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vendredi, février 03, 2017

La Corée du Nord dans la ligne de mire de Trump

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Publié le 03 février 2017 à 06h44 | Mis à jour à 06h44
Le nouveau secrétaire à la Défense de Donald... (Photo EUGENE HOSHIKO, AFP)
Le nouveau secrétaire à la Défense de Donald Trump, James Mattis, a averti qu'une attaque nucléaire de la Corée du Nord contre les États-Unis ou un de ses alliés entraînerait une réponse « efficace et écrasante », le 3 février à Séoul.
PHOTO EUGENE HOSHIKO, AFP
Agence France-Presse
WASHINGTON
Les États-Unis ont ouvert vendredi un nouveau front sur la scène internationale en mettant en garde la Corée du Nord contre toute velléité d'attaque nucléaire, après s'en être pris à l'Iran et à la Russie.
Lors d'une visite à Séoul, le nouveau secrétaire à la Défense de Donald Trump, James Mattis, a ainsi averti vendredi qu'une attaque nucléaire de la Corée du Nord contre les États-Unis ou un de ses alliés entraînerait une réponse « efficace et écrasante ».
Le chef du Pentagone est le premier responsable de l'administration Trump à partir en voyage officiel à l'étranger. Arrivé jeudi en Corée du Sud, il poursuit vendredi au Japon une tournée destinée à rassurer ces alliés clés des États-Unis quant à l'engagement de Washington en matière de sécurité à leurs côtés.
À la veille de cette visite, l'opposition japonaise a appelé le premier ministre Shinzo Abe à sortir de son silence sur le décret anti-immigration de Donald Trump, interdisant l'accès au territoire américain des ressortissants de sept pays musulmans et des réfugiés de tous pays, et à s'exprimer sur les droits de l'homme.
Si le voyage de James Mattis se veut rassurant pour les alliés traditionnels des États-Unis face à la Corée du Nord et la Chine, alliés ou partenaires de Washington dans d'autres parties du monde, comme Israël, l'Australie ou le Mexique, n'ont pas été épargnés par le président nationaliste et son administration.
« Rien n'est exclu »
Mais les déclarations les plus menaçantes ont été réservées à l'Iran, après le tir récent d'un missile balistique, la Maison-Blanche envisageant même de prendre de nouvelles sanctions contre Téhéran, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.
Ces mesures de rétorsion contre des personnes ou des entités liées au programme iranien de missiles balistiques seraient la première traduction du durcissement annoncé par Washington face à la République islamique, et ce malgré l'accord historique sur le nucléaire iranien scellé en juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances.
Cet accord a été la grande percée diplomatique du prédécesseur démocrate de Donald Trump, Barack Obama, qui s'était efforcé d'apaiser les tensions avec l'Iran.
Au contraire, le président républicain a pris un ton belliqueux contre la puissance chiite : « Rien n'est exclu », a-t-il répondu à la presse à propos d'une action militaire. Téhéran a dénoncé des menaces « sans fondement, répétitives et provocatrices ».
Russie et Crimée
Beaucoup plus surprenant, Washington s'en est aussi pris à Moscou.
Alors que le rapprochement avec le président russe Vladimir Poutine est une priorité de Donald Trump, sa nouvelle ambassadrice à l'ONU Nikki Haley a « condamné les actions agressives de la Russie » en Ukraine.
Devant le Conseil de sécurité, elle a affirmé jeudi que les sanctions contre Moscou seraient maintenues « jusqu'à ce que la Russie redonne le contrôle de la péninsule [de Crimée] à l'Ukraine ».
Après avoir été avalisé par le Sénat, le nouveau secrétaire d'État américain, Rex Tillerson, devrait être amené à préciser rapidement les orientations des États-Unis.
Cet ingénieur texan de 64 ans, sans expérience politique, a fait toute sa carrière jusqu'au sommet du groupe pétrolier ExxonMobil. Il est réputé proche de plusieurs chefs d'État.
« Certains n'aimaient pas Rex parce qu'il s'entendait bien avec des dirigeants de la planète [...] C'est une bonne chose, pas une mauvaise chose », a jugé Donald Trump, en allusion à sa proximité avec Vladimir Poutine.
Le 69e secrétaire d'État va aussi devoir mettre de l'huile dans les rouages en interne. Il a reconnu que la victoire du milliardaire Donald Trump n'était pas du goût de tous au sein de l'appareil d'État.
Selon le mot d'un diplomate, une « insurrection » bureaucratique secoue actuellement le département d'État souvent qualifié de progressiste. Un millier de diplomates et fonctionnaires contestataires ont signé un mémorandum interne « dissident » dénonçant le récent décret anti-immigration signé par Donald Trump et qui continue aujourd'hui de faire des vagues dans les relations internationales.

