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L'adoption du projet de loi 20, qui vient notamment encadrer les frais accessoires imposés par les médecins aux patients, relance le débat sur la gratuité des soins. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, se défend d'encourager la privatisation du système de santé avec cette nouvelle mesure et insiste pour distinguer universalité et gratuité.
En entrevue sur ICI Radio-Canada Première mercredi, il a affirmé qu'il y a deux façons de voir l'universalité.
« Il y en a qui disent que c'est gratuit pour tout le monde, mais l'universalité, est-ce que ça peut être aussi l'équité pour tout le monde, donc un appui variable par l'État d'un service médical? »
— Gaétan Barrette, ministre de la Santé
Selon le ministre, l'assurance maladie a plutôt été créée pour que « quiconque a un problème de santé n'ait pas de freins pour avoir accès à des soins ».
— Gaétan Barrette, ministre de la Santé
Selon le ministre, l'assurance maladie a plutôt été créée pour que « quiconque a un problème de santé n'ait pas de freins pour avoir accès à des soins ».
« Quand cela a été mis en place, c'était parce qu'il y avait des gens pauvres qui n'avaient pas les moyens de se faire traiter pour le cœur ou bien un cancer », a plaidé le ministre de la Santé.
Le ministre Barrette assure que le système de santé demeurera public, mais qu'il est primordial d'en réviser les priorités, selon la capacité de payer du gouvernement, ce qui explique notamment pourquoi Québec vient mettre un terme à la gratuité du programme de procréation médicalement assistée pour favoriser les crédits d'impôt.
Le ministre enchaîne avec l'exemple de la vasectomie en mentionnant que les Québécois devront débattre à savoir s'ils veulent conserver la gratuité de ces soins qui sont « non médicalement nécessaires ».
« On a une population vieillissante. Faudrait-il plutôt avoir plus de soins à domicile pour les personnes âgées? Plus de médicaments accessibles pour le cancer? »
— Gaétan Barrette
Selon le ministre, le Québec « fonce dans un mur » et il faut l'éviter en révisant la notion d'universalité des soins de santé.
Encadrement des frais accessoires
Le ministre assure qu'il ne « privatise rien » avec l'amendement ajouté au projet de loi 20 afin de « formaliser », soit légaliser, les frais accessoires.
« Je regarde ce qui est prévu ou toléré par la loi et je viens l'encadrer parce qu'il y a des abus. Les gens ne contestent pas ces frais », fait-il valoir.
De son côté, le leader péquiste considère qu'il s'agit d'un « recul historique pour l'accès aux soins et services de santé ».
Pierre Karl Péladeau dénonce le fait que ce sont les médecins spécialistes qui recevront les recettes des frais accessoires payés par les patients.
« Nous privons des milliers de Québécois des soins de santé auxquels ils ont droit, en leur facturant 50 millions de dollars pour des services déjà financés par les taxes et les impôts. »
— Pierre Karl Péladeau
Pour le moment, la liste des frais accessoires ainsi que leur coût n'a pas été dévoilée par le Ministère.
L'attaché de presse du ministre a répondu à Radio-Canada que le ministère de la Santé tranchera premièrement sur ce qui est un frais accessoire. Puis, une firme indépendante se chargera de déterminer le prix coûtant de ces frais.
Lorsque la liste sera définitive, elle sera rendue publique. Ainsi, un patient pourra se référer à la liste si un médecin lui demande des frais trop élevés. Le médecin sera pénalisé, et le patient remboursé par la RAMQ.