Publié le 03 mars 2016 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Même s'il a rencontré la direction de Bombardier pendant une heure et demie lundi, le chef péquiste n'a pas modifié sa position.
PHOTO FRANCOIS ROY, LA PRESSE
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Le chef du Parti québécois Pierre Karl Péladeau ne lâche pas le morceau et dénonce dans une lettre ouverte publiée par La Presse l'entente de 1,3 milliard entre le gouvernement Couillard et Bombardier pour renflouer les coffres du constructeur de la C Series.
Selon le leader péquiste, cette entente doit être renégociée, puisqu'elle fait assumer aux Québécois « tous les risques inhérents à l'avenir » du dispendieux programme d'avions.
Pierre Karl Péladeau demande ainsi au gouvernement libéral d'obtenir une série de garanties de la part de la multinationale québécoise, dont un plancher d'emploi. « [M. Couillard doit] exiger la protection des 15 000 emplois au Québec comme une condition sine qua non en retour de l'aide de 1,3 milliard de dollars », écrit-il, en rappelant la suppression de 2400 emplois annoncée il y a deux semaines.
« Aucune garantie n'est donnée par l'entreprise quant au maintien des emplois au Québec. Aucun engagement n'est pris auprès du réseau de fournisseurs et de sous-traitants québécois ».
- Pierre Karl Péladeau
Même s'il a rencontré la direction de Bombardier pendant une heure et demie lundi, le chef péquiste n'a pas modifié sa position des derniers jours.
En plus des garanties de maintien d'emplois, le Parti québécois réclame que le gouvernement Couillard « oblige Bombardier à maintenir la présence, au Québec, d'un siège social décisionnel et l'approvisionnement en biens et en services auprès de fournisseurs et de sous-traitants locaux ». Pierre Karl Péladeau demande également que Daniel Johnson, ex-premier ministre et proche conseiller de Philippe Couillard, ne soit pas le président du C.A. de la société en commandite créée par l'entente. M. Johnson est administrateur chez Bombardier depuis 1999.
MÊME EXIGENCE DE LA CAQ
La position de Pierre Karl Péladeau dans ce dossier rejoint celle du chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) François Legault. Dans une lettre ouverte publiée hier dans La Presse, le chef caquiste déplorait l'absence de garanties obtenues par Québec concernant le maintien des emplois de Bombarder et du siège social au Québec. Il appelait ainsi Québec à renégocier l'entente conclue en octobre dernier avec Bombardier.
Cette injection de 1 milliard US du gouvernement provincial dans Bombardier était une bouffée d'air frais pour le géant québécois. En vertu de l'entente, Québec a mis la main sur 49,5 % (contre 50,5 % pour Bombardier) d'une société en commandite dans laquelle se trouvent tous les actifs du programme de la C Series.
Cette nouvelle gamme d'avions qui tente de percer le puissant duopole Boeing-Airbus a coûté des milliards de dollars de plus que prévu. Ainsi, pour mener à bien le développement des avions, Bombardier a absolument besoin de davantage de liquidités. C'est pourquoi l'entreprise espère toujours que le gouvernement Trudeau débloquera également des fonds pour financer la C Series dans son budget, prévu à la fin du mois.
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