Des réfugiés syriens veulent quitter Québec

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Publié le 03 février 2017 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Dominique Lachance, directrice du Centre multiethnique de Québec... (Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse)
Dominique Lachance, directrice du Centre multiethnique de Québec
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
Ils ont fui une guerre horrible, mais la violence meurtrière les a rattrapés. L'attentat de la Grande Mosquée de Québec a troublé certains réfugiés syriens de Québec au point qu'ils envisagent de quitter la ville, ont-ils confié à La Presse.
Jassem al-Chekeiti a célébré hier le premier anniversaire... (Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse) - image 1.0
Jassem al-Chekeiti a célébré hier le premier anniversaire de son arrivée au Canada. La tuerie l'a certes ébranlé, mais il ne compte pas quitter Québec.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
« S'il n'y a pas de sécurité ici, [on va] partir dans une autre province ou même rentrer - pas en Syrie, mais dans la région », a expliqué un groupe de cinq réfugiés rencontrés au Centre multiethnique de Québec (CMQ) par la voix d'une interprète travaillant sur place. Ils n'ont pas voulu donner leurs noms. « On nous a dit qu'il y avait de la sécurité, [on est] sous le choc. »
« Même les enfants ont dit qu'ils ne voulaient pas aller à l'école, parce qu'ils sont trop choqués, ils ont peur », a continué le groupe. L'interprète a ensuite confirmé clairement : « Il y a des familles qui aimeraient bien partir : elles sont venues ici avec une promesse de sécurité et cet attentat crée des interrogations. »
La peur se lisait sur les visages de ces Syriens arrivés à Québec ces derniers mois - quatre mois pour le « doyen » -, eux qui attendaient leurs rendez-vous respectifs afin d'obtenir de l'aide administrative dans leurs démarches d'installation.
Québec a accueilli près de 500 réfugiés en provenance de la Syrie en 2016.
« ON PEUT COMPRENDRE »
Des interrogations sur la possibilité de quitter Québec, Dominique Lachance en a entendu.
« C'est normal. On est tous perturbés, nous les premiers. On peut donc comprendre que des nouveaux arrivants se posent des questions, parce qu'ils ne connaissent pas l'ampleur de ce que la Ville de Québec peut leur offrir, ils ne connaissent pas [l'absence] de précédents », a expliqué la directrice du CMQ, en entrevue.
«On est tous un peu en état de choc.»Dominique Lachance
Un intervenant arabophone chargé de l'accueil des réfugiés a aussi expliqué à La Presse qu'on lui avait posé des questions sur la possibilité de quitter Québec.
« Certains ont reçu leurs informations de l'étranger ou par les réseaux sociaux », a continué Mme Lachance. « Depuis une semaine, on est là-dedans. [On s'occupe] de rencontrer les familles, de leur donner les faits et de les mettre au courant de la réalité et des services qu'ils peuvent avoir. De faire un état de la situation. »
« J'Y ALLAIS TOUS LES VENDREDIS »
« Avant, pour [moi], c'était un pays sûr, et avec ce qui s'est passé dimanche... C'est triste, c'est dérangeant », a affirmé en entrevue Jassem al-Chekeiti, par le truchement d'une interprète. Il « ne s'attendai[t] pas à ça ». La journée d'hier marquait le premier anniversaire de son arrivée au Canada.
Le drame le touche d'autant qu'il s'était rendu à la Grande Mosquée de Québec « plus d'une vingtaine de fois » pour prier. Il fréquente le cégep « et ce n'est pas loin, alors chaque vendredi, [il fait] la prière de midi là-bas ».
Il connaissait aussi Azzedine Soufiane, l'épicier marocain tombé sous les balles de Bissonnette, ainsi que Nizar Ghali, grièvement blessé. Ce dernier assurait le transport de plusieurs réfugiés vers des cours de francisation.
M. Chekeiti ne compte pas quitter Québec pour autant. Il a tenté sa chance à Toronto ces derniers mois, mais il est revenu dans la Vieille Capitale par la suite.
Même portrait pour Mahmoud, qui n'a pas voulu donner son nom de famille. Le jeune homme nerveux s'exprime dans un assez bon français. « J'ai vu à la télé, j'habite un autre quartier », a-t-il raconté. « Toutes les semaines, j'allais à cette mosquée le vendredi. »
Il comprend que « ce n'est pas normal au Québec, [que] c'est la première fois au Canada ». Et il souligne qu'avant dimanche dernier, certaines familles voulaient déjà quitter le Québec pour une autre raison : « C'est difficile, le français. »

