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vendredi, octobre 16, 2015

Peine de 90 jours à un ex-policier de Lévis pour sa relation avec une ado

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Publié le 15 octobre 2015 à 12h02 | Mis à jour le 15 octobre 2015 à 12h02
Benjamin Pelletier travaille aujourd'hui pour l'entreprise de construction de... (Le Soleil, Erick Labbé)
LE SOLEIL, ERICK LABBÉ

Benjamin Pelletier travaille aujourd'hui pour l'entreprise de construction de son père, après avoir été congédié par le service de police de Lévis.

Isabelle Mathieu
(Québec) L'ex-policier de Lévis Benjamin Pelletier écope d'une peine de 90 jours de prison à purger les fins de semaine pour avoir eu de multiples relations sexuelles avec une adolescente de 15 ans, notamment dans l'auto-patrouille.
En avril 2012, le policier, âgé à l'époque de 28 ans, s'est amouraché d'une jeune fille, réceptionniste d'un salon de bronzage. Cette dernière prend les devants et l'invite comme client «V.I.P.». À ce titre, le policier aura droit aux caresses et fellations de la jeune fille.
L'adolescente de 15 ans montre un faux permis de conduire à Pelletier, qui croit alors qu'elle a 17 ans.
Le couple entretiendra une relation amoureuse jusqu'à la mi-août. Il aura plusieurs relations sexuelles durant les heures de service du policier, au moins à une reprise dans l'auto-patrouille.
Le policier et l'adolescente s'échangeront pas moins de 22 965 messages-textes en quatre mois.
Même lorsque Benjamin Pelletier apprend que sa copine n'a pas 16 ans, soit l'âge légal du consentement, il continue l'idylle. Le policier convient qu'il a eu à ce moment un manque de jugement, a rappelé le juge Bernard Lemieux.
La plaignante a fêté son 16e anniversaire le 2 juillet 2012. Le 12 août suivant, elle mettait fin à la relation, peu de temps avant l'arrestation du policier.
Benjamin Pelletier a plaidé coupable en juin 2014 à une agression sexuelle. Dans les circonstances, le juge Bernard Lemieux lui a imposé une peine de 90 jours à purger de façon discontinue. La poursuite réclamait une peine de 12 mois de prison alors que la défense souhaitait une peine discontinue.
«La plaignante ne s'est jamais sentie comme une victime avec l'accusé, et aucune preuve de tort psychologique n'a été faite, a souligné le juge Lemieux. Il ne faut pas confondre manquement déontologique et infraction criminelle.»
Entrave à la justice
Le policier a aussi plaidé coupable à une entrave à la justice. Pelletier avait en effet averti sa copine que les policiers étaient au courant du fait qu'elle conduisait sans permis valide.
Pour cette infraction d'entrave, Pelletier se voit imposer une peine de six mois à purger dans la collectivité. Il sera au total en probation durant 2 ans et devra effectuer 150 heures de travaux communautaires.
L'homme de 32 ans travaille aujourd'hui pour l'entreprise de construction de son père, après avoir été congédié par le Service de police de Lévis. Pelletier a travaillé comme patrouilleur de 2004 à 2012.
À sa sortie de la salle d'audience, la procureure de la Couronne Me Annick Arbour a qualifié «d'inhabituelle» cette peine qui combine l'emprisonnement discontinu à la détention dans la collectivité.
L'avocat de Benjamin Pelletier, Me Jacques Larochelle, n'a pas fait de commentaires.