu'un gouvernement libéral appuierait deux projets montréalais: un système léger sur rail (SLR) sur le nouveau pont Champlain et un projet de train vers l'ouest de l'île.
En l'absence de M. Harper, jeudi, comme la veille, le ministre sortant des Finances, Joe Oliver, a fait une apparition publique. M. Oliver a promis qu'un gouvernement conservateur réélu imposerait des peines minimales aux fraudeurs.