Des militaires attaqués par un présumé djihadiste au Louvre

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Publié le 03 février 2017 à 06h05 | Mis à jour à 07h50
Des policiers surveillent l'entrée du musée du Louvre... (PHOTO THIBAULT CAMUS, AP)
Des policiers surveillent l'entrée du musée du Louvre après l'attaque contre un militaire, le 3 février, à Paris.
PHOTO THIBAULT CAMUS, AP
GERSENDE RAMBOURGPAULINE TALAGRAND
Agence France-Presse
PARIS
Un homme a agressé vendredi à la machette une patrouille militaire au cri d'« Allah Akbar » à l'entrée du musée du Louvre à Paris avant d'être blessé par un tir de riposte, une attaque à « caractère terroriste », selon les autorités.
La patrouille était composée de quatre militaires qui... (PHOTO ALAIN JOCARD, AFP) - image 1.0
La patrouille était composée de quatre militaires qui circulaient à l'intérieur du Louvre, selon le colonel Benoît Brulon, un porte-parole militaire.
PHOTO ALAIN JOCARD, AFP
Un périmètre de sécurité a été érigé autour... (Photo Christophe Ena, AP) - image 1.1
Un périmètre de sécurité a été érigé autour du musée.
PHOTO CHRISTOPHE ENA, AP
L'attaque s'est produite à 9 h GMT (4 h, HE) à l'entrée de la très touristique galerie du Carrousel du Louvre donnant accès au musée le plus fréquenté du monde. Un militaire a été légèrement touché au cuir chevelu tandis que l'assaillant a été grièvement blessé au ventre, selon le préfet de police de Paris, Michel Cadot.
« On a vu les clients dans la salle qui couraient, on a su tout de suite que c'était quelque chose de sérieux. On a couru, on est sorti dehors. On a pensé à notre vie, on a vu la mort arriver avec tout ce qui se passe en ce moment, on a eu vraiment, vraiment peur », témoigne auprès de l'AFP une employée d'un restaurant dans la galerie du Louvre.
Les deux sacs à dos que l'agresseur portait ne contenaient pas d'explosifs, a ajouté Michel Cadot.
Cette agression au coeur de Paris s'est produite « visiblement dans le cadre d'une tentative d'attaque à caractère terroriste », a affirmé le premier ministre français, Bernard Cazeneuve. « Il faut être prudent », a-t-il toutefois nuancé, citant « un contexte de menace qui demeure extrêmement élevée ».
La France a été frappée en 2015 et 2016 par une série d'attentats djihadistes, parfois de masse, qui ont fait 238 morts et des centaines de blessés. Plusieurs de ces attaques ou tentatives ont visé des militaires ou des policiers.
Conséquence directe, le tourisme a fortement diminué l'an dernier dans le pays et en particulier à Paris. L'agression au Louvre survient le jour même où la ville lance dans la soirée sa campagne pour l'élection de la ville hôte des Jeux 2024, avec la tour Eiffel illuminée en toile de fond.Selon le préfet de police, l'assaillant, « armé d'au moins une machette, et peut-être d'une deuxième arme s'est précipité » sur la patrouille de quatre hommes, a proféré des menaces et crié « Allah Akbar » (Dieu est grand, en arabe). Un des militaires a tiré « cinq balles » et atteint au ventre l'assaillant.
Selon une source militaire, l'un des soldats avait d'abord tenté de maîtriser l'agresseur par des techniques d'autodéfense. En vain. Un autre militaire a ensuite ouvert le feu.
Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête.
Un millier de personnes, dont quelque 250 personnes dans le musée au moment de l'attaque, ont été confinées, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur Pierre-Henry Brandet.
Un périmètre de sécurité a été établi, de nombreux policiers vêtus de gilet pare-balles interdisant les accès à la zone, a constaté une journaliste de l'AFP. Les stations de métro aux abords du musée ont été fermées.
« C'est si triste et choquant [...] on ne peut pas les laisser gagner, c'est terrible », se désole Gillian Simms, une touriste anglaise.
Les candidats à la présidentielle prévue les 23 avril et 7 mai ont réagi à cette attaque avec un hommage unanime aux forces de sécurité et le président socialiste François Hollande a salué « le courage et la détermination » des militaires. Quelque 3500 soldats patrouillent quotidiennement dans la capitale et ses environs.
La France est placée sous le régime exceptionnel de l'état d'urgence depuis les attentats de novembre 2015 (130 morts) à Paris. Le pays vit dans la crainte de nouvelles attaques en dépit d'un dispositif sécuritaire drastiquement renforcé.
Le groupe Etat islamique, qui perd du terrain en Irak et en Syrie où il a proclamé un califat en 2014, menace régulièrement la France de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale dans ces deux pays.
L'EI a appelé en outre à frapper les « mécréants » partout où cela est possible.
Parmi les dernières attaques recensées en France, un Tunisien avait foncé le 14 juillet dans une foule rassemblée sur la promenade des Anglais à Nice (sud-est), faisant 86 morts. Fin juillet, un prêtre avait ensuite été assassiné dans une petite église du nord-ouest de la France par deux jeunes se revendiquant de l'EI.