http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/
Publié le 31 janvier 2017 à 15h07 | Mis à jour le 31 janvier 2017 à 15h07
Publié le 31 janvier 2017 à 15h07 | Mis à jour le 31 janvier 2017 à 15h07
Des manifestants ont dénoncé le décret sur l'immigration de Trump à Portland, en Oregon, dimanche. PHOTO REUTERS |
Agence France-Presse
Washington
Washington
Le ministère américain des Affaires étrangères a officiellement entre les mains un mémorandum de nombre de ses diplomates «dissidents» qui dénoncent le décret anti-immigration du président Donald Trump, a indiqué mardi un responsable américain.
«Nous avons reçu le mémo dissident», a annoncé à quelques journalistes ce cadre du département d'État à propos de ce texte signé par des centaines de diplomates et fonctionnaires du ministère contre l'ordonnance que M. Trump a paraphée vendredi pour suspendre l'entrée aux États-Unis de ressortissants de sept pays musulmans et de réfugiés du monde entier.
Bien que le département d'État soit en théorie passé sous le pavillon de l'administration Trump, beaucoup de ses diplomates ont transmis «un message par le canal dissident à propos du décret intitulé «Protéger la nation contre l'entrée de terroristes étrangers aux États-Unis»», avait confié lundi Mark Toner, porte-parole intérimaire de la diplomatie américaine.
Le «canal dissident» est un moyen de communication interne au ministère des Affaires étrangères créé en 1971 durant la Guerre du Vietnam et qui permet aux agents de pouvoir «exprimer leurs opinions avec franchise et de manière confidentielle auprès de leur hiérarchie».
Dans ce mémorandum, dont une copie à été publiée lundi par le blog spécialisé Lawfare, les diplomates contestataires dénoncent «une politique qui ferme la porte à plus de 200 millions de voyageurs légitimes dans l'espoir d'empêcher une petite fraction d'utiliser le système des visas pour entrer aux États-Unis et s'en prendre aux Américains».
Cela «ne répondra pas à l'objectif d'un pays plus sûr», protestent les «dissidents», quelques jours seulement après que leur président a pris son décret, provoquant un tollé aux États-Unis et à l'étranger. Mais la colère de ces diplomates n'a pas plu à la Maison-Blanche qui leur a lancé un ultimatum: «Soit ils acceptent le programme, soit ils s'en vont», avait tonné lundi son porte-parole Sean Spicer.
Le «canal dissident» avait été rouvert pour la dernière fois en juin 2016 lorsqu'une cinquantaine de diplomates avaient réclamé que les États-Unis frappent militairement le régime syrien, une critique sévère contre leur président et leur secrétaire d'État de l'époque, Barack Obama et John Kerry, lesquels refusaient toute intervention armée d'envergure en Syrie.
Mais une contestation officielle émanant du département d'État dix jours après l'investiture d'un nouveau président et avant même que son secrétaire d'État soit en fonction est du jamais vu.