Mise à jour le mercredi 2 mars 2016 à 5 h 55 HNE
Le premier ministre Philippe Couillard, dans le train entre l'aéroport et le centre de Vancouver, dans le cadre de la rencontre entre les premiers ministres. Photo : Radio-Canada/Raphaël Bouvier-Auclair
Environnement et changements climatiques seront au cœur de nombreuses discussions au cours des prochains jours à Vancouver. C'est dans la métropole de la Colombie-Britannique que le premier ministre Justin Trudeau rencontrera des chefs autochtones ainsi que les premiers ministres des provinces et des territoires pour aborder ces sujets. Cependant, des questions divisent les premiers ministres avant même le début des rencontres.
Mardi, à son arrivée à Vancouver, le premier ministre du Québec a choisi de faire le trajet entre l'aéroport et le centre-ville en train léger sur rail, question de faire la promotion d'un tel projet pour Montréal. Le premier ministre voulait également illustrer que les discussions entourant les changements climatiques pouvaient se faire en parlant d'innovations technologiques.
Mais au-delà des trains et des rails, Philippe Couillard a dû parler de tuyaux et de pétrole. Le jour même de son arrivée à Vancouver, son gouvernement a déposé une demande d'injonction pour s'assurer que le projet Énergie Est soit assujetti aux lois québécoises.
Ce geste a soulevé l'indignation du premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, qui a même dit explorer des possibilités de représailles économiques contre le Québec.
« Ce n'est ni pour ni contre le projet. Il ne s'agit pas d'une chicane entre l'est ou l'ouest du pays. »— Philippe Couillard, premier ministre du Québec
Sur la côte ouest, on est davantage habitué d'entendre débattre de projets comme Northern Gateway ou Trans Mountain. Le projet Énergie Est, qui ne touche pourtant pas au territoire de la Colombie-Britannique, vient maintenant de s'y inviter.
Tarification du carbone
Si la question des oléoducs s'est imposée à Vancouver, le sujet principal des discussions doit être le développement d'une stratégie de lutte contre les changements climatiques. Déjà lundi, à Ottawa, la ministre de l'Environnement et des Changements climatiques, Catherine McKenna, a modéré les attentes par rapport à la rencontre de cette semaine.
Avant d'obtenir des résultats concrets, que ce soit sur la manière de réduire les émissions canadiennes, ou encore sur une cible officielle, il faudra attendre six mois.
Une période nécessaire, selon la ministre, pour laisser aux groupes de travail qui seront formés cette semaine le temps de mener la réflexion. Un de ces groupes se penchera sur l'enjeu de la tarification du carbone.
Question épineuse pour certains politiciens, une possible taxe sur le carbone imposée par le fédéral est déjà rejetée par la Saskatchewan avant même d'avoir officiellement été proposée. « Ce n'est tout simplement pas le bon moment », a rétorqué le premier ministre de la province Brad Wall, avant son départ pour la côte ouest.
« Si une taxe nationale sur le carbone fait partie des ententes ou de la déclaration à Vancouver cette semaine, je ne les signerai pas. »— Brad Wall, premier ministre de la Saskatchewan
Pourtant, l'idée qu'Ottawa entend explorer plaît à certains. C'est le cas pour la première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark. Sa province impose déjà une taxe sur le carbone. « Cela nous rendrait plus compétitifs », a-t-elle déclaré, commentant l'éventualité qu'une tarification du carbone soit imposée à l'échelle du pays.
Mais une tarification nationale pourrait s'avérer être un casse-tête pour Ottawa, puisque certaines provinces ont déjà leur propre mécanisme. Le Québec, l'Ontario, et éventuellement le Manitoba, font partie d'un marché du carbone avec la Californie. La Colombie-Britannique impose une taxe et l'Alberta exige un tarif sur la tonne de CO2.
Pression des entrepreneurs
La rencontre entre les premiers ministres se déroule en parallèle du Globe 2016, un congrès pendant lequel se réunissent des acteurs du monde des technologies vertes. Certains entrepreneurs présents sur place espèrent bien profiter de l'occasion pour demander au gouvernement d'en faire plus pour encourager le développement de telles technologies au pays.
« On demande à l'ensemble des gouvernements d'avoir des stratégies d'achats responsables qui incluent les entreprises technologiques », explique Andrée-Lise Méthot de Cycle Capital Management, qui se spécialise dans les investissements verts.
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