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Radio-Canada avec La Presse Canadienne
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Chaîne humaine à l'école Saint-Jean-Bosco de Gatineau, au début d'octobre. Photo : Louis Blouin/Radio-Canada |
Parents, enseignants, élèves et citoyens se donnent la main ce matin pour faire revivre les chaînes humaines autour des écoles primaires et secondaires publiques du Québec. L'événement, qui a vu le jour en mai dernier, en est à sa cinquième édition.
Les manifestants se tiennent par la main à deux pas de plusieurs établissements scolaires avant le début des classes. Ils réclament un meilleur financement du système public d'éducation, de même qu'un accès au soutien de spécialistes pour les enfants et les adolescents qui éprouvent des difficultés d'apprentissage.
La porte-parole du mouvement « Je protège mon école publique », Pascale Grignon, rappelle que les premières chaînes humaines avaient été créées au début du mois de mai pour laisser savoir aux élus libéraux provinciaux que « les compressions avaient des impacts très, très graves et que les services aux élèves étaient grandement atteints ».
Le mouvement avait été suivi dans 26 établissements lors de la première édition alors qu'ils étaient 375 à se joindre à l'événement en octobre dernier. Selon Mme Grignon quelque 20 000 citoyens de 275 écoles participent à cette édition de l'événement « de Fermont à Gatineau en passant par Sherbrooke et l'Abitibi-Témiscamingue ».
« Les parents se mobilisent et disent au gouvernement que les compressions en éducation, c'est trop! », avance Mme Grignon.
« On est a un point de non-retour. Les enfants n'ont pas les services auxquels ils ont droit pour apprendre à lire, à écrire, à compter, et ça, c'est inadmissible. »— Pascale Grignon
L'exemple de Saint-Léon-de-Westmount
Mme Grignon dénonce notamment la situation de l'école Saint-Léon-de-Westmount où la bibliothèque a été supprimée pour faire de la place aux 200 nouveaux élèves qu'a dû accueillir l'école au cours des deux dernières années.
La porte-parole du mouvement souligne que 200 élèves de plus sont attendus au cours des deux prochaines années sans qu'aucun investissement supplémentaire ne soit effectué pour soutenir les apprentissages des enfants, dont seulement 20 % ont le français comme langue maternelle.
« Ce sont des exemples de ce qui se passe dans nos écoles et c'est vrai partout - si ça se passe ici à Westmount, vous pouvez vous imaginer ailleurs au Québec - c'est vraiment un point de non-retour », dénonce Mme Grignon.
Elle souligne que les trois partis d'opposition, les commissions scolaires, les professionnels, les directions d'école, les professeurs et les parents sont unanimes pour réclamer un meilleur financement de l'école publique.
« On ne peut pas décider, pour des raisons financières, de ne pas permettre aux enfants d'avoir le soutien requis pour apprendre à lire, à écrire et à compter. »— Pascale Grignon
Mme Grignon rappelle que des politiciens avaient remis en question, à l'origine, la véracité des assertions des manifestants. « Il y a eu du changement dans le discours du gouvernement. Lorsqu'on a commencé les chaînes humaines au printemps, on se faisait seulement dire que ce qu'on avançait c'était un scénario catastrophe pour faire peur aux parents. Or, on a vu que les conséquences qu'on avait anticipées étaient réelles. Désormais, le gouvernement soutient plutôt qu'il faut faire un effort, cette année, pour pouvoir réinvestir éventuellement pour les générations futures », résume-t-elle.
Une chaîne humaine à l'école primaire Rose-des-Vents, à Montréal Photo : Julien Royal
Le mouvement cible Dominique Anglade
La porte-parole ajoute que les participants de la région de Montréal sont invités à se joindre à une manifestation une fois que les chaînes humaines auront été démantelées. Ils sont invités à converger vers le bureau de campagne de la candidate du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, qui souhaite se faire élire dans la circonscription de Saint-Henri-Sainte-Anne à l'occasion des prochaines élections partielles.
La candidate libérale s'est déjà prononcée en faveur d'« investissements massifs dans le système public d'éducation » alors qu'elle défendait les couleurs de la Coalition avenir Québec. Si elle l'emporte le 9 novembre prochain, elle devra « faire valoir cette conviction au sein de son caucus ».
Le 20 novembre, des parents porteront leurs récriminations devant le parlement québécois. « Si le ministre [de l'Éducation, François] Blais ne veut pas venir voir nos écoles et les impacts des compressions, nous allons aller lui montrer chez lui », conclut Mme Grigon.