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Mise à jour le lundi 2 novembre 2015 à 6 h 48 HNE
Mise à jour le lundi 2 novembre 2015 à 6 h 48 HNE
Martin Coiteux, président du Conseil du Trésor Photo : PC/Jacques Boissinot |
Alors que les moyens de pression se poursuivent chez les employés de la fonction publique du Québec, le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, se dit prêt à revoir certaines propositions.
« Nous sommes à la croisée de chemins », affirme le président du Conseil du Trésor en parlant des négociations avec les salariés de l'État. Martin Coiteux pense que les prochaines semaines sont « absolument déterminantes » et table sur des compromis quant aux régimes de retraite pour faire progresser les pourparlers.
« Le message des syndicats, c'est : "Est-ce qu'on est obligés de faire ça le 1er janvier 2017?" Non, on n'est pas obligés de faire cela le 1er janvier 2017, on peut y arriver de façon graduelle et les syndicats peuvent nous faire des propositions. On attend des propositions », martèle M. Coiteux.
Les propositions de Québec ont provoqué un tollé lorsqu'elles ont été déposées en décembre dernier. Elles visaient à faire passer l'âge de la retraite de 60 à 62 ans, et la rente finale serait calculée sur huit ans au lieu de cinq ans, comme c'est le cas actuellement. La pénalité en cas de retraite anticipée passerait de 4 % à 7,2 %.
Martin Coiteux ne semble pas prêt à retirer ces mesures, mais il pourrait accepter de retarder leur entrée en vigueur. « On nous a dit que peut-être qu'il y a des gens qui, dans l'anticipation de ce changement-là, vont vouloir quitter le secteur public, et ça va nous créer un problème. Je suis d'accord avec les syndicats là-dessus, j'ai entendu ce message-là », concède-t-il.
Toutefois, pour lui, une refonte des régimes de retraite est essentielle. « Depuis 10 ans, la cotisation a pratiquement doublé », souligne-t-il. Il affirme que sans changements majeurs, le fardeau des régimes deviendra lourd pour les jeunes. Selon lui, sans correctifs, les jeunes du secteur public feront face à des hausses de cotisations.
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Corriger les iniquités salariales
L'autre élément important à ses yeux est celui de la relativité salariale. L'exercice, différent de l'équité salariale, vise à corriger certaines iniquités dans les échelles salariales. « C'est un objectif d'équité entre les gens du secteur public qui ont des échelles salariales qui diffèrent et qui se sont distorsionnées [sic] dans le temps », dit-il. Martin Coiteux pense que la négociation permettra de régler ce problème extrêmement complexe et très délicat. Il précise qu'il ne veut pas dire que certains groupes se retrouveront « favorisés » par rapport à d'autres groupes, mais que, selon lui, « il y a un problème qui est reconnu par les deux parties ».
« Travaillons à trouver une solution adéquate et acceptable pour les deux parties qui fait avancer le secteur public québécois, dont la capacité de recruter du personnel qui va se sentir traité de façon équitable. »— Martin Coiteux, président du Conseil du Trésor
Martin Coiteux refuse de parler d'une nouvelle offre à proprement parler et il affirme qu'environ 1400 rencontres de négociations ont eu lieu depuis le début des pourparlers.
Le président du Conseil du Trésor énonce assez clairement son programme. « Je ne parle pas de mois devant nous. Je parle des prochaines semaines qui seront déterminantes », explique-t-il.
Veut-il signer une entente avant la mise à jour budgétaire du ministre des Finances qui devrait être faite d'ici décembre? « Il n'y a pas de lien absolu, affirme-t-il. Mais le gouvernement et la société ont besoin de trouver que cette problématique des négociations a trouvé une solution négociée. Une solution juste, équitable avec tout le monde. »