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Publié le 26 avril 2016 à 23h59 | Mis à jour le 26 avril 2016 à 23h59
Justin Trudeau a tenu à mettre les choses au clair, mardi : le Canada ne paie pas et ne paiera pas les rançons à des terroristes.
Publié le 26 avril 2016 à 23h59 | Mis à jour le 26 avril 2016 à 23h59
LA PRESSE CANADIENNE, JEFF MCINTOSH |
JOAN BRYDEN
La Presse Canadienne
Kananaskis
La Presse Canadienne
Kananaskis
Justin Trudeau a fermement rappelé, mardi, que le Canada ne versait jamais de rançon à des terroristes, que ce soit directement ou indirectement.
Le premier ministre du Canada a mêm e encouragé ses homologues des autres pays à adopter la même approche intransigeante.
À l'issue de trois jours de retraite avec son Cabinet au pied des Rocheuses en Alberta, M. Trudeau a été interrogé par les journalistes, mardi, sur l'exécution, lundi, du Canadien John Ridsdel par l'organisation islamiste philippine Abou Sayyaf, après six mois de captivité.
Appelé à commenter sur la possibilité que le Canada paie la rançon pour libérer les deux autres otages - le Canadien Robert Hall et le Norvégien Kjartan Sekkin-tad, qui est résident permanent au Canada - le premier ministre a tenu à mettre les choses au clair : le Canada ne paie pas et ne paiera pas les rançons.
Selon lui, celles-ci «constituent une source importante de financement pour les organisations terroristes qui leur permet ensuite de continuer de perpétrer des actes violents et meurtriers contre des innocents à travers le monde».
Il a ajouté que cela encouragerait les terroristes à capturer plus de Canadiens. «Payer une rançon pour des Canadiens mettrait en péril la vie de tous les millions de Canadiens qui vivent, travaillent ou voyagent dans le monde chaque année», a-t-il tranché.
John Ridsdel, âgé de 38 ans, était parmi les quatre touristes - avec MM. Hall et Sekkinstad, ainsi qu'une Philippine - qui ont été kidnappés par les militants d'Abou Sayyaf, le 21 septembre, au sud de l'île de Samal.
Questionné sur l'implication du Canada dans les négociations visant à libérer M. Ridsdel, M. Trudeau a répondu qu'il avait vu plusieurs articles «erronés» et «faux» dans les médias.
Certains pays alliés au Canada, dont la France et l'Italie, se sont montrés ouverts à payer des rançons pour libérer leurs citoyens. M. Trudeau a dit qu'il avait parlé avec son homologue britannique, David Cameron, qui adhère à la même approche ferme contre le versement de rançons et ils se sont mis d'accord pour encourager les autres pays à faire de même.
«Nous devons nous assurer que les terroristes comprennent qu'ils ne peuvent pas continuer de financer leurs crimes et leurs violences en kidnappant des otages innocents», a-t-il déclaré.
Position floue
Cette position semble toutefois être à géométrie variable à Ottawa, selon les situations particulières.
Dans une lettre d'Al-Qaida obtenue par l'Associated Press il y a trois ans, on croit comprendre que l'organisation terroriste a obtenu 1 million $ pour la libération du diplomate canadien Robert Fowler au Niger en 2009. M. Fowler, le plus haut diplomate des Nations Unies en poste en Afrique, et son collègue Louis Guay avaient été enlevés quatre mois auparavant.
L'Associated Press n'a pas indiqué d'où provenait l'argent; dans ses mémoires, M. Fowler soutient qu'il ignore même si une rançon a été versée. Selon le quotidien Globe and Mail, l'entente, négociée par plusieurs pays occidentaux par l'entremise d'intermédiaires africains, prévoyait un échange de «prisonniers» et le versement de plusieurs millions de dollars.
Un câble diplomatique américain de février 2010, qui a fait l'objet d'une fuite, laisse aussi croire que le Canada verse effectivement des rançons. L'ambassadeur américain d'alors au Mali y explique qu'«il serait malvenu de blâmer des pays comme le Mali ou le Burkina Faso pour leur rôle dans les négociations, alors que les pays qui sont prêts à verser de telles rançons, comme l'Autriche et le Canada, ne sont pas ennuyés».
La journaliste albertaine Amanda Lindhout et le photographe australien Nigel Brennan avaient été enlevés par de jeunes hommes armés près de Mogadiscio, en Somalie, en août 2008, en pleine guerre civile. Ils avaient été libérés 15 mois plus tard, en novembre 2009, lorsque leurs proches ont versé une rançon.
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